Il a bien fallu que je me sépare de mes nouveaux copains parce que de toute façon la vitre s'est baissée. J'espère que des gens ne sont pas restés coincés de l'autre côté, je pense que Cupidon les ramènera à bon port, je ne me fais pas trop de soucis pour ça. Quoi qu'il en soit j'ai fait un peu le tour du nid, je n'ai pas osé sortir pour aller fumer parce que je ne me souvenais plus des horaires, de toute façon je n'ai pas besoin de fumer, je m'en passerais. Et comme je ne connais pas encore les membres de mon groupe je n'ai suivis personne. Je suis montée pour me familiariser avec ma chambre, et choisir mon lit aussi parce que personne n'était présent, j'ai posé des choses sur la table de chevet, j'espère que c'est assez compréhensif et que personne ne s'y arrêtera. J'ai été récupérer mon pyjama. Rien de bien excentrique, un vieux débardeur et un short mais hors de question de me changer ici ou dans la salle de bain, c'est direction les toilettes sans caméras que je me suis rendue avec mes affaires. Par chance j'ai réussis à dégrafer ma robe seule. Je ne sais pas quelle heure il peut être mais je sais qu'il n'est pas tard. Je n'ai pas tellement envie de faire la fête et me coucher à pas d'heures, je suis fatiguée en plus. Lorsque j'arrive dans la chambre j'ai le malheur de découvrir une personne près de mon lit. Un homme chevelu. Bon, j'hésite un peu mais je m'y dirige parce que c'est quand même mon lit. « Euh bonsoir, en fait je ne sais pas si tu sais mais... tu es sur mon lit.   » Je fais la moue et je me rends compte qu'il n'y a pas énormément de lits donc j'en déduis que je vais devoir le partager. « Mais je suppose que tu peux rester, si tu veux. Tu...  » Et là je vois un type, costaud, tatoué et pas très avenant qui arrive par ici. « S'il te plait, reste il me fait peur lui, je... suis sûr qu'il serait capable de venir, enfin, tu sais...   » Et je me rends compte que peut être il ne sait pas, enfin peu importe, ce chevelu m'inspire plus confiance que le blond barbu.

En temps normal tu tentais de faire des efforts pour être plus sociable, pour dépasser ta timidité naturelle. Tout simplement parce que tu étais quelqu’un qui n’aimais pas trop être tout seul, tu avais besoin de parler, à quelqu’un ou bien même à quelque chose. Non, la solitude, c’était vraiment pas pour toi. Mais ta nervosité avait pris le dessus ce soir, et tu n’avais osé t’approcher de personne. Il y avait eu cette brune, Inès, mais tu avais bien vu qu’elle avait seulement pitié de toi. Alors tu les avais quitté assez rapidement, elle et son ami puisque tu étais vraisemblablement de trop. Après l’annonce de Cupidon, tu n’as pas tardé à rejoindre la chambre qui t’était destiné. Il fallait se rendre à l’évidence : ce soir n’était pas ton soir, et ce n’était pas aujourd’hui que tu allais te faire des amis. Alors autant t’exiler bien vite jusqu’au lendemain. Une fois sur place, tu ne tardes pas à défaire ce nœud papillon qui t’étranglait, et à te débarrasser de ton costume. Tu étais bien mieux sans. Oh oui, tellement mieux. Tu ranges tes affaires, tu enfiles un simple tee-shirt blanc et restes en caleçon. Tu dormais toujours dans cette tenue de toute manière. Et alors que tu t’apprêtes à te glisser dans un lit que tu choisis au hasard, une voix féminine t’arrête. « Euh bonsoir, en fait je ne sais pas si tu sais mais... tu es sur mon lit.  » Tu poses ton regard sur la fille au tout petit nez, et tu ne peux pas t’empêcher de rougir. Evidemment que tu ne peux pas t’en empêcher, tu ne faisais pas exprès, c’était tout naturellement que tes joues s’empourpraient. Sûrement parce que tu étais gêné. Tu n’avais en aucun cas l’intention de déranger qui que ce soit, alors forcément… « Oh je… je suis désolé… » Oui, vraiment. Tu pouvais changer de lit, ce n’était pas un problème. « Mais je suppose que tu peux rester, si tu veux. Tu... S'il te plait, reste il me fait peur lui, je... suis sûr qu'il serait capable de venir, enfin, tu sais...   » Tu tournes la tête vers l’homme imposant qui a fait son entrée, mais qui pourtant est trop loin de vous pour vous entendre. Il t’inspirait pas trop confiance, mais bon, la production n’allait tout de même pas faire entrer des délinquants ou des violeurs dans le jeu, si ? Du moins tu l’espérais, parce que sinon tu avais de quoi avoir peur toi aussi. Déjà que tu étais nerveux de base, ça n’arrangerait rien à tout ça. « Mais arrête de dire ça, c’est idiot. » Tu rougis de plus belle, affreusement gêné. « Je euh.. ce n’était pas à toi que je… enfin je veux dire… » Tu dois avoir l’air d’un parfait idiot, là. Tu ne lui parlais pas à elle, mais elle n’avait aucun moyen de le savoir. « Tu.. es sûr que tu veux que je reste ? » En temps normal tu n’es pas aussi hésitant dans tes mots, tout ça. Mais là, tout est nouveau, ta timidité prend le dessus, et puis tu as un peu honte de ce qui vient de se passer.

Bizarrement je m'attendais à tout un tas de chose sauf à le voir rougir, c'est étrange c'est sans doute la première fois que je vois un homme rougir. Certes je n'en ai pas vu des masses ces derniers temps, enfin pas des hommes nouveaux, mon frère par exemple ne rougis jamais, il a plutôt tendance à se moquer de moi. Mais lui rougit. Et je me dis que j'aurais pu tomber sur pire. « Oh je… je suis désolé… » Et c'est à mon tour d'être gênée après tout il n'y avait écrit mon prénom nul part, je n'ai pas plus le droit que lui de m'octroyer ce lit, certes j'ai posé mes affaires sur la table de chevet, de l'autre côté mais je doute qu'il ne les ai vu. De toute évidence non. J'en conclus tout naturellement qu'il peut rester, oh oui. Surtout quand je vois l'énergumène qui venait d'entrer, il a tout l'air d'un type qui pourrait me tripoter durant la nuit et ce n'est même pas envisageable. Oh ça non, je ne suis pas une folle furieuse. A bien y réfléchir, ce jeune homme m'a tout l'air d'être un partenaire de lit parfait, si tant est qu'il en existe un de parfait. Dans un monde parfait je dormirais seule mais on est dans le nid et je dois faire certaines concessions. Je me mets à le supplier ce qui n'est absolument pas mon genre. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, l'instinct de conservation sans doute. « Mais arrête de dire ça, c’est idiot. » Je ne comprends pas ce que j'ai pu dire d'idiot mais je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il poursuit. « Je euh.. ce n’était pas à toi que je… enfin je veux dire… » Je ne comprends plus rien. Non vraiment, je ne comprends rien, je ne sais même pas quoi répondre du coup. Mais si je ne réponds rien j'aurais l'air d'une parfaite idiote. Je crois. « J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?  » C'est mieux de demander mais il a l'air tellement gêné que ça me gêne d'insister, j'ai tellement l'impression d'insister que c'est presque ridicule, on fait la paire tous les deux, vraiment. « Tu.. es sûr que tu veux que je reste ? » Je hoche la tête. Oui, je crois que j'en suis de plus en plus certaine en fait. « Oui si tu veux. Enfin avant j'aimerais bien connaître ton prénom parce que c'est bizarre de dormir avec quelqu'un sans connaître au moins son prénom. C'est un minimum.   » Je souris timidement, j'essaye d'être le plus calme possible, j'essaye de me détendre aussi peut être qu'il y parviendra lui aussi du coup. « Moi je suis India.   » C'est peut être bien que je lui donne mon prénom aussi parce que mon discours aura tout bonnement l'air ridicule sinon.

Il te faudrait sûrement un certain temps pour que tu t’habitues à l’endroit, et que tu sois à l’aise ici. Parce que pour l’instant, ce n’était pas trop le cas. Oui, bon, ce n’était que le premier soir, mais tu te faisais déjà presque virer du lit par cette femme. Alors que ton intention n’était pas de la déranger. T’aimes pas déranger les gens, et apparemment là tu le faisais en prenant « son » lit. Mais finalement la femme au petit nez change d’avis à la vue du barbu blond qui fait son entrée. Sauf que bien sûr à ce moment-là Becca se met à te parler, te tu n’as pas d’autre choix que de lui répondre. Sauf que tu oubliais où tu étais, pourquoi tu étais là, et que les gens ne comprendraient sûrement pas. Alors tu deviens tout rouge. De honte, sûrement. De gêne, aussi. « J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?  » Tu secoues vivement la tête de droite à gauche. Oh que non, elle ne devrait pas penser ça. Là, ça serait vraiment idiot. « Non, pas du tout, c’est moi qui… enfin laisse tomber. » Donner des explications serait une perte de temps, vu que personne ne te croyais jamais. Alors tu te contentais de ne pas continuer sur le sujet. Ça ne servait à rien et tu le savais bien. Puis finalement elle confirme le fait que ça ne la dérange pas de dormir dans le même lit que toi. De ton côté, ça ne te couterait pas grand-chose d’aller dans un autre lit en fait. Pour l’instant, ils étaient encore tous vide, en fait. Alors bon. « Oui si tu veux. Enfin avant j'aimerais bien connaître ton prénom parce que c'est bizarre de dormir avec quelqu'un sans connaître au moins son prénom. C'est un minimum. » Elle n’a pas l’air méchante. Elle a même l’air gentil. Alors du coup, elle te met plus en confiance, tout ça. T’es un peu moins gêné, même si tu le restes. Ta timidité aura toujours le dernier mot, surtout dans ces moments. Tu lui rends son sourire timide, parce que même confus tu n’étais pas du genre à faire la gueule. « Moi je suis India.  » India. Tu ne sais pas trop si tu dois lui serrer la main ou quoi. Genre pour les formalités. Et comme tu sais pas, tu ne fais rien. « Moi c’est Se.. enfin Ivan. Ivan. » tu répètes au cas où elle n’aurait pas compris. Ivan ce n’était pas vraiment ton prénom, c’était une partie de ton nom de famille, mais tout le monde t’appelait Ivan. Alors ce n’était pas la peine de lui donner ton vrai prénom. « T’inquiète pas, je parle pas et ne bouge pas dans mon sommeil.. » que tu dis calmement dans un petit sourire timide. Déjà, tu ne balbuties, c’est un bel effort.

Ce n'est pas dans mon habitude de remercier les gens de cette façon. Vu son attitude j'ai l'impression d'avoir été un peu trop brusque, oui peut être à vrai dire j'ai été surprise de trouver quelqu'un dans mon lit. Qui n'est pas vraiment le mien, personne ne me l'a attribué, non je n'ai pas été super gentille. Je le suis pourtant, gentille sans vouloir me lancer des fleurs, je suis tout sauf quelqu'un de méchant. En tout cas je lui fais comprendre qu'il peut rester finalement surtout à l'arrivée du gros barbu bourru là bas. Non mais franchement plutôt mourir que dormir avec lui, déjà il est trop baraqué il doit être brusque et prendre toute la place, s'inviter sous mes draps sans que je ne demande rien. Ce n'est pas dans mes habitudes de juger les autres mais son regard ne m'a pas l'air innocent du tout. Enfin en tout cas j'ai l'impression d'avoir loupé un épisode quand il se met à parler. Je me sens un bête parce que soit il me manque un bout de la phrase soit j'ai dit quelque chose qui ne fallait pas mais alors là c'est encore pire. « Non, pas du tout, c’est moi qui… enfin laisse tomber. » J'ouvre la bouche et puis je hoche la tête, laisser tomber ? D'accord ça je sais faire. Je ne suis pas vraiment intrusive, s'il ne veut pas m'en parler je ne vais pas insister d'autant qu'il a l'air gêné et ça me gêne moi aussi donc autant passer à autre chose. Finalement j'ai l'impression qu'il préférerait aller ailleurs et ça me dérangerait presque maintenant. Surtout depuis que j'ai vu le genre d'individus qui pouvait partager mon lit. Lui me semble mieux, je prends la parole et me présente il finit par me sourire et ça me rassure un peu, je crois que j'ai commencé à rougir moi aussi ce qui est totalement idiot au fond mais c'est comme ça. « Moi c’est Se.. enfin Ivan. Ivan. » Je fronce un peu le nez parce qu'il s'apprêtait à donner un autre prénom donc, enfin c'est étrange, il m'a l'air un peu étrange mais pas bien méchant donc je pense que ce n'est pas bien grave. « Enchantée Ivan.   » Oui voilà c'est rentré, et j'ai compris Ivan. « T’inquiète pas, je parle pas et ne bouge pas dans mon sommeil.. » Oh en voilà une chose plutôt rassurante, qu'il parle à la limite c'était le moindre de mes soucis. Je souris peut être un peu trop par contre. Et puis je décide de rentrer dans le lit parce qu'il serait temps quand même. « Tu me rassures j'aimerais bien te promettre la même chose mais je dors seule depuis trop longtemps.   » En théorie je ne dois pas bouger, je me réveille au même endroit que là où je m'endors et comme je ne supporte pas qu'on me touche je ne devrais pas me réveiller contre lui, c'est possible. « Mais si tu veux pour éviter un quelconque désagrément on peut mettre des coussins entre nous. Enfin si tu trouves mon idée stupide tu peux le dire aussi.   » Je sais que je peux dire n'importe quoi parfois, surtout que je suis nerveuse un peu comme là dans ce lit.

Tu avais un secret à garder ici, c’était la raison de ta venue. Et même si tu n’avais pas été pour cette inscription, maintenant que tu étais ici, tu n’avais pas le choix, et tu devais garder le plus longtemps possible ce secret. Alors toi qui parlait beaucoup malgré ta timidité devait apprendre à te taire. C’était compliqué, surtout lorsque tu ne pouvais pas donner d’explication, comme dans ce genre de situation. Mais bon, tu survivrais. De toute manière, même si Becca te poussait à aller jusqu’à la finale, tu savais que tu n’irais pas bien loin avec ton problème cérébrale et à cause de ce que les gens derrière leurs écrans pouvaient bien penser de toi. Tu passais pour un fou, alors que tu ne te considérais pas comme tel. Mais il fallait être réaliste, les gens se fichaient pas mal de ce que tu pouvais bien penser, ou des explications que tu pouvais bien donner, ils jugeaient en fonction de ce qu’ils voyaient de toi, de tes actions. Qu’importe. Si la jolie brune voulait que tu partes du lit, tu partirais. Il y avait pleins d’autres lit de libre, tu n’avais même pas fait attention aux éventuels affaires ou quoi. C’était par pur hasard. Et toi, tu ne voulais déranger personne. Tu ne voulais clairement pas faire de vagues. Enfin bon. T’es gêné, c’est plus fort que toi. C’était une inconnue, et tu te disais qu’elle te prendrait pour un taré, comme tous les autres. Mais elle réussit plus ou moins à te mettre à l’aise. India. Son sourire, sa gentillesse, tout ça. Tu souris, tu te sens un peu mieux en sa présence. « Enchantée Ivan. » Enchantée, elle est enchantée. C’est bon signe non ? Tu crois bien que oui. Du moins tu interprètes les choses comme elles t’arrangent. Et puis t’en viens à la rassurer sur tes activités nocturnes, puisque vous alliez être emmené à dormir ensemble au moins pour ce soir. Autant dire que tu n’avais pas de sommeil agité ou quoi. Tu dormais comme un bébé en fait. Surtout parce que tu avais été habitué à dormir dans la rue, un matelas était comme le saint graal pour toi, encore maintenant. Tu ne chérissais jamais assez ce que tu pouvais avoir à ce genre, par rapport à ce que tu n’avais pas en Russie. Tout était différent. Enfin bon, encore une fois, tu t’égarais. En tout cas elle t’a rejoint dans le lit, ce qui veut dire que tu ne lui fait pas peur comme ce blond barbu. Ça aussi c’est bon signe. De toute manière tu étais la dernière personne sur cette terre qui irait faire des attouchements ou quoi que ce soit d’illégal ou de non consentis. Non, vraiment pas. « Tu me rassures j'aimerais bien te promettre la même chose mais je dors seule depuis trop longtemps.» Oh. Tu fais une petite grimace, t’es dans le même cas alors tu sais ce que ça fait. Tu la regardes et hausses les épaules. C’était comme si cette confession de mettait directement plus à l’aise. Même si pour elle ça ne devait rien signifier. T’étais bizarre, ce n’était pas nouveau. « A vrai dire moi aussi.. peut-être que depuis ces dernières années j’ai des sommeils agité et je ne m’en rends pas compte. » T’en doute, mais bon. Personne n’était là pour te le dire. Enfin si mais… bref. Tu lui adresses un sourire, t’es pas sûr de te faire comprendre, mais bon. Tu dormais seul toi aussi, c’était ce que tu voulais lui dire. « Mais si tu veux pour éviter un quelconque désagrément on peut mettre des coussins entre nous. Enfin si tu trouves mon idée stupide tu peux le dire aussi.» Tu fronces les sourcils un instant, des coussins ? Comme la muraille de chine ou encore le mur de Berlin ? Tu ne dois pas t’en rendre compte, mais tu fais la moue. « Je… » tu ne la connais pas, tu n’es pas forcément aussi à l’aise qu’avec tes amis ou quoi, tu ne sais pas s’il faut prendre des pincettes. T’es perdu, comme depuis le début de cette aventure. Et ça ne faisait que quelques heures. C’était bien parti. « Je trouve ton idée stupide. » Bam. Intelligent. Tu rougis un peu, t’as honte un peu, tu ne veux absolument pas la vexer, tu dis juste ce que tu penses, ça sort tout seul de la bouche. Surtout que la tonalité de ta voix n’est ni froide ou agressive. T’as toujours cette voix plus ou moins calme et douce. « Enfin… ce que je veux dire.. on n’a pas détruit le mur de Berlin en 1989 pour le reconstruire en ce 23 septembre 2013… mais en cas, je déclare que je serai en RFA. » Oh oui, vraiment. Tu rougis quelques secondes après, te rendant compte des idioties que tu pouvais déblatérer. « Désolé je… » Tu ne sais pas quoi dire, c’est bête. « Je vais arrêter de parler, ça vaut mieux. » Toi qui aimais tant parler… Tant pis. Il fallait arrêter de faire le pitre.

Je suis plutôt avenante et sociable, je n'envoie pas balader les autres mais c'est vrai que j'ai plutôt l'habitude de dormir seule et la chose la pire de tout c'est que je ne supporte pas tellement qu'on me touche, alors pour parer à ce soucis j'ai pour réflexe de l'envoyer sur les roses. C'est mon lit et c'est tout. Ouais mais ça ne fonctionne pas du tout de cette façon ici. Ici on partage son lit, personne ne désigne le lit pour une fois, il me semblait que c'était une habitude, alors on est un peu forcé d'y aller à l'aveuglette. J'ai quitté la chambre pour aller me changer et voilà qu'un homme est dans le lit que je m'étais attribuée. Oui bon à la réflexion je me dis que j'aurais pu tomber sur pire parce qu'il n'a pas l'air très méchant, alors oui bon je sais que les apparences sont trompeuses surtout dans un jeu comme celui-ci, on a tous des choses à cacher. Moi la première mais j'en sais rien, je me dis que sur ce domaine je peux lui accorder ma confiance. Les échanges de prénoms effectués j'en viens à me confier, ce n'est pas du tout mon genre non plus. Ce n'est rien d'exceptionnel, j'avoue simplement que je n'ai pas dormi avec qui que ce soit depuis un moment et mon aveu semble plus ou moins le rassurer, il m'a rassuré quand il m'a dit ne pas bouger et c'est ce qui m'ennui le plus du coup c'est normal, enfin je ne pensais pas le rassurer mais bon. « A vrai dire moi aussi.. peut-être que depuis ces dernières années j’ai des sommeils agité et je ne m’en rends pas compte. » Je fais légèrement la grimace parce que à vrai dire je n'espère pas et je parle vraiment pour lui. Enfin s'il bouge un peu ça va, mais s'il en devient tactile ça va vite être fâcheux, et j'essaye de trouver une solution mais finalement je pense que c'est plutôt catastrophique, enfin c'est même sûr que c'est une catastrophe. Il n'a pas l'air d'apprécier et j'en ai la confirmation juste après. « Je trouve ton idée stupide. » Bon d'accord, ça c'est fait. Bon, non mais c'est rien, je lui ai dit de me dire s'il trouvait mon idée stupide. Il ne m'a pas vexé, non il m'a simplement surpris. Il ne m'agresse pas en plus, non franchement ça va, je me sens juste un peu stupide ... comme l'idée finalement. Totalement stupide. Bon tant pis. « Enfin… ce que je veux dire.. on n’a pas détruit le mur de Berlin en 1989 pour le reconstruire en ce 23 septembre 2013… mais en cas, je déclare que je serai en RFA. » Je secoue la tête c'est quand même fort comme comparaison. Je refuse d'être en RDA, je ne peux pas être en RDA, l'union soviétique durant la guerre froide ? Hors de question.  « Je ne peux pas être en RDA, j'suis américaine.    » Et je dis ça comme s'il venait de me briser le cœur, c'est terrible. Ouais terrible. Ça ne l'est pas tant que ça en réalité. « Désolé je…  Je vais arrêter de parler, ça vaut mieux. » Je continue de secouer la tête mais j'crois que je n'ai pas arrêté de la secouer finalement. Non mais ça va, niveau connerie j'ai mon compte aussi. Et là j'pense à un truc.  « Mais attends ça veut dire que tu souhaiterais franchir le mur et donc te coller contre moi ? Et... non mais ça ne va pas être possible. Enfin, tu ... je... non. Euh... Il faudrait que je teste avant, parce que si tu me touches même sans faire exprès je sais que je vais paniquer. Et je ne veux pas que ça arrive et ...  » Oh mon dieu, mon dieu, j'suis entrain de réaliser ce que je suis entrain de dire.  « Je suis désolée, si tu veux changer de lit il est encore temps je crois... Je suis ridicule.   » J'ai tellement envie de me cacher sous les draps et ne plus jamais en sortir. C'est bon il est parti ? Je dois être tellement écarlate.  

Malgré ta timidité, tu avais ce défaut de toujours dire ce qui te passait par la tête. En fait, ça sortait tout seul et tu ne le contrôlais pas. Comme là, lorsque tu déclares que son idée est stupide. Tu ne voulais pas qu’elle le sache forcément. Mais bon, son idée était vraiment bizarre. Mettre des coussins entre vous… c’était censé empêcher quoi ? Enfin, t’en savais rien… si elle voulait le faire tu ne t’y opposerai pas. Tu n’avais aucune raison de refuser en fait. Elle faisait comme elle le sentait, elle était déjà assez gentille pour ne pas te virer, alors qu’il y avait pleins d’autres lits de vide. Non, vraiment, elle avait l’air gentille. Plus que d’autres candidats en tout cas. Enfin bon, tu pars dans un délire avec le mur de Berlin, encore une fois tu n’arrives pas à contrôler ton flux de paroles. « Je ne peux pas être en RDA, j'suis américaine. » Ah non, alors là, non. Tu secoues vivement la tête, comme si c’était une question de vie ou de mort. « Et moi je suis russe, je ne mettrai pas les pieds en RDA. J’en ai assez vu comme ça, je reste en RFA. » Bon dieu, tu dis ça comme si tu le prenais au sérieux, tout ça. Alors qu’en soit, vous étiez loin de reconstruire réellement le mur de Berlin. Au pire vous restiez tous les deux en RFA. C’est bien pour ça que tu déclares qu’il valait mieux que tu arrêtes de parler. Parce que si tu parlais, tout ce qui te passait par le cerveau sortirait, et ce n’était pas forcément très bon pour ta crédibilité. Mais elle secoue la tête à son tour. « Mais attends ça veut dire que tu souhaiterais franchir le mur et donc te coller contre moi ? Et... non mais ça ne va pas être possible. Enfin, tu ... je... non. Euh... Il faudrait que je teste avant, parce que si tu me touches même sans faire exprès je sais que je vais paniquer. Et je ne veux pas que ça arrive et ...  » T’essaies tant bien que mal de suivre. La preuve, ton nez est froncé, preuve que tu es concentré. « Je suis désolée, si tu veux changer de lit il est encore temps je crois... Je suis ridicule. » Oh. Non. Maintenant que tu étais là, tu n’avais plus vraiment envie de partir en fait. Surtout que maintenant si tu partais, tu serai condamné à dormir avec un ou une inconnu. Alors que là, ce n’était plus qu’à moitié une inconnue. Donc c’était déjà mieux. « Je… Non, tu n’es pas ridicule. » Pas plus ridicule que toi, en tout cas. Vous faisiez la paire, ce soir. Et comme elle rougit ça te fait automatiquement rougir, c’est malin. Oui, vraiment. « Je ..Je te toucherai pas, j’veux pas te faire paniquer. » Non, vraiment pas, c’était la dernière de tes intentions. Et puis tu n’avais pas trop compris ce qu’elle avait raconté avec l’histoire de tester ou quoi. T’avais l’habitude de prendre ton chat dans tes bras pour t’endormir. Là tu te contenterais de prendre ton coussin dans tes bras alors, ce n’était pas bien grave. Elle n’avait pas à se mettre dans cet état-là. « Si tu ne me fais pas confiance, je peux dormir par terre si tu veux, comme ça tu auras le lit pour toi toute seule. » Le pire, c’était que tu étais capable de le faire si elle te le demandait. Sinon tu ne l’aurais pas proposé. Tu étais tellement gentil que tu étais capable de faire ça pour une personne que tu connaissais à peine. T’étais comme ça, ce n’était pas de ta faute. Enfin si… mais bon.

J'en viendrais presque à oublier le sujet principal, celui qui nous a conduit à parler du mur de Berlin en premier lieu, en tout cas ce sujet nous inspire plutôt. Je le suis dans son délire finalement parce que je prends ce problème de RDA et RFA un peu trop au sérieux, le mur a été abattu donc techniquement on ne serait qu'Allemand mais bon. Enfin j'peux pas moi j'suis américaine y'a conflit d'intérêt. J'suis obligée d'être en RFA que je le veuille ou non. Je suis pour une Allemagne libre mais pour chacun sa place dans le lit alors au fond c'est une décision assez difficile à prendre. Parce que quand le mur est crée on est obligé de rester de son côté du mur après c'est trop tard. « Et moi je suis russe, je ne mettrai pas les pieds en RDA. J’en ai assez vu comme ça, je reste en RFA. » Je fais la moue, oh non le pauvre je ne peux pas lui imposer ça. Mais il faudrait que j'arrête de secouer la tête comme ça c'est pénible à force. « Oui donc tu as raison c'était stupide comme idée.  » Je fais la moue et murmure parce que j'ai un peu honte. C'était pour lui, je ne sais pas s'il l'a compris. Bon peut être quand même pour moi aussi mais c'était pour le protéger lui. Je ne sais pas de quoi je suis capable, au moins les coussins ça aurait amorti. Mais je réalise une chose et je crois que je m'emballe trop et il ne doit pas comprendre la moitié. Pourtant ma déduction elle me semble assez claire. S'il refuse en bloc les coussins c'est qu'au plus profond de son être il ne serait peut être pas contre qu'on se rapproche durant la nuit, peut être qu'il a l'habitude de prendre les gens avec qui il dort dans ses bras, mais il ne répond pas trop alors ça me frustre légèrement. « Je… Non, tu n’es pas ridicule. » Je baisse les yeux, pourtant je me sens tellement idiote, stupide, peu importe le qualificatif utilisé je me sens idiote. Mais je ne le contrarie pas parce que j'ai le sentiment que ça me rendra encore plus stupide c'est un cercle vicieux. Un peu comme le fait qu'on rougisse tous les deux encore plus à cause de l'autre. C'est presque drôle finalement. Même si moi je ne trouve pas ça drôle du tout. « Je ..Je te toucherai pas, j’veux pas te faire paniquer. » Je lui souris, gênée. Il est vraiment gentil. Mais ce n'est pas la question, enfin si depuis le début c'est ça mais. « Mais toi tu voulais ? Enfin tu n'avais pas l'air contre l'idée. Tu... Tu as besoin d'être près de quelqu'un pour t'endormir ?  » Je crois que je suis un peu trop intrusive, je m'en rends compte mais c'est trop tard je l'ai déjà dit. Tant pis. Je ne veux pas passer pour une femme trop curieuse, mais de toute façon il n'est pas obligé de répondre parce que moi je ne veux pas le mettre mal à l'aise encore plus. « Si tu ne me fais pas confiance, je peux dormir par terre si tu veux, comme ça tu auras le lit pour toi toute seule. » Oh. « Non.   » Je réponds un peu trop vivement peut être. C'est même sûr. Mince. « Enfin, je veux dire ce n'est pas la peine, je préfère que tu reste. Puis si tu dors par terre et que quelqu'un arrive il ne va pas te voir et il va croire que la place est libre alors je préfère prendre le risque que toi tu sois là et que tu me touches même par inadvertance, plutôt qu'un inconnu le fasse. Enfin, tu... Je préfères.   » Je balbutie légèrement, je me sens gênée tout à coup, c'est assez pénible de l'être à ce point, je sens mes joues chauffer, enfin je ferais mieux de me taire aussi parce que je ne sais pas comment il va prendre tout ça, il va finir par contre que j'ai vraiment envie qu'il me prenne dans ses bras alors que je dis le contraire depuis tout à l'heure. Au fond, tout ce que je veux c'est qu'il reste là à dormir avec moi. Ce qui tout aussi étrangement finalement. Je crois qu'il m'inspire assez confiance. Oui, je ne vois que ça. Il n'y a pas d'autres explications à mon avis. C'est déjà énorme de toute façon.

Peu importe ce qui vous avez amené à parler de ça, tu refusais d’aller en RDA, que ce soit fictif ou non. C’était pourtant idiot, mais bon. T’étais idiot, alors. Le pire c’est sûrement qu’elle entre dans ton jeu alors qu’une autre personne se serait sûrement contentée de couper court à cette discussion et à se moquer de toi intérieurement ou extérieurement. Ca dépendait de la gentillesse de la personne, ça. En tout cas, India est gentille. Tu l’aimes bien, pour l’instant. « Oui donc tu as raison c'était stupide comme idée. » Oh, c’est adorable ça. Oui, elle avait l’air adorable. Alors tu souris, parce qu’elle n’insiste pas pour te foutre en RDA et te faire de nouveau subir l’horreur de l’union soviétique. « C’est gentil.. les gens sont pas gentils là-bas, eux. » Ouais bah ça, t’en savais quelque chose. La Russie, c’était pas cool. Enfin bon, revenons au sujet. Les coussins. En soit, ça ne te dérangeait pas qu’elle en mette, il y aurait peut-être un peu moins de place mais peu importe. Non surtout qu’elle a l’air terrorisée à l’idée que tu puisses la prendre dans tes bras ou quoi que ce soit. Comme si tu étais malade, ou quelque chose comme ça. Elle est totalement paniquée, et t’essaies tant bien que mal de la rassurer en affirmant qu’elle était loin d’être ridicule. Non, c’était sûr que comparée à toi, elle était même très normale comme personne. Non, elle avait vraiment pas à se sentir ridicule. Toi oui, mais elle non. Mais du coup elle te fait rougir, à rougir de la sorte. C’était plus fort que toi, t’y pouvais rien. Tu ne contrôlais que très rarement tes réactions comme tes dires, en fait. « Mais toi tu voulais ? Enfin tu n'avais pas l'air contre l'idée. Tu... Tu as besoin d'être près de quelqu'un pour t'endormir ? » Si quelqu’un qui n’avait pas suivi depuis le début écoutait cette conversation, ça pourrait être interpréter très bizarrement. Elle te demandait si tu avais envie de la toucher, en somme. Enfin bon, ça t’étonne qu’elle te pose cette question tout de même. Elle venait de dire que ça lui plairait pas du tout, mais après elle te demande si tu en as besoin. « Je.. Non, c’est bon.. Enfin.. je peux très bien faire sans je crois.. J’ai.. j’ai mon chat dans mes bras d’habitude mais un coussin fera l’affaire..Ce n’est pas la peine de t’inquiéter pour moi. » Non, vraiment pas. Tu te débrouillais toujours plus ou moins bien tout seul. Tu pourrais très bien survivre à ça. Tu balbuties un peu, mais bon tu ne peux pas faire autrement. Ta dernière envie est de la déranger et de la faire paniquer. La preuve, tu lui demandes même si elle veut que tu dormes par terre. Et le pire c’est que ta proposition est très sérieuse. Non vraiment, si elle te le demandait, t’hésiterait pas à le faire. « Non. Enfin, je veux dire ce n'est pas la peine, je préfère que tu restes. Puis si tu dors par terre et que quelqu'un arrive il ne va pas te voir et il va croire que la place est libre alors je préfère prendre le risque que toi tu sois là et que tu me touches même par inadvertance, plutôt qu'un inconnu le fasse. Enfin, tu... Je préfères. » Bien qu’elle ait plus ou moins réussi à te mettre à l’aise quelques instants plutôt, tu te sens de nouveau quelque peu gêné. Surtout parce que tu la vois mal à l’aise elle aussi, alors forcément ça influence. T’y pouvais rien. Tu ne sais pas trop quoi penser, et t’es un peu perdu. Pourtant t’as pas trop envie de dormir autre part qu’ici. « Je… D’accord. T’es sûre que ça ne te dérange pas que je reste ? Tu dis pas ça pour pas me vexer ou quoi… ? » Non, parce que bon, autant qu’elle le dise si c’était le cas. « Tu peux faire le mur de Berlin si tu veux.. » Ouais, même si tu as dit que c’était une idée stupide, tu veux qu’elle dorme bien, sans avoir peur que ta main frôle son bras sans que tu fasses exprès, tout ça.