with ALCEO

J'avais fini de manger depuis plus de deux heures maintenant seulement, j'étais loin d'être rassasiée et pour cause, j'avais dut me contenter d'un plat de pâtes particulièrement immonde que j'avais tenté de me préparer et qui avait terminé dans la poubelle de la cuisine. Voilà pourquoi j'errais à présent dans la cuisine à la recherche d'une petite douceur. Puis tel un mirage, je ne tardais pas à apercevoir un fondant au chocolat à peine entamé trôner sur le plan de travail. Gâteau dont je ne tardais pas à m'emparer sur le champs. J'attrapais deux cuillères, oui deux puisque j'avais croisé Alcéo qui se rendait dans le salon, qui m'avait confié au début de l'aventure son addiction pour le chocolat. Gâteau et cuillères en main, je ne tardais pas à rejoindre le salon où l'Italien se trouvait regard perdu dans le vide. « Je viens de voler cette petite merveille, tu en veux ? » Lançais-je au maître de maison, le tirant ainsi de sa solitude apparente. « Évidemment si tu acceptes, tu deviendras mon complice, prêt à en assumer les conséquences ? » ajoutais-je sur un ton grave et solennel avant d'éclater de rire et de m'asseoir au côté de l'Italien.

Trêve de plaisanterie. Observant avec une vigilance toute particulière et une concentration peu commune l'objet se trouvant devant moi, je me penchais en douceur avant de déposer au pied de ma tour, la pierre dénotant de ma propre victoire sans prendre conscience de la jeune femme brune qui passait près de moi. Non, il était certain que m'abandonner à ce genre de préoccupation ne démontrait aucun ennuie mortel me percutant avec une rare violence. Lâchant la carte, je ne pus que fixer avec une certaine fierté mon chef d'œuvre, du moins jusqu'à ce qu'une porte claquée par une personne peu polie ne face dégringoler la tour. « A la manière de la tour de Babel. » Me laissant tomber sur la chaise sans avoir particulièrement envie de ramasser les cartes incarnates, je laissais mes pensées m'échapper et mes envies rejaillirent. Encore une fois, il fut évidemment que prière était inutile, puisque l'un de mes désirs les plus cher tomba du ciel de lui même. La voix de Sydney s'éleva dans le salon, et loin de m'attarder sur son visage, je laissais le gâteau tenu par sa main fine envahir mon champs de vision. « Comment pourrais-je refuser. » Un sourire éclaira mon visage au départ impassible, tandis que je me redressais, lui répondant avec humour. «  Je ne peux refuser un défi, et je suis prêt à assumer tout et n'importe quoi pour un morceau de chocolat. » Son rire la secoua, communicatif, tandis que du bras, je balayais la table afin de lui faire de la place. « A quel malheureux as tu volé ce chef d'œuvre? »

Pour être honnête l'activité de l'Italien n'avait pas attiré mon attention puisque dès lors que j'étais face à du chocolat le reste n'était que superflu. Ce pourquoi je fus plus ou moins surprise de le voir se débarrasser d'un tas de cartes gisant sur la table, afin de me laisser y disposer ma trouvaille. « Je savais que le chocolat pourrait corrompre un homme aussi droit que toi, c'est plutôt intéressant, j'imagine que je pourrais te soutirer des informations compromettantes sur ton secret pendant que tu te délectera de cette pâtisserie succulente. » Lançais-je avoir humour tandis que je déposais le fruit de ma venue dans cette pièce. Je pris place aux côtés d'Alcéo alors qu'il me demandait à qui j'avais bien pu dérober cette merveille. « Aucune idée, figures toi que ce malheureux gisait seul sur le plan de travail, il demandait à être manger, c'est certain et son propriétaire n'avait vraisemblablement plus faim. » Continuais-je sur le même ton que précédemment tandis que mes iris dévoraient déjà ce succulent gâteau.

Mes prunelles azur suivant des yeux le chemin du gâteau, mets qui avait déjà tout mon désir à sa disposition. Je ne pouvais admette qu'une personne douée d'un soupçon d'humanité ne puisse être esclave d'un tel délice. Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres, mes yeux se posant sur son visage quelques secondes tandis que je penchais légèrement la tête. Donner des indices ne me dérangeait pas, surtout que quoique je dise, mon secret restait toujours dans l'ombre. « Et bien si tu as des questions à propos de ce secret, je promets de répondre pour chaque bouchée de gâteau. » Malgré le peu de sécurité que j'apportais à la chose, j'étais, apparemment, encore plus en sécurité que ceux qui le cachait avec brio. Une belle expérience qui vérifiait la thèse du « je ne vois jamais ce qui est devant mes yeux ».M'adossant à la chaise, prenant sans tarder une cuillère, l'une des deux placée dans la main de la jeune fille, je l'écoutais, levant un sourcil significatif. « Son propriétaire était soit inconscient, soit fou. Mais je ne m'en plaindrais pas. » Je retins un léger rire face à son regard tandis que je glissais l'objet argenté dans le côté droit du gâteau sans plus attendre. Je n'étais pas du genre à prier pour remercier dieu de ses bienfaits, n'y croyant pas forcément. « Alors, ton cœur va davantage également au chocolat qu'aux humains? » C'était une façon de parler pour elle, bien que ces mots étaient justes dans mon cas.