~ cosmas, mercredi, vingt deux heures cinquante
Je m’en veux un peu, pour la semaine dernière, pour Cosmas. A croire que j’avais la tête un peu trop ailleurs, je ne sais pas, très certainement à cause de l’élimination assez fraîche de Charles qui m’avait mis un coup sur la tête. Et puis ensuite, étant nominée, je m’étais mis en tête que j’allais sortir et puis… non. C’était pour moi un signe, celui de me racheter envers mon candidat préféré de cette aventure que j’avais laissé en plan assez honteusement. Il me désirait, il me l’avait dit et moi… je n’avais rien fait, rien du tout et ce malgré mon désir qui à cet instant était présent mais certainement pas assez brûlant. Alors je voulais me rattraper, je voulais qu’on puisse se retrouver seuls, encore, car c’était ce que je finissais par préférer dans ce lieu, assez égoïstement. La fin approchait et je ne voulais pas que par des quiproquos ou des non-dits, Cosmas croit qu’il ne me plaisait pas, que ce n’était qu’un jeu. Clairement, ça n’en était plus un pour moi depuis quelques semaines déjà. Alors je lui avais donné rendez-vous, dans la chambre secrète qui était bien assez souvent vide, pour ma plus grande satisfaction. Il était arrivé peu après moi, je n’avais rien préparé, pas besoin. Seul un sourire avait éclairci mon visage et je m’étais rapidement pendue à son cou, l’embrassant avec envie. « Tu ne m’en veux pas trop j’espère… » Sous entendu, pour la semaine passée, bien évidemment. Ce serait trop bête. Je me colle ensuite contre lui, contre son torse et je reste là, un moment, sans dire un mot.

J'ai encore du mal à comprendre ce qui s'était passé avec Odessa, la semaine passée. Tout ce que j'en avais retenu, moi, c'est qu'on avait pas conclu, au final. Un sacré coup à l'ego, une sacrée frustration à mon morceau d'chair entre mes deux jambes, et pourtant, je ne lui en voulais pas, parce que cela ne m'avancerait strictement à rien, de lui en vouloir ... Un instant, j'avais eu peur qu'Odessa sorte de l'aventure, dimanche. Ce n'était pas un manque de confiance en elle et en sa popularité, hein. Simplement, je me faisais du soucis pour elle à chaque semaine qu'elle se retrouvait sur le banc des nominés, et cela lui arrivait plus souvent que je ne l'espèrerais. Odessa était cependant restée, et je crois qu'elle avait envie de célébrer ça car elle m'avait illico presto invité à la salle secrète, là. Et comme un con, je suis venu en courant, parce que je ne voulais et ne pouvais pas lui dire non. J'dis ça, mais je ne sais pas si ça fait de moi un con ou un type intelligent tout compte fait ... Je suis arrivé après elle, et c'est alors que ses mains viennent s'enlacer autour de mon cou et qu'elle se met à m'embrasser, avec fougue. Elle me demande si je lui en veux.

- Un peu, mais rien d'insurmontable. lui chuchotais-je alors avec honnêteté, avant de répondre fougueusement à son baiser et de caresser ses hanches de mes doigts. Que je la désirais. Qu'elle était belle. Odessa.

Ce que j’ai été bête en fait, mais tellement, alors que depuis des semaines je désirais plus avec Cosmas et que le moment venu, ma tête, cette stupide tête, était ailleurs. J’espère qu’il a compris, j’imagine en tout cas et qu’il n’aura pas pris ça contre lui car ça ne l’était pas, clairement pas. Et je veux qu’il le sache. D’où ce rendez-vous. Pour moi, les nominations s’enchaînent et si j’ai la chance de rester, souvent, je vois mes scores et je me fais une raison. J’y ai réchappé, souvent mais je suis de plus en plus sur la sellette, c’est clair. Alors ce n’est pas le moment de perdre son temps, non, et heureusement, Cosmas semble être sur la même longueur d’onde car il est à l’heure. Très à l’heure. Tant mieux. A peine a-t-il passé le seuil de la chambre, je m’avance vers lui, l’enlaçant avec tendresse et envie et de l’embrasser. On en est loin, à présent, de notre petit jeu à deux, au début, dans le palais du rire, au mur d’escalade. En y repensant, j’ai comme une certaine nostalgie par rapport à tout ça et je souris, toute seule. Il me dit m’en vouloir un peu, je fais la moue. Mais heureusement, je pense pouvoir me faire pardonner, c’est sûr. Il m’embrasse à nouveau et ses mains caressent alors mes hanches, faisant galoper des frissons de long de mon corps. Nos lèvres sont collées les unes aux autres, comme d’habitude, comme j’adore qu’elles le soient, comme je ne m’en lasse pas. Pas du tout. « Je n’ai pas envie qu’on arrête ça, même à l’extérieur… » Je chuchote alors, un peu gênée. Je pense que c’est assez clair de toute façon. Je me colle un peu plus à lui et je sens son corps contre moi, son cœur qui bat. Mes mains se glissent sous son tee-shirt, pour découvrir à nouveau la chaleur de sa peau et les formes de son torse musclé.

Odessa ... Je me demande si mes affections se seraient tournées vers une autre candidate, si Odessa n'avait jamais envoyé son casting pour Fake Lover. Oui, probablement. Pas Jaileen, et pour les autres, c'était plus ou moins compatible ... Mais je crois qu'Odessa me correspond tout de même mieux que toutes les autres, et, possiblement, toutes les autres réunies. Je crois qu'on a tous deux la même façon de penser, en fait, vis à vis de l'aventure, mais surtout, vis à vis de nous. Je crois qu'on a compris que plus le temps filait, plus nos chances de quitter le jeu augmentaient. Autant dire que ce présent de la salle secrète avait été un véritable cadeau de Monroe, et qu'il serait donc dommage de ne pas la mettre à bon usage. On parle rapidement, très rapidement, et pas spécialement pour dire grand chose. Je crois qu'on est pas venus pour parler, en même temps. Vite fait, les mots se transforment en caresses, les phrases, en baisers, et nous voilà, réunis à nouveau dans une étreinte. Mes mains se plaisent à s'aventurer à nouveau le long de son corps, mais cette fois-ci, je vais plus loin. Je monte un peu le long de son dos, j'attrape le bout de métal qui tient sa robe en place, et je joue avec lentement avant de le faire glisser plus bas, le long de son dos. Elle doit avoir bien chaud, elle est trop habillée, là, après tout ... Ses mains, quant à elles, viennent tâter mes abdominaux tandis que ses lèvres me susurrent une volonté de ne pas voir notre histoire s'arrêter une fois sortis d'ici. Je l'embrasse à nouveau sur les lèvres, comme pour la faire taire. S'il était évident que je vivais avec Odessa une histoire qui à mes yeux paraissait magique, je ne voulais pas penser à l'avenir. Pas maintenant. Nous aurions tout le temps pour en discuter un autre jour. Pas maintenant. Là, maintenant, je la désirais elle, uniquement elle, et ce, pendant toute la nuit. Je lui suggère de par l'avancement de mon torse de se laisser descendre contre le matelas, histoire d'avoir une vue imprenable sur le plafond, évidemment, tout en descendant avec elle. Mes mains caressent ses côtes et ses hanches, tandis que mes lèvres s'amusent à explorer les siennes, encore et toujours, comme à l'accoutumée. Je romps alors le baiser, en profitant pour me lever un peu et ôter sauvagement mon tee-shirt. L'heure était aux actes, et non aux paroles.

- Es-tu capable de m'aimer de tout ton corps ? Je lui demande alors. Moi, je le suis. Je sens cet amour naitre en moi, en mon coeur et ... Ailleurs. Cette nuit, je l'aime, et elle est à moi. Mon Odessa.