Je trouve qu'il fait de plus en plus chaud. Jour après jour, semaine après semaine. Jusqu'ici, j'ai réussis à m'y faire mais là, c'est presque intolérable. J'étouffe un peu dans cette chambre. Il est à peine le début de l'après-midi. Je ne vais pas sortir par ce temps caniculaire. En Écosse, ça dépasse rarement les 20°C, et encore. Là, il doit sans doute pleuvoir. Comme toujours. C'est ça qui me manque. La pluie. La pluie diluvienne, surtout. Il ne pleut pas beaucoup, ces temps-ci. Le climat californien, comme on dit. Je soupire. Je transpire un peu. Je me lève du lit et me dirige vers la salle de bain pour une douche bien froide comme je les aime. J'en ai bien besoin en plus. J'ouvre le robinet. L'eau froide s'écoule sur tout mon corps. Je frissonne de plaisir. Cela fait du bien, bon sang. Je soupire. Je finis, je sors et m'habille en vitesse. Je suis propre et sec avant de me diriger vers le réfectoire. Personne à l'horizon. Je hausse les épaules. Je me dirige vers le réfrigérateur et sort du congélateur des pots de glace. J'entends quelqu'un entrer. Je reconnais les yeux bleus de l'adorable écossaise quand ceux-ci croisent les miens. J'affiche un sourire tendre. Je lui propose d'un ton doux :  - Un peu de la glace, ça te dit ?  J'arrive à la hauteur des placards. Je saisis des bols et prends des cuillères dans un des tiroirs. Je les pose sur la table. Je me tourne de nouveau vers elle. - Tu veux quel parfum ? Je lui montre les pots. Je ne sais pas combien il y a de parfums dans le congélateur. Là, j'ai sorti chocolat, vanille, fraise et fruits de la passion. A elle de choisir maintenant.

Ismène porte toujours des robes, mais ces jours-ci, ces semaines-ci, ce sont des robes vraiment légères qu'elle porte - qui flottent quand un petit vent se lève et qui volent légèrement autour d'elle. Elles sont parfois fleuries, elle sont parfois grimées de décors de saison. Parfois simplement unies, mais dans des tintes vives et très estivales. Cette fois elle est blanc cassée-jeune très pale. Avec de petites fraises. Des cerises. De jolies fleurs. Elle attache sa ceinture quand elle passe dans le réfectoire, parce que sa ceinture s'enlève toujours et qu'elle a un petit creux, qui se creuse justement de plus en plus. Mais ses mains lâchent l'artifice de sa robe, parce que ses yeux accrochent non seulement une personne, mais ce que celle-ci fait. Enoch sort des glaces et une alarme s'enclenche d'un coup dans l'esprit de la demoiselle. Elle adore les glace, elle ne pourrait pas s'en passer. Évidemment, ce n'est pas comme Sully. Elle peut se passer de glace, qu'elle ne pourrait jamais se passer de Sully, mais ce n'est absolument pas comparable. Doucement, il lui demande si elle en veut et il ne se rend pas compte qu'il active en elle une gourmandise d'une telle ampleur. Elle se rapproche de lui à petit pas, ses talons claquant en rythme sur le sol. Elle le regarde prendre des bols. « Ouiiiiii ! J'adore trop la glace et puis, il fait tellement chaud aujourd'hui ! » Qu'elle lui répond en passant le dos de sa main sur son front pour en enlever la sueur fictive qu'elle a au front. Alors elle s'assoit où elle peut, tapotant des mains contre la table parce qu'elle en veut et tout de suite. Oh, elle n'est pas capricieuse. Elle aurait même tendance à vouloir le faire s'asseoir et à les servir, mais non, elle fait comme Sully lui a dit de faire. Penser un peu plus à elle avant de penser aux autres, sans pour autant être égoïste. Il lui demande les parfum qu'elle veut. Elle le regarde avec intérêt. Elle examine les pots, tapotant sa bouche de ses doigts « Vaaaaanille et... Et... Et Fraise ! Le meilleur ! Non attend.... Je veux un peu de tout ! Oui, un peu de tout ! » Qu'elle dit en riant et en se mordillant la lèvre inférieure. « Je ne suis pas une gourmande, ni une gueularde, hein... » Qu'elle dit en baissant un peu la tête, mais en le regardant toujours. Avec une petite moue boudeuse « Tu le sais hein... » Qu'elle dit sérieusement, avant de rire. « Non, mais je veux vraiment un peu de tout, j'arriverais jamais à me décider, mais après si tu veux pas, ouiii, je comprendrais... » Elle parle dans son délire, du coup elle arrête de parler. Elle se calme.