kinga

La piscine est l’endroit idéal pour lire un livre. En dehors de la bibliothèque, on s’entend. Je trouve que l’endroit est particulièrement calme et reposant. Enfin ça c’est quand il n’y a pas dix autres candidats qui s’éclaboussent les uns et les autres. Mais là, comme en ce moment même, c’est juste parfait. J’ai piqué un livre sur l’histoire américaine dans la bibliothèque avant de prendre la direction de la cave. Je connais déjà pratiquement par coeur l’histoire de ma patrie, mais on sait jamais, peut-être que ce livre m’apprendra quelque chose de nouveau. C’est toujours mieux d’en savoir plus que pas assez, pour n’importe quel sujet en fait. Bref, je viens m’installer sur le bord de la piscine, laissant mes jambes entrer dans l’eau alors que je porte une jupe et ne risque donc pas de mouiller mes vêtements. Ça fait du bien, le silence. J’espère juste que ça restera ainsi. J’ouvre le livre au hasard, un peu plus vers la fin, je n’ai pas envie de le lire du début, c’est chiant. Et je tombe sur un passage sur la vie de John F. Kennedy. Un de mes préférés. J’attaque donc ma lecture, plus concentré que jamais dans cette histoire qui me passionnera toujours autant, relevant finalement la tête pour me rendre contre que je ne suis plus seule. La grande blonde avec les fesses légendaires qui s’est fait Pavel est venue me rejoindre. Je sais même pas depuis combien de temps elle est là, j’étais trop absorbée par le contenu de mon livre. « Je t’avertie, même si t’essaie de me convaincre, je ne vais pas me foutre à poils. » Je sais pas, c’est peut-être son truc, autant avec des mecs qu’avec des filles. Je plaisante aussi un peu, j’espère qu’elle saura le reconnaître tout de même. « Ça serait gênant en plus... j’ai les fesses aussi plates qu’une galette à côté de toi. » C’est un compliment ça. Je fronce le nez avant de finir par lui sourire. Bon, je voulais être seule, mais je ne vais pas non plus la chasser pour autant. Et l’endroit appartient à tout le monde en plus de ça.

C'était quoi, ce temps de chien ? Non clairement, il ne faisait pas bon vivre ici, ces derniers temps. Le temps était pourri, les gens étaient pour une grande majorité des casse-couilles, non clairement c'était très étrange ici. Elle n'avait pas spécialement prévu des choses pour aujourd'hui, à vrai dire elle comptait se laisser vivre jusqu'à ce que le soleil refasse son apparition. Elle se souvient que la poupée qui servait de présentatrice leur avait dit qu'ils allaient avoir du bon temps seulement dimanche, pour le prime. Super. En attendant, elle allait faire quoi ? Se toucher ? Oui elle pourrait mais franchement, là, elle avait pas le temps, et puis aussi la flemme de se dessaper, pour être totalement honnête. Enfin quoi qu'il en soit, il était clair qu'elle allait passer toute la journée d'aujourd'hui et de demain à l'intérieur, étant donné qu'elle ne voulait pas que la pluie touche ses magnifiques cheveux. Non pas qu'ils étaient faux, au contraire, mais à vrai dire elle passait tellement de temps chaque jour à les lisser qu'honnêtement, elle ne se risquait à ce que tout ceci soit gâché. Par la même occasion, elle se dit qu'elle devrait peut-être se foutre du vernis sur les ongles, histoire de passer le temps, quoi. Parce que franchement c'était pas la fête. En poussant une porte au hasard, munie de son pot de vernis bleu électrique, elle arrivait, avec étonnement, à la piscine. Ah, mais, elle avait bougé la porte ou quoi ? Elle ne se souvenait pas l'avoir vue là auparavant, enfin quoi qu'il en soit son regard se posa sur une crinière rousse, qui avait visiblement les pieds dans l'eau. Eh c'était qui cette pute qu'est-ce qu'elle foutait là elle était plutôt pas mal. Enfin pas de quoi fouetter un chat mais ça passait, quoi. La rousse l'intercepta avant elle, avant de dire qu'elle ne se foutra pas à poil. Attendez quoi. C'était quoi ça. “Qui voudrait te voir à poil de toutes façons ?” elle n'était pas sérieuse, la demoiselle était mignonne, tout de même. Elle parlait de ses fesses. Ah oui, ça, c'était sur. Elle sourit. “J'ai rien contre les galettes que ce soit clair. Et je pense pas que les télé-spectateurs non plus d'ailleurs.” d'un geste gracieux la blonde prit place à ses côtés, assise en indien. “Qu'est-ce que tu lis ? Est-ce que c'est plus intéressant que de discuter avec moi ?” demandait-elle de manière totalement innocente. Elle n'était pas contre les rencontres, la discussion tout ça, donc franchement pourquoi pas.

Je ne sais pas exactement pourquoi je m’adresse à Kinga en lui disant que je ne me mettrai pas toute nue pour elle. C’est un peu gratuit comme commentaire et pas du tout utile en fait. Mais c’est la première chose qui m’a traversé lorsque je l’ai vu s’avancer vers moi. Faut dire qu’elle a créé elle-même cette réputation qui commence à l’entourer. Et ça va, ce n’est pas non plus très grave, et ça ne va pas m’empêcher de lui parler. Elle fait ce qu’elle veut de son corps après tout, on est dans un pays libre. “Qui voudrait te voir à poil de toutes façons ?” Ça a le don d’être clair ça, comme réponse. Et j’éclate de rire. Je crois que je ne m’attendais pas nécessairement à une telle réponse, mais je dois avouer que ça me fait bien rire pour le coup. « Personne, t’as bien raison ! » Ça va, je ne le prend absolument pas mal. Et j’imagine qu’à quelque part, elle doit plaisanter un peu aussi, même s’il est tout à fait possible qu’elle me trouve laide à chier. Je ne lui en voudrais pas pour ça. Je lui fais de toute façon remarqué que j’ai les fesses aussi plate qu’une galette, ce qui est une triste réalité. “J'ai rien contre les galettes que ce soit clair. Et je pense pas que les télé-spectateurs non plus d'ailleurs.” Je fais une petite moue, jetant un coup d’oeil à une des caméras, peu certaine de ce qu’elle avance. « Moi je crois qu’ils préfèrent tout de même des fesses comme les tiennes. Sérieux, c’est quelque chose quand même ! » C’est impressionnant oui. Je ne dis pas ça comme une quelconque avance envers elle, c’est juste que je suis expressive et que ça m’a frappé la première fois que je l’ai vu. Comme tout le reste du nid. « Mais bon, je ne dois certainement pas être la première à te le dire. Peut-être que ça t’énerves aussi qu’on y fasse toujours référence. » Je la regarde venir s’asseoir à mes côtés, déposant mon livre, me disant que ça ne serait pas vraiment polie de continuer à lui lire ça sous le nez. Ça serait même insultant. “Qu'est-ce que tu lis ? Est-ce que c'est plus intéressant que de discuter avec moi ?” Mes yeux louches une dernière fois vers le livre épais avant de relever le regard en direction de la jeune femme. « Histoire des présidents américains. J’en étais au passage de JFK. C’est très intéressant, mais je préfère parler avec toi quand même. » Je lui souris en quelque sorte pour la rassurer. Non mais j’ai bien envie de la connaître moi Kinga. Elle m’intrigue un peu. Et elle est plutôt jolie. Je comprend pas pourquoi les gens s’acharne autant sur elle. Peut-être que je vais changer d’idée une fois que je lui aurai un peu plus parlé, mais pour l’instant ça va. Je regarde la bouteille de vernis qu’elle tient dans ses mains, souriant un peu plus. « Tu veux m’en mettre ? C’est plutôt cool comme couleur. » Ce n’est pas ce que j’aurais choisi à la base, mais c’est bien de faire un peu de changement parfois. Être un peu plus extravagante, ce que clairement, Kinga est.