cian

C’est lundi soir, rien à faire, faut se divertir comme on peut. J’avais l’intention d’aller me coucher, sauf que finalement, en sortant de la salle de bain, je me suis laissée tenter par la salle de musique qui était totalement vide. Et non, je ne suis pas venue ici pour m’adonner à une séance de piano classique totalement ennuyeuse. Je n’ai plus touché à un piano depuis l’âge de seize ans. L’âge de la rébellion. Enfin, je n’ai jamais été un enfant turbulent, c’est juste qu’à seize ans, j’ai décidé que ce n’était plus cool de jouer du Beethoven. Alors voilà, je ne suis pas là pour faire aller mes doigts sur les touches, mais plutôt pour écouter un peu de musique. Me divertir. Je regarde les vinyles, mon père en a une collection aussi impressionnante ou presque. C’est un grand fan de musique. Et surtout des... Rolling Stones. En plus ça va bien avec la thématique de la pièce. Sans plus attendre, je met celui qui m’intéresse sur le tourne disque et surtout, la chanson que je désirs entendre. Et voilà. Les première notes de Sympathy For The Devil se met à envahir la pièce et je ne peux me retenir de sourire. Ça c’est agréable. Je suis plutôt tranquille au début, marchant dans la pièce, chantonnant quelque paroles de ma voix plus ou moins juste. Y’a personne qui m’entends de toute façon. « Woo, woo. Woo, woo, Woo, wooooooo... » Je me met à me dandiner les fesses, seulement vêtue d’un boxer et de la fameuse chemise de Cian que je porte pour dormir, bah oui, je l’ai adopté maintenant cette chemise, je l’aime bien. Et voilà que je saisis une des guitares électriques pour effectuer un solo imaginaire comme celui qu’on entend dans la chanson. « Woo, wooooooo » Je laisse le Mick Jagger en moi se déhanché au moment où évidemment, la porte s’ouvre. Sur Cian. Et j’éclate de rire. Ouais, au lieu de m’arrêter et d’avoir honte je continue à danser. Et qu’est-ce que ça change qu’il me surprenne dans un moment de folie ? Il prétend déjà que je suis folle de toute façon. Je profite encore des derniers instants de la chanson, parce que je l’aime cette chanson, j’y peux rien. Si ça le fait fuir, tant pis pour lui. « Tu viens danser ? » Mais oui, j'y crois. Presque.

Ce n’est pas parce que Cian vient de franchir la porte que je vais m’arrêter de danser pour autant. Il ne me gêne pas. Et je m’amuse là, faut pas venir déranger mon moment. Et ça me fait penser aux filles, c’est le genre de connerie que je peux faire avec elles. Bref, Cian reste en retrait, les bras croiser à me mater évidemment. Je l’invite à danser, on sait jamais, peut-être qu’une crise de folie le gagnerait même si mes espoirs sont tout de même très faibles. « Non, je te regarde faire c'est mieux. » Mais oui, bien sur que c’est mieux. Ah, les mecs. Je lève les yeux en l’air non sans sourire, continuant à danser et chanter des Woo, woo à tue-tête. « Tu ne vas pas me la rendre cette chemise n'est-ce pas ? » Quoi sa chemise ? Je le regarde faussement innocente comme si je ne savais pas de quoi il parlait. C’est pas super convainquant tout de même. « Elle est à moi maintenant. Je l’ai adopter et elle me fait franchement mieux à moi qu’à toi ! » Je rigole alors que les dernières notes se font entendre me forçant donc à m’arrêter de tournoyer dans tous les sens et tous les côtés. Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, je dois être échevelé après avoir sauté comme ça. Je regarde Cian alors que je suis immobile, lui souriant un peu bêtement faut l’avouer. Non mais c’est quand même cool de ne plus être séparé. Même si lui et moi, on ne se connait pas vraiment finalement. « Enfin, si tu tiens tant à ta chemise, je pourrais toujours te dire de venir la chercher toi même... » Je penche légèrement la tête sur le côté en le regardant, mordillant ma lèvre comme la pire aguicheuse de la terre avant de laisser échapper un rire. « Sauf que non. Pas mon genre de dire ça. » J’hausse les épaules avant de me retourner, regardant les autres vinyles qui sont à notre disposition. « Une demande spéciale ? » Je ne sais pas trop ce qu’il aime comme musique. Je sais rien de lui alors.

À peine qu’il a mit le pied dans la pièce et voilà qu’il me parle de sa chemise. En même temps, je l’ai sur le dos, c’était d’une évidence que le sujet allait venir. Mais je lui fais bien comprendre qu’elle est maintenant à moi cette chemise, de toute façon, j’ai du la porter plus de fois que lui alors je ne pense pas que ça lui dérange réellement que je la garde. « Tu m'as menti la semaine dernière quand tu as dit que tu me la rendrais, comment t'as pu ? » C’est triste han ? Nicola est une grosse menteuse. « Bouhou. Je sais, c’est horrible de faire croire une telle chose. Pardonne moi. » Qu’il me pardonne oui, comme je suis vraiment méchante. Je baisse les yeux pour regarder la chemise que j’ai sur le dos, jouant avec le bas de celle-ci. Bon, pour le coup, je me rend compte que je suis réellement peu vêtu en ce moment. Je devrais peut-être être gênée, mais d’un autre côté, c’est Cian et il m’a déjà vu en sous-vêtements donc. Et la musique se termine, au contraire de la conversation. Voilà que je me la joue aguicheuse, lui proposant de venir lui-même me l’enlever cette chemise. En gros, c’est aucunement mon genre de phrase et de comportement, mais je me trouve drôle. « Je n'ai pas cru une seule seconde allumeuse. » Je cesse de rire en le regardant toujours. Mais il insinue que je suis complètement nulle dans le rôle ? « Tu crois que je ne serais pas douée comme allumeuse ? » Je viens de lui dire que ce n’est pas dans mes habitudes, mais des habitudes ça peut se changer. Je ne suis pas entrain d’insinuer que je veux l’allumer ou quoi que se soit. Enfin, peut-être je sais plus moi. « T'as qu'à la garder tu penseras à moi le soir comme ça. » Je dépose ma main contre l’emplacement où se trouve mon coeur, trop reconnaissante de me laisser enfin cette chemise. « T’inquiètes, je rêve déjà de toi toutes les nuits. » Ma phrase est accompagnée d’un rire, parce que bon, il est vraiment mignon et tout, mais faut pas croire que je suis folle de lui, comme il le pense. Pas de là à rêver de lui, dans tous les cas. Pas encore. Ça n’arrivera surement pas non plus, mais. Voilà. Bref. Changeons de sujet, c’est surement mieux. Je me tourne donc pour lui faire dos, lui demandant ce qu’il a envie d’écouter. Mais avant même de répondre, voilà qu’il vient se poster derrière mois, à une distance plus ou moins raisonnable. Il ne me touche pas, mais c’est comme si je crois. « Et si on jouait à "essaye de deviner ce qu'écoute Cian". Il parait que j'pue le cliché, ça devrait être facile. » C’est une très bonne idée ça. « J’adore les devinettes ! » dis-je avec un peu d’enthousiasme, me retournant lentement pour pouvoir lui faire face à nouveau, remarquant qu’à peine quelques centimètres ne nous séparent. C’est qu’on est vraiment proche là. Je trouverais presque ça intimidant. Légèrement. « Hm... Laisse moi réfléchir... » Je me concentre, plissant les yeux comme si c’était une grande mission qu’il venait de me confier. « Katy Perry ? Lady Gaga ? Ah non, t’as préféré, je suis sur que c’est Britney Spears !! » Je me fous de ta gueule là. « Bah quoi, t’as dit que tu puais le cliché ! » Comme je suis drôle ! Je viens déposer ma main contre son torse, comme ça. Je sais pas, c’est parce qu’on est proche, c’est juste plus fort que moi de venir le toucher. C’est rien de grave quand même. « Bon sérieusement, je sais pas... Metallica peut-être ? » Je dis ça au hasard, mais ça pourrait surement coller avec ses goûts.

« J'suis pas sûr que je puisse c'était quand même ma chemise préférée.» Bon, bon, bon. Il me fait quoi là, il faut que je sorte un violon et que je verse une petite larme ? Évidemment, j’ai bien saisi qu’il n’était en aucun cas sérieux. En même temps, ce n’est qu’une chemise. Et je doute qu’elle ait un côté sentimental ou quoi que se soit sinon, il ne me l’aurait même pas prêté lors des castings. Alors son petit numéro, je n’y crois pas une seconde. C’est pourquoi je ris, jouant toujours avec le bas de cette fameuse chemise. « Je vais vivre avec ça sur la conscience donc. » Ça sera horrible oui. En plus, voilà que je veux me la jouer allumeuse, et qu’il me dit qu’il ne me croit pas une seule seconde. C’est presque insultant. Non mais ça va, je plaisante. Je suis plutôt heureuse qu’il ne pense pas que je suis ainsi, ça signifie qu’il a un tant soit peu réussi à me cerner. Sauf que voilà, pour rigoler, je fais la fausse offusquée, lui demandant s’il croit que je n’en serais pas capable. « J'sais pas tu devrais me montrer de quoi t'es capable que j'puisse juger en toute objectivité. » En toute objectivité oui, mon oeil. Non mais c’est clairement un piège là. Il ne faut pas que je me laisse embarquer dans cette histoire juste pour prouver quoi que se soit. Déjà, il porte un chandail, c’est beaucoup plus facile de résister. Bah quoi, c’est vrai ! Bon, j’ai l’air un peu obsédé lorsque je me met à penser de la sorte, faudrait que j’arrête de faire une fixation sur son corps. C’est que ça m’a drôlement marqué dans les toilettes finalement. Bref. Je me contente de le fixer, souriant toujours autant. « Ouais... je devrais. Mais ça serait clairement tomber dans le panneau de l’allumeuse qui recherche de l’attention. Alors je viendrais contredire ce que j’ai dit plutôt. Voilà pourquoi je ne le ferai pas ! » J’accompagne mes paroles d’un clin d’oeil alors que je suis d’humeur rieuse. Il ne va pas m’en vouloir. En plus je lui avoue rêver de lui toutes les nuits, si c’est pas beau ça. Évidemment, il le savait. Ce qu’il est confiant quand même. De toute façon, c’est évident que je plaisante non ? Non ? Arf. Je crois que j’ai besoin de changer de sujet, ça serait mieux pour ma crédibilité qui risque d’en prendre un coup si je continue à ouvrir la bouche pour dire des conneries. Je lui demande donc ce qu’il veut écouter. Et on joue au devinette, peut-être un peu trop près l’un de l’autre. Mais rien de dramatique non plus. C’est clair qu’en le regardant, on sait toute suite que c’est un fan de Britney Spears. Moi je me trouve très drôle en tout cas. « Euh non j'crois pas, la reine de la reine c'est Beyoncé. » Aaaah mais oui. Comment moi, j’ai pu ne pas penser à Beyoncé. « Trop ! Pardon, t’as raison. Beyoncé, c’est la reine. En plus elle est mariée à Jay-Z. Je suis fan de Jay-Z. Ils forment vraiment un beau couple en vrai, je te jure. » Je parle trop non ? Oui, certainement. Faut pas essayé de comprendre comment ça se fait que je sais qu’il forme un beau couple en vrai. Et voilà que je pose ma main sur le torse de Cian pour aucune raison. C’est naturel. Je ne me sens même pas gênée de le faire. Je viens donc lui dire plus sérieusement qu’il doit aimé Metallica, mais c’est plus au hasard qu’autre chose. « Ouais pourquoi pas, mais met ce que tu veux ça m'est égal, un truc pas trop violent ça va ruiner l'ambiance. » J’avoue que je n’ai pas trop envie de me faire casser les oreilles non plus. « L’ambiance ? Tu veux que je mette du Barry White peut-être ? » Le fameux chanteur est reconnu pour sa musique plutôt sensuelle. Je ris avant de me tourner et d’attraper le premier vinyle qui me frappe. « Arcade Fire, ce sera. » Ouais bref, on s’en fou. La musique se met à raisonner dans la pièce alors que je me tourne à nouveau pour faire face à Cian, souriant faiblement. « Alors, comment ça se passe pour toi dans le nid ? Pas trop déçu par ce début d’aventure ? » On a pas vraiment eu l’occasion de parler, vu qu’on était séparé la première semaine.

Je ne suis pas une allumeuse. Ça, je crois que tout le monde la très bien comprit. Cian en particulier puisqu’il ne se gêne pas pour me le faire savoir. Mais qu’est-ce qu’il lui dit que sous mes apparences de petites filles sages, je ne suis pas capable de me montrer très entreprenante et charmeuse ? Il veut que je lui prouve donc, mais non, je me suis trop avancé sur le coup, je ne vais lui faire de démonstration de quoi que ce soit. J’aurais l’air ridicule oui. Et je serais prise au piège à jouer quelqu’un que je ne suis pas réellement. Parce que je suis sage, et c’est comme ça. « Tu n'as pas plutôt peur de trop jouer et te brûler ? » J’aurais bien envie de lui tirer la langue telle une gamine susceptible. Je plisse les yeux, le fixant, n’ayant pas envie de répondre à sa question. Parce qu’il a raison. Si je me met à le provoquer, j’ai peur qu’il soit un peu trop réceptif et que tout cela aille beaucoup trop loin. Ça ne doit pas se passer comme ça. « Absolument pas ! » Grosse menteuse. « Je serais capable de me contrôler, voyons ! » Mais oui, voyons ! Pourquoi est-ce que tout le monde ici remet en doute mon pouvoir à résister aux hommes. Après Pavel, maintenant lui. Enfin, ce n’est pas vraiment la même chose, mais ça reste un sujet plutôt semblable. C’est préférable de changer de sujet, de toute façon, la discussion va de bon train et voilà qu’on joue aux devinettes pour ses goûts musicaux. Et je m’emporte en parlant de Beyoncé et de Jay-Z, ce qui n’est pas trop étonnant venant de ma part. Ils sont tellement beaux ensemble. « Ils ne sont pas aussi beaux que nous cela dit. » Nous ? Ah ouais, quand même. Ça, ça me fait sourire, pour faire changement. Je prend le temps de réfléchir, le lui démontrant clairement avant de répondre. « Non mais quand même... C’est presque de la royauté, ces deux là... » Ouais, enfin, royauté américaine, si on peut dire ça ainsi. « Mais c’est vrai qu’on est canon. » Je le regarde, légèrement malicieuse. Enfin, lui en particulier quand même. Non mais regardez le. Il sort d’où pour être aussi beau. S’en est presque énervant. Ouais, ça m’énerve qu’il soit beau, aucune cohérence, je m’en fous. Je détourne le regard, c’est préférable à le dévisager de cette façon aussi. De toute façon, je met de la musique avant de me placer à nouveau devant lui, alors qu’il vient saisir ma taille. C’est pas désagréable. C’est juste un peu surprenant, je ne m’y attendais pas vraiment. Je lui dis que pour l’ambiance, on aurait pu mettre du Barry White. Ce qui serait certainement la pire idée de toute l’humanité. Ça me mettrait terriblement mal à l’aise, je le sens déjà venir alors que ça n’arrivera jamais. « Non mais du calme, Barry White ? C'est vrai que tu n'es pas très habillé toi et je peux éventuellement retirer mon t-shirt mais c'est tout. Ne brûlons pas les étapes, on se connait à peine, on ne s'est pas encore embrassé, doucement. Tu vas l'avoir mon corps mais un peu de patience. » Je réagis fortement à la première partie de sa phrase, celle qui parle de retirer son chandail, portant moins attention à ce qu’il dit par la suite. « Non, non, non ! Ne retire pas ton t-shirt ! Les téléspectateurs ne s’en remettront pas, crois-moi ! Et après, toutes les filles vont t’écrire des trucs sur Twitter, des messages d’amour et tout. Ça sera terriblement gênant. Je pense à toi dans tout ça, ton bonheur. » J’en met un peu trop. Mon visage démontre une mine peinée alors que c’est à ce moment que mon cerveau assimile ce qu’il a dit ensuite. Brûler des étapes, s’embrasser, avoir son corps. Non mais je sais qu’il plaisante, je le sais. Enfin, je crois. « Non mais je n’en veux pas de ton corps ! » Avec un peu trop d’enthousiasme dans la voix. On dirait que c’est plus lui qui veut tout ça. Je sais pas, je ne fais que des suppositions. Ma main est contre son torse, on est plutôt proche et même après une telle conversation, je ne me sens pas pour autant mal d’être ainsi avec lui. C’est plutôt naturel oui. C’est donc l’occasion de lui demandé comment il aime le jeu depuis le début. Sa réponse me fait sourire alors que je l’écoute avec attention. Mais oui, ça aurait été parfait si nous avions été ensemble la semaine dernière. « Wow, t’as eu de l’action ! » Il est chanceux, han. « Et toi ? T'as fait des rencontres sympa ? Je te demande si je t'ai manqué, tu portes ma chemise. » Foutue chemise. Non mais je vous jure, ça va rester, ça. « Oui, tu m’as manqué, t’es content ? Bof, moi c’était plutôt tranquille. On m’a confondu pour un chat roux, j’ai offert de fouetter quelqu’un, j’ai sauvé la vie à une autre. Oh et mon nouveau partenaire était bien excité que je dorme dans ses bras cette nuit ! » Pauvre Antwon. J’aurais peut-être du le garder pour moi ça, c’est un peu gênant pour lui. J’ai pas vraiment réfléchis. Mais bon. « Banale comme début d’aventure. Je crois que le meilleure est à venir. » Ou le pire. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Mais j’aime bien être ici. J’aime bien être ici avec lui aussi. Genre là, ça à quelque chose de réconfortant. Qu’il me tienne comme ça.