J'AI PEUR D'UN  
BAISER COMME
D'UNE ABEILLE.
je souffre et veille
sans me reposer.
14H32
La pluie d'hier à amorcer ma légère déprime et nostalgie. Je suis habitué pourtant à être loin des gens que j'aime mais en réalité je crois que je ne pourrais jamais me faire à cette idée. Je me suis réveillé lundi le cœur lourd et le sourire faible. En ce mardi il fait beau, j'ai pu sentir la douce chaleur du soleil sur ma peau avant de me réveiller. Et pourtant lorsque mes yeux se sont ouvert j'avais toujours cette sensation de tristesse infinie. Je me suis levé de toute manière je n'allais pas rester toute la journée dans mon lit. Je me suis levé et j'ai fais les même choses que je fais d'habitude avec pourtant beaucoup moins d'enthousiasme. Beaucoup moins de vie dans le sourire ou dans le regard. Parce que depuis lundi pour la première fois de l'aventure je désire ardemment être ailleurs, faire autre chose, passer ne ce serait-ce qu'un coup de file. Quelque-chose qui nous ai interdit et pas accessible de toute manière pourtant je sens que si je n'ai pas de contacte avec lui mon humeur va décliner de plus en plus. Il me manque et je suis une menteuse. Il est passé midi j'ai déjeuner tranquillement dans le plus grand silence. J'aimerais comme d’habitude parler, toujours parler et dire des choses insignifiantes. Mais tout ce que j'ai à l'esprit c'est cette mélancolie. C'est ce manque. Alors je préfère me taire de toute manière je crois que les mots ne sont pas assez fort. Je me tais et je m'isole rapidement après le déjeuner, une tasse de café à la main je viens me poser sur les marches extérieur du château. En espérant secrètement que le soleil pourrait agir comme une sorte de médicament miracle et que les rayons, les odeurs viennent combler ce vide. Je bois tranquillement mon café déposant mon regard sur le domaine du château. Je suis bien ici il ne manquerait plus qu'une chose pour que je sois merveilleusement bien. Je tripote nerveusement ma bague, situé sur l'annulaire de ma main gauche. Peut être que si je l'enlevais ce serait plus facile. Je n'entends pas ses pas, je ne vois rien d'autre que l'étendue verte qui fait face à moi.

Honnêtement j'suis pas du genre à montrer mes émotions, je ne suis pas du genre à me laisser envahir par les émotions même si elles m'envahissent souvent. Elles me font chier souvent mais je ne préfère pas les écouter, j'préfère m'en foutre, c'est plus facile. Je ne me fous pas de tout mais de certaines ouais, et là j'ai connu mieux mais bon, au pire y'a plus grave dans la vie. J'suis ici j'pourrais être plus malheureux quand même. Genre en taule avec des connards qui me font chier. En plus j'ai passé une bonne nuit non franchement je me sens plutôt bien. J'ai réussi à gratter à bouffer y'a juste la discussion avec Pavel qui nique un peu tout mais bon. Me manque plus qu'une clope et ce serait plutôt nickel. En plus il fait beau j'vais pas être obligé de me pourrir la tronche pour un peu de bonheur. Bon j'pourrais rester devant la porte du chateau mais selon le sens de la pluie j'pourrais quand même me faire pourrir alors bon. Enfin j'descends tranquillement lorsque je vois une silhouette que je connais plus que bien, même si elle est dos. Et encore heureux, on dort ensemble toutes les nuits. Et d'ailleurs je ne l'ai pas encore croisé aujourd'hui, si mais y'avait du monde et c'était chiant mais j'ai bien vu qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. Mais je n'ai pas eu l'occasion de l'interroger, j'sais pas si c'est la meilleure chose à faire. J'suis carrément à chier avec les gens, mais bon j'vais pas passer à côté d'elle et l'ignorer, j'vais pas non plus faire demi-tour alors je m'assois simplement à côté d'elle. « Tu veux discuter ? Ou un câlin ? Parait que j'suis pas trop mauvais pour donner des câlins, j'suis super confortable et tout.  » Je souris un peu parce que bon j'suis pas franchement le meilleur pour débuter les conversations et puis je l'ai vu tripoter sa bague alors bon. Non franchement j'suis même carrément à chier pour débuter une conversation.

Un soupir déborde de mes lèvres, je me sens tellement impuissante. Je suis épuisé rien qu'à l'idée de cette journée. Plus que quelques heures vous me direz et pourtant ça me semble une éternité. Je ne sursaute pas quand il s'assied à coté de moi,pourtant je ne m'attendais pas à une présence. Je pivote légèrement ma tête, je ne suis cependant pas surprise que ce soit lui plutôt qu'une autre personne. J'en serais même presque ravie si je ne me sentais pas si lasse. « Tu veux discuter ? Ou un câlin ? Parait que j'suis pas trop mauvais pour donner des câlins, j'suis super confortable et tout.  » Il arrive à m'arracher un léger sourire. Je ne réponds pas, pas tout de suite. Je me concentre de nouveau sur ce qui se passe devant moi et bois une gorgée de plus de mon café. Discuter ? Je n'en sais rien je ne crois pas être capable de mettre des mots là dessus. Je ne sais pas, c'est si mon cœur c'était voilé un matin. C'est certainement plus complexe que ça. Un câlin ? Je veux bien. Même si je me sens si froide que j'ai l'impression qu'aucune chaleur humaine pourrait me réconforter. Je tente un sourire en sa direction et laisse tomber ma tête sur son épaule. Depuis le début j'ai l'intime conviction que je peux lui faire confiance, malgré les apparences, malgré tout. « Ça va passer. » Je dis faiblement sans m'étendre sur le sujet. Il devrait s'en réjouir non ? Lui qui n'est pas très fan des bavardages. Pour une fois je ne m'étends pas sur moi ou sur tout autre chose banale. Je dois dire que j'aimerais lui parler ça me semblerait évident de le faire avec lui, mon partenaire. Mais ça semble être de l'impossible. Je m'inflige ma propre torture intérieur, c'est stupide, ce serait plus simple de tout laisser sortir d'un seul coup et puis de ne plus en parler par la suite. Sauf que je garde ça pour moi depuis tellement longtemps que même lorsque je sens que c'est le moment, les mots restent prisonniers. « Je veux bien une cigarette, par contre. » Je n'ai pas fumé depuis des années et pourtant là tout de suite ça me semble la meilleure chose à faire. La cigarette à toujours eu le don de me détendre, de m'apaiser. Mais bon sachant que dans ma famille y a eu pas ma de cancer des poumons j'ai arrêté, mais pas aujourd'hui. Enfin s'il m'en passe une, ce que je ne doute pas, n'est-ce pas ?

Je ne supporte pas voir Judith ainsi. Non j'aime pas du tout. J'aime pas voir les gens que j'apprécie dans une telle détresse. J'imagine que ça casse l'image qu'on a de moi, mais à la limite j'en ai rien à battre de l'image que j'renvoie ou si j'déçois des gens, j'vais pas prétendre être un gros con juste parce qu'on attend que je le sois. Alors évidemment j'suis là avec ma partenaire qui ne va pas bien du tout. J'déconne un peu parce que, j'sais pas faire autrement et que je préfère voir un sourire sur son visage plutôt que de la mélancolie. C'est elle qui sourit tout le temps et moi qui ne sourit jamais, elle l'a oublié ? C'était censé se passer comme ça normalement. En tout je lui arrache un sourire et c'est une petite victoire même si elle reporte son attention ailleurs. J'peux rester là aussi, à côté d'elle en silence ça ne me dérange pas. J'aime bien sa compagnie. Elle est super tolérante avec moi en plus. Je ne regarde pas l'horizon, je la regarde elle, j'aimerais bien faire quelque chose. Vraiment. J'sens sa tête sur mon épaule et ça me fait sourire. Bon c'est déjà ça. « Ça va passer. » D'accord, elle ne veut pas parler alors j'vais pas m'étendre là dessus. Parce que j'suis pas trop casse couille quand il ne faut pas l'être, parce qu'en plus j'suis pas doué pour parler, pour réconforter les gens, je m'y prends toujours comme un manche. Je lui dirais bien que j'vais rester là avec elle jusqu'à ce qu'elle le désire mais j'imagine qu'elle le sait déjà non ? « Je veux bien une cigarette, par contre. » Je la regarde comme je peux. D'accord. Si elle veut. Je sors le paquet de ma poche et lui tiens une cigarette. Le briquet qui va avec aussi. Parce qu'elle ne doit pas en avoir. Et j'en profite pour en prendre une pour moi, après tout j'étais là pour ça. J'sais toujours pas si j'dois dire quoi que ce soit, ce n'est pas obligatoire j'pense. C'est bien le silence. C'est bien de se taire, j'suis là en tout cas si elle veut parler, si elle veut briser le silence. Même parler d'autre chose. « On peut parler d'autre chose aussi. » Tout ce qu'elle veut, j'peux pas rester silencieux quand même. « Ou se taire, je ne suis pas contre. » C'est pas croyable j'peux pas la garder fermé ma bouche, merde alors.