camille

Tu avais, plus tôt dans la journée, fais pas à India de ta « décision ». Même si ça restait plus une solution de lâcheté. Mais tu ne pouvais pas continuer comme ça. Tu étais un môme beaucoup trop perdu pour prendre une vraie décision, et tu t’en rendais bien compte. Et il fallait arrêter tout ça, que ça se stoppe. Il fallait mettre les choses au clair. Et ça te tuait, parce que tu ne voulais pas que qui que ce soit s’éloigne de toi, encore moins Camille ou India. Tu tenais beaucoup, beaucoup trop à eux. Après avoir squatté la salle de vidéo-surveillance pour repérer où pouvait bien se trouver Camille, tu le repères assis sur un banc, dans le jardin. Et à la seconde où tu le vois, tu te mets à courir dans le château pour aller le rejoindre, parce que tu as peur que Camille disparaisse entre temps. Si bien qu’une fois devant lui, tu es complètement essoufflé. Tu n’aurais pas dû courir aussi vite, sûrement. Sans lui demander la permission, tu t’assois à côté de lui, ne disant pas un mot jusqu’à ce que ta respiration devienne normale. « J’ai.. j’ai décidé de ne choisir personne.. » tu murmures sans oser le regarder. « Je ne peux pas faire ça.. » non, tu ne pouvais clairement pas. Parce qu’à coup sûr, tu choisirais l’un, et tu finiras par embrasser l’autre, et.. non. Ce n’était pas bien. « Je.. je crois que c’est la meilleure solution.. » et tu oses enfin relever la tête pour le regarder. Tu sais que tu mérites qu’on ne te parle plus, qu’on te déteste. Mais tu pries intérieurement pour que ce ne soit pas le cas, parce que tu tenais beaucoup, beaucoup trop à lui. Et malgré ce que tu avais pu décider, ça ne changeait rien à l’attirance que tu pouvais ressentir. Cette maudite chose qui restait en toi. Et, parce que tu as égoïstement besoin de sa présence, tu glisses ta main dans la sienne.

Ain't got no trouble in my life, no foolish dream to make me cry. I'm never frightened or worried, you know I always get by. C'était bien des paroles que j'espérais pouvoir voir s'appliquer tiens. Écouteurs branchés à mes oreilles, j'écoutais inlassablement le son peut-être un peu fort se dégageant de ceux ci. J'en venais même à bouger légèrement la tête au rythme qui s'imposait à moi. Aucune chance de me perdre en chemin, j'en étais venu à me poser sur un banc, familier à l'environnement qui m'entourait. C'était en général là que je venais lorsqu'il faisait bon, une façon comme une autre de m'évader je suppose. Ce que j'avais pu voir lors de la soirée passée m'avait fait mettre pas mal de choses en doutes. Ou en questionnement. Comme par exemple cet échange entre India et Ivan. Oui, on ne pouvait pas dire que c'était passé comme une lettre à la poste, non, pas cette fois ci. A vrai dire, je ne voulais même plus y penser, oui, j'étais parti dans une nouvelle optique. Je n'allais plus me laisser faire, non, et je n'allais plus attendre que les choses me tombent dessus, telles des coups de massue. C'en était fini. Alors, lorsqu'Ivan prit place à mes côtés, quelque peu essoufflé, j'en venais à retirer un de mes écouteurs. « J’ai.. j’ai décidé de ne choisir personne.. » dit-il en baissant le regard avant de reprendre « Je ne peux pas faire ça.. » mes sourcils se froncèrent un instant « Je.. je crois que c’est la meilleure solution.. » la meilleure solution, ou celle qui lui permettait de fuir ? Quelque peu sceptique, j'observais sa main se glisser dans la mienne. Cette sensation était agréable. Oui. Cependant je décidais de retirer celle ci, pour la placer sur ma cuisse. Car si il avait pris sa décision, j'avais également pris la mienne. « Mais Ivan... c'était fini à la minute où tu as décidé de coucher avec India. » lui dis-je le plus honnêtement du monde, d'une voix totalement et étrangement sereine. « J'ai mes limites, et il y a des choses que j'accepte, comme d'autres que je refuse. Et en l'occurrence, sur ce plan ci, je préfère me retirer. Parce que, que tu le veuilles ou non, tu as choisi. Et tu l'as choisi elle, à vrai dire, tu l'avais choisi depuis le début, je ne sais même pas pourquoi je n'ai pas réagi plus tôt... Et si tu penses que ce n'est pas le cas, alors je te libère. Tu peux être avec elle, je ne tenterai plus rien. » inutile de dire que le fait qu'il ait pu coucher avec elle, puis me dire qu'il n'avait pas fait son choix m'avait quelque peu blessé. Bien sûr que je l'appréciais encore, mais ça n'avait rien à voir. « Je ne peux pas tout t'excuser, juste parce que je ne voyais que par toi, j'espère que tu en as conscience. Donc, tu peux choisir de la fréquenter, de fréquenter une autre personne comme de rester seul, en ce qui nous concerne, nous allons simplement rester amis. »

Camille retire aussi tôt sa main, et ça te brise le cœur. Tu avais fait ça innocemment,  Parce que ça voulait tout simplement dire la fin d’une chose. Et de ce fait, tu n’es plus capable de le regarder. Tu baisses les yeux sur tes mains que tu tritures, parce que tu ne voulais pas lui montrer en face ton désarroi. Et tu hoches la tête à ses paroles, tu savais bien tout ça, sans le savoir, pourtant n’étant pas présent au prime, tu n’avais pas su qu’il était au courant. Pourtant, tu aurais dû t’en douter. Tu te contentes de l’écouter, et de le laisser finir parler. Tu savais bien qu’il avait raison sur la plupart des points, tu étais en tort, et ce depuis le début. Tu méritais ce qui t’arrivais. « Je.. je dois rester seul de toute façon.. » tu murmures plus pour toi-même que pour Camille, parce que c’était ce que tu te disais dans ta tête. C’était ce qu’on te disait de faire. Et depuis qu’Alys t’avait quitté deux ans auparavant, tu avais bien compris que tu finirais seul, parce que tu n’étais assez bien pour personne. C’était ce qu’elle t’avait dit. Tu n’oses toujours pas le regarder, beaucoup trop triste, beaucoup trop bouleversé par tout ça. Tu en venais à regretter ta venue ici, dans ce jeu. Si tu avais su que tu en sortirais encore plus triste que tu l’étais en venant. Alors ça aurait servi à ça, l'aventure Fake Lover ? A t'attacher à des gens, et à être forcé de s'en détaché, ou de faire comme si de rien était ? « Amis… comme ceux qui se disent bonjour et c’est fini ? » Et tu croyais avoir compris que la réponse à cette question serait positive. Pourtant, depuis la première fois que vous vous étiez rencontré, vous n’étiez déjà pas que ces amis-là, avec vos nombreux points en communs qui vous liaient. Et ça te déchirait de te dire que maintenant, tout allait être différent. Tu le devinais à la façon dont il te parlait. Tu supposais aussi que tu ne pourrais plus jamais le prendre dans tes bras. Tu savais que tu le méritais, mais ça te rendait tellement, tellement triste. Si bien que tu ramènes tes jambes contre ton torse, passant tes bras autour d’eux, le regard dans le vide. Et cette envie de devenir disparaître qui se fait de plus en plus intense. Tu avais besoin de réconfort, mais tu avais personne pour te le donner. Tu voulais juste rentrer chez toi, et retrouver ton chat.

Si j'avais retiré ma main, c'était bien pour lui faire comprendre que tout ceci ne pouvait plus être. Quels que soient mes sentiments à son égard, je n'avais pas à me laisser faire plus longtemps. Cela faisait maintenant trois semaines, voire un mois que tout ceci durait, et le fait qu'il ait finalement décidé de sauter le pas avec India pour finalement au lendemain me dire qu'il n'était pas encore sûr n'était pas réellement acceptable. Je ne savais pas si il avait fait part de ce qu'il venait de me dire à la candidate, mais dans tous les cas, qu'il soit apte à choisir ou non, ma décision était prise. Elle me faisait mal, bien évidemment, parce que faire une croix sur tous les moments que nous avions pu passer n'était pas une chose aisée, mais nous devions en rester là. Oui, il s'agissait là d'une obligation morale. Pavel m'avait, il y a quelques semaines, conseillé de ne plus me laisser marcher dessus, et de ne plus laisser les autres prendre des décisions à ma place. C'était donc bien ce que je comptais faire aujourd'hui. Lui dire tout ce que je pensais n'était pas chose aisée, non, mais c'était nécessaire. « Je.. je dois rester seul de toute façon.. » un léger soupir s'échappa finalement de mes lèvres « Non tu ne dois pas. » que je m'étais contenté de dire. Parce qu'il n'avait jamais réellement été seul. Il était depuis le début du jeu accompagné par India, et la candidate semblait de toute évidence être éprise de lui -il n'y avait qu'à observer le regard qu'elle lui portait pour le comprendre- et la réciproque était probablement de mise. « Amis… comme ceux qui se disent bonjour et c’est fini ? » « Amis, comme des gens qui ne se prennent plus dans leurs bras, ne prennent pas un plaisir incroyable à contempler l'autre. Amis comme des gens qui ne s'embrassent pas, et sans ce désir de vouloir parcourir le corps de l'autre, oui. » il me semblait que c'était assez clair. Toute forme d'ambiguïté ne pouvait plus entrer en jeu. « India a envie d'être avec toi, d'accord ? Et de toute évidence, le fait que tu aies fini par lui faire l'amour prouve que tu en as envie aussi. Moi, je ne veux simplement plus être associé à tout ça, parce que je n'aurais de toute évidence jamais du l'être à la base. » et puis, après tout, nous n'avions eu aucun vote, lui et moi, sur les couples qui devaient se former. Non pas que que j'attache particulièrement d'importance aux avis des autres, concernant ce sujet, mais aucun vote signifiait qu'Ivan avait probablement voté pour lui et sa partenaire. Il n'y avait donc pas plus concret que ça. Il souhaitait être avec elle, et moi, je souhaitais être rayé du schéma.

« Non tu ne dois pas. » Tu secoues la tête, sans pour autant le regarder. Tu ne pouvais pas. « Tu.. tu ne comprends pas.. » tu murmures faiblement. Non, personne ne comprenait. Ni lui, ni India, ni Cian… personne ne comprenait ce qu’on avait pu te dire dans le passé, ce qui pouvait se passer dans ta tête, et ils valaient mieux que tout reste entre toi, et tes souvenirs bien douloureux. Ton regard s’élève vers le ciel, t’aimerai bien y être maintenant. Survoler tout ça, toutes ces histoires te paraîtraient tellement futile. Tu avais envie de voler dans les airs. Tu avais toujours eu cette envie, mais elle se faisait encore plus forte désormais. Tu voulais ne plus jamais garder les pieds sur cette terre. Tu te mords l’intérieur de la joue à ses paroles, parce qu’il ne faut pas que tu craques. Il fallait que tu restes dignes, même si tu ne l’avais jamais été dans toute cette histoire. Tu détestais tout ça, tu détestais tout ce que tu pouvais ressentir. « Même.. même dans les bras.. ? » tu murmures un peu dépité, parce que tu avais toujours eu besoin de prendre les gens dans les bras, tu faisais toujours des câlins à tes amis, toi. Mais bon, tu supposais que c’était ce que tu méritais. Quant à India, tu lui avais dit exactement la même chose que tu venais de lui dire maintenant, et tu étais certain que ça avait été la meilleure chose. « Elle sera plus heureuse sans moi. » tu l’informes, comme réponse au fait qu’elle voulait être avec toi, toutes ces choses. Elle croyait être amoureuse de toi, mais tu étais certain que ce n’était qu’un leurre, et qu’elle se rendrait bien vite compte que c’était faux. Que c’était des sentiments en l’air. « Tu.. je veux que tu saches que.. je.. je n’ai jamais voulu.. je ne me suis jamais moqué de toi.. » Ton intention n’avait jamais été de jouer avec Camille, ou India. Tu étais sincère, lorsque tu disais que tu étais attiré par lui. Évidemment que tu étais sincère. « Je ne voulais faire de mal à personne.. » tu murmures à toi-même. « Alors.. ça va finir comme ça… ? tu vas t’éloigner et.. et voilà ? » C'était ta plus grande peur, depuis le début. Tu lui avais déjà dit la semaine précédente que tu ne voulais pas qu’il s’éloigne, parce que tu tenais à lui. Énormément. Mais cette décision n’était pas entre tes mains. Elle ne l’avait jamais été.

« Tu.. tu ne comprends pas.. » vraiment ? Qu'est ce qu'il y avait réellement à comprendre ? Au fond, il voulait donc rester seul ? Franchement, après ce que j'avais vu au prime, j'avais bien du mal à le croire. Je ne savais même plus quoi lui répondre à vrai dire, alors peut-être allais-je simplement me taire. Oui, c'était probablement mieux ainsi. Je plus explique par la suite que tout ce que l'on avait pu échanger par le passé ne pouvait plus être. Parce que ma barrière morale avait été atteinte, et que je voulais bien croire qu'il était "réellement" coincé entre nous deux, le problème c'est que seul lui devait encore avoir cette impression. Puisqu'après tout, j'imaginais mal le candidat faire l'amour à n'importe qui. Alors oui, il l'avait choisi elle, c'était comme ça. Et aujourd'hui, c'était moi qui mettait fin à tout cette sérénade, parce qu'elle n'avait plus lieu d'être. Il était probablement intéressé par moi, mais l'était certainement plus par la jeune femme. Et je ne voulais pas être second. « Même.. même dans les bras.. ? » « Ivan... » que je murmure sans pour autant capituler. Non, cette fois ci c'était la fois de trop. Alors non, même dans les bras ce n'était plus envisageable. Je n'avais aucune animosité envers lui, qu'on se le dise, ce n'était pas mon genre, cependant je devais quand même tenter de préserver le peu de dignité qu'il me restait dans cette histoire. « Elle sera plus heureuse sans moi. » ça je n'en savais rien, je ne connaissais pas India, mais j'imaginais que c'était ce qu'il devait se dire pour se sentir un petit peu mieux. « Tu.. je veux que tu saches que.. je.. je n’ai jamais voulu.. je ne me suis jamais moqué de toi.. Je ne voulais faire de mal à personne.. Alors.. ça va finir comme ça… ? tu vas t’éloigner et.. et voilà ? » « Je suis obligé de m'éloigner Ivan. C'est une obligation morale. Ce sera probablement plus facile pour toi... et pour moi également. »

« Je suis obligé de m'éloigner Ivan. C'est une obligation morale. Ce sera probablement plus facile pour toi... et pour moi également. » Pas ça… pas ça. C’était tout ce que tu ne voulais pas, et pourtant ça arrivait. C’était bel et bien de ta faute, tu le savais, mais tu espérais égoïstement que ça n’arriverait jamais. Cet éloignement. Tes yeux sont humides, et tu ne le regardes toujours pas. Ça serait sûrement fatal pour toi. T’as une boule dans le ventre, Camille dit tout ça avec autant de … facilité. Inspire, expire, inspire… t’as un quelque peu de mal à respirer, et tu prends des grandes bouffées d’airs. Il faut que tu te calmes, tu savais que ça allait finir comme ça après tout. Tu étais simplement incapable de garder les gens que tu appréciais près de toi. Ça finissait toujours comme ça, toujours. Et pourtant tu te sentais mal, à chaque fois. Tellement mal. « Ça … ne sera pas plus facile pour moi.. » tu murmures, histoire qu’il le sache, même s’il en avait très probablement rien à faire. « Mais je.. d’accord.. je comprends.. » qu’il veuille s’éloigner. Après tout, toutes personnes normalement constituées aurait fait la même chose. « Je ne t’importunerai plus.. plus jamais.. » Tu supposais qu’il faudrait que tu l’évites, désormais. Que tu cesses de lui parler, tout ça. Et ce n’était vraiment, vraiment pas facile pour toi. Il n’y avait qu’à voir la semaine précédente, lorsqu’il t’avait ignoré durant plusieurs jours… mais là, il venait de te faire comprendre que c’était ce qu’il voulait. Et tu ne pouvais l’obliger à rien, même si toi tu n’avais pas envie de tout ça. Tu aurais aimé rester juste… comme avant. Lorsque vous parliez de super héros, et tout ça. Que tu pouvais le prendre dans ses bras sans rien d’autre. Mais Camille ne voulait pas de ça, et tu respectais ses choix. Il n’empêchait pas que c’était dur pour toi, et que ça te rendait particulièrement mal, de le perdre. Tu devrais vraiment arrêter de t’attacher aux gens comme ça, vraiment.