J'ai décidé de venir ici dans ce lieu mythique avec une bonne bouteille et deux verres. Oui deux, un pour moi et un pour Cosmas, mon petit Cosmas. J'ai déniché une table, vous savez les tables qu'on trouve sur les terrasses des cafés, deux petites chaises et une nappe à carreaux rouge et blanche. Le grand jeu en sommes. Quoi qu'il en soit, j'ai invité Cosmas à me rejoindre dans cette pièce assez mythique. Mythique pour nous, parce que bon on y venait assez lui et moi, enfin pas que lui et moi mais bon. J'ai eu envie de rentrer mais bon elle est verrouillé cette pièce. Je me suis excitée comme une malade mais même pas, elle ne s'est pas ouverte la garce. Je suis entrain d'installer tout comme une parfaite petite hôtesse je sais recevoir moi. Même si ce n'est pas chez moi. Il arrive. « Salut beau gosse...   » Je lui fais un sourire des plus aguicheur et puis je me mets à rire. « J'voulais qu'on picole tous les deux en parcourant une dernière fois cette pièce, celle derrière la porte qui refuse de s'ouvrir pas cette pièce. Mais elle est fermée alors on va se contenter de picoler devant la pièce. Whisky ou vin ? Les deux aussi c'est possible.  » Bah oui, évidemment que c'est possible. Je voulais aller dans notre QG juste pour se souvenir du bon vieux temps tout ça. « On l'a fait mon lapin, on est en finale, tous les deux.   » Ça a une saveur assez exceptionnelle quand même. Cupidon nous l'a demandé, on l'a fait, deux sur cinq je me dis que ce n'est pas une si mauvaise moyenne.

Monroe. Monroe m'a invité ici, dans ce hangar ... Ce vestige des plus grands succès - ou flops - du cinéma américain. Un endroit assez impressionnant, lorsque l'on y pense ... On ne peut que se sentir petit, à côté de cela, surtout lorsque l'on éprouve incessamment la sensation d'avoir gâché sa vie, comme je le ressens si fortement depuis quelques temps, ces moments-ci encore plus qu'à l'accoutumée. J'arrive, calmement. Je suis vêtu, normalement. Je ne m'attends pas à grand chose, ce soir, en fait ... J'arrive, je crois que je suis un peu en retard, mais ça, c'est parce que je sais qu'elle ne m'en voudrait pas. Elle m'accueille, à sa façon. C'est particulier, mais on s'y habitue vite, je trouve. Enfin, moi je m'y suis habitué.

- Bonsoir. Je lui réponds d'un ton également séducteur, avant de sourire, légèrement, en réponse à son rire. Elle se met alors à m'exposer ses plans, et j'hoche de la tête. C'est dommage que cette salle soit verrouillée, en effet. Elle me demande alors si je compte prendre du whisky ou du vin. Souriant, j'opte pour la deuxième option.

- Commençons doucement, si tu veux bien. Vin pour moi. On parle alors de la finale ... Et je souris, encore une fois.

- En effet. Cela est un appel à la célébration. Je ne nous en croyais pas capable, tous les deux. Les trois autres n'y étaient pas parvenus, eux ... Mais on était 50% des "traitres", en finale. C'était quelque chose dont on devrait être fier.

En effet, Cosmas est en retard mais au fond je m'en tape. Les retards je connais, j'ai le père le moins ponctuel de la Terre alors j'vais pas me prendre la tête. Surtout que bon, on a un peu le temps ici. On a encore quelques jours de toute façon mais j'trouvais ça sympa de se réunir, faire une sorte de pèlerinage. Et ici dans le hangar ça un certain symbolisme. - Bonsoir. Je lui souris. Tiens j'ai pas eu le droit à un surnom sympa. Bon en tout cas je lui parle de mes plans. Mes plans qui tombent à l'eau évidemment mais bon je ne me démonte pas. On va quand même passer une bonne soirée c'est sûr, j'ai confiance. - Commençons doucement, si tu veux bien. Vin pour moi. Doucement, du whisky c'est pas forcément trop, enfin pas pour moi. « Du vin pour monsieur alors.  » Je lui sers donc un bon verre dans le verre prévu à cet effet, je me sers un verre de Jack moi. Pas de mélange chez moi. Enfin si mais pas là. Je lui laisse le vin c'est pas forcément mon truc. Éventuellement du vin Californien aux repas, parfois. J'fais un commentaire sur la finale, le fait qu'on y soit tous les deux tout ça. - En effet. Cela est un appel à la célébration. Je ne nous en croyais pas capable, tous les deux. Oh bah j'sais pas comment je dois le prendre. Mais ça me fait sourire, légèrement. « T'es pas super optimiste dans ton genre toi.   » Je tends mon verre vers le sien pour trinquer. Et je bois une gorgée. « Tu comptes faire quoi une fois dehors ? » J'vais pas lui parler de nanas, de rien d'autre, juste de lui pour changer.

Ce qui est cool, avec Monroe, c'est que les retards passent inaperçus. Si je rends visite à ma mère avec ne serait-ce que la moindre minute de retard ... Je peux vous garantir qu'elle va s'imaginer tous les pires trucs possiblement imaginables. Elle me sourit, et je le lui renvoie, ce sourire. Elle en a un très beau, d'ailleurs. Magnifique, même. Son sourire est magnifique. Elle m'annonce ses plans, inenvisageables, mais je note tout de même l'intention particulièrement tendre et sympathique de ma co-finaliste. Je choisis de prendre du vin, et c'est donc ce qu'elle me verse, avec douceur et délicatesse dans le verre ... À vin. Le nectar clapote dans le fond de la structure arrondie, un son qui m'a toujours semblé rythmique, harmonieux ... Mélodieux. Nous nous mettons éventuellement à converser de la finale, et surtout, du fait que nous y soyons tous deux passés. Je souris, joyeux. Je suis content de partager l'aventure avec elle, jusqu'au bout. Presque autant que du fait de la partager avec Ismène, jusqu'au bout. Mais ce sera toujours différent. Ismène et moi, nous avions vécu quelque chose de fort ... Quelque chose qui nous lierait pendant longtemps, je pense. C'était ma partenaire, et ça le sera toujours, quelque part. Je fais part à Monroe de mes doutes, ce qui la pousse à me renvoyer que je suis plutôt du genre ... Pessimiste, non ? C'est ça, ce que ça veut dire, "pas optimiste". Enfin ... Je crois.

- Tu ne crois pas que c'est mieux de s'attendre au pire ? Pour ne pas être déçu ? Je lui réponds alors, avant de trinquer avec elle, accompagnant mon geste d'un simple : Santé, très chère. Un silence bref s'installe avec que Monroe ne reprenne la parole pour me demander ce que je comptais faire, une fois dehors. Soupirant, je me mets à lui répondre :

- Je ... Je ne sais pas ... Je dois passer voir Hadatt, Odessa ... Aller à l'hôpital, aussi, si je peux ... Beaucoup de choses. Silence. C'est comme si je venais de vivre un rêve pendant des années et qu'au réveil, j'aurais à rattraper toute ma vie. Je ne sais pas si tu me comprends. Je lui avoue finalement.