Ça fait plusieurs semaines que j'suis là, chez Sandro. Deux, trois, plus j'en sais rien. Je crois que je me suis bien habituée à son environnement, ça n'a rien à voir de près ou de loin à ma maison sur la plage mais j'y suis bien pourtant. Dans ses meubles, sa déco, entourée de ses propres souvenirs, les photos de ses proches que je passe mon temps à regarder lorsqu'il n'est pas là. J'ai vraiment pris mes marques, je ne me suis pas encore habituée à la nourriture mais ça va venir je suppose. C'est plus sein il paraît. Enfin bon j'ai tout de même réussi à trouver du beurre de cacahuète dans un supermarché, on a pas vraiment le choix sur le produit, soit du crémeux soit avec morceaux, ouais bon ça aurait pu être pire. Mais la vie ici avec Sandro se déroule plutôt bien, je suis vraiment à l'aise ici, si à l'aise que je ne me perds plus pour aller faire les courses. J'suis devenue une vraie petite femme d'intérieur, j'sais pas s'il a déjà vu son appartement aussi propre et rangé d'ailleurs, enfin j'dis pas qu'il était crade mais il faut bien que je m'occupe lorsqu'il est au travail. J'vais avoir un job moi aussi, un job super qui ne réjouit pas vraiment Sandro mais j'pense que du moment que j'dois quitter l'appartement ça ne lui plait pas trop. Ce n'est vraiment arrivé encore, enfin j'vais devoir aller à Dublin mais pour le moment on s'arrange par téléphone ou par vidéo conférence c'est assez pratique. D'ailleurs j'étais entrain de visionner des vidéos de castings lorsqu'on a frappé à la porte. J'ai immédiatement pensé à un coursier, j'vois pas qui pourrait venir frapper ici, surtout que je ne connais personne, j'dis à peine bonjour aux voisins, j'ai des souvenirs de mon premier jour ici et je n'ai pas tellement envie de copiner avec les filles qui sont passés dans le lit de Sandro en fait alors dans le doute je ne parle à personne. C'est une jeune femme plutôt jolie qui parle très vite. En français, évidemment. Je ne comprends pas tout, tout ce que j'ai compris c'est qu'elle voulait voir Sandro. Et là j'ai commencé à voir rouge. J'ai réussi à lui demander pourquoi, et j'ai compris qu'elle l'avait vu pendant que moi j'étais encore à Los Angeles, et là mon sang n'a fait qu'un tour, je lui ai hurlé dessus, j'ai essayé de lui dire en français que j'étais la copine de Sandro et qu'elle n'avait plus intérêt de mettre les pieds ici ni même qu'elle ne tente de le voir sinon je la tuerais, enfin j'crois que j'ai dit ça, pour être sûr je l'ai dit dans ma langue natale, elle n'a pas vraiment compris puisqu'elle insistait pour que je lui dise de la rappeler, je l'ai frappé et elle a fini par comprendre. Elle s'est tirée et moi j'ai pété une tasse de colère. J'ai hésité à débouler à son travail avant de me raviser, ce n'est pas super malin, c'est mieux de l'incendier quand il rentrera. Cette pétasse a quand même dit qu'elle avait aimé le moment qu'ils ont passés ensemble, donc il l'a baisé, donc j'ai envie de le tuer. Mais vraiment. J'suis loin d'être calme. Je sais qu'il ne rentrera pas toute suite alors j'essaye de me remettre devant mes vidéos mais je ne regarde pas alors je ferme l'ordinateur, je ne peux appeler personnes mes amis me diraient de rentrer à L.A, ma mère serait morte d'inquiétude et si j'appelle Sun-Hi elle me dira qu'elle m'avait prévenu et qu'il allait me faire du mal. Oui bah ça me fait un mal de chien c'est sûr, mais pour le moment c'est surtout à lui que j'ai envie de faire du mal, littéralement, pour déverser ma colère sur lui, j'ai envie de pleurer tellement j'suis énervée. Je reste assise j'ai attrapé un bouquin que je ne lis pas plus, je tourne les pages c'est bien de tourner les pages et lors que j'entends les clés dans la serrure je lève les yeux vers la porte. J'suis assise juste en face. Et lorsque je vois son visage je lui balance mon livre. « CONNARD ! » Je hurle, le livre rebondis sur le mur, il ne l'effleure même pas. Je me lève comme une furie et me dirige vers lui. J'ai les yeux remplis de haine. « Tu te fous vraiment de ma gueule...  » Ouais c'est le sentiment que j'ai. « Ou alors c'est moi, j'suis vraiment trop conne, j'pensais que tu voulais partir parce que tu te sentais pas bien dans le nid, et moi compréhensive à souhait, je te dis oui t'as raison c'est mieux..  » Je crie toujours je ne lui laisse pas en placer une, je préfère le pousser, je préfère le pousser violemment mais si j'suis violente que dans ma tête parce que bon ça ne lui fait pas beaucoup d'effets, je m'agite beaucoup par contre. « Et toi tu préfères te taper la première connasse qui passe ici. Enfin peut être que y'en a d'autres... T'as rien à dire ? Bah répond putain.  » Non non je ne me fous pas de lui, pas du tout j'suis carrément sérieuse, ça m'énerver qui ne réponde pas même si ce n'était pas tellement possible. « Tu crois que tu peux te taper d'autres filles dans mon dos et espérer que j'accepte ? » Ouais j'en rajoute. J'suis une vraie tragédienne. Une vraie folle parce que je lui donne des coups sur son torse, je m'en fous qu'il puisse me faire mal, qu'il essaye de m'en empêcher ou quoi, je déverse ma colère, je le déteste. Enfin non mais là si.

En temps normal, tu ne travailles que le matin, ou que l’après-midi. Tes horaires sont plutôt flexibles, puisqu’un entraînement de boxe pour une seule personne ne dure pas une journée entière. Mais aujourd’hui était un de  ces rares jours où tu travaillais toute la journée. Tu avais eu trois entraînements différents à faire le matin, et deux l’après-midi. Autant dire que tu étais plutôt crevé. Parce que même s’il ne fallait pas être une tête pour faire ton boulot, il fallait beaucoup d’énergie. Et autant dire que ça te bouffait tout. Bref autant dire qu’il ne fallait pas te faire chier aujourd’hui, puisque tu étais loin d’être de bonne humeur. Enfin, tu n’étais quasiment jamais de bonne humeur, mais peu importe. Il y avait des jours où c’était pire. Donc autant dire que là, ta seule envie était de rentrer chez toi, de t’allonger sur ton canapé, de manger et puis de faire une bonne sieste. Une fois le boulot finit, tu te dépêches donc de rentrer chez toi, si bien que tu as toujours tes deux gants accrochés  par un fil qui pendent sur tes épaules. Mais quand tu ouvres la porte, tu as tout sauf le calme tant désiré. « CONNARD ! » Elle tente de lancer un livre sur toi mais elle vise tellement mal que tu n’as même pas besoin d’esquiver. Tes sourcils se froncent, tu sens que tu n’auras pas vraiment le droit à ta petite sieste. « Mais c’est quoi ton problème putain ? » C’était quoi cet accueil ? Qu’est-ce qui lui passait par la tête, ça peut faire mal un livre sur la gueule mine de rien. Ça va vite t’énerver tout ça. Tu la regardes mal. Peut-être pas aussi mal qu’elle elle te regarde, mais tout de même. Evidemment, tu ne comprends pas. Si elle avait sniffer quelque chose dans ton appartement, elle pouvait tout de suite faire ses valises en tout cas. « Tu te fous vraiment de ma gueule... Ou alors c'est moi, j'suis vraiment trop conne, j'pensais que tu voulais partir parce que tu te sentais pas bien dans le nid, et moi compréhensive à souhait, je te dis oui t'as raison c'est mieux.. » Quoi ? Mais sérieusement ? Qu’est-ce qu’elle racontait ? Autant dire que tu ne comprenais rien. Et tu n’aimais pas ça. Monroe était complètement tarée. Elle te poussait. Du moins, elle essayait de te pousser, mais ça te faisait à peine reculer de quelques millimètres. On aurait dit une folle qui sortait de l’asile. Et en plus de ça, tu ne pouvais même pas parler puisqu’elle reprend aussitôt. « Et toi tu préfères te taper la première connasse qui passe ici. Enfin peut être que y'en a d'autres... T'as rien à dire ? Bah répond putain. Tu crois que tu peux te taper d'autres filles dans mon dos et espérer que j'accepte ? » Le pire dans tout ça, c’est sûrement que depuis Monroe, tu n’avais couché avec personne d’autre qu’elle. Alors tu ne savais même pas où elle allait chercher tout ça. Elle était visiblement folle. Tu refermes la porte derrière toi pendant qu’elle s’amuse à te donner des coups sur le torse. Alors tu attrapes ses poignets pour qu’elle arrête ça. « T’es vraiment conne putain.. » Tu élèves un peu la voix, mais pas autant qu’elle a pu le faire. T’es pas encore assez énervé pour ça, mais si elle continuait comme ça, ça ne tarderait pas. Surtout que c’était sûrement la première fois que tu restais fidèle à une femme. «  Où est-ce que tu vas chercher tout ça, hein ? Il faut que t’ailles te faire soigner Monroe, sérieusement, t’es complètement folle. » Oui, rien que ça. Et bien quoi, c’était la vérité n’est-ce pas ?

Oh je sais très bien que j'suis une tarée, je ne l'ai jamais caché, je l'ai dit dans ma présentation que j'étais folle. Je suis une folle furieuse quand je m'y mets. Et là je me mets le paquet. Non parce que cette connasse elle m'a bien énervé. Non mais c'est quoi ces manières de débarquer chez les gens comme ça ? Et puis la meuf ça ne l'a même pas arrêté que j'sois là. Elle a bien remarqué que Sandro n'y était pas elle aurait pu se poser des questions, non mais vas-y que je raconte des trucs, elle a bien dû savoir que je comprenais à peine en plus. Elle a du en rajouter, j'aurais vraiment dû la frapper. Enfin pas trop, j'suis pas sûre que j'apprécie qu'on me conduise jusqu'à l'aéroport, même si mon maintenant j'ai un permis de travail. J'étais entrain de travailler d'ailleurs. Je suis supposée répondre rapidement. Mais non elle est venue et elle a fait chier le monde, et puis maintenant j'suis en colère. D'ailleurs comme par hasard c'est le jour où Sandro rentre tard. Forcément comme ça ma colère a le temps de grandir et voilà. Dès qu'il rentre le lance le ton avec ce putain de bouquin, il est nul en plus. J'sais pas pourquoi je l'ai acheté. On s'en fout, j'ai d'autres chats à fouetter, lui en l'occurrence, enfin fouetter, là pour le coup j'ai juste failli l'assommer, mais bon c'est pas que j'sais pas viser c'est juste que je n'ai pas envie de lui défoncer la tronche non plus. Il n'a pas l'air de comprendre, d'ailleurs il a plutôt l'air épuisé, même dans mon état de folie profonde je le remarque mais je m'en tape là. « Mais c’est quoi ton problème putain ? » Oh t'inquiète pas mon ange tu vas le savoir. Je crie, il me lance un regard qui fait pale figure à côté des mitraillette que j'ai dans les yeux, j'suis blessée. Je me suis dit que j'étais conne de croire qu'il m'attendrait. Il m'a prévu d'un côté, mais bon j'vais pas me barrer pour autant je hurle d'abord. J’enchaîne assez rapidement si bien qu'il ne peut rien dire, je m'en plains d'ailleurs mais mon discours est loin d'être logique, j'suis juste en colère pour le moment. Je le bouscule parce que j'suis une hystérique j'ai besoin de me défouler et après j'suis plus piquante. Il ferme la porte, je n'avais pas fait attention à vrai dire si elle était ouverte ou non, il m'attrape les poignets et autant dire que ça ne me plait que moyennement. « T’es vraiment conne putain.. » PARDON ? C'est moi qui suis conne ? Il est sérieux lui ? J'suis conne, et pourquoi j'suis conne. « Lâche moi ! Lâche moi je te dis... Lâche moi Sandro. » Le niveau de décibels a légèrement baissé mais je suis loin d'être calmé, j'suis plus froide. Je ne lâche pas ses yeux d'habitude et encore moins maintenant. Mon regard est beaucoup plus dur que d'habitude. « Où est-ce que tu vas chercher tout ça, hein ? Il faut que t’ailles te faire soigner Monroe, sérieusement, t’es complètement folle. » Il va arrêter de répéter que j'suis folle oui ? C'est agaçant, je le sais mais c'est peut être pas nécessaire de le répéter à la moindre occasion. « De la part de la connasse qui est venu se faire sauter tout à l'heure, tu m'excuseras je n'ai pas pris la peine de lui demander son nom. » Je suis toujours aussi énervée, j'suis même légèrement amère maintenant.

T’es crevé. T’es crevé et tu ne t’attendais clairement pas à cet accueil-là. Elle avait dû tomber sur la tête ou quelque chose comme ça. Non mais sérieusement, dès que tu entrais, elle t’attaquait avec un livre. Du moins, elle tentait de t’attaquer avec. C’était du grand n’importe quoi. Et puis tout ce qu’elle te déblatérait là, tu ne comprenais rien. Tu partais une journée entière et tu te retrouvais avec une Monroe complètement tarée. Une véritable cinglée qui criait et s’agitait. Alors forcément, tout ça ne te rend pas de meilleure humeur. Ta seule envie est de faire demi-tour pour être tranquille et ne plus l’entendre. Sauf que tu ne le fais pas. Parce que s’il y a une personne qui doit partir à cause d’un mécontentent, c’est elle. Ici, c’est chez toi. Tu payes le loyer, ça t’appartient. Alors non, tu ne partirais pas. Tu te contentes de la regarder mal pendant qu’elle t’incendie pour tu ne sais qu’elle raison. Parce qu’apparemment tu l’as trompais. Bon. Mais lorsqu’elle commence à te frapper, tu attrapes ces poignets. Comme si tu allais la laisser faire. Il ne fallait pas exagérer non plus. Ce n’était pas parce que tu ne frappais pas les femmes, qu’elles avaient le droit de te frapper. Une vraie folle, cette Monroe. C’était aussi pour cette raison qu’elle se retrouvait à habiter là. La seule personne à blâmer était elle-même. Clairement. Tu l’avais prévenu. Même si tu ne comprenais pas la raison de sa colère, puisque tu n’avais rien fait. Enfin… presque rien fait. Quasiment rien fait. « Lâche moi ! Lâche moi je te dis... Lâche moi Sandro. » Tu ne la lâches pas. Evidemment que tu ne la lâches pas. Tes mains enferment ses poignets, assez fort pour qu’elle ne puisse plus te frapper, mais pas assez pour lui faire du mal. Ton regard qui est plantée dans le sien est aussi froid que celui qu’elle te lance. Tu n’allais pas rester comme le gentil toutou qui se contentait de rester là à ne rien faire. Oh que non. « Sinon quoi ?! » que tu lances sèchement. Monroe ne pouvait rien faire contre toi, pas physiquement. Du moins pas à ta connaissance. Elle est énervée, sauf que toi tu es énervé ET tu es fatigué. Le combo des deux n’était pas très avantageux. Ni pour elle, ni pour toi. « De la part de la connasse qui est venu se faire sauter tout à l'heure, tu m'excuseras je n'ai pas pris la peine de lui demander son nom. » Quoi ? Quelqu’un était passé, donc. Une fille. Avec qui tu avais potentiellement couché. Sauf que tu ne savais même pas qui c’était. Ça arrivait, que certaines reviennent sans que tu ne t’y attendes. Pas souvent, parce que tu évitais la plupart du temps de les ramener à ton propre domicile. Bref, tu arques un sourcil, ça te met sûrement plus en colère tout ça. Tu gardes ses poignets entre tes mains, et bien sûr tu ne la lâches pas du regard. « Mais parce que tu crois quoi ma pauvre fille ? Que j’étais puceau avant de te rencontrer ? » Toi aussi tu peux hausser le ton quand tu en avais envie, et ta voix était clairement moins aigu que la sienne. Non mais sérieusement, elle croyait que tu étais la seule personne avec qui tu avais couché ? Il y avait pourtant une liste assez importante de femmes. Elle était censée être au courant, non ? « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant, hein ? Tu vas crier jusqu’à ce que je sois sourd ? Tu crois que ça va changer quelque chose ?! Non parce que si tu as besoin de temps pour te calmer, moi je peux retourner chez ma maîtresse. » Evidemment que tu en rajoutais. C’était plus fort que toi. Pourtant, tu n’avais même pas de maîtresse. Tu lui étais fidèle, chose que tu n’arrivais même pas à comprendre toi-même.

Peut être que j'aurais mieux fait de ne pas l'attaquer direct mais j'ai déjà gardé tout ça pour moi. A vrai dire j'sais pas à quoi je m'attendais mais pas à ce qu'une nana ne débarque. Qu'elle prenne au dépourvu comme ça. Quelle connasse. La journée s'annonçait plutôt calme. Mais bon d'un côté c'était assez bizarre que tout soit aussi calme nous connaissant. Il ne se passait pas une semaine où on ne s'engueulait pas dans le nid, enfin ou il faisait la gueule en fait, parce que moi j'étais plutôt calme, trop calme. J'suis tout sauf calme d'habitude, j'suis assez impulsive, j'suis du genre à gueuler plus fort pour me faire entendre. C'est arrivé juste une fois dans les toilettes. Il avait aimé d'ailleurs mais là j'crois pas que ce soit le cas. Bon objectivement je lui tombe dessus sans même lui dire pourquoi. Pas immédiatement. J'crois que je l'ai bien énervé d'ailleurs, m'en fous j'ai pas peur de lui. J'vois pas pourquoi j'aurais peur de lui. Il m'énerve encore plus quand il attrape mes poignets. Pourquoi il fait ça ? J'avais fini de le frapper, enfin en théorie. J'sais pas, mais tout ce que je sais c'est qu'il a intérêt à me lâcher immédiatement. Evidemment il refuse, évidemment puisqu'il est têtu comme une mule. C'est pas possible un mec pareil. Ouais bon d'accord d'habitude ça ne me dérange pas, au contraire j'aime assez mais pas là. J'ai pas envie qu'il me touche, j'ai pas envie d'être sa prisonnière parce que clairement j'suis incapable de faire quoi que ce soit, il est trop fort. Il ne me sert pas énormément, il ne me fait pas mal, mais j'vais sans doute avoir mal quand même par ma faute puisque j'essaye de me dégager de son emprise. « Sinon quoi ?! » Certes j'peux pas bouger mais j'suis pas sans ressources. Je me calme un peu, enfin j'arrête de bouger surtout, et je souris provocatrice à souhait. « Je vais hurler tellement fort que ça va sans doute alerter les voisins, t'as pas envie que quelqu'un débarque j'imagine... » Je suis plus froide encore. J'inspire, j'ai l'air tellement calme mais c'est un leurre, j'suis toujours aussi énervée mais j'crois que j'peux me contrôler. « Tu me lâches et j'arrête de te frapper. » C'est bien ça aussi. Qu'il ne rêve pas, j'vais pas faire d'autres efforts de toute façon c'est pas parce que j'ai arrêté de le frapper que j'suis déjà calmée. Oh ça non ça ne risque pas, surtout pas avec ce qu'il s'apprête à me dire. J'crois même que mon sang ne fait qu'un tour lorsqu'il ouvre la bouche. Sérieusement il est con ou il fait exprès ? « Mais tu me prends pour une débile ou quoi ? J'en ai rien à foutre des gens avec qui t'as baisé avant, j'suis pas en reste moi non plus. Non moi ce qui m'intéresse c'est celles que tu t'es tapé pendant que j'étais enfermée dans le nid abruti ! » Sérieusement je m'en fous, j'sais bien que ce n'est pas un enfant de choeur, j'sais bien qu'il a une liste de conquête plus longue que son bras. Je sais, il ne s'en est jamais caché, j'suis pas jalouse du passé, j'suis jalouse du présent. C'est normal. « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant, hein ? Tu vas crier jusqu’à ce que je sois sourd ? Tu crois que ça va changer quelque chose ?! Non parce que si tu as besoin de temps pour te calmer, moi je peux retourner chez ma maîtresse. » Il se fout de ma gueule ou quoi ? Finalement je le giflerais bien là toute suite. Il ne mériterait que ça cette enfoiré. Qu'est-ce que j'disais hein ? j'suis pas si folle, j'ai pas mal compris. C'était elle alors ? Il aurait pu choisir mieux au moins, je me sens limite vexée là. Elle est pas jolie, enfin peut être mais j'suis trop énervée pour savoir. « Oh mais vas-y je t'en prie, vas t'éclater te préoccupe pas de moi. C'est pas comme si j'étais importante de toute façon. Non mais vas t'amuser, ouais j'vais aller me calmer, me calmer dans les bras d'un autre mec ! » Il veut jouer à ça ? Pourquoi moi j'devrais jouer à la petite amie parfaite, céder aux moindres de ces caprices pour lui être fidèle si lui ne l'est pas ? J'suis sûr que je devrais trouver de quoi me calmer sans avoir à aller trop loin. Oh évidemment j'en ai pas envie mais ça il n'est pas obligé de le savoir après tout. Il ne m'épargne pas vraiment.

Le problème était sûrement que vous étiez tous les deux du genre à ne pas vous laisser faire. Alors forcément, ça donnait des choses comme ça. Il était donc hors de question que tu lâches ses poignets pour qu’elle recommence à faire sa furie en bougeant partout. Même si elle le faisait déjà, en essayant de se lâcher de ton emprise. Enfin à un moment donné, elle s’arrête, et prend la parole. « Je vais hurler tellement fort que ça va sans doute alerter les voisins, t'as pas envie que quelqu'un débarque j'imagine... » Tu lui ris au nez. Sérieusement ? C’était censé être une menace ou quelque chose comme ça ? Non parce que là… Elle devait aller revoir sa tactique. Alors oui, tu ne te gênes pas pour te moquer ouvertement d’elle. Monroe le mérite après tout. « Un voisin débarque, et ? Tu crois qu’un chevalier va venir pour te sauver, parce que t’as l’air d’une femme battue ? On va juste venir te demander de fermer ta gueule, et rien d’autre. » Alors qu’elle gueule si elle en avait envie. Toi, tu n’étais pas déterminé à la lâcher. Au pire, ils prévenaient la police, et tu allais te retrouver derrière les barreaux pour une soirée. Mais si c’était le cas, Monroe pouvait directement refaire ses bagages. Bref, tu étais énervé, elle était énervé, et ça ne donnait rien de très joli tout ça. Et toi qui voulais seulement faire une sieste… « Tu me lâches et j'arrête de te frapper. » Tu arques un sourcil, ton regard est aussi froid que le sien, tu ne la lâches pas. Evidemment tu ne la lâches toujours pas. Il faudrait un miracle pour que tu le fasses. Ou que tu te calmes. A voir. « Va te faire foutre. » que tu lâches sèchement. C’était la seule chose que tu avais à répondre à ça. Elle t’énerve. Vraiment. Mais encore, c’est rien par rapport à ce que tu vas ressentir dans quelques secondes.  « Mais tu me prends pour une débile ou quoi ? J'en ai rien à foutre des gens avec qui t'as baisé avant, j'suis pas en reste moi non plus. Non moi ce qui m'intéresse c'est celles que tu t'es tapé pendant que j'étais enfermée dans le nid abruti ! » Non mais là. Là, la colère monte. Vraiment. Tu ne peux pas le voir, mais t’es sûrement rouge de colère. Tu peux supporter et assumer des choses que tu as faites. Oui, tu le peux plus ou moins. Mais être accusé de ça. De ce que tu n’avais pas fait. Ce que tu n’avais pas fait à cause d’elle et pour elle, par ailleurs. Il ne peut pas y avoir pire. Tu lâches automatiquement ses poignets sans même faire attention. « MAIS CE QUE TU PEUX ETRE CONNE PUTAIN ! » Tu l’as déjà dit, mais là c’est vraiment parti du fond du cœur. T’as gueulé bien plus fort que ce qu’elle a pu faire quelques minutes avant. Parce que là, tu peux sûrement être comparé à Hulk en version soft. Un peu plus et ton poing s’échouait violemment dans un mur. Elle t’accusait d’avoir couché avec quelqu’un pendant qu’elle était enfermée dans le nid, alors que tu n’avais rien fait. Parce que tu l’attendais, comme un con. Parce que tu pensais à elle, comme un pauvre con. Tu ne pouvais pas tolérer cette accusation, donc. Parce que tu avais fait tout ça pour elle. Là, tu es vraiment en colère. Ce que tu ressentais quelques minutes avant n’était rien comparé à ça. Alors bien sûr tu la provoques avec une soi-disante maîtresse qui n’existe pas. Evidemment qu’elle n’existait pas, Monroe était la seule. Elle était la foutue seule personne avec qui tu couchais depuis plusieurs mois maintenant. Mais elle te croit, alors tant mieux. Elle est assez conne pour te croire, oui. Alors ça confirme carrément ta théorie. « Oh mais vas-y je t'en prie, vas t'éclater te préoccupe pas de moi. C'est pas comme si j'étais importante de toute façon. Non mais vas t'amuser, ouais j'vais aller me calmer, me calmer dans les bras d'un autre mec ! » Elle aussi elle sait comment te mener par le bout du nez. Ça te rend fou rien que d’imaginer Monroe dans les bras d’une autre personne. Vraiment. C’est une des rares fois où ça te fait ça avec une personne. Etre jaloux à ce point. Te mettre autant en colère. Tout ça à cause d’elle. Tu savais que ce n’était pas une bonne idée de l’accepter chez toi, de faire quelque chose de vous deux. Parce que ça pouvait te mettre dans tous tes états en moins de quelques secondes. La preuve. Tu te retrouves à gueuler comme un taré. « Oh mais vas-y, je t’en prie, va trouver quelqu’un qui ira te consoler ! » tu montres la porte avec ton bras, le ton de ta voix n’est toujours pas descendu. Bien sûr que non. « Et n’oublie pas tes valises ! » ça sort tout seul, tout sort tout seul. A cause de la colère, à cause de tout. Parce qu’elle te rend complètement dingue, et pas dans le bon sens.

Il m'emmerde à me tenir comme ça, j'ai juste envie qu'il me lâche c'est trop facile, il sait bien que j'peux pas faire grand chose contre lui quand il me tient. Et ça m'énerve j'ai envie de hurler en plus il me provoque et j'aime pas ça, je ne supporte pas ça. Pas dans ces conditions en tout cas. C'est pas possible d'être aussi têtue. Ouais c'est moi qui dis ça et alors ? J'suis en pétard. Et je le suis encore plus lorsqu'il se fout de ma gueule, comment il ose ? Je sens une nouvelle vague m'envahir. J'ai envie de hurler encore plus. J'ai envie de péter des trucs aussi. Je n'arrive pas à canaliser ma colère c'est fou ça. « Un voisin débarque, et ? Tu crois qu’un chevalier va venir pour te sauver, parce que t’as l’air d’une femme battue ? On va juste venir te demander de fermer ta gueule, et rien d’autre. » Me sauver ? Femme Battue ? J'suis obligée de rire là. Enfin c'est pas un rire tellement amical en fait. C'est tellement ridicule. Il est ridicule là, c'est grave. « Tu crois que j'attends qu'on vienne me sauver ? De toi ? J'ai pas peur de toi Sandro. J'ai pas peur. Mais vas-y continue de me tenir si ça t'aide à te sentir fort. » Il n'a pas trop de mal à l'être par rapport à moi en tout cas. De toute façon il ne va pas le mâcher si je continue à le lui demander. Je ne le ferais pas non plus de toute façon si la situation avait été inversé. J'suis peut être en pétard contre lui je n'en reste pas moins lucide. De toute façon il m'envoie chier quand je lui demande de le faire. J'vais plus le frapper. « Va te faire foutre. » Je hausse les épaules. J'vais me faire foutre alors. Non mais je rêve. J'vais me faire foutre. Il comprend rien, il ne comprend pas ce que je lui reproche. Je m'en fous des filles avec qui il a couché sérieusement, si je me mettais à être jalouse d'elles bah j'aurais pas fini j'crois. J'veux pas savoir comment il en a eu ça ne m'intéresse pas, moi tout ce que je constate c'est que pendant que je l'ai attendu, pendant que j'ai attendu de pouvoir le revoir à nouveau lui il s'est tapé la première venue. Et là, j'sens qu'il se met encore plus en colère. Pourquoi ? Si y'en a bien une qui devrait être en colère c'est moi pas lui. Il s'énerve. Mais vraiment, et du coup il en vient à me lâcher, j'émets un mouvement de recul mais pas parce qu'il me fait peur, juste pour éviter qu'il m'attrape à nouveau. « MAIS CE QUE TU PEUX ETRE CONNE PUTAIN ! » Je le toise, il hurle encore plus fort que moi. Revirement de situation. C'est l'ascenseur émotionnel à l'intérieur de moi, cette phrase elle est tellement dur, pas dans les mots, son intonation qui est dur, son regard. C'est déroutant mais je ne me laisse pas dérouter. « Conne de quoi ? De t'avoir fait confiance ? De croire que j'puisse compter suffisamment pour pas que tu dérapes ? Ouais t'as raison alors j'suis conne. J'suis qu'une grosse conne de t'aimer comme une folle. » J'vais pas cesser de l'aimer du jour au lendemain, je l'aime et c'est pour ça que ça me tue, j'arrive pas à comprendre. Vraiment pas. J'pensais que j'arrivais à le comprendre, y'a des choses que je sais, c'est obligé, je ne serais pas là sinon. J'suis là merde. J'suis là chez lui, il est venu me chercher, il ne m'a jamais dit quand je devrais repartir, si je devrais partir, c'est quand même assez évocateur non ? Alors pourquoi il a fait ça ? J'comprends pas. Il me provoque avec sa prétendu maîtresse honnêtement j'sais plus, peut être qu'il me provoque juste comme j'essaye de le provoquer j'en sais rien mais ça fonctionne. « Oh mais vas-y, je t’en prie, va trouver quelqu’un qui ira te consoler ! Et n’oublie pas tes valises ! » Ça fonctionne trop bien. Je sens les larmes monter mais pas de tristesse ou de désespoir, juste de colère. Il m'énerve. « T'es sûr que c'est ce que tu veux ? Tu veux vraiment que je fasse mes valises et que je me casse ? » Il me désespère, non mais vraiment. Il me désespère. « C'est trop facile putain ! » Ouais non mais j'veux pas me casser, j'veux continuer à hurler j'ai envie de l'énerver comme il m'énerve mais j'veux pas me casser. J'veux pas faire un truc sous le coup de la colère que j'vais regretter à peine aurais-je passé la porte.

Elle rit mais tu t’en fous. T’es beaucoup trop énervé pour y porter une importance. Quelle rit, en attendant c’était toi qui emprisonnait ses poignets. « Tu crois que j'attends qu'on vienne me sauver ? De toi ? J'ai pas peur de toi Sandro. J'ai pas peur. Mais vas-y continue de me tenir si ça t'aide à te sentir fort. » A ton tour de rire, parce que c’est vraiment n’importe quoi. Elle faisait presque pitié. Non, elle faisait carrément pitié même. Si ça t’aidait à te sentir fort. De toute manière, tu étais déjà plus fort qu’elle, tu n’avais pas besoin de ça. Non mais sérieusement, n’importe quoi. Ton but n’était pas qu’elle ait peur de toi, alors franchement si elle pensait ça, c’était qu’elle avec de plus gros problèmes de ce que tu pouvais penser. Pourquoi tu voudrais qu’elle ait peur de toi ? Aucun intérêt. Tu étais juste en colère. Vraiment en colère. « Tu fais pitié, ma pauvre… » Tu te moquais d’elle, évidemment que tu te moquais d’elle. Tu ne pouvais pas faire autrement avec toutes ces âneries. Franchement. Ridicule. Et ce n’était évidemment pas comme ça que tu te déciderais à la lâcher. Alors effectivement, Monroe pouvait aller se faire foutre. Et vite. C’était elle qui avait commencé toutes ces conneries. Elle t’accuse d’avoir couché avec quelqu’un pendant qu’elle était dans le nid, alors que tu étais à l’attendre comme un con. Elle t’accuse de quelque chose que tu n’as pas fait, et ça te rend furieux. Encore plus furieux. Tu gueules plutôt fort faut dire, tu peux pas te contrôler tellement elle te met en colère avec ces conneries et ces accusations. Ouais, t’étais vraiment furieux. Et ça se voyait, rien qu’avec ce regard presque de dégoût et froid que tu lui lançais. «Conne de quoi ? De t'avoir fait confiance ? De croire que j'puisse compter suffisamment pour pas que tu dérapes ? Ouais t'as raison alors j'suis conne. J'suis qu'une grosse conne de t'aimer comme une folle. » Et elle n’arrange rien. Mais alors pas du tout. Tu croyais que tu ne pouvais pas être plus énervé que ça, mais finalement si, tu peux. Elle n’a qu’à ouvrir pour dire ces conneries en fait. Tu la fusilles du regard. Pas ce regard que tu pouvais lui faire d’habitude quand tu lui reprochais quelque chose. Non, là c’est clairement pire. Ta mâchoire se contracte même sous la colère, histoire de pouvoir un minimum te contenir. Mais tu n’arrives jamais à la contenir bien longtemps, cette colère. En fait, ça va au-delà de la colère, parce que tu es dégoûté aussi. Et déçu aussi. Les efforts, tu n’aimais pas les faire pour rien. « Tu sais quoi ? C’est moi qui suis con en fait. Con de t’avoir attendu. Parce que tu mériterais qu’on te trompe. » Tu ne cries pas aussi fort que la dernière froid, mais tu es froid. Haineux. Bref, rien de bien sympathique. C’était peut-être mieux quand elle n’était pas là. Ouais, très probablement. Parce que si elle n’était pas là, tu ne te mettrais clairement pas en rogne de la sorte. Tu n’aurais aucune raison pour te mettre dans cet état. « T'es sûr que c'est ce que tu veux ? Tu veux vraiment que je fasse mes valises et que je me casse ? C'est trop facile putain ! » Tu vois rouge. T’as pas envie qu’elle parte, mais t’es beaucoup trop en colère pour le dire. Beaucoup trop. Elle te rend taré, vraiment taré. « Mais vas-y, je t’en prie, casse-toi, va-t’en, c’est pas moi qui vais te retenir ! » Tu t’es remis à gueulé, évidemment. T’en peux plus, t’es exténué, t’es fatigué. La seule chose que tu voulais en rentrant, toi, c’était dormir.

Il me rend folle, il me rend littéralement folle, je suis folle. Il se fout encore de ma gueule, il m'énerve, mais c'est pas possible de m'énerver autant. J'en sais connu des mecs mais c'est le premier à m'énerver autant. Sans doute parce que d'habitude je hurle un bon coup, je frappe, j'insulte et ensuite je me barre. J'perds pas mon temps avec des abrutis même si au fond c'est stimulant une dispute. Je suis entrain de me dire là toute suite qu'une dispute c'est stimulant, j'vais finir par croire que j'ai un sérieux problème, vraiment. C'est de sa faute il passe son temps à me le répéter. « Tu fais pitié, ma pauvre… » Je prends sur moi, j'essaie de prendre sur moi, vraiment. Plus j'essaye de mon contrôler et plus je sens que j'vais imploser. Je m'agite à nouveau. J'étais prête à me calmer pourtant mais non j'fais pitié. Je grogne. Je crie. « C'est tout ce que t'as en stock ? » il savait bien que j'étais barge, il le répète tellement souvent. Non mais c'est vrai j'suis là, il est loin d'être normal dans son genre non plus. Il a ses cadavres dans le placard, et moi je m'en fous. Je m'en tape de ses cadavres, de son placard rempli de merde, des trucs dont il refuse de me parler, vraiment je m'en fous. Je ne supporte pas qu'on me manque de respect, j'supporte pas qu'il puisse ne serait-ce qu'imaginer aller voir ailleurs alors que j'suis là. J'peux pas le supporter parce que j'ai rien contre le fait de lui appartenir mais il est à moi. Rien qu'à moi. J'sais pas pourquoi il devient aussi fou d'un coup là, j'suis tellement amère que je vais dans son sens. J'suis conne. Super conne, j'ai l'impression d'avoir été trahis. Il a trahis ma confiance. Je lui dis, je lui dis et j'crois que je l'énerve encore plus. Chacun son tour. Son regard est encore plus dur. Qu'est-ce que j'ai dit encore ? Il change d'expressions, y'a comme un truc qui a changé sur son visage, j'change aussi du coup j'suis encore en colère ça ne change pas, mais je m'attarde plus dans ses yeux, sur son visage. « Tu sais quoi ? C’est moi qui suis con en fait. Con de t’avoir attendu. Parce que tu mériterais qu’on te trompe. » Quoi ? M'avoir attendu de quoi ? Je ne m'attarde pas sur le fait que je mériterais qu'on me trompe parce que dans ma tête c'est déjà fait. Alors pourquoi il raconte ça ? J'comprends plus et ça doit se lire sur mon visage maintenant. J'ai l'impression que ça m'a légèrement refroidi. « Mais qu'est-ce que tu racontes putain ? M'avoir attendu ? Qu'est-ce que tu ... Quoi ? » Je crie un peu moins fort. Mais je crie parce que je ne comprends pas. Enfin si j'crois que j'comprends mais j'comprends pas pourquoi s c'est bien ce que je crois comprendre. Et puis évidemment il me dit que j'peux partir avec mes valises. Et c'est le mot de trop je crois. S'il veut que je me barre il a qu'à le dire. Si c'est ce qu'il veut, et bien ... non mais j'veux pas qu'il me le dise parce que j'veux pas me barrer j'suis bien ici. J'suis très bien ici. « Mais vas-y, je t’en prie, casse-toi, va-t’en, c’est pas moi qui vais te retenir ! » Je soupire. C'est tellement plus facile, oh oui. Ça a le don de m’énerver encore ça. Il est pas croyable, vraiment. « T'as rien compris je ne te demande pas de me retenir. J'suis pas si conne pour croire que tu pourrais le faire. Je t'ai posé une question, tu veux que je me barre oui ou non ? C'est simple non. » Intérieurement je prie pour qu'il dise non, s'il dit oui j'sais pas ce que je vais, bah s'il dit oui je reste quand même je crois. Oui, non mais je sais que j'suis conne. Je le sais. Je le sais c'est bon.

Les femmes. Ce n’était pas pour rien qu’on disait qu’elles étaient folles. Tu en avais le parfait exemple devant toi. Monroe. La crème de la crème. Si tu écoutais tes instincts, tu l’étranglerais. C’était fou à quel point elle pouvait t’énerver. T’en devenais presque aussi fou qu’elle, c’était pour dire. La côtoyer n’était clairement pas la meilleure chose pour toi. Oh que non.  « C'est tout ce que t'as en stock ? » Mais elle se fout de ta gueule. C’était quoi son but, que tu lui sortes toutes les insultes du monde entier ? Elle était déçue la pauvre  bichette ? C’était bête, parce que tu n’en avais rien à faire. Tu n’allais pas faire des efforts pour lui faire plaisir. « Tu n’en vaux pas la peine. » que tu dis tout simplement en haussant les épaules. Non, elle ne valait pas la peine que tu sortes tout ce que t’avais en stock pour elle. Enfin si. Mais la colère parle pour toi. Et quand tu es comme ça, la seule chose que tu sais faire c’est être blessant, et sec, et froid, et en rogne. Monroe l’avait cherché. Elle t’accusait de chose que tu n’avais pas faite. Et s’il y avait bien une chose que tu détestais, c’était faire des efforts en vain. Tu l’avais attendu, tu n’avais couché avec personne. Pour elle, rien que pour elle. Et regardez la crise qu’elle faisait. C’était incroyable, t’en revenais pas. Tu aurais pu coucher avec une nana au final, ça n’aurait rien changé, puisqu’elle t’aurait tout de même fait tout ce cinéma. Alors oui, t’étais vraiment furieux. Ça se voyait dans ton regard, dans l’expression de ton visage, la tonalité de ta voix. Il y avait du dégoût, aussi. Quant à la déception, tu la gardais bien au fond de toi. « Mais qu'est-ce que tu racontes putain ? M'avoir attendu ? Qu'est-ce que tu ... Quoi ? » Elle le faisait exprès ? Ou est-ce qu’elle était vraiment conne ? Parce que là, elle ne faisait rien pour arranger les choses. Tu restais aussi enragé, et bien sûr avec tout ça tu ne la lâchais pas du regard. « Tu as très bien compris espèce d’imbécile ! » tu gueules assez fort pour que les mots parviennent à ses oreilles. Beaucoup trop fort même. Et tu insistes bien sur le « imbécile ». Parce que là, tout ça, tous ces trucs en toi, tu n’arrivais plus à les contenir. T’es prêt à exploser si elle en rajoute. Tu n’étais pas sûr d’avoir déjà été autant en colère contre quelqu’un à part contre toi. Sûrement pas. C’était la première fois, et c’était Monroe qui avait fait la prouesse. Et justement, ça te met encore plus en colère que ce soit elle qui te mette en colère comme ça. Cercle vicieux. « T'as rien compris je ne te demande pas de me retenir. J'suis pas si conne pour croire que tu pourrais le faire. Je t'ai posé une question, tu veux que je me barre oui ou non ? C'est simple non.» Ton regard ne lâche pas le sien. Comme toujours, sauf que à ce n’est vraiment pas la même chose. Non, parce que ton regard n’est pas le même, évidemment. Vraiment pas. Tu ne voulais pas qu’elle parte, mais tu étais à l’instant même impossible de le dire tellement tu étais en colère. Et même si tu n’étais pas en colère, tu n’en serais sûrement pas capable. L’égo. Alors tu ne réponds pas. Logique. Tu laisses le silence planer pendant quelques secondes. « Il vaut sûrement mieux que tu partes. » que tu dis d’une voix plus calme, même si tu n’es pas du tout calmer. Et puis tu jettes les gants de boxe que tu avais encore sur les épaules par terre et tu te diriges vers ta chambre, où tu prends soin de claquer violemment la porte. T’as tout sauf envie de voir ou entendre Monroe en ce moment même. Il fallait seulement que tu essaies de te calmer.