« Putain ! », t’énerves-tu en tapant avec ton poing sur la table, avant de réaliser que c’était la pire des idées. La journée avait bien commencé pourtant. Enfin, c’est facile à dire, il est encore tôt. T’as passé une bonne nuit, pour une fois. Depuis le prime, et depuis que tu t’es fait cette sale entorse, t’as du mal à dormir. Sauf cette fois-ci, bizarrement. Tu vas pas t’en plaindre, après tout. Du coup, tu t’lèves de bonne humeur, t’as faim, et tu fonces à la cuisine pour te préparer un truc après avoir enfilé un short. Dehors, il fait beau, en plus. Ca, c’est une bonne journée. Tu sors tout ce qu’il te faut pour ton p’tit déj. Du lait, du chocolat en poudre, des biscottes, de la confiture, un fruit. Le repas parfait quoi. Ton lait est prêt, et tu décides de faire tes tartines. Et là, tu te rappelles que t’as une main immobilisée. T’essaies tant bien que mal d’étaler la confiture sur les biscottes, mais c’est un vrai carnage, tu galères à mort, et ça commence à te saouler. Et c’est là que tu t’énerves et que tu tapes sur la table avec ton poing bandé. Tu t’mets à grimacer, parce que ça t’fait un mal de chien, mais tu retiens quand même le cri que t’as envie de pousser. T’entends des pas. Un sauveur, une sauveuse, Hallelujah. Et merde, c’est Lulu-Belle. Tu baisses la tête, sans rien dire, et t’essaies à nouveau de faire ces putains de tartine. Mission impossible. Sans la regarder, puisqu’elle est derrière toi, tu demandes : « Tu peux m’donner un coup de main ? » Ca te tue, d’lui demander ça, en vrai.