Ismène et Sully sont dans la baignoire, tranquillement allongé l'un contre l'autre. Elle n'aurait pas pu rêver meilleur moment pour tout dire. D'autres auraient pu tout de suite penser à mal en les voyant ainsi, pourtant ils ne font que parler. De ce qui les a amené à se mettre ensemble, comment ils sont venu à parler pour la première fois. Sa barbe. Ses pantoufles. Elle, elle retient aussi les baisers échangé pour répondre à leur défi de l'un des premiers primes. Bref, que des bons moments qu'elle n'oubliera assurément pas et qui font partie d'elle – d'eux – maintenant. Ils enchaînent également sur les traîtres, tous démasqué maintenant. C'est clair qu'elle aurait fait la pire des traîtres et tout le monde doit le savoir. C'est peut-être pour ça qu'Ismène n'a jamais réellement éveillé les soupçons. D'un sens tant mieux, elle n'aurait peut-être pas aimé être prise pour une traître alors que ce n'est pas le cas. Et Sully n'hésite pas à trouver que c'est une bonne chose qu'elle n'aurait jamais pu être traître. C'est vrai, c'est peut-être pas plus mal. Mais il ne doit pas s'inquiéter, son secret n'a rien qui pourra les éloigner, non. Il n'a rien d'impressionnant non plus, pour tout dire. Elle esquisse un sourire. C'est beau d'entendre ça. De savoir qu'il est si tolérant, même si elle l'avait compris déjà depuis longtemps. C'est pour ça qu'elle l'aime, qu'elle veut un futur avec lui : parce qu'elle sait qu'il peut accepter des choses difficiles et qu'il ne reculera pas devant l'adversité. Elle ne répond rien et elle se contente de serrer sa main. Elle ne peut dire si elle est ou non dans ce cas, si elle a un passé sombre ou non, mais elle se sent encore mieux avec lui. De savoir que si c'est le cas, il ne la rejettera pas. « Je sais bien... Mais j'ai toujours eu une vie normale. Je suis toujours embêtée de me dire que je suis avec des personnes qui ont peut-être eu une vie terriblement difficile... » Elle hausse les épaules. Elle est et sera toujours empathique, Ismène. Ca lui fait quelque chose de savoir que des personnes peuvent être malheureuses... Et puis il lui pose une question étonnante. Elle ne s'attendait pas à celle-ci, mais elle est plus intéressante encore qu'étonnante. Pour tout dire, elle ne savait pas comment y répondre. « Je ne sais pas.... » Qu'elle souffle, levant son menton et son regard pour le poser sur lui, avec une petite moue. C'est vrai qu'elle n'avait pas réfléchi à ça. Qu'elle voyait leur relation tellement belle, tellement bien, qu'elle en avait oublié qu'ils étaient dans une télé-réalité, qu'ils vivaient heure vingt-quatre dans le même endroit, mais que ça ne durera pas. Qu'à leur sortie, chacun partira de son côté. Elle sait qu'il habite ici, aux États-Unis, mais pas elle. Elle, elle est une écossaise habitant Londres. Elle pince ses lèvres avant de continuer : « Quand j'ai quitté l’Écosse pour l'Angleterre, mes parents ont été très blessé et vexé de me voir partir et déçu aussi, parce que toute ma famille est toujours restée aux quatre coins du pays en fait... C'est une tradition... » Oui, sa famille sont de purs écossais et normalement, elle devrait répondre à cette tradition familiale ridicule. C'est la première et unique fois qu'elle ait pu faire du mal à quelqu'un en prenant une telle décision, mais c'était pour elle, pour ses études. Elle ajoute, toujours doucement, posant instinctivement une main sur l'un des jambes de Sully : « Je sais que tu habites ici, aux USA. Que ton frère est ici et que Lena aussi. Te demander de venir vivre en Angleterre serait trop énorme alors... » Elle lui adresse un petit sourire en coin en haussant légèrement les épaules. « … Je suppose que je pourrais venir habiter à Philadelphie... » Qu'elle lâche avec un sourire plus large. Elle peut faire cet effort, si à la fin c'est pour vivre avec lui, même si ça lui fait un pincement au cœur. D'ailleurs, sa voix se brise légèrement, mais on ne peut dire si c'est de tristesse ou de joie... « Je sais que ça va m'attrister de m'éloigner de ma famille, que les fêtes avec eux vont me manquer, mais je ne veux absolument pas être éloignée de toi... » Elle se tourne doucement dans la baignoire pour se retrouver face à lui pour venir l'enlacer. Elle croit que c'est un effet de l'amour ça, oui, elle ne se verra pas vivre sans lui, donc elle pourrait le suivre n'importe où.

C'est vrai que ce n'est pas de sa faute, c'est vrai qu'elle devrait plutôt en être contente. Pourtant ça n'empêche que ça la met mal à l'aise tout de même. Elle a une vie normale, paisible, heureuse, pas comme tout le monde. Pas comme Sully déjà, qui a du malheurs d'avoir son frère en prison. Elle est honteuse oui, parce qu'elle estime que tout le monde à droit à sa part de bonheur et que certaine personne dans le monde n'ont jamais le droit à cette part. C'est triste à ses yeux et elle souhaiterait tellement faire le bien autour d'elle pour y remédier, mais ce n'est juste pas possible. Elle est trop petite pour un travail aussi immense. En tout cas, si elle ne peut pas faire le bonheur de millions de personnes, elle espère faire le bonheur de la seule personne qui compte réellement : Sully. Elle décidant de venir s'installer avec lui ou du moins, près de lui, elle veut à la fois se garder d'être loin de lui, mais aussi lui faire plaisir. C'est une décision pas assez mûrement réfléchis, mais elle n'a pas besoin de prendre trois semaines pour y réfléchir non plus. Pourtant, il semble gêné de cette décision, estimant qu'elle a pas besoin de faire ça pour simplifier les choses. Qu'elle n'a pas à mettre de la distance entre elle et ses parents. Elle hausse doucement les épaules. « Je ne m'en sens pas obligée Sully. Et puis, je ne parle pas de l'immédiat. Dans un, deux, ou trois mois. Et puis ce n'est pas très loin, la Pennsylvanie et l’Écosse. Il faut juste que l'on prie pour gagner et hop ! Je pourrais faire des allées/retour entre les deux pays... » Qu'elle dit joyeusement. Non vraiment, elle ne se force pas et puis, professionnellement parlant, ça peut la favoriser d'être aux Etats-Unis en réalité, donc un deux bonnes raisons pour s'y installer. Mais les remarques de Sully sont pertinente. Elle n'aimerait pas le voir tout quitter pour elle non plus. Il parle alors de sacrifice. Qu'il ne veut pas qu'elle s'en veuille, puis qu'elle lui en veule à lui. Elle fronce ses sourcils avec un sourire conquit : il est vraiment trop mignon. Elle se serre alors contre lui, pour montrer surtout qu'elle ne veut pas le quitter. Et puis elle lui répond : « Nous n'y sommes pas encore alors oui, je vais encore réfléchir... Mais jamais je ne t'en voudrais pour une décision que j'ai prise seule ! Tu sais très bien que je ne t'en voudrais pas ! » Qu'elle dit en haussant les épaules. Ce serait mal la connaître que de l'en croire capable en plus. Jamais elle n'irait lui reprocher une telle chose, surtout qu'elle décide ça justement pour être heureuse. Justement, en parlant d'heureuse, elle l'est en ce moment. Elle sourit en réponse à son baiser sur son épaule. Mais lui, il ne veut pas qu'elle soit malheureuse en restant aux USA. Elle lui dépose un baiser sur son torse. « Mais non, t'es bête ! Si j'suis avec toi, j'peux pas être malheureuse ! » Qu'elle s'exclame sur le ton de l'évidence. À ses yeux s'en est une, un énorme. « Ca fait un peu cul-cul la praline de dire ça, mais c'est vrai ! J'aime ma famille énormément, mais c'est pas avec eux que je veux passer le rester de ma vie ! » Elle relève sa tête sur lui, ses grands yeux croisant ceux de Sully. Elle pince ses lèvres. C'est spécial de dire ça et puis, elle a l'impression de lui avouer vouloir passer le restant de ses jours avec lui... Ce qui est peut-être exagéré parce qu'ils n'en sont pas encore là... Elle pose son menton sur son torse nu, son visage tout proche du sien. « Si je prends cette décision, c'est parce que je sais que si j'avais des obligations à Londres, tu te débrouillerais pour venir t'installer avec moi là-bas... Mais oui, on a encore le temps pour ça ! Je pense qu'à l'heure d'aujourd'hui, on doit profiter d'être encore ensemble dans le nid et je suis sûre que l'on pourra passer encore beaucoup de moment comme celui-ci avant que le jeu ne s'arrête... » Autrement dit, elle est bien avec lui dans cette baignoire ; qu'elle est certaine qu'il ira jusqu'en finale et qu'elle, elle pourra rester dans le jeu jusqu'à la fin alors ils pourront encore rester à deux pendant quelques semaines encore ici et qu'ils peuvent penser à ce genre de chose dans deux ou trois semaines.