opaline
Pour l'une des rares fois que le biélorusse se rendit au jacuzzi, vêtu d'un maillot de bain. Il l'avait retrouvé au fin fond de sa valise. Il avait ignoré qu'il en avait pris un. Quitte à en avoir emmené un avec lui, autant qu'il en profite. Valeri prit donc la direction du jacuzzi. Il y était déjà venu deux ou trois fois, auparavant. Ce n'était pas non plus son endroit préféré. Arrivé dans le lieu si convoité par son esprit, il y déposa sa serviette dans un coin, ainsi que le reste de ses habits. C'était ainsi, dans son maillot de bain rouge, qu'il se laissa glisser dans l'eau. Au préalable, il avait bien entendu réglé toute la machinerie afin que des bulles vives viennent trouvaient refuge dans ce grand bain. Il se posa dans un coin, et laissa reposer ses bras sur le rebord du bassin. Il ferma ses yeux petit à petit, se laissant bercer par la mélodie de l'eau agitée. Elle n'était peu mélodieuse cette chanson, c'est vrai. Mais bien assez pour relaxer le jeune garçon. Se relaxer, se décontracter, il en avait bien besoin en ce moment. Il ne pouvait pas le renier. Il était bien là. Là, tout seul. Là, tranquille. Là, loin des soucis. Là, dans ce silence. Il aurait peut-être dû penser à apporter à manger, ou quelque-chose à boire. Il était trop tard pour penser à de telles choses à présent. Il était bien installé, il n'avait plus envie de sortir de là. Il était bien là. Tellement bien. Comme dans une petite bulle impénétrable. Une bulle intouchable. Personne ne viendra le déranger. Personne n'en avait l'autorisation de toute façon. Personne. Il était seul. Comme un rendez-vous avec lui-même. Epris d'une étrange envie, il se mit à fredonner une mélodie qu'il avait déjà entendu auparavant, à la radio. Ce n'était pas ici qu'il l'avait écouté, mais ailleurs. Sûrement dans l'un de ces taxis parisiens. Oui, ça devait être là. Toujours les yeux fermés, il laissa alors quelques sons s'échapper de sa bouche. « wathaïgotoudoutoumékeyoulovemi... ». On pouvait avoir la voix de Barry White et l'accent du paysan rustre qui ne sortait que très rarement de sa ferme. Pour l'accent, on retravaillera. Promis. Valeri s'interrompit rapidement dans son chant lorsqu'il entendit quelques pas dans la pièce. Il rouvrit alors les yeux... et s'attarda longuement sur cette longue silhouette. Son regard s'attarda sur le visage de cette candidate. Opaline. C'était elle. Il ne l'imaginait pas vraiment venir dans un tel endroit. « Je vais finir par croire que tu m'espionnes... » souffla-t-il, dessinant alors un petit sourire rieur. « ...enfin tu peux venir, hein. ».

Le jacuzzi n'était pas l'endroit préféré du biélorusse, mais il s'y sentait bien. Surtout lorsqu'il était seul, à vrai dire. Oui. Quand il était en compagnie de sa solitude, dans ce milieu aquatique. Il se sentait tellement bien qu'il s'était mis à chanter. Il ne savait plus vraiment qui était l'interprète de cette chanson, ni même le titre... mais il avait cette chanson qui lui chatouillait le bout des lèvres. Il la fredonnait, doucement. Personne ne pouvait l'entendre puisqu'il était seul. Seul, tout seul. Personne ne pourra juger sa performance musicale et surtout son accent. Un accent... assez... particulier, surtout lorsqu'il décidait de chanter en anglais. La prochaine fois qu'il décidera de chanter en biélorusse, personne ne pourra comprendre ce qu'il chantera. C'était une assez bonne idée, ça. C'est alors qu'il entendit quelques pas, non loin de lui. Aussitôt, il s'arrêta de chanter et poser son regard sur cette nouvelle venue. Opaline. Il allait finir par croire qu'elle l'espionnait. Déjà une fois dans sa chambre alors qu'il était en chaleureuse compagnie de Jaileen, puis une seconde fois dans la salle d'eau. Il n'hésitait pas à lui faire une remarque à ce sujet, avant de l'inviter à le rejoindre dans l'eau. Après tout, elle était venue pour aller dans le jacuzzi, n'est-ce pas ? Elle n'allait pas se priver de ça, à cause de la présence de Valeri. Elle lui répliqua alors quelques mots, qui amusa légèrement le jeune garçon. Il en rit d'ailleurs un peu. Elle allait finir par croire qu'il passait ses journées à moitié à poil. Ce fit ce qu'elle lui énonça. Elle le connaissait donc vraiment mal. Ce n'était pas sa faute si à chaque fois qu'elle le croisait, il était en tenue... très légère. « D'un côté, je n'allais pas entrer dans l'eau tout habillé, hein. » rétorqua-t-il donc. Il l'avait déjà fait une fois. Tout du moins partiellement, il avait gardé son pantalon cette fois-ci. Un pantalon qui avait vite disparu. Aller dans un jacuzzi tout habiller, personne ne faisait ça. Il reporta son attention sur la jeune femme qui se tenait debout, à quelques centimètres de lui. « Tu comptes rester debout pendant longtemps ? Surtout que... je suppose que tu es venue là pour profiter du jacuzzi, non ? Il y a assez de place pour nous deux. ».

Opaline ne manqua pas de lui faire remarquer sa nudité partielle. Nudité justifiée puisqu'il se trouvait être dans le bain tumultueux. Il n'allait quand même pas y aller tout habillé. Toutes personnes normalement constituées ne se baignait pourvu de leurs habits. Non. Ils se mettaient généralement en maillot de bain, ou tout nu pour les plus aisés face à la nudité. Elle ne pouvait donc pas lui reprocher de se retrouver dans une telle tenue, dans un tel endroit. Bah non. Il finit alors par lui demander si elle comptait rester là. Là, debout, à sa place. Elle ne semblait pas décidé de bouger, ou de faire quoi que ce soit, en tout cas. Il ne manqua pas de lui faire remarquer qu'il y avait assez de place pour deux. Oui. Il l'avait déjà testé avec Brune, alors il pouvait bien affirmer qu'il y avait assez de places, si c'était de ça qu'elle avait peur. Ou qui la mettait mal à l'aise. Elle le somma alors de ne pas regarder. Il sourcilla doucement, sûrement surpris par cet ordre proclamait par la jeune femme. Il se résigna finalement à le faire. De ne pas la regarder, donc. « D'accord... » souffla-t-il. Il finit par mettre l'une de ses mains sur ses yeux, afin de cacher son regard. « Ca te va comme ça ? Je peux t'assurer que là, je ne vois strictement rien ! » lança-t-il alors, plus amusé qu'autre chose. Mais c'est vrai qu'il ne voyait rien. Juste du noir. Tout noir. Oh, il n'aimait pas trop ça. Il espérait d'ailleurs que la jeune femme lui donne un signal lorsqu'il pourra décacher ses yeux. A moins qu'elle compte qu'il reste comme ça, tout le temps de sa présence. Il aurait sacrément l'air d'un con dans ce cas-ci. Alors les les minutes défilèrent et qu'il entendit du bruit dans l'eau, comme si quelqu'un était entrain de se glisser dans l'eau, il tenta d'écarter discrètement ses doigts afin d'observer ce qu'il se passait. Tout était calme autour de lui. Si calme, trop calme. Il aurait préféré se savoir seul, finalement. « Hum, c'est bon, je peux de nouveau regarder ? » lui demanda-t-il finalement.

Elle lui demandait de ne pas regarder. Très bien. Il s'exécuta donc. Venant à cacher ses yeux à l'aide de sa main. Il resta ainsi de longues minutes, entendant notamment la jeune femme se glisser dans l'eau. Un peu intrigué, il demanda alors s'il pouvait de nouveau regarder. Ce n'était pas que ça l'embêtait d'être comme ça... mais oui. Oui, ça l'embêtait assez. Non. Il ne pouvait pas lui dit-elle alors. Bien. Très bien alors. Il lâcha un bref soupir, alors qu'il pouvait sentir une main se poser sur la sienne -celle qui cachait son regard. A croire qu'elle n'était pas décidée à lui laisser le choix. Il resta donc ainsi, sans un mot. Il avait plus l'air d'un imbécile qu'autre-chose. Oui, il en était presque sûr qu'il avait l'air d'un con. Un nouveau soupir s'échappa de sa bouche, tant dit qu'elle lui expliqua que c'était bien lorsqu'il ne regardait pas. Bah voyons. S'il pouvait, il lèverait les yeux en l'air. Il resta alors silencieux, pendant un long moment. Avant finalement d'enlever sa main. Il reporta son regard vers la jeune femme. « Tu m'excuseras, mais j'en avais marre. » lança-t-il alors. Oui, enfin non. Il s'en foutait qu'elle lui pardonne ou non. Il n'avait envie d'avoir l'air d'un sombre idiot, lui. Il laissa retomber ses bras le long du rebord de ce bassin. « Alors, tu viens souvent ici ? » lui demanda-t-il, à tout hasard. Il ne savait même pas pourquoi il venait à lui parler. Il se doutait bien qu'il n'obtiendrait aucune réponse, ou juste quelque-chose d'assez évasif. Oui. Aucune réponse concrète. C'était Opaline. Le genre de nana avec qui tu te heurtes à un mur lorsque tu veux lui parler et entretenir une conversation, avec.