W. LEWIS.

Je décide de faire un petit footing en cette fin d’après midi. Le soleil est au rendez vous. Les températures aussi. Pas trop chaudes, ni trop froides, idéales pour courir. J’en profite tant qu’on peu, parce qu’Esther a prédit du mauvais temps pour le reste de la semaine il me semble. A part samedi, où on aura le droit à quelques éclaircies. Mais sinon, pluie, pluie, pluie, et encore pluie. Et ce n’est pas terrible courir sous la pluie, surtout dans un chemin composé de terre, comme dans la forêt, ou ça finit par devenir boueux, glissant, et donc dangereux. Sans parler qu’on risque de se choper un bon gros rhume. Je suis en short et débardeur. Ipod accroché au bras, écouteurs dans les oreilles. Je cours depuis une bonne petite heure, lorsque je sens mon genou tourner. Oh bordel l’enfoiré. On lui a rien demandé lui qu’est ce qui lui prends. Je me stoppe immédiatement et m’écroule par terre. La douleur est vive. Je me tiens le genou quelques secondes, histoire de maitriser la douleur, avant de regarder les dégats. Je n’ose limite même pas de peur de ce que je pourrais y voir. Je pourrais avoir l’os qui sort que ça ne m’étonnerait même pas. Bon ceci dit j’ai déjà expérimenté la fracture ouverte du tibia péroné, cela n’a quand même rien avoir niveau douleur. Par chance – enfin je sais pas si s’en est – il ne s’agit pas du genou où j’ai déjà eu rupture des ligaments croisés. C’est l’autre, celui qui est à peu près intact. Je suis au sol depuis peu, lorsqu’un type débarque en courant, tel un preux chevalier à ma rescousse. « Mais vire ta main !  » Rho ça va, minute papillon. Je m’exécute finalement. Alors, verdict, c’est si moche que ça ?  Rotule luxée mon vieux  » L’est médecin ? « Je peux te faire une réduction manipulative, c’est-à-dire te remettre la rotule dans la gouttière condylienne…  » Quoi ? En anglais ça donne ? Il doit voir à ma tronche mon incompréhension, alors il précise. « Te réparer ça, mec  » Ah ouais ? Je ne sais pas, j’ai pas trop confiance. « Euuuh, t’es sur ? T’es quoi, médecin ? T’es pas plutôt en train de m’embrouiller avec tes mots savants ? » ça se trouve ça ne veut strictement rien dire ce qu’il m’a raconté, il invente complètement. J’esquisse une grimace de douleur. « Bon d’accord, vas y. » Je n’ai pas spécialement envie d’attendre l’arrivé d’un vrai médecin, si monsieur peut réparer ça desuite. « Te loupe pas. » S’il me nique le genou, ça va pas le faire. Imaginez que ça soit sa stratégie pour éliminer la concurrence.

Celse vole à ma rescousse. Il déclare s’y connaitre. Il me la joue pro, qui connait ça par cœur. Il me sort même des mots savants, remettre la rotule dans la gouttière condyclique, ou un truc dans le genre. A entendre comme ça, ça m’a l’air compliqué comme manipulation. Il aurait pu tout aussi se contenter de me dire de remettre le genou en place, c’est plus simple. Finalement, je m’en remets à lui, et le laisse faire. Je ne suis pas forcément très confiant. C’est que je ne le connais pas le bonhomme, il n’a peut être aucune idée de ce qu’il fait, et à présupposé de ses capacités. Mais bon, j’accepte quand même. Si il peut me réparer tout ça fissa, et que je n’ai pas besoin de passer par la case médecin, ça m’arrangerait. Par le passé je les ai déjà vu bien assez comme ça. Moins je les vois, mieux je me porte. Celse se met en position, et d’un coup sec me remet le genou. Je m’attendais à une vive douleur, mais non, je n’ai rien senti. Mieux que ça, la douleur s’est estompée. Je bouge le genou, le montant et le redescendant, tout m’a l’air ok. Je me relève. Oui, tout à l’air en place. « Merci mec, t’es un magicien. » Que je lui dis dans un sourire. « Je connais ça parce que je pratique le combat au corps à corps. Il y a beaucoup de prises au sol où tu te sers de tes jambes, et la rotule luxée, c’est un truc habituel  » M’explique t’il. Il fait du combat ? « Ah ouais ? Quel genre de combat ? De la boxe ? De la lutte ? Du free fight ? » Cela m’intéresse, j’aime bien les sports de combat. J’hoche la tête lorsqu’il donne ma prénom. « C’est ça. »  Heureusement qu’il s’en souvient, cela serait un peu vexant du contraire, ça voudrait dire que je suis transparent. « Ouep, mon jogging quotidien. Rien de tel pour te mettre en forme. » Cela fatiguerait peut être certains, mais moi au contraire, ça me booste. « Toi aussi je suppose ? » Vu sa tenue. Puis je l’ai déjà aperçu courir par le passé, alors. « Je trouve que les candidats cette saison sont faignants ! Cela ne tiendrait qu’à moi je les mettrais un peu plus au sport. » Feignants dans le sens où ils ne font pas de sport, parce que bon sinon je suis aussi un feignant dans la vie. Mais pas pour les activités physiques.