La jeune femme a décidé de s'accorder un moment de détente, unique et privilégié dans le jardin exotique. Ne cherchant pas forcément la compagnie de ses camarades qui se font un plaisir de lui poser des questions gênantes afin de profiter un peu plus de son défi. Elle ne dit trop rien, de toute façon elle n'a pas le droit de jeter l'éponge, quand son défi devient vraiment trop pesant elle s'isole dans son coin l'espace de quelques heures. La rouquine décide de flâner dans les allées du jardin comme une âme en peine en admirant les différentes variétés de plantes exotiques qui peuplent l'extérieur de nid. Ses pérégrinations la mènent près d'un petit massif où le perroquet officiel du nid a élu domicile pour l'après-midi. La jeune femme ne prête pas attention au aras ne souhaitant pas entamer la conversation avec un piaf, elle était sûre qu'il était capable de lui poser des questions bizarres lui aussi. Elle l'ignore royalement et décide de poursuivre son chemin sauf que le perroquet en a décidé autrement et se fait un malin plaisir à lui répéter un joli nom d'oiseau dans un français impeccable. La rouquine serait bien tenté de jeter des cailloux à la bête si elle n'avait pas remarqué la présence de Léo le protecteur des animaux. « Tu as vu ce qu'il a fait ? Il vient de me traiter de pétasse ». Elle s'offusque, ce perroquet était plus grossier que tous les candidats du nid réunis. Adélie n'est pas du genre à perdre son sang-froid mais se faire insulter par un piaf pourrait presque l'irriter. « Ce perroquet est extrêmement mal élevé, je suppose que tu y es pour quelque chose ». Elle ajoute avec un petit air de défi, honnêteté radicale oblige elle doit dire la vérité et rien que la vérité. Alors l'éducation de Martin le perroquet, elle est obligée d'en parler.

Après mangé je m’accorde un instant culture. J’ai choppé le bouquin de quelqu’un, je sais pas à qui il est mais c’est un roman policier d’après le résumé donc j’vais me lancer là-dedans ; ça va me refaire mon après-midi. J’ai décidé de me poser dans le jardin exotique pour faire d’une pierre deux coups, Martin ayant besoin de sa balade du jour. J’aime bien le trimballer ici, ça le change des couloirs feutrés de l’hôtel qui sont beaucoup trop loin de son habitat naturel pour qu’il puisse se sentir à l’aise. Assis sur un banc et me plongeant dans la lecture, je fais même pas gaffe au fait qu’il déloge de mon épaule pour aller vagabonder, de toute façon il fait bien ce qu’il veut je sais qu’il est en sécurité. Plongé dans ma lecture je ne remarque même pas Adélie débarquer, c’est seulement lorsque sa voix s’élève que je relève la tête vers elle.« Ah bon ? » Sourcils relevés je fais mine d’être étonné et surtout innocent.  Intérieurement je suis ravi de mon petit poulain et ça m’éclate mais je suis en même temps déçu de ne pas avoir été témoin de la scène alors que je suis à quelques mètres. Il faut dire que Martin a tendance à pas beaucoup la boucler ces derniers temps, je fais même plus attention à ce qu’il peut raconter. « Pourquoi moi ? Attends, tu me trouves mal élevé ? » Je fais mine de m’indigner parce que bon, je connais la réponse et la hauteur de mon respect des bonnes manières. « Ecoute j’essaie de lui faire une éducation, on va pas me blâmer. En plus il a du mal à draguer, c’est pas de sa faute s’il confond les pétasses et les jolies filles en fleur. » Je le dédouane avec mon air de dramaturge, tournant le regard vers lui. « Vilain Martin. » Très peu crédible, rien que la tonalité de ma voix le félicite mais qu’importe je suis fier je vais pas m’en cacher.

La jeune femme est tranquillement en train de flâner dans les allées du jardin exotique lorsqu'elle se fait sauvagement agressé. Une agression verbale dont l'auteur n'est autre que le perroquet que tout le monde considère comme la mascotte du nid, Adélie reste quelques secondes pantoise n'y croyant pas ses yeux. Oui, oui, elle vient bel et bien de se faire insulter par un oiseau alors qu'elle n'avait absolument rien demandé. Depuis le début elle se contente d'ignorer royalement l'animal qui le lui rendait bien jusqu'à aujourd'hui où le piaf a décidé de s'acharner sur la rouquine qui assiste impuissante aux agissements du perroquet. Adélie aimerait bien lui donner une bonne leçon en lui jetant un caillou pour le faire partir le plus loin possible mais c'était sans compter sur la présence de la brigade pour la défense des animaux elle a nommé Léo. La jeune femme ne se gêne pas pour lui rapporter les agissements de son précieux compagnon mais son camarade préfère jouer les incrédules. « Hm hm, je t'assure et tout ça gratuitement en plus. Je lui ai jamais rien fait à ton pote et voilà comment il me traite. ». Elle ajoute, sans aucune forme de procès, comme pour accabler le pauvre Martin qui doit sûrement répéter ce qu'il a dû entendre des centaines de fois de la bouche d'un autre. D'ailleurs elle soupçonne Léo d'être le maître spirituel du perroquet, il a sûrement dû lui apprendre tous les gros mots français qu'il a en tête. Léo s'offusque en demandant plus d'explications, il en vient même à demander si Adélie pense qu'il est mal éduqué. « Il vient de me traiter de pétasse dans un français parfait. Vu que tu es son meilleur pote je me doute bien que tu lui as appris tout ça. Lamine n'aurait sûrement pas la patience et Maha s'en fout royalement de cet oiseau. Je procède par élimination voilà tout. ». Elle ajoute en haussant les épaules, les mains fermement campées sur les hanches en attendant des explications. « Et puis j'ai pas dit que tu étais mal élevé seulement que le perroquet l'était. ». Nuance. Léo s'indigne et lui livre une prestation digne des plus grands acteurs, soit disant que Martin s'y prend mal pour draguer les filles. Adélie lève les yeux au ciel amusé par le discours de son camarade. « Bon, tu lui diras que les perroquets c'est vraiment pas mon style, je préfère les humains. ». Elle plaisante même si la situation devient vraiment glauque, oui, elle est vraiment en train de mettre un râteau à un pauvre perroquet. « Arrange toi pour que ça ne lui brise pas trop le cœur, je m'en voudrais. ». Elle préfère ajouter avec un soupçon d'ironie dans la voix. Non clairement, si le piaf venait à avoir le cœur brisé et qu'il décidait de se suicider du haut de son perchoir elle n'allait certainement pas pleurer. Léo décide ensuite de réprimander Martin d'un air qui est tout sauf sérieux, elle fronce les sourcils. « Très crédible ». Elle remarque lançant un regard complice à son compatriote français, pas étonnant que le perroquet soit si impoli avec une figure d'autorité aussi peu convaincante.