Je n’aimais pas cet endroit… Que dis-je, je détestais plutôt l’ambiance étouffante qui en réchappait. De plus, la décoration avait pour objectif d’en mettre plein les yeux et au final on ne pouvait juste que ressentir toute la richesse des décorateurs. Jamais de toute ma vie je n’aurais cru pouvoir vivre dans un lieu comme celui-ci, je pensais même n’en voir que dans des séries télévisées mais non, j’étais chanceux et j’allais donc avoir le loisir de vivre pendant quelques semaines ici. Ce qui aurait pu paraitre comme un don du ciel je l’interprétais plutôt comme de la malchance parce que je me sentais mal-à-l’aise ici, l’ambiance me faisait ressentir ô combien de mon côté j’étais pauvre et incapable de m’offrir de telles excentricités et je trouvais le sentiment qui en naissait vraiment dérangeant, je comprenais doublement que je n’étais que l’un des poids de cette société, un cas social comme certains aimaient le dire. L’un de ceux qui n’avaient pas eu la chance d’aller à l’université, comment étais-je parvenu à obtenir mon bac d’ailleurs ? Je me posais encore la question. Résigné à venir y faire une partie avec Myndi je l’attendais donc patiemment mais cette dernière semblait avoir eu un contretemps, en effet, elle ne se pointait pas et je devais déjà être là à l’attendre depuis trente bonnes minutes, patient en apparence mais fou furieux à l’intérieur. Je m’apprêtais à quitter la pièce lorsqu’un autre candidat était arrivé, un garçon de l’autre groupe (celui avec lequel nous avions très peu de contacts là semaine dernière). Blasé je lui avais demandé plutôt gentiment pour une fois. « On se fait une partie ? »