Tu faisais plus de sport que d'habitude. Enfin, du vrai sport. Genre courir, tout ça. Et puis, durant ton service militaire, et ton service en Afghanistan, on t'avait faire beaucoup plus dure que de courir dans un escalier. Tu pouvais le faire, t'en étais capable. Si d'une part tu avais été un potentiel bon militaire, c'était bien parce que tu étais sportif. Bref. Tu as décidé de faire un petit footing et tu te retrouves dans les escaliers de cette tour de verre, à courir, juste histoire de te vider l'esprit. Encore. Une fois là-haut, tu espérais être seul. Qui irait se faire chier à monter ces escaliers juste pour une vue ? Mais non, tu n'étais pas seul. Il y avait un mec, là. Tu n'avais jamais vraiment eu l'occasion de lui parler. Seth. Le partenaire de de Monroe, si tes souvenirs n'étaient pas mauvais. Tu t'arrête de courir, parce que ce n'était pas vraiment grand ici, en haut. « C'est moche, hein ? » tu parles de la vue, là. Elle n'avait rien d'exceptionnel, tu ne comprenais pas pourquoi ils avaient crée un truc comme ça juste pour regarder ce machin. N'importe quoi.

Peut-être qu’il faudrait mieux que tu redescendes ces escaliers maintenant, et que tu continues à faire ton footing. Il n’y avait rien à faire ici. C’était moche, c’était inutile. Une aberration, un peu. Beaucoup. Bref. Mais y’a ce mec, là. Seth. T’es presque certain qu’il s’appelle Seth. Celui qui dort avec Monroe et tout. Et tu sais pas trop pourquoi, t’en viens à te demander s’ils font des choses sous la couette. Tu ne préfères pas savoir, en fait. De toute manière, plutôt mourir que de poser la question. Tu t’en fichais, toi. Oui, tu t’en fichais, voilà. « Hey dis pas ça, c'est magnifique ce spectacle, moi je trouve ça émouvant tout ces... arbres et ces splendides... murs. » Tu le dévisage un peu, comme tu savais si bien faire. Sérieusement ? « Purée on s'est carrément fait avoir. » Il parle toujours de la vue, là ? Non parce que… oui. Il parle toujours de la vue. T’en as la confirmation parce qu’il continue son petit discours. « Tu sais quoi ? Je crois que tous les candidats qui m'ont assuré que c'était super cool la vue d'ici m'ont raconté des cracks juste pour que je me fasse arnaquer comme eux l'ont été avec toutes ces conneries de marches et tout. » Tu arques un sourcil, ton regard posé sur lui. Venait-il vraiment de monter toutes ces marches pour… une vue ? T’en avais bel et bien la confirmation. Quel crétin. M’enfin… Si. Quel crétin. Tu n’avais pas peur de le penser et de le dire. « D’un autre côté faut vraiment avoir un problème au cerveau pour monter des centaines de marches rien que pour une vue. C’est complètement idiot. » Donc lui, l’était. Toi, tu faisais juste ton footing. Pas de confusion. Tu ne voulais en rien voir la vue.