VALERI & JAILEEN
25.06 à 23h24

Lors des primes, les éliminations étaient de plus en plus dures et cela même si on ne s’entendait pas vraiment avec les personnes qui devaient quitter l’aventure. L’anglaise ne connaissait que très peu Opaline et Thelma, les deux petites sauvageonnes du nid d’amour, mais leur départ, lors du dernier prime, l’avait tout de même affecté. L’arrêt soudain de Lena dans cette émission était aussi un coup dur pour la londonienne. Elle appréciait beaucoup la brunette, même si la dernière semaine leur relation n’avait pas été digne d’une belle histoire d’amitié naissante, mais plutôt d’une rupture amicale pour des broutilles, comme deux gamines pourraient le faire. Jaileen se rappelait de la toute première fois où elle avait fait la connaissance de la danoise. Dans le jardin botanique, elles avaient dégusté des fruits tout en papotant de la pluie et du beau temps. Jaileen avait même sauvé la vie à sa camarade. En haut de la tour de verre, elle lui avait vidé de l’eau sur la tête ne sachant que faire d’autre en la voyant allongé sur le sol en train d’agoniser. La blondinette se souvenait aussi de la dernière fois qu’elle avait adressé la parole à Lena. Le jardin botanique, encore une fois. Le ton était monté, un tout petit peu, et Jaileen en avait été peiné par la suite. Elle appréciait énormément la jeune femme et espérait vraiment pouvoir discuter avec elle à sa sortie. Mettre les choses à plat et repartir sur de bonnes bases. Jaileen le voulait vraiment. S’il y avait une autre personne, en dehors de Sully, qui était proche de l’ancienne candidate et qui avait bien du mal à se remettre de ce départ, c’était Valeri, le partenaire de la blondinette. Il n’avait pas l’air dans son assiette depuis que Lena avait quitté l’aventure et le voir dans cet état faisait beaucoup de peine à l’anglaise qui ne savait que faire, que dire pour le réconforter. Ce soir-là, en allant se coucher, elle le trouvait déjà au lit, la couette le recouvrant entièrement. N’osant pas parler de peur de dire une bêtise, la jeune femme se glissait à ses côtés avant de venir se mettre sur le ventre. Elle s’approchait de lui, passant un bras par-dessus son torse, l’encerclant et venait déposer un baiser sur sa joue avant de laisser retomber sa tête contre son oreiller, fermant les yeux.

Un lit comme refuge. Ce n'était pas le genre de Valeri de se trouver au lit, avant minuit. Lui qui préférait se coucher tard. Il faut dire que depuis quelques jours, il avait le moral au plus bas. Le moral dans les chaussettes, comme certains disaient. Il faut dire que le départ de Lena a été comme un coup de tonnerre bien trop grondant au dessus de la tête du jeune biélorusse, un coup de massue. Lors du prime, il n'avait clairement pas accueilli sa double nomination avec une grande joie. Bien au contraire. Et lorsqu'il découvrit sa nomination, ce fut... le drame. Oh oui. Il ne s'y attendait, et il ne voulait pas qu'elle parte. Il la voulait encore un peu à côté de lui. Encore un peu, juste un peu. Son départ était bien trop tôt, beaucoup trop tôt. Parait-il que c'était le jeu. C'était ce qu'il avait cru entendre dans la bouche de certains. Un jeu. Tu parles d'un jeu, toi. Mais parait-il que lesI meilleurs partaient toujours les premiers. A croire que cette expression s'appliquait correctement dans cette situation. Oui. L'expression correspondait parfaitement au départ de la jeune femme. Ainsi, il fallait croire que les plus 'nuls' ne partiront pas d'ici, tôt. Pensée bien trop amère. Il était allongé, dans ce lit. S'efforçant à garder ses yeux fermés, afin de s'endormir. Il n'avait pas très bien à dormir. Peut-être devrait-il prendre une tisane. Une tisane de valeriane, avec sa petite touche personnelle. La même tisane qu'il avait faite à Lena, la semaine passée. Cette potion magique made in Valeri semblait avoir très bien fonctionné pour la danoise, alors pourquoi pas lui. Il avait donc trouvé les forces nécessaires pour aller s'en préparer une, et la but. Déposant sa tasse vide sur la table de chevet. Voilà, maintenant, il pouvait dormir, n'est-ce pas ? Non. C'était bien trop simple pour ça. Il ne trouvait pas sommeil, sûrement parce qu'il y avait trop pensées dans son esprit. Beaucoup trop de pensées. Il pouvait alors entendre Jaileen venir s'installer à ses côtés. C'était étrange de la voir se coucher après lui. D'habitude, c'était l'inverse. A croire que les temps changeaient. Ca devait être ça. Un changement temporel, ou une connerie du genre. Il ne savait pas, et il n'avait même plus la force de faire un choix de cette pensée. Il vint sentir son bras l'enlacer doucement, tant dit qu'il ne bougeait pas, restant allongé. Pas un mot s'échappa de sa bouche, juste une expiration bien trop forte. Il pouvait sentir un contact avec sa joue, et sentir la jeune femme tout près de lui. « Je... merci... » tenta-t-il alors d'articuler vainement. Merci, ce sera tout ce qu'il parviendra à énoncer, ce soir-là. Un merci, ça veut déjà dire beaucoup. Un simple mot est des milliers de significations sous-jacentes. La magie des mots.

En y réfléchissant Jaileen ne connaissait pas son partenaire si bien que ça. Il y avait très certainement tout un tas de chose qu’elle ne connaissait pas encore de lui, mais elle ne pouvait pas le considérer comme un inconnu. En plus de ça, elle l’appréciait. Peut-être plus que de raison. C’était possible. Enfin, elle n’en avait aucune idée. L’anglaise savait qu’elle l’aimait bien. Elle espérait que c’était réciproque, mais n’osait pas aborder le sujet. Encore moins ces derniers temps. Valeri ne semblait pas dans son assiette depuis le départ de Lena. Il était très souvent tout seul. Il ne parlait pas à grand monde. Il semblait triste. Très triste. Jusqu’à présent, Jaileen n’avait pas encore eu l’occasion de discuter avec lui, de passer du temps avec lui ou tout simplement d’essayer de le réconforter un tout petit peu. Elle avait envie de voir un sourire sur son visage, mais pas un sourire forcé. Un véritable. Un sincère. Elle ne savait pas quand ce moment allait se présenter, mais elle profitait de l’obscurité et du fait qu’il soit au lit aussi tôt pour venir se glisser à ses côtés, sous la couette, dans leur lit. Elle l’encerclait de l’un de ses bras avant de déposer un baiser sur l’une de ses joues. Elle serait bien resté là durant quelques minutes à l’observer, mais elle ne voulait pas le gêner, le déranger. Elle commençait à connaitre certaine de ses petites manies à force de passer ses nuits avec lui. Elle savait qu’il n’était pas en train de dormir, qu’il faisait semblant. Elle fermait les yeux. « Je... merci... » Suite à ce murmure, Jaileen n’ouvrait pas tout de suite les yeux. Elle ne savait pas quoi répondre. Elle avait toujours peur de lui dire quelque chose de travers et d’empirer les choses. Pourtant tout un tas de questions au sujet du garçon se bousculaient dans son esprit. Après quelques très longues secondes de silence, l’anglaise ouvrait les yeux. Elle le scrutait un très court instant avant de poser ses pupilles sur ses propres doigts qui remontait jusqu’à la clavicule de son camarade. Elle les laissait effleurer tout doucement la peau du garçon.  « Je … Si t’as besoin de parler, je … j’suis là. » Pas besoin de préciser qu’il pouvait parler de tout et de rien. Il pouvait parler de son aventure comme du départ de Lena tout en passant par la disparition des dinosaures sur la planète Terre. Jaileen était prête à aborder n’importe quel sujet si par la suite cela pouvait lui rendre le sourire, même pour quelques secondes. Elle n’était pas là pour le questionner, pour l’obliger à parler. L’anglaise voulait seulement qu’il sache que s’il avait besoin, eh bien elle était là pour l’écouter ou pour quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. S’il avait envie de se changer les idées en allant faire un tour à la fête foraine ou un truc dans le genre, elle serait là. Il pouvait même la réveiller en pleine nuit s’il le voulait, elle ne lui en voudrait pas.

 

Le sommeil, ça ne commandait pas. Il l'avait bien remarquer depuis deux ou trois jours. Oui, il semblait avoir quelques petits problèmes pour pouvoir s'endormir. Sûrement parce qu'il était bien plus soucieux qu'en temps normal. Il faut dire que le départ de la danoise avait été comme un électrochoc pour le biélorusse. En une matinée, il avait perdu son repère et celle qui lui apportait beaucoup. Beaucoup trop, certainement. Oui, sans Lena, ce sera différent, il le savait. Il devrait apprendre à vivre sans ce repère au sein de ce nid. Sans elle. Cela faisait donc déjà deux jours que la jeune femme était partie. Déjà deux jours. Deux jours qui lui paraissait être une éternité. Il avait donc décidé de se coucher plutôt que prévu. Bien plutôt que prévu. Il était le premier à aller se coucher dans sa chambrée. Ce n'était pas plus mal en soi. Il n'avait pas envie de croiser qui que ce soit, ces derniers temps. Il était donc seul dans la chambre, dans le lit. Jaileen venait de le rejoindre. Il n'avait aucune idée du temps. Le temps lui paraissait long, trop long. Tellement long. Long à mourir. Il la sentit venir lui faire une étreinte. Il ne pouvait pas refuser ce contact. Ce contact qui lui semblait, soudainement, si rassurant. Sa peine semblait être apaisée. Un peu. Juste partiellement. Il savait que tôt ou tard, elle reviendrait lui ronger le cœur, cette peine. Sa peine. Il la remerciait après avoir hésité, un temps. Il la remerciait tout simplement d'être là encore avec lui, certainement. Il avait déjà perdu Lena, il ne voulait pas perdre en plus Jaileen. Non. Il ne s'imaginait pas continuer sans l'une des deux jeunes femmes, et pourtant... il devait continuer sans la danoise. Il léger soupir s'échappa alors de sa bouche. Il ne bougea plus d'un cil, alors que la voix de sa partenaire retentait au sein de la chambre. Un petit silence s'était installé entre le temps où Valeri avait pris la parole et l'instant t où la jeune lui répondit. Elle lui disait alors que s'il avait besoin, elle serait là. S'il avait besoin de parler. Il se pinça les lèvres, quelques secondes, pas plus. « Je me doute bien... mais... je crois que je n'ai pas envie de parler. » reprit-il alors. Il n'avait pas envie de parler, même s'il y avait tout un tas de pensées qui s'accumulait dans son esprit affaibli par les événements précédents. Non, il ne voulait pas parler. Il n'avait pas envie de parler. Lui, il avait envie de... Non. Il ne savait pas (ou plus) ce dont il avait envie, maintenant. Peut-être avait-il envie de dormir... ou d'autre chose. Qu'on lui rende Lena – enfin façon de parler – ou qu'on le rassure sur quelques points.

D’habitude Jaileen n’était pas aussi sensible lorsqu’une personne n’était pas dans son assiette, mais là elle se sentait vraiment mal de voir son partenaire aussi triste du départ de Lena. C’était un petit peu comme s’il faisait passer son mal-être à la blondinette. C’était certainement parce qu’ils dormaient dans le même lit ça. Ou pas. Elle lui indiquait que s’il voulait parler, il le pouvait. Elle ne le jugerait pas, ça non. Elle se contenterait de l’écouter et de lui donner son avis s’il le lui demande, mais uniquement s’il le lui demande. « Je me doute bien... mais... je crois que je n'ai pas envie de parler. » Ah, c’était un véritable problème ça. Une petite grimace venait se dessiner sur le visage de la jeune femme. Elle ne voulait pas l’obliger à parler, mais elle était certaine que cela lui ferait un bien fou. C’était comme aller chez un psychologue, sauf que là et bien c’était avec une jolie blonde plutôt qu’un gros barbu.  Elle restait là quelques instants, à nouveau sans rien dire. Elle ne savait pas quoi dire. Elle avait vraiment peur de le froisser et en même temps elle avait envie de le faire réagir. Jaileen était partagée entre deux avis. Elle fermait les yeux un très court instant avant de pousser un soupir et de prendre la parole.  « Le Valeri d’il y a quelques temps me manque énormément. » murmurait-elle avant d’enlever son bras de son torse et de s’éloigner de quelques centimètres de lui, se tournant même vers le côté opposé. Elle fermait les yeux. Oui, il était peut-être la physiquement, mais mentalement ce n’était plus ça et il lui manquait atrocement. Elle avait l’impression de ne plus avoir le même partenaire à ses côtés. Un énième soupir venait sortir d’entre ses lèvres.

Parler. Parler quand on n'avait pas envie de parler, on ne parlait donc pas dans ces cas-là, n'est-ce pas ? Oui. On restait muet, sans voix, sans mot, sans pensée à faire partager. Parler, parler. Parler encore et toujours. Il ne voulait pas vraiment le faire lui, parler. Il n'avait pas envie de parler. Il se doutait bien que la plupart des candidats, au cours de cette semaine, viendront lui demander s'il allait bien. S'il allait bien, juste parce qu'il y avait eu le départ de Lena et qu'il semblait être affecté par ce départ. Comme si ces gens-là en avaient à faire de savoir si Valeri allait bien ou pas. Vraiment ? Ca leur ferait quelque-chose ? Il ne savait pas -ou plus. Il ne savait même pas pourquoi il pensait à tout ça. Lui, ce qu'il voulait, c'était d'arrêter de penser. Dire stop à ses pensées, comme on pourrait dire « ta gueule, pouffiasse » à une michetonneuse qui l'accoste à un bar. Oui. Il aimerait avoir la force de le faire, de faire tout ça. Mais il n'y arrive pas. Pas pour le moment. Il n'avait pas encore digéré le départ de Lena. De cette précieuse jeune femme qui lui apportait tant au quotidien. Puis il y a eu alors les quelques mots de Jaileen. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'elle lui disait, ni pourquoi elle lui disait ça, ni ce qu'elle voulait lui faire comprendre en lui disant ça. Oh. C'était trop compliqué d'un coup. Alors que la jeune femme semblait se décaler et se pousser un peu plus loin de lui, Valeri se laissa retomber sur le dos, tentant d'observer les formes imaginaires qui se dessinaient sur le plafond noirâtre. Le Valeri d'il y a quelque temps lui manquait. Lui manquait énormément. Il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire là. Si elle pouvait arrêter de passer par des métaphores, ou alors les faire en biélorusse pour qu'il comprenne, ça lui conviendrait. « Parce que j'ai changé selon toi ? » souffla-t-il alors dans un murmure, afin de ne pas réveiller la chambrée. Il ne savait pas pourquoi elle sous-entendait qu'il aurait changé. Il n'avait pas changé. Il n'avait jamais changé. Il avait toujours resté le même, il s'était juste ouvert. Oui, il avait appris à s'ouvrir. Grâce à Lena, essentiellement. Il avait reconstruit tout un tas de choses qu'il avait dû mettre de côté par obligation. Amitié, complicité, confiance, amour. Et toutes ces choses-là. Il n'avait pas changé, il était juste affecté par le départ de son amie. C'était humain d'éprouver de la peine. Et pour la première fois depuis des années, il réapprenait tous ces sentiments qui lui étaient inexistants et dont il était devenu imperméable. Peine, tristesse, etc. Il n'avait pas changé. Il renaissait. La renaissance d'un désillusionné avant l'heure.

Il y avait quelque chose qui n’allait pas en ce moment pour Valeri et il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Jaileen se sentait bien plus impliquée que les autres dans l’objectif de le soutenir et de lui remonter le moral étant donné qu’elle était sa partenaire. Eh oui, Cupidon avait eu la bonne – ou mauvaise peut-être – idée d’unir les deux jeunes gens durant toute la durée de l’aventure. D’ailleurs, il semblait à la demoiselle qu’ils étaient l’un des derniers couples, formés au début de l’aventure, encore en compétition. C’était une fierté comme une autre, mais une fierté quand même. Ce soir là, la jeune femme était venue se coucher aux côtés de son camarade pour le prendre dans ses bras – façon de parler – pour tenter de le réconforter un petit peu. Il n’y avait rien à faire. Il ne voulait pas parler. Il ne voulait pas qu’on l’aide peut-être. La grande blonde finissait par jeter l’éponge et après lui avoir murmuré que le Valeri d’il y a quelques temps lui manquait, se tournait pour ne plus lui faire face. Elle fermait les yeux. Il prenait la parole. Apparemment, il n’avait vraiment pas envie de dormir et dire qu’il n’avait pas envie de parler n’était qu’une excuse comme une autre pour lui faire comprendre qu’il avait envie de rester tranquille. Cependant sa curiosité prenait le dessus. « Parce que j'ai changé selon toi ? »  Jaileen haussait brièvement les épaules et ne prenait pas la peine de se tourner pour poser ses pupilles sur la silhouette du garçon.  « Un petit peu. » Elle ouvrait les paupières, repliait ses jambes pour se mettre en position fœtus.  « J’aime beaucoup le Valeri actuel, là n’est pas le souci, mais il a certaines choses que tu n’as plus, que tu ne fais plus et qui me manque un peu. » Jaileen ne rajoutait pas un mot de plus et se contentait de remonter très légèrement la couette sur elle.

Elle sous-entendait un changement chez le jeune homme dans ses paroles. Changement, changé ? Il ne pensait pas avoir changé dernièrement, il était juste affecté, peiné, triste... mais pas changé. Non. Puis, on ne pouvait pas changer comme ça d'un coup de tête, même s'il l'avait désiré si fortement. Puis s'il avait décidé de changer, ce n'était pas forcément ce genre de changement dont il aurait espéré. Il aurait préféré par exemple changer des choses dans sa vie, dans son passé, son présent. Oui. Mais il n'avait pas ce pouvoir-là. Malheureusement. Ainsi, il lui demanda s'il avait changé, selon elle. Après tout, c'était elle qui l'avait dit, alors elle devait très certainement le penser – si elle était un minimum cohérente avec elle-même. Elle lui répondit alors qu'il avait changé. Un petit peu. Un petit peu changé. Qu'est-ce que ça voulait dire ça, « un petit peu », être un petit peu changé ? Vous le savez, vous ? Non ? Lui non plus. Elle disait alors aimer beaucoup le Valeri actuel. Il fronça doucement les sourcils dans la nuit estivale. Ah. Il y avait « des choses qu'il n'avait plus, qu'il ne faisait plus, et qui lui manquait un peu ». Ah ? Elle n'était guère précise dans ses dires, tout de même. Pointer du doigt un changement était, en quelque sorte, un fait grave. Oui. Très grave, malgré tout. « Je ne vois pas de quoi, tu parles... » souffla-t-il alors. Qu'elle soit plus précise. Il finit par se tourner d'un côté, tirant doucement le drap vers lui, afin de s'envelopper un peu plus. « ...puis je n'ai pas changé. ». conclut-il.

Alors que Jaileen parlait de changement, son partenaire venait la questionner sur la question. Il n’avait pas l’air de se rendre compte qu’il n’était plus le même qu’au départ. Enfin, aux yeux de la grande blonde. Il n’avait pas l’air de voir de quoi elle parlait. Il arrivait à lui arracher un soupir. Elle tentait de s’expliquer, mais n’arrivait pas à dire réellement en quoi il avait changé. C’était flou autant pour le garçon que pour la demoiselle. « Je ne vois pas de quoi, tu parles... » Bien évidemment. Si les conversations entre un homme et une femme étaient aussi simple, cela se saurait. L’anglaise poussait un énième soupir alors qu’elle pouvait le sentir bouger et tirer très légèrement le drap vers lui. Elle bougeait alors très légèrement afin de vérifier qu’il ne s’était enfuit, qu’il ne l’avait pas laissé toute seul. Elle ne le voyait pas, mais la forme qu’elle pouvait apercevoir sous la couette lui montrait qu’il était bel et bien là. « ...puis je n'ai pas changé. » Sa voix la faisait sursauter. La demoiselle ne s’attendait pas à ce qu’il prenne la parole à cet instant. Elle reprenait sa position initiale. Elle ne voulait pas lui montrer qu’elle s’inquiéter un tout petit peu de savoir s’il était toujours à ses côtés ou non. Le silence s’installait pour un très court moment. « Si. T’as changé un petit peu. » soufflait la jeune femme dans un murmure. Ne venait pas lui demander en quoi il avait changé, elle ne pourrait pas vous donner de réponse précise, mais elle était certaine qu’il y avait quelque chose qui n’était plus comme avant chez son partenaire. Elle fronçait les sourcils pour s’aider à chercher. Il fallait bien qu’elle trouve un réponse, même stupide, au cas où il lui pose la question à nouveau. C’était ce moment-là, et durant cette conversation délicate, que Cupidon venait faire retentir sa jolie petite musique spécial bisou. Jaileen poussait un soupir. Ce n’était pas qu’elle n’en avait pas envie. C’était que cela allait très certainement changer le fil de leur conversation et ni l’un ni l’autre ne pourrait plus s’investir pleinement dans cette petite mise au point. Enfin Jaileen, c’était certain. Une nouvelle fois elle tournait la tête pour observer la réaction de son camarade. Il ne disait rien. Peut-être était-il tout simplement blasé par cette intervention. En tout cas, ils n’avaient pas vraiment le choix s’ils ne voulaient pas de retrouver nominer, perdre de l’argent ou un truc dans le genre. La grande blonde se tournait donc complètement pour venir déposer ses lèvres contre celles de son partenaire.