Tu avais faim, bon dieu ce que tu avais faim. Et pourtant, tu avais une flemme énorme. Une paresse puissance un milliard, en ce mercredi midi. Ca ne t’arrivait pas souvent, d’être un gros flemmard, mais quand ça t’arrivait, tu ne faisais pas les choses à moitié. Et là, par conséquent, tu n’avais pas la foi de te cuisiner à manger. Enfin, « cuisiner », ça voulait dire te faire des pâtes, quoi. Alors que tu cherches désespérément quelque chose dans le frigo, une candidate fait son entrée dans la cuisine. C’est la nouvelle, si tu te souviens bien. T’as pas retenu son prénom, mais tu te rappelles de sa frimousse, c’est déjà ça. Surtout qu’elle est loin d’être moche. « Eh… Si je te montre mes abdos, tu me fais à manger ? » tu demandes le plus normalement du monde, en la gratifiant d’un beau sourire. Peut-être qu’avec un peu de chance, elle acceptera. Bon, il ne fallait pas trop rêver, mais au moins tu avais tenté. Tel était ton niveau de désespoir.

Tu étais prêt à beaucoup de chose pour obtenir ce que tu voulais. Et là, en l’espèce, tu avais faim. C’était un femme, devant toi, alors tu pouvais très bien mettre ton corps à disposition. Non ? Apparemment non… « Pardon ? C'est de cette manière que tu monnayes tes repas ? Je suis persuadée que tu pourras trouver des plats déjà préparés au lieu d'exhiber ton corps à la première venue. » Bon, c’était peine perdue, mademoiselle n’avait franchement pas l’air intéressé. Et pour seule réponse, ton ventre gargouille. « Parfois ça marche… » tu fais remarquer. « T’es vraiment sûre .. ? Je préfère les plats préparés avec amour, j’y peux rien. » rajoutes-tu dans un léger sourire, comme si tu voulais qu’elle ait pitié de toi. Après tout, si ça pouvait faire qu’elle te fasse quelque chose à manger, pourquoi pas hein. « Au moins j’aurai essayé… » tu soupires en ouvrant une nouvelle fois le frigo, histoire de voir ce qui pourrait éventuellement te nourrir, puisque personne ne voulait prendre soin de toi ici…