Tôt ce matin, elle découvre les coulisses, traînant sa valise à roulettes derrière elle. Les claquements des talons rythmant sa démarche assurée, chaloupée résonnent entre les murs de l'édifice. Elle presse le pas et mémorise l'ensemble de la bâtisse en chemin. Dans un des couloirs, un gros homme aux cheveux rudes jurait dans le combiné du téléphone - « Tu imagines que je vais gober ça, va te faire foutre ! » - C'était une conversation rageuse et néanmoins intime, elle cherche à imaginer la personne – une femme, sûrement-à l'autre bout du fil : épouse ? Ex-épouse ? Petite amie ? Déjà à quinze ans elle savait apparemment qu'il n'y aurait rien dans sa vie qui ressemble à cette sorte d'intimité prosaïque et brutale ; rien qui ressemble à cette vulnérabilité. Elle pense à son mariage foireux. Le mariage, un mystère. Pourquoi nous aimons, et ce que nous faisons pour définir et contenir notre amour. Pour le protéger. Comme si l'amour était une flamme qu'un courant d'air peut souffler. Elle soupire et poursuit sa route en cherchant la loge maquillage. Au lieu de ça, elle trouve les toilettes. Ça fera l'affaire. Enfin, la salle d'eau. Elle y pénètre. Personne. Pas l'ombre d'un chat. Elle esquisse un sourire satisfait tandis qu'elle s'avance devant le miroir de fortune. On va se contenter de ça, pense-t-elle. Elle s'y observe et détaille sa tenue actuelle. Elle porte encore son uniforme d'hôtesse de l'air. Elle vient d'arriver de l'aéroport. Elle n'a pas eu le temps de passer à son hôtel pour se changer. Elle se saisit de sa valise, l'allongea sur le sol et l'ouvrit. Sa main vient piocher sa robe rose poudré qu'elle affectionne tant. Elle dépose près de l'évier et commence à se dévêtir. Vêtement par vêtement, elle se désape. La jupe bleu qui descend le long de ses jambes dont elle se débarrasse à coup de talons. Le haut qu'elle déboutonne dans un silence religieux.  Elle alors termine en sous-vêtements. Sido ne connaît pas la pudeur. Si une personne vient à entrer, elle ne serait pas du tout gênée. Bien au contraire. Elle attrapa sa robe qu'elle enfila d'un geste habile. Soudain, elle entends la porte s'ouvrir derrière. Dans le reflet du miroir, elle aperçoit un jeune homme et le salue d'un sourire charmant et charmeur, l'air de rien. Avec cette désinvolture qui la caractérise si bien. « Bonjour. » Tiens, il tombe à pic celui-là. La fermeture éclair de sa robe lui était inaccessible de sa posture. Quand le bel inconnu vient à sa hauteur, elle se tourne vers lui et le darde de son regard d'azur.  « Un coup de main ne serait pas de refus. », dit-elle d'un ton suave, teinté de malice. Elle se retourne, lui offrant à son regard sa chute de reins et effleure de ses doigts d'albâtre la capricieuse fermeture éclair.