Eibhlin fait une course avec elle-même dans les couloirs du château. On est mieux tout seul, que mal accompagné surtout pour une course de patins. Qui va aller faire une course avec elle et surtout, qui est à sa hauteur pour la concurrencer. Du coup, elle passe en flèche dans le salon, mais quelqu'un attire son attention. C'est franchement nouveau pour être souligné : à la base, elle s'en branle d'eux tous avec leurs sentiments et tout et tout, mais c'est quelqu'un qu'elle ne trouve pas désagréable. Non, il est cool Antwon, alors le voir tout mou là, ça craint. Du coup elle revient sur ses pas parce qu'elle a été trop loin. Elle arrive sur lui ; elle fait un dérapage pour s’asseoir plutôt à côté de lui. Il fait encore la gueule, c'est pas possible. Eibhlin ne s'est pas vraiment intéressé à leurs histoires durant le prime, même si elle a tendance à apprécier Antwon et le trio qu'il formait avec Lewis et Zoran. Un trio qui ne tend pas à se reformer un jour. C'est bête, elle aurait bien joué le rôle de la nana un peu relou qui leur tient compagnie parfois tellement elle a autant de couilles qu'eux. Elle reste à côté de lui, les bras croisés. Il l'ennuie déjà. C'est dingue. Finalement elle se tourne vers lui, en le secouant un peu. « J'connais pas vraiment l'histoire, mais je m'en fout un peu. T'as pas l'droit de faire la gueule comme ça ! » Qu'elle lui dit en lui tapant l'épaule, mais d'un bon gros coup de poing de la mort qui tue. « Tu t'en branles quoi ! » Bon en fait c'est elle qui s'en branle, parce que ça ne doit pas être la même sauce de son côté.

T’es encore à cran de ta confrontation avec Zoran, parce qu’il t’a bien foutu les nerfs ce mec, vu comment il t’a parlé. Ses mots résonnent encore dans ta tête comme le refrain d’un morceau accrocheur.   Ta sœur je la prends en levrette, je lui fais sucer ma queue et j'éjacule sur ta mère. Quel connard. Tu sais même pas comment tu t’es retenu de lui mettre une jolie droite en pleine gueule. Ou un autre coup de pied dans les couilles pour que, justement, il ne puisse plus s’en servir pendant un moment. Maintenant, tu comprends la réaction de Kinga et tu la regrettes, énormément. T’es assis sur le canapé, t’essaies de te calmer et de sortir tout ça de ta tête. Parce que t’as pas envie de foirer ta semaine à penser qu’à ça. Si tu peux pas compter sur ces deux personnes pendant ton aventure, si vos conversations sont vouées à être froides ou pleines de haine, alors il faudra que tu avances avec d’autres personnes. Même si ça t’fait chier pour Lulu-Belle. Tout à coup, t’entends du bruit, des roulettes, et tu sais déjà quelle tornade va s’abattre sur toi. La tornade Eibhlin. Et tu sais pas si c’est bon pour toi ou non. Elle s’installe, mais ne dit rien. T’en profites, d’ailleurs, parce qu’elle pourrait t’envoyer une de ses répliques cinglantes. « J'connais pas vraiment l'histoire, mais je m'en fout un peu. T'as pas l'droit de faire la gueule comme ça ! Tu t'en branles quoi ! » T’étais en train de sourire pour ses deux premières phrases, mais le coup de poing qu’elle t’envoie dans l’épaule te fait crier un « Aoutch ! ». Tu tournes la tête vers elle, fronces les sourcils et portes ta main à ton épaule pour la frotter. « Tu crois que j’ai pas assez de ma main, faut que tu m’fasses une luxation de l’épaule ? » Bon, d’un côté, ça t’fait plaisir qu’elle soit là, qu’elle se soucie de toi. Tu lui adresses un léger sourire. Rapide, mais sincère. « Merci. », lui dis-tu tout simplement, parce qu’elle t’a fait sourire à deux reprises alors que t'es une boule de nerfs depuis hier soir.

Eibhlin n'est clairement pas du genre à aller réconforter les gens. Au contraire, elle est plutôt du genre à enfoncer les gens en leur lançant des petites réflexions bien bâtardes et bien méchantes. Ca la fait kiffer, c'est vrai, mais c'est un peu différent dans cette situation. Elle a pitié de ce chez Antwon et finalement, elle ne peut pas s'empêcher d'aller à ses côtés. Sa seule présence aurait dû le réconforter instantanément, mais non, il faut qu'elle parle. Ce qu'elle fait. Et elle arrive à le faire sourire. Soudainement, elle se prend à aimer ça : faire sourire les gens autrement que pour les draguer. Mais c'est exceptionnel. Elle ne le refera pas tout les jours, ni toutes les semaines. Là, c'est simplement parce que l'ambiance est devenue quand même bien merdique à cause de cette embrouille. Même elle, elle ne veut pas que ça dure, petite fouille merde qu'elle est. Alors du coup elle met tout en place pour le mettre à l'aise. Bon genre en fait non, elle ne calcule pas ce qu'elle dit ni ce qu'elle fait. Elle y va à l'instinct, comme avec cette tape qu'elle lui met. Geeeenre il a mal à son coup de poing. C'est une petite femmelette lui ou bien ? Eibhlin lui adresse un sourire. Elle hausse les épaules. « Oh, au moins maintenant t'as mal à ton épaule, tu ne penseras plus à ta main... » Un transfère de douleur quoi. Oui, elle est là pour lui, qu'il ne se mette pas à se plaindre, parce qu'elle peut le démonter aussi. Elle est là pour lui, mais ça ne veut pas dire qu'elle forme une alliance avec lui et qu'elle renie derrière Zoran. Pas du tout, au contraire. Elle n'est pas dans ses histoires. C'est juste qu'il est là sur son chemin... Et là, c'est le drame : il la remercie. Nooon, mais non mec ! Elle n'a pas envie d'être remercié putain, elle s'en branle. « Aaaah ! Les merci c'est pour les couilles molles ! T'en es pas une hein ! » Qu'elle fronce les sourcils, avant de le regarder avec un peu de condescendance. « Mais c'est vrai que j'suis classe à te remonter le morale... » Qu'elle dit en balançant ses cheveux sur le côté genre, pub l'oréal. Et puis elle se rend compte de tout ce que ça importe d'être « là pour lui ». Elle souffle en se levant. « Putain, qu'est-ce que tu m'fais pas faire hein ! Bouge pas, j'arrive ! » Elle s'en va et s'en revient assez rapidement grâce à ses patins, une bouteille de vodka à la main et deux verres dans l'autre. « Ca te dis, non ? » Qu'elle lui dit, en les lui montrant. Elle est nulle pour réconforter les gens, du coup elle suppose que ça peut aider.

Honnêtement, t’étais parti pour faire la gueule pendant au moins toute l’après-midi. T’as l’impression d’être à des années lumières de la semaine dernière. Y a encore 7 jours, tu passais pas mal de temps avec deux mecs avec qui tu t’entendais super bien, avec qui tu tapais de très bons délires. Et t’avais Lulu-Belle à tes côtés, tous les jours, et presque tout le temps. T’avais attendu tellement longtemps ces retrouvailles que vous ne vous résigniez pas à vous lâcher trop longtemps. Aujourd’hui, vous êtes presque comme des inconnus. Fallait que tu fasses cette connerie aussi, cette bêtise qui avait coûté votre relation. En y repensant, t’as envie de te mettre des gifles, sérieusement. Qu’est-ce qui t’es passé par la tête pour faire une chose pareille ? Abruti que tu es. Connerie qui t’a aussi foiré ton amitié avec Zoran au passage, et vu votre altercation un peu plus tôt, autant dire que t’as bien les nerfs à ce moment précis. C’est pour ça que tu grognes sur ton canapé, en solitaire. Du moins, avant qu’Eibhlin se ramène, et que par un miracle inattendu, elle arrive à te faire sourire. Même toi, ça t’étonne, parce que d’habitude, quand t’es énervé – ce qui n’arrive pas souvent, t’es bien plus le genre déconneur – il est impossible de t’arracher un quelconque signe de joie. « Oh, au moins maintenant t'as mal à ton épaule, tu ne penseras plus à ta main... » Certes, elle a pas tort, même si tu ne ressens pas la douleur à chaque instant. Mais il t’arrive d’oublier que tu t’es défoncé la main, et un simple mouvement te rappelle que t’as tapé dans un mur et que t’as une entorse. Après un nouveau sourire, tu la remercies sincèrement, ne pensant pas avoir dit quelque chose de mal. « Aaaah ! Les merci c'est pour les couilles molles ! T'en es pas une hein ! Mais c'est vrai que j'suis classe à te remonter le morale... » Tu ouvres grand les yeux, ne captant pas trop la réaction. Si c’est ce qu’elle veut, la prochaine fois, tu l’insulteras. Et t’as même pas le temps de lui répondre qu’elle se lève et s’éclipse. Ouais, une vraie tornade cette Eibhlin. Elle finit par revenir avec une bouteille et deux verres. « Ca te dis, non ? » Tu regardes la bouteille, et tu te prépares à lui répondre qu’il n’est que 14h30 et que ça fait un peu tôt pour boire l’apéro, mais finalement, tu te ravises. « Va pas croire que j’suis alcoolique ! Mais j’dis pas non à un ptit remontant pour penser à autre chose. » Tu récupères la bouteille, les verres, et déposes le tout sur la table avant de servir deux shooters assez corsés. « A ta future carrière chez L’Oréal ! », dis-tu en faisant tinter vos verres avant de le boire cul sec. « Et j’veux tester les rollers quand j’aurais bu plusieurs autres verres ! »

Elle lui propose de boire, pour oublier sa peine. C’est comme ça que l’on fait, non ? Elle croit bien que si. Elle n’a pas l’habitude de remonter le moral des gens, alors du coup elle pense bien faire. Et puis quelle personne normalement constituée dirait non à une petite beuverie ? Pas lui, elle en est certaine. « Si c’est moi qui le propose, j’vais pas te prendre pour un alcoolo ! » Qu’elle dit en s’approchant. Bah non, franchement, ça serait malvenu même de sa part, que de faire ça. Elle s’assoit donc à ses côtés et elle le laisse les servir. Elle comptait le faire parce que c’est à lui qu’il faut « remonter » le moral, même si elle ne sait pas bien pourquoi. Elle attrape son verre et elle le temps, pour trinquer. Lui, c’est à la futur carrière l’Oréal de la jeune femme, ahah, trop rôle. « Et à ta bouderie qui ne va pas durer ! » Qu’elle dit, même si le mot bouderie ne doit pas franchement exister dans le dictionnaire. Elle suit le jeune homme en buvant son shooter complètement, avant de leur en resservir un deuxième. Il parle de ses patins. Ce n’est pas possible leur fixation à tous sur eux. Ce n’est pas normal. S’ils en veulent, ils ont qu’à en acheter merde, ou supplier le beau Cupidon. « Fuck ! Tu n’les auras pas, en plus t’as de trop grands panards pour les mettre ! » Qu’elle dit en se penchant pour regarder ses pieds après avoir bu son deuxième verre. Elle est grande, elle, mais elle n’a pas de si grands pieds. Enfin forcément plus petits que ceux d’Antwon, assurément. « Ou faudra me passer sur le corps ! » Qu’elle dit en ouvrant les bras, avec un sourire amusé. Courage à lui, parce que ça va être dur de passer sur elle ! Elle n’est pas prête à les lâcher, ses patins, c’est clair. Elle boit encore un shooter, avant de lâcher une sorte de rire. N’empêche qu’elle le voit bien, bourré, à passer à toute allure sur ses patins. Non non, pas question. « Hey ça te dis de jouer à ‘je n’ai jamais’ » Elle s’approche de la table pour venir s’asseoir en tailleur devant la table basse. « Tu connais ce jeu au moins ? »