T’as une folle envie de pâtes bolo. Mais genre, énorme. Pourtant, il est dix-sept heures. Et t’as déjà bouffé comme un gros à midi. Mais là, tu tuerais pour des pâtes bolo. Tu descends alors jusqu’à la cuisine, prêt à cuisiner pour te rassasier. Pour l’instant, tout va bien. C’est pas trop dur de mettre de l’eau dans une casserole et la mettre à bouillir. C’est pas non plus compliqué de mettre les pâtes dedans, de les préparer, et d’ajouter la sauce bolognaise après. Ouais, jusque-là, tout se passe à merveille. Faut croire que l’âme de Lulu-Belle s’est introduite dans ton corps. Du moins, son côté poisseuse. Parce que comme un con, tu glisses à cause de l’eau que t’as fait tomber au sol, et te prends – à nouveau, ça fera que la deuxième fois – une gamelle des plus monumentales. Pour couronner le tout, te voilà repeint en rouge, à cause de la sauce qui s’est étalé sur ton t-shirt blanc tout propre. Tu te mets à jurer. Parce que forcément, ça te fait chier, tu les voulais ces pâtes. Et tu l’aimais bien ce vêtement. Tu laisses le bordel au sol, et cours jusqu’aux toilettes, où t’es sûr de trouver un grand miroir et de l’eau pour nettoyer tout ça. T’enlèves le bout de tissu et le passes sous l’eau, commençant à frotter pour tenter de rattraper les dégâts, quand t’entends la porte s’ouvrir. Génial, il manquait plus qu’elle. Tu la calcules même pas, et frottes encore plus fort, avant de réaliser que ça peut peut être plus simple avec du savon, ou de la lessive. Tu vas jusqu’à la porte, attrapes la poignée et la descends. Rien. Non, rien, la porte s’ouvre pas. Par contre, la poignée, elle, est bien restée dans ta main. « Non, non, non, non, non ! », t’exclames-tu. Tu t’acharnes un peu plus sur la porte. Toujours rien. Le retour des insultes. Te voilà coincé dans les chiottes, avec une nana qui t’énerve. Sans micro. Sans caméras. Et avec ton envie de pâtes bolo toujours présente. VDM.

A ce moment précis, t’as qu’une envie, c’est t’arracher les cheveux, utiliser une cuillère à soupe pour te faire sortir les yeux de la tête, et te foutre la tête dans un des chiottes en tirant la chasse à plusieurs reprises jusqu’à ce que tu te noies. Tout ça serait bien plus agréable que de passer du temps avec Henley, enfermé qui plus est dans les toilettes d’un château, là où personne ne va vu que chaque aile a ses propres chiottes. Et en plus, t’as cette putain d’envie de pâtes bolo. Tu regardes la poignée que t’as dans la main, essayant de la remettre à sa place pour ouvrir la porte, mais rien n’y fait. T’es coincé dans ce trou à rats. « Je sais que t'es con, de toute façon, ça m'étonne pas. » Tu te retournes, et lui fais face, ton regard noir se posant sur elle. Forcément, fallait bien qu’elle ouvre sa gueule à un moment, celle-là. Tu roules des yeux. « Tu comprends pas en fait ? Henley, depuis le moment où j’ai découvert que t’étais une nana frustrée et stupide, j’ai compris que t’étais la femme de ma vie tellement on est égaux. » Tu lui fais un grand sourire – faux, bien entendu. Tu soupires et te retournes, t’acharnant un peu plus sur la porte. Bon, deuxième solution. Tu recules de quelques pas, venant te coller au mur derrière toi, et fonces sur la porte, plaquant ton épaule contre celle-ci. Ca fait du bruit, mais ça bouge pas. Et maintenant, t’as mal à l’épaule. Super. « Ca te dit pas de faire quelque chose ? Ou ça te plait d’être coincée dans des chiottes ? Ca m’étonnerait pas, vu le spécimen. »