danica

Je suis le genre de personne qui attend toujours à la dernière minute pour faire quelque chose. Genre, si y’a encore des verres propres, pourquoi est-ce que je laverais les autres. C’est la même chose pour mes vêtements. Tant que j’ai des vêtements à me mettre sur le dos, je ne vois pas pourquoi je ferais le lavage. Sauf que bon, ce moment doit arriver un jour, et c’est malheureusement aujourd’hui. Je préfèrerais cent fois mieux faire autre chose de ma soirée, mais il semblerait que je n’ai pas trop le choix. Et donc, je prend mon panier à linge et me dirige dans le cellier sans grand enthousiasme. Ce qui est bien, c’est qu’à trente-deux ans, je sais faire mon lavage. Je ne suis pas un fils à maman. Enfin... Il fut un temps où je l’étais. Je crois que même aujourd’hui, si je le désirais, je pourrais l’être à nouveau. C’est Amy qui me l’a fait comprendre l’autre jour. Mais je ne pense pas que c’est ce que je désir réellement. J’ouvre la porte et me rend compte que je vais avoir de la compagnie. « Salut miss Danica j’embrasse des inconnus en faisant semblant que je les déteste. » Je reconnais bien la brune, même si nos présentations ont été des plus brèves. C’est de la faute à Cupidon et ses jeux stupides aussi. Je dépose mon panier, me disant que je vais devoir attendre, mais ce n’est pas plus mal. « Écoute, je t’excuse pour l’autre jour, mais ne recommence plus ça. Au moins, si t’es pour m’embrasser, je veux que se soit parce que tu m’apprécies un peu, au moins. » Ce qu’il ne faut pas attendre. Non mais j’ouvre la porte, on ne sait jamais.

Il n’y a rien d’amusant à faire sa lessive, c’est un fait prouvé de nombreuses fois. Et donc, je suis presque contente de retrouver cette fille, Danica. Ça risque d’être plus divertissant, bien que je ne connais pas vraiment la jeune femme. Elle m’a semblé sympathique. Je l’aborde, reparlant évidemment du baiser du prime dernier. « Au moins, tu te souviens de mon prénom, efficace, » Je lui souris un peu plus, m’approchant d’elle lentement. « Je me souviens toujours du prénom des filles que j’embrasse... » Je fronce les sourcils immédiatement, réfléchissant à ce que je viens de dire. « Euh, non, oublie ça. J’ai rien dit. » Le nombre de fois où j’ai embrassé de parfaites inconnues. Je pourrais même ajouter le nombre de fois où je me suis faite de parfaites inconnues, mais je vais le garder pour moi pour le moment. Mais je lui conseil de ne plus m’embrasser parce qu’elle me déteste, puisque ce n’est plus le cas. Même si au fond, ça n’a jamais été le cas, j’ose espérer. « Le fait de connaître ton nom te retire désormais de ma liste de candidats à embrasser-parce-que-je-les-déteste, » J’hoche la tête, appréciant son raisonnement. C’est logique après tout. « Bonne nouvelle. » Pas que ça va réellement me déranger si elle ne m’apprécie pas, finalement, mais c’est toujours mieux le contraire. Puisqu’on a tout le temps d’apprendre à se connaitre après tout. « Mais je prends note, au cas où une nouvelle occasion se présente, » Elle me fait même un petit clin d’oeil, la coquine. « On crée nous même nos opportunités, dans la vie. » Ce n’est pas une invitation à quoi que ce soit. Seulement une remarque innocente.

Je viens presque d’affirmer une horrible chose. Heureusement que j’ai prit la peine de me rattraper. Parce que bon, le fait que je connais toujours le prénom des filles que j’embrasse est franchement loin de la vérité. Ce n’est pas non plus toujours ce qui arrive, il ne faut pas tomber dans l’extrême. J’ai eu des fréquentations qui ont duré un temps, et dont j’avais envie de tout connaître de cette personne. Mais cela reste un rare cas. Au moins, ma remarque fait sourire Danica. « Je comprends l'idée, je compatis, » Et tiens donc, en voici une qui me comprendrait peut-être sur ce point ? Ça fait presque plaisir à entendre. Y’a pas que les mecs qui sont comme ça après tout. Et je ne fais pas partit de ses personnes qui acceptent qu’un mec soit comme ça, mais qu’aussitôt qu’une fille le fait, on la traite de salope. Je trouve ça terriblement idiot. « Toi aussi, c’est l’histoire de ta vie ? » Je demande, amusé par ma question. Pas du tout dramatisé comme demande. Pour ce qui est de créer des opportunités... « J'ai pas encore assez bu pour créer des opportunités, mais qui sait... » Je hausse les épaules, fixant la demoiselle devant moi. « Si c’est tout ce qui te manque... » Ça peut toujours s’arranger quoi. Ce n’est pas moi qui dirait non à un verre. Et je sais, ma remarque pourrait être interprétée comme étant déplacée. Et elle l’est un peu. Mais bon, je ne crois pas que je vais froisser mon interlocutrice. « Et à part embrasser des filles et créer des opportunités, tu fais quoi dans la vie, Benjamin ? » Ah non, pourquoi est-ce que tout doit devenir sérieux. Et je déteste cette fichue question. « Pas grand chose d’autre, pour être franc. Je voyage. Je vis. » J’ai la chance de le faire, j’en profite, je ne me prive pas. « C’est déjà beaucoup, lorsqu’on y pense. » C’est sur que pour certain, ça doit être rien. Bof, qu’ils vivent leur vie de merde tranquille, je ne les fais pas chier avec ça moi.