C’est le genre de journée qu’aucune personne ne devrait passer à l’intérieur. Même si ce genre de journée, il y en a des tonnes à Hawaii, cela reste une température dont on se doit tous de profiter à chaque instant. Les lunettes soleil sur le nez, une clope au coin des lèvres, je fixe le soleil d’un air pensif. J’ai maintenant trente-trois ans. Aussi con que je suis, j’en ai un peu oublié mon anniversaire hier. Faut dire que je ne le célèbre plus depuis de nombreuses années maintenant. Je ne vois pas pourquoi je le ferais. Ce n’est qu’un moyen de garder le compte et de savoir à quel point je prend un année de plus, comme tout le monde. J’essaie peut-être aussi de l’oublier puisque ça me fait un peu trop penser à Rosie, Amy, la famille. Les moments qu’on passait ensemble, ce genre de truc. Je tire sur ma cigarette, n’entendant pas les pas derrière moi, pourquoi je sursaute à peine lorsque je sens des bras passer autour de ma nuque. « J'ai pas pu te le dire hier, du coup je te le dis maintenant... je suis très, très, très contente que tu aies été sauvé. » La voix de ma partenaire se fait entendre, pourquoi j’avais déjà le pressentiment qu’il s’agissait d’elle. Je tourne la tête de biais pour recracher ma fumée, ne voulant surtout pas balancer le tout dans le visage de Babou, penchant finalement la tête vers l’arrière, le cou légèrement cassé pour pouvoir capter le regard de la belle brune. « Comme quoi, la banderole en acrostiche, c'était pas une si mauvaise idée même si, attention, je prétends pas non plus que tous ceux qui ont voté pour toi l'ont fait grâce à moi. » Ah mais oui, les fameuses banderoles. « Je crois sincèrement que je leur dois tout, à ces acrostiches ! » je dis d’un ton amusé, alors que c’est plutôt à Babou que je dois tous mes remerciements. Mais elle sait déjà à quel point j’ai apprécié de toute façon. « Je suis assez content d’être resté aussi. C’était un beau cadeau d’anniversaire. » Et pourquoi je lui dis ça exactement ? C’est vrai que j’y pensais justement il y a de cela quelques minutes à peine, mais bon, même si elle ne l’avait pas su, ça n’aurait rien changé. « Les prix que tu as reçus, en revanche, je ne les ai pas trouvés de très bon goût. » Je me doutais aussi qu’elle me parlerait des prix. Je commence à la connaîre un peu, après tout. Et j’ai bien capté son regard hier, elle ne semblait pas d’avoir apprécié les awards dont ont m’avait gratifiés. « Quoi, tu ne savais pas que tu dormais avec un torturé et un pervers ? Sérieusement, je te plains, ça ne doit pas être facile pour toi de me supporter à tous les jours. » je répond, en blaguant, essayant tou de même de garder mon sérieux. Elle va fort probablement tout nier. « Oh, j'espère que t'y as pas prêté trop d'attention ! Tu sais, au fond, ce sont des prix sans grande importance et il ne faut surtout pas se focaliser dessus. » Elle est mignonne. Je me laisse tomber vers l’arrière me couchant ainsi sur le dos, le soleil en plein visage, fixant ma partenaire qui se trouve plus haut que moi maintenant. « Je te rassure, je l’ai déjà oublié. » Partiellement oublié. Mais ça ne va pas me hanter durant la nuit, non, j’ai d’autres préoccupations justement. Oh et ça me fait penser, sans aucun lien voyons… « Mais ce que je n’ai pas oublié, c’est la rubrique de Finnick… » Oui, je l’avais capté juste au moment où j’avais fait mon entré sur le plateau. « Et donc, toi et Junior… » Je laisse planer ma phrase, laissant le sous-entendu prendre du chemin. « J’espère que je vais être invité au mariage, au moins. » Comme je suis drôle.

Je savais que j’aurai du garder pour moi-même que j’avais gagné une année de plus la veille. Puisque l’expression du visage de Babou ne m’en pas, elle ne s’y attendait pas particulièrement mais surtout, je le sens déjà qu’elle va culpabiliser d’avoir laissé passer un tel évènement alors qu’en fait, moi je m’en fous complètement. « D'anniversaire ? t'es entrain de me dire que... ton anniversaire est passé et que... oh. » Et voilà. Je le savais tellement. Je lui confirme d’un simple hochement de tête qu’effectivement, j’ai attend mes trente-trois ans hier. « Je suis affreusement désolée et confuse. C'est trop tard pour te le souhaiter ? d'ailleurs, tu l'as pas fêté ni rien ? » Elle est désolée parce que je suis rendu une vieille croute ? Oh non, faut pas. Sérieusement, ça ne vaut pas la peine de se mettre dans un tel état à cause d’un simple anniversaire. « Tu ne pouvais pas savoir, je ne t’avais pas dit la date exacte. Et non, ça fait longtemps que je ne célèbre plus mon anniversaire. » Si je ne le faisais pas à l’extérieur du nid, je ne vois pas pourquoi je le ferais maintenant. Et pour ce qui est de ne pas l’avoir dit, je ne voyais pas la pertinence de crier sous tous les toits que c’était mon anniversaire hier. Je passe la paume de ma main d’un simple mouvement sur l’avant-bras de Babou pour la rassurer. « C’est pas bien grave. » Loin de là même, qu’elle n’y pense plus, c’est passé, il est trop tard pour fêter ou faire quoi que se soit. De toute façon, comme je le disais, j’avais eu mon cadeau, et il s’agissait de rester dans l’aventure. Pour ce qui est des prix que j’ai magnifiquement remporté, je fais savoir à Babou que ça ne doit pas être facile tous les jours d’avoir un tel partenaire. La pauvre oui ! « C'est drôle, c'est pas du tout comme ça que je décrirais celui qui dort à mes côtés toutes les nuits. Tiens, mon partenaire n'a jamais eu les mains baladeuses ou le moindre geste déplacé, en tout cas pas avec moi... Donc pervers, non non, vraiment ça ne lui correspond pas du tout. » C’est qu’elle est un peu trop gentille avec moi. D’un côté, elle n’a pas tord, je n’ai jamais tenté une approche auprès d’elle, ni profité plus qu’il ne soit de notre proximité à l’intérieur de notre lit commun. J’aurais très bien pu le faire, mais je ne l’ai pas fait. « Ça, c’est parce que je te respecte beaucoup trop pour faire ça. » Je souffle, bien sérieux et sincère. Non pas que je manque de respect aux femmes en général, mais je dirais que dès le début, après avoir appris à la connaître, j’ai placé Babou dans une catégorie à part. Elle est le genre de fille avec lesquelles on ne joue pas. Enfin, à mes yeux. D’ailleurs, pas que je crois que Junior joue avec elle, mais j’ai bien cru comprendre avec la rubrique de Finnick qu’il se passait quelque chose entre le candidat et Babou. Je me permet une petite remarque, dans le genre que je tire des conclusions, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. Le sujet semble mettre mal à l’aise ma partenaire. « Junior et moi... euuuh... ah ! ça te dérange qu'on ait parlé de toi, c'est ça ? » Qu’ils aient parlé de moi ne me dérange pas réellement. La conversation peut-être un peu plus. Je sais pas, mais ça a certainement attiré mon attention. Je blague en disant que j’espère être invité au mariage. Ce qui gêne encore plus Babou. Elle me rassure, pas de mariage, ni de bébé. Heureusement, j’ai envie de dire. Et voilà qu’elle tente, d’une manière loin d’être très subtile, de changer de sujet. Pourquoi ne pas en parler ? Je croyais qu’elle me faisait suffisamment confiance pour se confier à moi, non ? « Non, non, tu restes ici. Je n’ai pas soif… » Dans le genre, pense pas que ta petite distraction fonctionne sur moi. « Pourquoi t’es embarrassé d’en parler ? C’est parce que c’est moi qui te pose la question ou bien… » Ou bien ça la gêne de façon générale.

J’aurais beau répéter cinquante fois à Babou que c’est loin d’être grave qu’elle ne m’ait pas souhaité joyeux anniversaire hier, je crois qu’elle continuera à s’en vouloir tout de même. Si elle savait à quel point ça ne me dérange pas. « Joyeux trente-troisième anniversaire, avec un jour de retard. » Je la laisse faire, profitant du baiser sur la joue qu’elle m’offre, me disant que si ça peut lui faire plaisir à elle et lui alléger la conscience, c’est toujours ça de fait. « Merci. » Je lui offre un sourire, passant brièvement ma main sur sa joue. « Et pardon encore. C'est dommage de ne pas le fêter, enfin je comprends, y'a plein de gens qui sont pareils tu sais. » C’est vrai que je ne dois certainement pas être le seul au monde à ne pas célébrer mon anniversaire. « Je ne le célèbre plus depuis mon départ du Québec. » je l’informe simplement. Elle comprendra que cela voulait plus dire : je ne célèbre plus mon anniversaire depuis la mort de ma sœur. Mais je préférais le dire de l’autre façon. « Le bisou c'est ce que j'ai à t'offrir, en attendant de trouver mieux ! Je suis un peu prise au dépourvu, là. » Comme si j’attendais d’elle qu’elle m’offre un cadeau. Qu’elle arrête de se casser la tête avec ça, c’est un peu de perdre son temps. « Je trouverai bien quelque chose à te demander. » Mais oui, je lui donnerai un petit coup de main. En fait, je me dis que je pourrai un peu profiter de la situation, même si précisément, je n’ai pas vraiment d’idée. Sinon, je fais une certaine confession à ma partenaire, en ce qui concerne mon soi-disant statut de pervers. Si je n’ai jamais été déplacé à son encontre depuis que nous partageons notre lit, c’est bien parce que je lui porte un énorme respect. « Oooh, tu es trop mi-gnon ! » Ça façon de le dire m’amuse, me tirant un sourire alors que je baisse les yeux, feignant d’être gêné. « C’est rare qu’on me dit que je suis mignon ! » Sans blague, ce n’est pas le premier qualificatif qu’emplois les filles à mon égard. Et voilà que je m’avance sur un sujet un peu plus glissant, mais je dois avouer que ma curiosité me pousse à vouloir connaître un peu plus de détails concernant la relation entre Junior et Babou. Je ne m’attendais cependant pas à ce que ça gêne ma partenaire de la sorte. Elle a beau essayé de le démentir de toutes sortes de manières, je vois très bien qu’elle n’est pas à l’aise avec le sujet. Et je me demande si le fait que ce soit moi qui pose la question ne fait pas qu’empirer les choses. Elle m’assure pourtant que non, ce n’est pas le cas. Mais je continue de douter. Je la laisse pourtant continuer dans ses explications. C’est vrai que plusieurs personnes semblent s’intéresser à cette histoire. En même temps, ils n’ont que ça à faire, s’intéresser aux histoires des autres ici. Il paraît que des candidats croient qu’elle en pince pour moi. C’est intéressant. Dans la mesure que je me fais aussi questionner sur la question. « Et alors… T’en pinces pour moi ? » tout sérieux, avant de sourire, voulant dédramatiser la situation. « Je plaisante, réponds pas à cette question. » Je voulais simplement voir sa réaction, mais elle semble tellement se prendre la tête avec cette histoire que je ne veux pas la mettre plus mal à l’aise qu’il ne le faut. « Et je peux même pas en vouloir aux autres de se mêler de ça parce que moi-même, j'ai tendance à m'intéresser aux histoires de certains parce que j'aimerais les voir finir ensemble. Enfin je préfère quand même lorsqu'il s'agit des autres, parce que moi je m'en passerais bien à vrai dire. » Elle me fait rire. C’est une réaction totalement normale qu’elle me décrit. « C’est toujours plus amusant quand il n’est pas question de nous, mais plutôt des autres. » Mais en même temps, nous sommes prisonniers d’un cercle sans fin ici. Tout le monde alimente les histoires de tout le monde. Rumeurs après potins, ça ne fini plus. Je trouve ça dommage qu’elle s’en fasse autant avec tout ça. « Tu ne devrais pas te prendre la tête avec cette histoire. Et j’avoue que je n’aurais pas du te poser la question et tirer aussi vite des conclusions. C’est juste que les images parlaient un peu d’elles mêmes. » Parce que bon, on a beau dire que ce ne sont que des rumeurs, parfois, il y a un peu de vrai qui se cache derrière malgré tout.

« Rien ne t'obligeait à le justifier, tu sais. » Je sais. Je n’avais pas à justifier le fait que je ne célébrais plus mon anniversaire depuis mon départ du Québec, depuis la mort de ma sœur. Mais avec Babou, j’avais tendance à parler plus, à mon confier plus aussi. C’était encore une fois du à la confiance que j’avais en elle, j’imagine. Elle ne me voit pas non plus comme la plupart des autres candidats. Clairement, elle est un peu trop positive avec ma petite personne, mais c’est rafraîchissant de se sentir apprécié de la sorte, je ne vais pas le nier. Même si bon, je ne me qualifierais pas de mignon par contre. Puis, j’aborde un sujet un peu plus sérieux, enfin, je vois que pour la demoiselle ça l’est beaucoup, je crois comprendre que cela crée une gêne chez elle. Faut dire qu’il est vrai que toute le monde semble avoir son mot à dire sur les relations de ma partenaire, que se soit avec Junior, ou bien avec moi. Certains même prétendent qu’elle en pince pour moi. Et avec un peu d’audace, voilà que je la question à ce sujet. Avant de me rétracter. En fait, je ne veux pas la gênée plus qu’elle ne l’est déjà. « Oh mais si tu y tiens vraiment, je peux quand même y répondre... » Elle en est sur et certaine ? Finalement, c’est peut-être moi qui a peur de la réponse qu’elle me donnera. Je ne suis pas fan de ces conversations sérieuses où un tas de trucs sont avoués l’un envers l’autre. « Euh… Bah d’accord, vas-y, est-ce que tu ressens quelque chose pour moi, Babou ? » je demande sérieusement, alors que je force un sourire pour dédramatiser la situation. C’est tellement formel comme question. Et je me demande si sa réponse pourrait avoir une quelconque sur le futur de notre relation. Une chose à la fois, j’ai envie de dire. Surtout que j’ai vite tiré des conclusions concernant sa relation avec Junior et si ça se trouve, j’étais complètement dans le champ. Babou y va de grandes explications, me racontant ce qui s’est produit avec Simon la semaine dernière, sauf que bon, j’ai vu la scène, je sais déjà se qu’ils se sont dit. Sa dernière phrase, par contre, je l’avoue a attiré un peu plus mon attention. Il disait vouloir l’embrasser alors que finalement, il ne l’a pas fait. Clairement, en langage de fille, ça veut dire : J’ai fait comme si j’étais ultra surprise, mais j’aurais bien aimé qu’il m’embrasse comme il le disait. Ou un truc du genre. « C’est vrai qu’il aurait du le faire. Il aurait du t’embrasser. Moi je n’aurais pas manqué ma chance. » Sauf que la différence est que je ne me serais jamais retrouvé à sa place en déclarant ses sentiments de la sorte. D’un côté il a été assez courageux pour le faire. Un peu fou aussi, mais ça c’est mon opinion. « N'empêche, rien à voir mais j'ai l'impression que beaucoup de couples se forment ou sont sur le point de se former dans le nid... remarque, c'est comme ça à chaque fois je crois, enfin je regarde souvent l'émission et il me semble que c'est quelque chose qui arrive très souvent après deux mois d'aventure. C'est si tout le monde ressortait de ce jeu célibataire que ce serait louche si tu veux mon avis... » C’est vrai que la saison des amours semble avoir été lancé à l’intérieur du nid. Faut croire qu’être enfermé ensemble durant deux mois, ça avance le processus de formation de couple. C’est un phénomène social qui doit être particulièrement intéressant à étudier. « J’ai jamais regardé, mais il est évident que certains liens se crées. De là à sortir d'ici en couple, je trouve ça un peu précipité si tu veux mon avis. Mais bon, venant d’un homme qui n’a jamais été en couple bien longtemps et qui fuit les relations sérieuses comme de la peste, je ne crois pas que mon opinion compte réellement. » je répond en blaguant. Enfin, je le dis sur le ton de la plaisanterie, pourtant, j’ai bien conscience de ne pas être un expert en relations amoureuses. Je ne sais pas ce qui est normal, lorsqu’il est question de devenir sérieux dans une relation et de devenir un couple. Peut-être que ça devrait être aussi rapide, même dans la vraie vie. Je ne saurais pas le dire.

Peut-être que je n’aurais pas du poser la question. Ma curiosité m’avait mené à vouloir en savoir un peu plus sur ce que ressentait Babou à mon encontre et finalement, je ne suis pas certain de vouloir le savoir réellement. Peut-être de peur que cela pourrait créer un revirement à l’intérieur de notre relation. Tout se passe tellement bien entre elle et moi en ce moment que je ne suis pas certain d’avoir envie de bouleverser cette relation que nous nous sommes bâtie au rythme des semaines. Mais d’un autre côté, je ne lui ai pas demandé si elle était amoureuse de moi, ce qui serait passablement démesuré comme confession. Je ne crois pas que ce sera la réponse à laquelle j’aurai droit de toute façon. « Ce serait mentir que de dire que tu ne me plais pas... » Mes lèvres s’étirent en un fin sourire, alors que je suis satisfait de ce début de réponse. Je crois que j’aurais été déçu qu’elle ne l’admette pas. Puisque bon, j’en avais un peu l’impression, ça se cache plus ou moins ce genre de chose. Je reste silencieux, l’écoutant poursuivre. Pendant un instant, j’avais complètement oublié la première fois que nous nous étions rencontrés. Bon, je l’avoue, je n’avais pas été des plus sympathique cette journée là. Critiquer alors que je ne savais rien d’elle, de ses goûts. C’est typiquement moi, après tout. Je suis heureux qu’elle m’ait donné une deuxième chance, me disant qu’elle aurait aussi très bien pu ne plus vouloir me parler du restant de l’aventure. C’est triste d’y penser quand même. Pour le reste, je trouve qu’elle m’idéalise un peu trop pour ce que je suis vraiment, c’est peut-être parce que je me montre aussi beaucoup plus doux et attentionné avec elle qu’avec n’importe qui d’autre. Faut dire qu’elle aussi, m’inspire énormément confiance. « J’ai vraiment été con lors des castings. Mon dieu, je ne me suis jamais excusé, mais vraiment, je n’aurais pas du te parler comme ça. » Au moins, c’est dit. Et je suis sincère, je ne suis pas le premier à s’excuser dans toutes situation, mais là je crois qu’elle le méritait un peu. « Je tiens énormément à toi, Benjamin. J'espère que cette réponse conviendra pour le moment. » J’attrape sa main pour la rassurer, pour qu’elle comprenne qu’elle n’a rien dit de mal, au contraire. « Ça me va très bien. Je tiens beaucoup à toi aussi. » je souffle faiblement, déviant le regard avant que ça ne devienne un peu trop sentimental à mon goût. L’important, c’est que nous avons établie les faits tels qu’ils le sont. Pas d’ambiguïté. Enfin, je l’espère vraiment. Pour ce qui est de Junior, j’avoue qu’à sa place, j’en aurais profité pour embrasser Babou. Cela me semblait un peu le moment idéal. Surtout qu’il venait de lui dire qu’il en avait envie. Les excuses que me donne Babou me font sourire, puisqu’elle n’a pas vraiment besoin de me dire tout ça. Et puis, si ça se trouve, j’aurais fait la même chose. Je ne sais pas, ce n’était pas moi qui étais dans cette situation. J’ai une fâcheuse tendance à critiquer les autres, alors qu’à leur place, je ne sais pas vraiment si j’agirais de façon différente. Tout comme je critique les personnes qui sortent de cette émission en couple, alors que bon, à ce niveau, je suis loin d’être l’expert de la place. « Tu as du mal à t'engager, comme certainement beaucoup d'hommes. Après je crois que pas mal de couples formés grâce à l'émission ont perduré dehors... mais bon, difficile de dire si ce sera le cas de tous ceux formés cette saison, ni si l'on peut réellement se fier à ces statistiques... » Du mal à m’engager ? L’expression est faible. Le blocage mental dont je fais preuve face à une relation sérieuse, me cause plusieurs ennuies depuis un bon moment maintenant. Je ne sais pas si j’arriverai un jour à passer par dessus, m’ouvrir à quelque chose de nouveau. Je ne suis cependant pas convaincu que je ferai partie des statistiques dont Babou fait référence. « Je ne savais pas que plusieurs couples avaient tenu la route après l’émission. En même temps, tant mieux pour eux, c’est cool si ça fonctionne. » Je ne vais pas les dénigrer pour autant, ils sont chanceux, j’aurais presque envie de dire. Peut-être qu’ils sont capables de vivre le moment présent au niveau de leurs sentiments. Qu’ils ne se mettent pas de barrières eux. Puis je repense à ce que j’ai dit plus tôt. Que moi, si j’avais eu la chance, je l’aurais fait. J’accroche mon regard à celui de ma partenaire, lui souriant faiblement, alors que je sais ce que je suis sur le point de faire. « Tu sais quoi ? Moi aussi j’ai envie de t’embrasser… » mes yeux dévient en direction de ses lèvres, alors que mon visage s’approche lentement du sien, lui laissant le temps de me repousser si c’est ce qu’elle désire. Je viens pourtant sceller nos lèvres dans un doux baiser, ma main se glissant dans sa chevelure. C’était impulsif, j’en avais conscience, mais cela avait aussi quelque chose de libérateur. Ce n’était pas la première fois que nous nous embrassions, par contre, c’est la première fois que je le fais sans en être imposé. Je le fais par simple envie. Sans trop en profiter, c’est avec les lèvres encore entre-ouvertes, après que plusieurs secondes se sont écroulées, que je met finalement fin au baiser, mettant un certain espace entre nous. « Désolé, c’était un peu impulsif… » que j’avoue maladroitement, espérant qu’elle ne m’en veut pas trop malgré tout.