ET MON COEUR
MON COEUR
TROP SENSIBLE.
dit à mon âme est-il possible
ce fier exile, ce triste exile ?
1H30

Indéniablement je ne trouve pas le sommeil. Je tourne et tourne dans mon lit. Je crois bien que je refuse de dormir, que mon corps refuse de s'endormir dans la crainte d'encore se mouvoir dans la mélancolie. Je vais mieux, je crois alors je ne voudrais pas faire une rechute, une stupide rechute. Je ne trouve donc pas le sommeil et je commence à me dire que si je ne dois plus dormir de toute ma vie ça me va. Au moins je ne perdrais pas de temps à rêvasser sur le passé. Je reste donc immobile sur le dos, scrutant le plafond que je n'arrive pas à distingué sans source de lumière ou lentille et tout autre objet permettant de corrigé ma vue pathétique. Je regarde le néant dans une dernière veine tentative de plongé dans les abysse de sommeil réparateur. Résigné je cherche à faire quelque-chose. Pourquoi pas embêter Cian, mais il ne répond pas présent. Alors je décide de me lever et que n'importe quel occupation fera l'affaire. Même la pire. Je traverse la chambre et arrive au dressing histoire de me couvrir un peu. Sauf que je cogne sur un panier de linge bien remplit ce n'est pas le mien, mais ça fait tilte j'ai de lessive à faire. Je prends mon linge et automatiquement verse celui de Cian dans le bac autant faire les deux et puis je suis sûre qu'il serait capable de rétrécir ses chemises de bûcherons en se trompant de programme. Je voudrais surtout pas qu'il se retrouve forcé à changé de look à cause d'un petit problème de logistique. Alors je ferais sa lessive et comme ça je serais occupé jusqu'à ce que je commence à ressentir une ne serait-ce qu'une once de fatigue. Panier ne main je me dirige vers la cuisine et emprunte les marches qui mènent au cellier. Je dépose le panier de linge par terre avise une machine. Je commence à trier le linge, les couleur dans celle-ci et puis le blanc dans un autre machine. Je le fais machinalement sans vraiment me rendre compte du temps qui passe. Quand j'arrive à la dernière chaussette que j'insère dans le tambour des vêtements de couleurs je passe du coté lessive. Y a tellement de choix. J'y vais dans les basique et programme chacune des machines. Maintenant y a plus qu'à attendre et c'est ce que je fais tout en grignotant un paquet de gâteau au chocolat. Je suis assise sur la machine mes jambes  nues ballantes, un biscuit entre les dents, quand il se décide à entrer. Pavel, le fameux Pavel. Celui qui j’associais avant a mon héros sauveteur de lunette et qui maintenant oscille entre le mec violent et le mec que j'arrive pas à comprendre. Je lui fais signe de la main, parce que je mange et que si je me mets à parler je vais recracher des miettes et ça va pas être élégant. « La nuit tu te transforme en loup ? » Je lui demande sur un ton qui se veut celui de la blague, mais y a tellement de mystère autour de sa personne que je crois que je pourrais franchement y croire si on me racontait qu'il faisait partie de la meute d'Alcide Herveau dans True Blood.

Je mange tranquillement des gâteaux tentant de pas trop me laisser envahir par des idées noires. Ce serait stupide, alors j'essaye d'être légère. Je grignote et balance mes jambes dans le vide au rythme de la machine. Je n'ai même pas faim en réalité c'est juste que je peux pas rester là à rien faire alors je mange, tranquillement. Et puis Pavel entre comme s'il s'attendait à trouver quelque chose de particulièrement fascinant dans la pièce. Et non ce n'est que moi entrain de faire une machine. Je le salue de la main et une fois que j'ai terminé mon gâteau je lui demande s'il se transforme en loup la nuit. C'est une blague et pourtant ça sonne pas réellement comme une blague. Y a un léger arrière goût de crainte là dedans vous trouvez pas ? Il m’apparaît comme quelqu'un d’imprévisible. Je n'ai encore jamais eu affaire à lui alors je peux même pas imaginer une seconde comment il pourrait agir en ma présence. Je me méfie tout de même parce que je crois que ce serait quelque-chose de bien stupide que de se laisser berner par son petit minois de jeune homme. « C'est à peu près ça, ouais. » Je souris maigrement parce que quelque-chose me dit qu'il y a de la sincérité là dedans, alors je continue de me méfier. J'ai jamais rencontré dans gars comme lui, enfin l'idée que je me fais de sa personne. J'ai toujours ou presque vécu dans une certaine bulle que me procurait la musique classique et le monde dans lequel j'ai naturellement évolué sans pour autant me sentir destiné à celui-ci. Je n'ai rencontré que des hommes courtois, charmants.. Après je ne suis pas si naïve, il est certain que dans le lot il y avait un bon nombre d'hypocrite qui joue sur les apparences, mais ça restait agréable. Lui est plus brutal, plus vif et peut être plus vrai aussi. Je n'en sais rien. « On était toute une horde et j'sais pas où ils sont tous passés, mais il reste que moi. » Je préfère avoir affaire à lui seul plutôt qu'à une horde de lui. Il tempère en ajoutant qu'il y a moi aussi. Oui sauf que j'ai rien d'une louve ou d'un truc comme ça. Et ça me donne la vague impression d'être dans un position de proie face à son chasseur. Il s'approche de moi, ça ne me fait pas peur. Peut être que son but c'est de m’effrayer de jouer sur la réputation flamboyante qu'il a dans le nid pour faire peur à toute les demoiselles qu'il croise ? Non je ne me laisserais pas effrayer par lui et puis je suis sûre qu'en réalité il est pas si terrible que ça. La manière dont il me regarde ne me plaît pas réellement, j'en vient même à tirer sur mon tee-shirt pour qu'il recouvre un peu mes jambes uniquement vêtu d'un short de pyjama.  « Tu veux que je m'en aille ou qu'au contraire, je te tienne un peu compagnie ? » Je souris un peu plus franchement cette fois. Vous voyez il est gentil, il veut bien resté me tenir compagnie. Bien entendu je comprends rien du tout à l'allusion, j'ai jamais rien compris à ce genre de choses. Et puis faut dire que c'est quand même vachement subtil. « Reste, j'ai besoin qu'on m'épuise. » A coup de paroles j'entends mais j'imagine que vu le contexte ça va peut être être prit pour autre chose. Enfin j'en ai pas du tout conscience sur le moment. « Un gâteau ? » Je lui propose gentiment.

Écoutez je suis fatigué sans pour autant réussir à dormir, alors imaginez dans quel état je peux être. On est pas à l’abri de quelques incompréhension, mais de cette taille là faut dire que c'est plutôt pas mal jouer de ma par. Je suis véritablement incorrigible. Mais pour ma défense faut aussi dire que je pensais que c'était connu de tout le monde que j'étais la fiancé du jeu, vous voyez... Alors me retrouver dans ce genre de situation je ne crois pas que j'y aurais pensé. Surtout qu'en fasse de moi se trouve un gamin de 20 ans je crois. Après tout c'est flatteur. Mais avant qu'on on arrive là je lui propose innocemment un gâteau. Je vois bien dans son regard qu'il comprend pas réellement pourquoi je lui parle de gâteau. Tant pis pour lui ça m'en fera plus pour moi, si monsieur fait le difficile. Je comprends bien qu'il en veut pas alors je repose la boite et finit le mien tranquillement. Mais il commence à s'avancer vers moi peut être qu'il veut un gâteau finalement. Sauf qu'il s'avance vachement près si près que c'est à mon oreille qu'il parle. Je suis extrêmement mal à l'aise. Je retiens pas respiration. On s'en fout du gâteau. Ok d'accord. Sauf que là c'est sa main que je sens sur ma cuisse sérieusement ? Je suis tellement surprise que j'en suis pétrifié. Ok maintenant j'ai droit au regard lubrique, haut secours. . « Sur la machine ou par terre, tu préfères quoi ? » D'accord, maintenant y a plus de doute. Je suis une sombre idiote qui devrait faire attention à ce qu'elle dit. Bon sang, quelle idiote. La honte. En même temps quelle idée de lui dire que j'avais besoin qu'on m'épuise, sauf que dans ma tête il allait m'épuiser à coup de questions et pas à coup d'autre choses. Je commence par retirer sa main de ma jambe. Ouais c'est déjà mieux. « Hm, je suis désolée je crois que j'ai dis quelque chose de pas très très clair.. » Je commence en plissant des lèvres. Ensuite je le pousse légèrement du bout des doigts parce que cette proximité me gêne. « Je pensais discuter voir même débattre jusqu'à en être fatigué... tu vois... » Je voudrais pas le vexer qu'il se sente bafouer dans son âme de mal, parce qu'il a beau avoir que vingt piges je dois avoué qu'il a quand même quelque chose de virile. « En plus je suis fiancé et fidèle. » J'ajoute d'un ton léger dans le but de détendre l'atmosphère. « Et stupide, je dis des choses stupides. Quand j'y repense c'était carrément une invitation ce que je t'ai dis. » La honte, je cache mon visage à l'aide de mes mains. Un petit rire s'échappe de mes lèvres. Je remets mes mains sur le dessus de la machine à laver. J'espère qu'il va quand même pas m'en tenir rigueur. Ce serait con quand même, c'est juste un mal entendu. De toute manière je suis bien trop vieille pour lui, j'imagine que c'est parce que l'endroit est quand même assez sombre qu'il s'en ai pas rendu compte mais bon. C'est drôle quand on y pense non ? Non ? Ok.