Il venait tout juste de passer son audition et le jeune homme ne comptait pas tellement s’attarder dans les bâtiments de la chaîne pour rencontrer d’autres potentiels candidats. Non, il préférait rentrer chez lui pour le moment et reprendre sa petite vie, voir ce qui adviendrait. John avait déjà sortit ses clés de sa poche, il devait rouler jusqu’à l’hôtel qui n’était pas loin et puis demain il devrait reprendre sa voiture en direction de Londres, pour ça il avait un ferry à prendre qui le ramènera en Grande Bretagne, près des Highlands, tout son chemin était bien tracé dans son esprit mais il fut obligé d’en sortir quand il se rendit compte que sa voiture était bloquée par une autre voiture derrière. Il contourna l’automobile et se plaça près de la fenêtre, le propriétaire n’était pas là. Avec un soupire sonore il referma sa veste autour de lui et s’appuya contre sa voiture – une audi A7 qu’il avait acheté il y a trois mois – et décida d’attendre que la personne se montre, si ce n’était pas le cas il appellerait probablement un dépanneur ou quoi, il n’allait surement pas attendre des heures !

Somme toute, mon entretien s’était déroulé sans faille. À mes yeux, du moins. Dieu seul sait ce que ces juges recherchaient, à voir la panoplie d’énergumènes présents sur place. De quoi presque me donner l’envie de rebrousser chemin. Ce que je ne fis pas, bien sûr. Mon téléphone vibra dans ma poche et je l’en extirpais pour lire le texto qu’il venait de m’envoyer. Il quémandait de mes nouvelles. Quelques touchés de doigts me permirent de lui répondre, et je rangeais mon portable. Je m’arrêtais sur le seuil de la porte pour enfiler mon veston de cuir. Mon regard dévia sur le stationnement, et je remarquais un jeune homme accoudé contre une voiture – la sienne, surement. Il semblait attendre quelqu’un, ou quelque chose. J’haussais les épaules, désinvoltes,  en prenant la direction du stationnement, ma route croisant la sienne. « Cette voiture vous bloque ? » lui demandais-je en sortant les clés de mes poches. Question purement rhétorique : il fallait être aveugle pour ne pas constater que c’était effectivement le cas.

Ca ennuyait beaucoup John de ne pas pouvoir bouger mais franchement il n’avait pas le choix. Même appelé une dépanneuse n’était pas envisageable car elle ne saurait probablement pas passer pour arriver jusqu’à ici. Il n’avait donc plus qu’à attendre. Le jeune homme sortit son smartphone de sa poche et commença à jouer à un jeu débile en attendant. Il ne vit pas la blonde arriver mais l’entendit lui parler. Alors il coupa le jeu et leva la tête vers la jeune femme. « Oui. C’est la vôtre ? » Demanda John, l’air pas vraiment commode. Si c’était la sienne, il ne se gênerait pas pour lui dire ce qu’il pensait de ce genre de personne qui bloquait les autres… Enfin. Peut être.