lewis

Un bassin d’argile, c’est tellement la meilleure idée de cette saison. J’exagère peut-être un peu, mais c’est tout de même cool comme truc. C’est bon pour la peau à ce qui paraît et ça détend. Je suis allée dans un spa à plusieurs reprises déjà, et c’est toujours ma partie préférée, lorsque y’en a un. Et c’est aujourd’hui, oui oui, que je vais essayer celui à notre disposition. Enfin, ce soir, puisqu’on a pas le droit d’aller à l’extérieur avant 15h, ce qui est particulièrement ridicule, qu’on se le dise. Mais c’est le jeu, je sais. Bref, j’ai mis la main sur mon bikini avant de prendre la direction de la grange. Je sais pas si je vais être seule, je n’ai pas lancé d’invitation, me disant qu’au pire, j’allais juste pouvoir me détendre un peu plus. Après avoir fait un tour au vestiaire pour m’être changé, je noue délicatement ma serviette autour de moi pour me rendre nu pied vers le fameux bassin. Personne, parfait. Et sans attendre plus longtemps, je me départie du bout de tissus qui couvre mon corps, prenant soin de bien le plier. J’aime pas trop quand ça traîne. Et je me glisse dans le liquide brunâtre qui comme ça, ne semble pas vraiment attirant quand même. Je sais pas qui a eu l’idée de se tremper là-dedans pour la première fois, mais je suis sur que ça n’aurait pas été le genre d’initiative que j’aurais eu moi. Je plisse le nez, penchant le visage un peu pour pouvoir mieux sentir. Mouais, ça pue quand même ce truc. C’est bizarre finalement. C’était pas comme ça dans mon souvenir. Une grimace sur les traits du visage, je penche encore plus la tête, trempant par erreur le bout de mon nez. Ah merde, c’est malin ça. Et j’ai les deux mains recouverte d’argile, je pourrai pas essuyer sans m’en mettre partout. Et c’est à ce moment là que quelqu’un décide de débarquer évidemment. Je ne le connais pas, mais je suis bien contente qu’il soit là. « Oh tu tombes bien. Tu voudrais pas m’essuyer le nez s’il-te-plait ? » C’est une requête comme une autre après tout.

Y a une grange. Moi en pénétrant à l’intérieur, je m’attendais à tomber sur des bottes de foin, de la paille, des matériaux agricoles, ce genre de choses. Ce n’est pas ce qu’on y trouve habituellement ? Je suis pas un mec de la ferme, mais quand même, je crois bien que si. Sauf qu’en ouvrant la porte, surprise. Je tombe sur ce qui ressemble à un salon de beauté. Genre avec des miroirs, des trucs pour les choucroutes là, du maquillage en veux tu en voilà. Ce n’est pas fait pour moi ça. Quand je me lève je mets un peu de gel dans les cheveux, mais ça s’arrête là. Je suis pas encore rendu à me pinturlurer le visage. Bon d’accord de temps en temps j’aime bien me mettre un peu de rouge à lèvres, du fard à paupière…Mais c’est juste pour rigoler. Je trouve ça marrant. J’explore un peu les lieux, et je me rends compte qu’il y a d’autres pièces. Carrément un spa ! Wouaaah ! Avec hamman, sauna et tout. Je n’ai jamais mit les pieds dans un truc comme ça auparavant. Je retourne rapidement au château, à ma chambre, pour enfiler un maillot de bain, et je reviens à la grange. Trop pressé de tester tout ça. J’ai oté mes fringues dans le vestiaire, puis j’arrive dans un truc qui ressemble à un bassin d’argile. Avec une fille dedans. Une rouquine carrément canon. Pour le coup, elle elle est rousse. Quand même, on voit bien la différence avec mes tifs. Je ne suis pas roux. Osef. Elle a un peu de boue sur le nez, et me demande de lui enlever. « Euh oui. » Je mets les pieds dans le truc. « Hihi, c’est marrant. » C’est trop drole la texture. Je lui ote délicatement d’un doigt l’argile. « Voilà, t’es belle comme tout. » Et puis comme ça, sans prévenir, moi je saute direct dans le bassin. Complètement. Même la tête. Elle doit me voir disparaitre quelques instants, avant que je ne remonte à la surface. J’en ai partout. Trop kiffant ce truc. Je m’essuie les yeux pour y voir quelque chose. Je me fais une crête avec mes cheveux. « Je vais avoir la peau toute douce après ça tu crois ? » Comme un bébé ? « Tu devrais essayer n'empêche, c'est marrant. » Bon on en a partout, et je dois avoir une oreille bouchée, m'enfin.

Il est obligé d’accepté de me nettoyer le bout du nez. Bon d’accord, il n’est pas vraiment obligé et je me vois mal lui faire des menaces s’il refuse, mais ce n’est pas une très grande requête. C’est juste que je n’ai pas envie de m’en mettre partout dans le visage. Je le fixe, il me fixe. Allo, la terre t’appelle mon bonhomme. « Euh oui. » Ah bah voilà, bonne réponse. Je lui souris un peu plus alors qu’il ose enfin bouger pour se mettre les deux pieds dans l’argile. « Hihi, c’est marrant. » C’est fou, on se marre c’est pas croyable. Non mais je comprend, si c’est la première fois qu’il se met les pied là-dedans, ça fait un drôle d’effet. Et il avance maintenant son doigt pour venir répondre à ma demande. « Voilà, t’es belle comme tout. » Une bonne chose de faite. « Oh mer... » Pas le temps de le remercier que monsieur décide de sauter directe dans le bain. Euh... Je sais pas s’il le sait, mais ce n’est pas une piscine ça. On se baigne pas dedans, la tête et tout. Je suis franchement surprise, mêlée entre l’envie de rire ou de le prendre un peu en pitié quand même. Mais non, mais non. C’est drôle. Il en ressort complètement couvert et je ne peux m’empêcher de m'esclaffer fortement. « Mais t’es complètement fou ! » J’exagère peut-être, ça doit être le coup de la surprise qui me fait encore effet. « Je vais avoir la peau toute douce après ça tu crois ? » J’essaie d’arrêter de rigoler, mais c’est beaucoup plus fort que moi, je n’y peux rien pour le moment. « J’imagine oui. Toi tu prends pas quatre chemins pour faire quelque chose. » Je ne sais pas si c’est une si bonne chose. Enfin. « Tu devrais essayer n'empêche, c'est marrant. » Je sais pas, mais je crois que je vais passer mon tour. Même si bon, il semble bien s’amuser pour le coup. « Je suis encore sceptique... Est-ce que tu arrives à voir quelque chose avec tout ça dans la figure ? ET À M’ENTENDRE, TU Y ARRIVES ? » Il doit bien en avoir dans les oreilles. Bon, j’imagine qu’il m’entend très bien, mais moi je me trouve drôle à gueuler comme ça. Et comme ça, sans attendre, une musique se met à résonner dans la pièce. « C’est quoi ça ? On a pas demandé un concert d’Ellie Goulding, merci ! » Je m'exclame à la caméra qui nous fixe de là haut. Ouais, on est supposé se reposer ici, même si bon, je crois que c’est rater avec la présence de mon nouveau compagnon. Il ne me dérange pas non plus. Puis, comme une éclair, ça me frappe. On doit s’embrasser. Cupidon veut qu’on s’embrasse, c’est pour ça. Ah bah, il les choisi bien ses moments lui. « Bon, je crois que je vais être recouverte d’argile aussi finalement. » J’hausse les épaules et sans vraiment lui demander la permission, je m’avance à l’intérieur du bassin, vers lui, pour venir coller mes lèvres aux siennes. Ce n’est pas le baiser du siècle. Non, je ne vais pas mettre la langue. Et je me recule de quelques centimètres, une grimace contorsionnant les traits de mon visage. « Ça goûte la terre... » Pas génial non.

Mon petit plongeon dans l’argile fait rire ma camarade. «Mais t’es complètement fou ! » Oh bah ça, on me le dit souvent. Mais bon moi je le prends toujours comme un compliment. Je suis un petit foufou et j’assume complètement. Ceci dit, sauter là dedans, ce n’est pas non plus la chose la plus folle qui soit. Ça va, c’est juste amusant. Mais pour mademoiselle qui ne veut même pas s’en mettre un petit peu sur le visage, forcément. « Mais pas du tout, c’est simplement pour des vertus thérapeutiques. » Oui, c’est tout, voilà la raison. Cela va rendre ma peau plus belle. La rouquine trouve que je n’y vais pas par quatre chemins. « Bah ouais, y a pas de temps à perdre. » En attendant, je lui propose de faire de même. Je suis sur qu’elle apprécierait ! Elle est toujours sceptique. Pff, qu’est ce qui lui fait ? Voilà qu’elle gueule même, comme si j’avais des problèmes d’audition. J’ai peut être un peu d’argile là dedans, mais je ne suis pas sourd pour autant. « OUI JE T’ENTENDS PARFAITEMENT ! » Que je crie à mon tour du coup. Tout comme j’entends la musique résonner dans la pièce. Comme Nicola, je me demande ce qu’Ellie Goulding vient faire là. Jusqu’à ce que je vois la rouquine s’avancer vers moi, déclarant que finalement elle serait recouverte aussi d’argile. Aaaaaaaaaah. La fameuse musique de Cupidon. Cela serait celle là ? Ou on doit s’embrasser ? J’ai bien l’impression que oui, puisque la rouquine dépose ses lèvres sur les miennes. Elle ne me demande pas mon autorisation, mais bon pas besoin, ce n’est pas moi qui vais me plaindre. Il ne dure pas longtemps avant qu’elle ne se détache. « Attends, c’est mon tour… » Cupidon il est intransigeant, il veut que ça soit les deux qui embrassent. Alors là peut être que ça ne serait pas comptabilisé comme un baiser de ma part. Je veux pas perdre d’argent moi vous comprenez. Il vaut mieux être prudent. Alors mes lèvres retrouvent le chemin des siennes. Mais dans la même veine que le précédent, je n’abuse pas non plus. Parce que bon si je tente d’y mettre la langue c’est probablement la gifle assurée. Et je suis pas tellement fan des claques. Par contre j’ai passé mes mains sur sa taille. Mais c’est juste parce que je veux lui mettre de l’argile partout. Tiens d’ailleurs, profitant de son inattention, je la fais basculer, et hop, une Nicola dans l’argile ! Une ! Je me relève et m’empresse de m’écarter. Pour rester à une distance de sécurité, on sait jamais les représailles. « Tu vois que c’est amusant ! »

Je lui dis qu’il est fou. C’est vrai que y’a surement plus fou sur cette terre, mais c’est la première chose qui me traverse l’esprit lorsqu’il me rejoint d’une façon aussi peu discrète dans le bassin d’argile. « Mais pas du tout, c’est simplement pour des vertus thérapeutiques. » C’est évident que ce n’est que pour ça après tout. J’hoche grandement la tête comme si d’un seul coup, je ne le trouvais plus fou du tout. « Ah mais oui, je comprend ! » Pas vraiment, mais vaut mieux pas ne continuer la conversation dans cette direction. Non mais avec toute cette argile dans le visage, il doit bien en avoir une tonne dans les oreilles aussi. Je me met donc à crier pour m’assurer qu’il m’entende bien. C’est pour sa sécurité que je fais ça, ça pourrait être dangereux. « OUI JE T’ENTENDS PARFAITEMENT ! » C’est une bonne nouvelle ça. Je me retiens pour ne pas rire du coup, je ne veux pas qu’il pense que je ris de lui, c’est pas vraiment ça, mais faut avouer qu’il a un peu l’air ridicule. « PARFAIT ! JE SUIS SOULAGÉE. » Je sais, il vient de me dire qu’il entend très bien et moi je continue à gueuler. Je me trouve drôle, faut pas chercher à comprendre. Mais voilà que Cupidon ne peut pas nous laisser tranquille puisqu’il fait résonner de la musique dans toute la pièce. Maudit petit ange. Je comprend très bien ce que cela veut dire et je n’hésite pas une seconde avant de m’approcher du jeune homme que je connais à peine pour venir l’embrasser avec une certaine retenue. Je ne veux pas perdre de l’argent, mais je ne vais pas non plus lui rouler de la pelle comme une dévergondée. Pas le genre de la maison. Sauf que voilà qu’à peine que je me recule en mettant fin au baiser que voilà qu’il en a décidé autrement. « Attends, c’est mon tour… » De quoi son tour ? La musique ça veut dire un baiser, pas cinquante ou selon notre humeur ! Mais je n’ai pas trop le temps de protester que ses lèvres sont déjà contre les miennes. Ça va, au moins il n’essaie pas de mettre sa langue dans ma bouche, ça serait bien le bout. Il se permet de mettre ses mains sur ma taille, encore la, ce n’est pas trop déplacé. Sauf qu’après, pour le coup, je ne comprend plus rien. Une seconde je suis entrain de l’embrasser, la seconde après je me retrouve la tête submergée par l’argile. Oh le ptit con ! Je ressors à la vitesse de l’éclaire, mes bras battant l’air, envoyant probablement une énorme quantité d’argile sur les murs. « Tu vois que c’est amusant ! » Je passe ma main devant mes yeux pour réussir à voir quelque chose, mes cheveux tout plat contre mon visage dégoulinant d’argile. « Oh oui, je m’amuse c’est incroyable ! » On peut sentir l’ironie dans ma voix, alors que finalement, c’est plutôt drôle comme situation. C’est pourquoi j’éclate de rire après un court moment de silence. « Tu vas le regretter petit profiteur ! » Oui, j’aurais peur à sa place. Je fonce sur lui sans cérémonie, grimpant en quelque sorte dans ses bras pour le faire tomber au fond du bassin. C’est vrai que c’est amusant finalement.