zola et oliver

Je ne sais pas si c’est le fait de savoir que j'ai passé tout près de me faire montrer la porte de sortie, ou simplement parce que j’en ai marre de me tourner les pouces, mais aujourd’hui, j’ai envie de m’amuser, de lâcher mon fou un peu. Et quoi de mieux pour ça que d’aller perdre la tête et retomber en enfance sur le terrain de jeu ! Il faut dire qu’il y a de tout pour être un peu nostalgique, sur place. Des balançoires, un toboggan, ce truc qui donne le tournis et que j’ai toujours détesté… Et surtout, oh surtout, le bac de sable géant. J’adore jouer dans le sable. Gamin, je devais y passer des journées entières à faire des châteaux et à jouer avec mes camions. Et là, comme un gamin, je pars m’y installer avec des sauts et des pelles, et j’ai franchement l’air d’avoir cinq ans quand on voit le sourire qui habite mes lèvres. Y’a une petite blonde qui s’avance au loin, je couvre mes yeux de ma main pour mieux l’apercevoir : nul doute, il s’agit de Zola. « Zola, mon amie, tu veux bien jouer avec moi, dis? » que je lui demande avec ce petit air piteux et enfantin qui me sied si bien. Ouais, vraiment, adieu la crédibilité. Aujourd’hui, je redeviens le gamin que j’étais il y a cela près de vingt ans.

Ma proposition n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde, oh non. Dès qu’elle entends ma requête, sa réponse est presque immédiate. «  Oh ouuuui !!! » qu’elle me fait, soudainement aussi énervée qu’une puce. C’est adorable. Elle vient me rejoindre au pas de course, visiblement heureuse d’avoir quelque chose à faire de son temps – il faut dire qu’on s’ennuie vite, ici, si l’on n’y fait pas attention. « Ah, après tous ces jours passés au lit, ça va me faire du bien de me changer les idées, ça pourra peut-être me remonter un peu le moral… » Relativement évasive sur le sujet, sa remarque ne fait quand même pas mouche, et je suis intrigué, voir un tantinet curieux de sa situation. Enfin, si elle ne veut pas en parler, je ne vais pas m’étendre sur ce sujet. Elle veut se changer les idées, alors soit ! C’est ce que nous allons faire. Sa main tendue m’invite à la rejoindre et je me lève pour la suivre, alors qu’elle me guide vers le tourniquet. «  On en fait un tour ? » Hm, j’aurai tendance à lui dire non, pour mon bien personnel et celui de mon estomac, mais j’ai l’habitude d’être trop gentil avec les gens, et en général, plus avec les filles que les garçons. Je pourrais tout faire pour faire sourire une jolie demoiselle. « D’accord, mais je ne sais pas si mon ventre va le supporter. » Aussi bien la prévenir, en cas de mauvaise surprise ! Je l’incite à embarquer, puis commence à faire tourner le manège avant de m’y installer à mon tour, dès que ce dernier a atteint sa vitesse de croisière. « Accroche-toi! » que je lâche en riant.