so sacrifice yourself, and let me have what's left ~ 01/10 | 14h15

“ so sacrifice yourself,
and let me have what's left ”

feat. mai-lan

Personne dans ce nid ne devait autant se réjouir du fait que tout le monde puisse à présent circuler où il veut, et à n'importe quelle heure, que Freddie. Parce que bon, ça n'avait quand même pas été franchement pratique, cette histoire d'horaires. L'anglaise, en tout cas, avait eu un peu de mal au départ à s'y habituer, sans doute parce qu'elle n'appréciait jamais particulièrement qu'on l'empêche de faire ce qu'elle voulait. Oui, elle était une chieuse née qui refusait l'autorité, et elle le vivait même sacrément bien. Toujours est-il que c'est pour profiter de cette pleine liberté qu'elle avait rejoint l'extérieur de château, à une heure où ça ne lui aurait pas été franchement possible une semaine plus tôt, gagnant petit à petit le chemin qui la mènerait apparemment jusqu'à l'étang. Elle ne connaissait pas encore très bien ce coin, ne s'y étant peut être baladée qu'à ou une deux reprises et très brièvement, alors aujourd'hui serait sans doute l'occasion d'y passer un plus long moment. L'anglaise s'approcha alors du bord, empruntant l'un des deux pontons, celui qui ne risquait pas de l'inciter à se la jouer casse-cou en somme, et se pencha légèrement au dessus de l'eau, histoire d'en deviner la profondeur, et l'hypothétique propreté. Elle ne se baignerait pas, non, en revanche il était possible qu'elle ait prévu d'y envoyer quelqu'un. Démonstration. L'anglaise croisa les bras et jeta quelques petits coups d’œil du côté du jardin, duquel elle espérait voir apparaître l'un de ses camarades. Et lorsqu'une jeune asiatique traversa son champs de vision, elle n'hésita pas à lui faire signe d'approcher, ce qu'elle fit. « Eh, j'ai vu quelque chose briller dans le fond. C'est certainement un bijou. » Elle fit mine d'y jeter un nouveau coup d’œil puis adopta un ton plus déterminé encore. « Tu devrais aller voir. Moi je ne peux pas, je fais des réactions allergiques à l'eau douce. » Attendez voir, est-ce que ça existait sérieusement ? Non parce qu'elle sortait ça comme ça, mais il suffirait que sa camarade s'y connaisse, et elle aurait l'air fine. « Par contre, je décline toute responsabilité si tu ne reviens pas vivante, hein. » Oui, des fois qu'elle se noierait. Quoi que, bon, il faudrait vraiment qu'elle soit gourde, la nana.

L'étang était un lieu que j'aimais tout particulièrement au sein du nid. Je le trouvais mystérieux, poétique à l'image du lieu où nous évoluions depuis maintenant une petite semaine. Ainsi quand, lors de ma ballade quotidienne dans les jardins, je vis une petite brune me faire signe d m'approcher de celui-ci, je le faisais sans rechigner. La première véritable discussion que j'avais eu au bord de celui-ci avais été des plus intéressante, il y avait donc autant de chances que celle-ci le soit tout autant. J'entendis l'anglaise, cela se ressentais à son accent, e parler d'un bijou au fond de la mare. Elle me conseilla d'aller voir, mais déclinais toute responsabilité si je ne revenais pas vivante. Etant plus dégoûter par l'eau nauséabonde de l'étang qu'autre chose, je décidais de tricher un peu :

Je suis désolé, je ne vois rien…

Je laissais passer quelques minutes avant de continuer :

De toute manière vu les bijoux que m'offre ma famille d'accueil, je n’aurais absolument pas besoin de celui-ci.

Un bref petit sourire et voilà l'excuse était passée. Maintenant, allait-elle prendre, cela restait à voir. Au fond, j'espérais que ce serait le cas, j'avais, en effet, tous sauf envie d'aller me baigner dans l'étang aujourd'hui.

Et un fail pour Freddie, un. Non parce que, entendons-nous bien, elle ne s'était pas franchement attendue à ce que sa camarade, qu'elle avait pensé pouvoir convaincre facilement, décline gentiment son invitation à plonger dans l'étang. Elle lui avait pourtant parlé d'un objet brillant, avait carrément évoqué un 'bijou', s'étant dit que la plupart des jeunes femmes avaient les yeux qui brillaient à l'écoute d'un tel mot et que celle-ci aurait peut être subitement envie de faire un petit plongeon dans ces eaux. Sauf que non, semble-t-il qu'elle ne voyait rien. Et là, Freddie se demandait si elle ne voyait sérieusement rien - en même temps, et sauf coïncidence improbable, il n'y avait effectivement rien - ou si elle n'avait même pas pris la peine de regarder et qu'elle avait simplement automatiquement rejeté l'éventualité d'une baignade. Autant dire que l'anglaise était prise de court, là, elle qui s'était sérieusement dit qu'elle n'aurait qu'à la regarder se précipiter dans l'eau. Sauf que là, bon, sans vouloir partir défaitiste, ça semblait quand même assez mal barré. Surtout lorsque sa camarade lui parla de sa famille d'accueil et qu'elle comprit qu'à moins de la pousser, elle n'irait jamais dans l'eau, quoi. Sauf que bon, pas de panique, elle devrait pouvoir éviter d'en arriver à de tels extrêmes, au moins pendant encore cinq minutes. « Okay, hm, je crois qu'il y a une erreur quelque part. Non parce que, toi t'étais censée t'extasier et plonger dans la seconde, tu vois, c'est un peu comme ça que j'avais imaginé la scène. » C'est qu'elle n'aimait pas échouer, vous comprenez. Quand elle initiait ce genre de situations, elle aimait que tout se passe parfaitement. Donc si personne ne coopérait dès le début, ouais, ça n'allait pas aller. « Du coup, je te propose qu'on la refasse. On reprend au moment où je te fais signe de venir, d'accord ? » Et elle prit un air hyper encourageant, parce que vraiment elle pourrait passer la journée à l'inciter à plonger s'il fallait, c'était décidé. « Le mieux, c'est que tu prennes un air enthousiaste avant même d'atteindre le ponton, tu seras tout de suite dans le bon état d'esprit je pense. » Quoi que, franchement, tant qu'elle y allait, elle pouvait bien arriver en pleurant que ça irait aussi.

À la réaction de la jeune femme, je me rendis compte que je n'avais pas eu l'effet escompté. Cela se confirma par la suite, quand elle m'expliqua son plan. Un plan simple et efficace quand on y réfléchit, elle me pensait semblable aux autres filles et espérait que je plonge dans l'étang à la recherche d'un bijou factice, ce qui, au fond, était bien mal me connaître. Elle me proposa alors de recommencer la scène avec si possible un air joyeux en arrivant histoire que je sois motivé pour plonger, ce qui me fit grandement sourire. Décidément, elle n'avait rien compris. Jamais, je ne plongerais dans l'étang, à moins bien sûr qu'on m'y pousse. Ce qui serait déplacé et grandement désagréable, mais bon passons… Je lui souriais et répondais :

Et si on remontait dans le temps au moment où arrivant ici je me présentais, car sauf erreur, je ne connais pas encore ton prénom….

Je laissais passer quelques instants avant de continuer :

Commençons : "salut, tu vas bien ? Je suis Mai-Lan et toi c'est ?"

Je faisais cela avec une ironie non feinte, je cherchais à gagner du temps, à éviter l'étang. Je tentais de la mettre dans de bonne disposition afin, au final de la pousser dans celui-ci. Une espèce d'arroseur arrosé des temps modernes.

C'était un tout petit peu catastrophique, cette tournure des choses. Parce qu'autant Freddie s'était sérieusement attendue à ce que sa camarade s'empresse de sauter dans l'étang dès qu'elle aurait entendu le mot 'bijou', autant elle n'avait pas envisagé que celle-ci s'y refuse et lui sorte la première excuse vaseuse qui lui vint à l'esprit. C'est que Freddie avait toujours eu une vision très caricaturale de la gente féminine. A ses yeux, la plupart des jeunes femmes de sa génération étaient suffisamment superficielles et intéressées pour accepter de se tremper jusqu'aux os dans l'espoir de dénicher un bijou dont elle n'avait même pas eu confirmation de l'existence. Mais cette jeune femme ne semblait pas en être. Elle s'était somme toute trompée sur son compte, mais ne désespérait pas de la convaincre. Oui, Freddie était dotée d'une persévérance assez effrayante et n'abandonnerait sans doute qu'au moment où elle se serait mangé un joli doigt d'honneur, hm. D'où le fait qu'elle tenta de lui faire rejouer la scène, mais là encore sans grand succès. Oh, c'est qu'elle avait à faire à quelqu'un de presque aussi têtu qu'elle. Elle disait donc ne pas connaître son prénom. « C'est vrai. Cela dit, j'ai une bonne nouvelle, tu n'es pas la seule dans ce nid. » Oh bah oui, Freddie n'avait pas encore rencontré tout le monde et se doutait qu'elle n'était pas de ceux dont on retenait le nom autrement que lorsqu'ils le disaient d'eux-mêmes. Cette brune n'était donc pas une laissée pour compte. C'était génial, pas vrai ? Toujours est-il que l'asiatique tenait semble-t-il à reprendre au niveau des présentations, donnant de plus en plus envie à l'anglaise de sauter à sa place, hm. « Bien n'est pas le terme que j'emploierais pour parler de mon état, à cet instant, m'enfin ... Je suis Freddie. Et maintenant qu'on est beaucoup plus avancées et qu'on sait à quel nom envoyer nos cartes de noël, tu crois que tu pourrais me faire le plaisir de sauter une bonne fois pour toutes dans cet étang ? » Non pas qu'elle commence à désespérer, mais un peu quand même quoi. « C'est que je ne vais pas pouvoir m'empêcher encore longtemps de t'y pousser, tu vois. » Au moins, comme ça, elle était prévenue. Elle ne la prendrait pas en traître, si jamais, hein.

**Contenu sponsorisé**

» » the sacrifice (17/12, 17h)
» The sacrifice. (31/10, 16h)
» the sacrifice, le 2 avril à 17h
» Sacrifice ◆ 07/06 | 14h45
» in the midst of all this darkness, I sacrifice my ego ~ 21/05 | 17h20

so sacrifice yourself, and let me have what's left ~ 01/10 | 14h15

so sacrifice yourself, and let me have what's left ~ 01/10 | 14h15

Sujets similaires

Sujets similaires