Okay, j'avoue, je l'avais suivi ! Je m'étais réveillé à 09h00, comme tous les matins même si je ne m'étais pas couché avant l'aube. Je n'espérais qu'une chose, finalement, croisé celui qui m'avait lâchement abandonné, 4 jours plus tôt. Depuis notre entretien dans la chambre d'Aine, je n'avais plus vu Cassandre, ce dernier semblait m'éviter pour ne plus avoir à m'affronter. J'en souffrais, d'une certaine manière, bien plus que je ne l'imaginais. Le matin là, j'avais rapidement pris ma douche, bien que fatigué, je m'étasi rendu à la cuisine, mais il n'était pas là. Un bruit attira mon attention et je reconnu le pullover qu'il portait le matin lorsqu'il sortait sur la terrasse fuir la maison. Sans attendre, j'enfilai à mon tour un pull bien chaud et sorti. Je le suivais, certes, de loin, mais je le suivais. Cassandre se dirigeait vers la cabane en bois... buzzer ? Sûrement pas, mais il n'avait certainement pas envie de venir en cuisine pour me voir et ne tenait pas vraiment à rester à l'intérieur si j'y étais. Etrangement, j'en souffrais. Les joues rosies par le froid et les yeux qui coulaient à cause de la température glaciale, j'avançais à grandes foulées... Près de lui, je lui hurlai alors « T'as pas le droit Cassandre... » Il se retourna, surpris de me voir derrière lui. Continuant ma course, j'arrivai finalement vers lui et du revers de la main essuya mon visage. « T'as pas le droit de prétendre m'aimer pour me fuir après. »

Le retour de flamme était l'évidence même. Je m'attendais à ce qu'il m'en veuille mais pas à ce genre de reproches. Il voulait jouer aux cons ? Très bien, mais je n'y jouerai pas avec lui. Moi, j'avais pas de sang chaud, et j'avais aucun caractère, j'étais un garçon de nature très passive et qui se laissait toujours marcher dessus par les autres. Je préférais me taire plutôt que de crier, ça ne servait de toute façon à rien. Autant le laisser dire, le laisser se soulager de sa haine et ne pas chercher à entrer dans son jeu, sinon pour le provoquer. Je le regardais, souriant doucement. J'aimais provoquer ce genre de comportement, ça me flattait en un sens. Mais jamais je n'avais joué avec qui que ce soit, qu'on se le dise. Je le regardai plus sérieusement lorsqu'il se tut, et qu'il reprit place sur son canapé. Alors je m'assis à ses côtés et pour simple réponse... « Figure toi que c'est ce que je fais en ce moment-même. » lui dis-je en souriant. Je me mit alors à siffloter innocemment, détournant mon regard du sien pour le plonger sur les environs, observant l'architecture de la maison en continuant de siffloter. J'avais été on ne peut plus clair, restait plus qu'à attendre sa réaction et sa réponse, surtout.

Je n'arrêtais pas de siffler. Mon comportemenr était d'un puéril, mais ma réponse avait été directe et franche, il ne tenait plus qu'à Cassandre de composer avec ma révélation. J'étais peut-être hésitant, mais j'avais décidé d'arrêter de me prendre la tête avec mes doutes et mes angoisses, il était temps que j'agisse comme un homme et que je prenne en main ma vie non ? Si Cassandre n'était pas l'homme de ma vie, j'avais envie qu'il soit l'homme qui m'accompagne aujourd'hui, car sa présence était bénéfique pour moi. Il me rendait meilleur, et j'avais besoin de ça en ce moment. Lorsqu'il posa sa main sur ma joue, je me tus, directement. Je glissai alors mes yeux dans les siens et souris en coin. Sa question me troubla un instant... Etait-il fait pour moi ? A dire vrai, je n'en savais rien, mais quelqu'un un jour a dit que si nous ne tentions rien, nous n'avions rien. Je haussai les épaules, me rapprochant doucement de lui, d'avantages. « J'ai envie de creuser cette question d'avantages... Pas toi ? » lui dis-je en souriant, d'un air plus complice et d'un regard rempli de malice. Nous étions seuls, dans la cabane en bois certes, mais nous étions seuls...

Si j'avais encore quelques doutes sur les véritables raisons qui me poussaient à flirter avec lui, tous disparurent lorsqu'il déposa sa main derrière ma nuque, rapprochant son visage dangereusement du mien et déposa ses lèvres sur les miennes. Un baiser plus long qu'à l'accoutumée et surtout, un baiser que nous désirions tous les deux depuis trop longtemps. Mes yeux se fermèrent et enfin j'entamai un processus de paix. J'étais serein. Peu importe la nature et les conséquences du choix que j'avais fais, Cassandre me correspondait, Cassandre était ce que je recherchais, malgré mon secret, et j'étais prêt à vivre avec lui ce qu'il désirait tant. Mes lèvres se mêlèrent aux siennes, dans un baiser langoureux et sensuel, puis, ma langue vint chercher la sienne pour entamer un ballet des plus sulfureux. Je me rapprochai de lui encore, glissant ma main derrière son visage, le serrant d'avantages contre moi. Rares avaient été les instants dans la maison où je m'étais senti si bien... je n'étais pas prêt de les oublier cependant et ce baiser ferait parti d'une courte liste que j'emporterai avec moi, lors de mon élimination. Finalement, je ne regrettais plus rien car Cassandre correspondait en tout point à ce que toujours j'avais recherché dans les relations que j'avais entretenues...

La douce innocence de Cassandre se traduisait par ses baisers timides et ses gestes gênés, c'était touchant et mignon. J'aimais énormément ce nouveau contact que je rencontrai avec lui. Bien loin de la violence que mes lèvres avaient connu avec Robbie ou même avec Alice. Il avait un goût sucré, une pureté qui m'enveloppait et nettoyait chacun de mes doutes. Lorsqu'il se mouva, je restai stoïque, le laissant gérer la situation à sa guise. Il était heureux, je le sentais et ça me ravissait le coeur. Je le laissai alors venir à califourchon sur moi et glissai mes mains sous son t-sirt tout en continuant de l'embrasser. Nous étions perdus dans notre baiser, et c'était bon... très bon. Puis, il se détacha doucement et m'avoua trouver mes lèvres très douces, tout en jouant avec elles du bout des doigts. J'étais à deux doigts de répliquer quelque chose lorsque la porte s'ouvrit. Alice ! J'écarquillai les yeux, surpris mais en même temps gêné. Le matin même, nous avions passé plus d'une heure dans la piscine comme deux amis et cette nouvelle relation était plaisante, mais je la savais encore trop fragile. Lorsqu'elle grimaça, je compris que le tableau que nous formions avec Cass' ne lui plut pas, elle s'enfuit... Je bousculai le jeune homme et me levai à toute hâte, trop tard. La porte refermée, je tapai contre celle-ci, soupirant... « Et merde ! » murmurais-je, blessé. Retenant la larme qui perlait dans mes yeux, je frappai à nouveau contre la porte.