Medhi et John.
John avait l’habitude de s’occuper de son linge seul. Il vivait seul depuis qu’il avait dix-huit ans alors pour lui ce n’était vraiment pas quelque chose de dramatique de faire son linge et puis de le ranger. D’ailleurs là il venait de terminer de s’occuper de sa petite manne hebdomadaire. Il faisait une lessive toutes les semaines parce que comme ça il était certain d’avoir toujours quelque chose à se mettre et puis il n’avait pas vraiment prit des sous-vêtements pour trois mois, aussi. L’anglais se rendit dans le dressing avec un panier dans lequel il y avait ses vêtements pliés, il ouvrit la porte et se rendit compte que la pièce était déjà occupée mais il ne savait pas par qui car la porte de l’armoire cachait la jeune femme qui se trouvait derrière. Cependant il voyait sa chevelure blonde voleter de temps à autres. « Salut. » souffla John à peut-importe-qui-c’était alors qu’il posait son panier sur le sol, devant son armoire. Il ouvrit la porte et commença à empiler les t-shirts quand il se rendit compte qu’en faite, il y avait vraiment pas mal de bordel dans son armoire… Enfin de son point de vue. D’un point de vue d’une personne normale il y avait juste quelques t-shirts un peu froissés. Et puis vu la quantité de vêtements sur le sol, il y avait définitivement pire comme… Hein ? « Hey, dis, c’est à toi ? » il se tourna, la blonde sortit la tête de derrière la porte. C’était Medhi. Et John avait entre les doigts la bretelle d’un soutien-gorge rouge passion qui serait du meilleur effet sur n’importe quelle candidate mais définitivement pas dans son armoire, hm.

Est-ce que je risquais de passer pour une maniaque si mes camarades se rendaient compte que j’avais un comportement des plus compulsif en ce qui concernait mon armoire où se trouvaient rangés mes vêtements? Attendez, ce n’était pas qu’un tout petit détail, oh non. C’était bien pire. J’avais une fixation sur les couleurs, et je me faisais un devoir de classer chaque élément de mon rangement en conséquence. Les couleurs chaudes d’un côté, les couleurs froides de l’autre, et le tout en ordre croisant de la couleur la plus sombre à la plus pâle. Ça frisait complètement le ridicule, mais ça me détendait de le faire. Je m’occupais d’ailleurs à remettre de l’ordre dans mon garde-robe quand j’entendis une voix qui me saluait. Je me contentais seulement de lui répondre un faible « Bonjour. » sans néanmoins savoir à qui il s’adressait. La conversation n’alla pas plus loin et le candidat s’affaira de son côté à mettre sa lessive dans sa propre penderie. Des bruits de cintres et de vêtements qu’on défroissait,  l’ouverture et la fermeture des nombreux tiroirs, ce fut tout ce qu’on pouvait entendre pendant les instants qui suivirent. Jusqu’à ce qu’à nouveau, il prenne la parole, me posant une question qui me força un moment à détourner mon attention de mes propres effets personnels. John se trouvait là, un soutien-rouge flamboyant à la main, me demandant s’il m’appartenait. « La propriétaire de la culotte que Nolene et moi avons trouvée la semaine dernière sera contente de voir que l’on a retrouvé le deuxième morceau de ce charmant ensemble. » fis-je, un sourire amusé au visage. « Ce n’est pas à moi. Je suis sûre que tu es déçue. » Qui sait, peut-être s’était-il imaginé, l’espace de quelque seconde, ma petite personne vêtue de cet unique vêtement.

La jeune femme salua John également et puis un silence s’installa entre eux. Un silence qui ne dérangeait pas le moins du monde le jeune homme qui rangeait ses affaires sans se préoccuper de ce que faisais l’autre candidate mais… A un moment, il se sentit obliger de l’interpeller car il avait trouver quelque chose dans son armoire et, hm, il n’allait pas le garder hein. « La propriétaire de la culotte que Nolene et moi avons trouvée la semaine dernière sera contente de voir que l’on a retrouvé le deuxième morceau de ce charmant ensemble. » répondit Medhi. Et bien, il y en avait qui ne tenaient pas à leurs affaires ou ? « Ce n’est pas à moi. Je suis sûre que tu es déçue. » fit-elle ensuite. John fronça les sourcils avant de poser la pièce de lingerie sur une armoire. « Pas spécialement… » fit-il en soufflant. Pourquoi serait-il déçu que ce ne soit pas le sien ? Après tout il s’en fichait pas mal de savoir si c’était le sien ou pas. Il n’était pas de ces mecs qui vouaient une sorte de culte étrange aux sous-vêtements féminins… En général, toucher ceux d’étrangères avaient même plutôt tendance à le… dégouter. Après tout c’était très intime et hm, il ne connaissait pas l’hygiène corporelle de tout le monde. D’ailleurs il eut le reflexe de se frotter les doigts contre son jean. « Si ça trouve, la propriétaire fait un jeu de piste. » Ajouta John, pensif. « Tu sais, comme le petit poucet. » Il ne jugeait pas, chacun son truc.

Je ne sais pas ce qu’ils avaient tous à m’associer avec ces sous-vêtements aguichants qui trainaient dans le dressing. Je restais très classique dans les miens, le noir côtoyant le blanc et le beige, sans plus.  Oh, peut-être avais-je un ensemble rose, quelque part, mais pas ici, je vous le garantis. Mes modèles les plus séduisants résidaient toujours dans ma penderie, à Monaco, laissé aux bons sons de mon adorable petit ami. John était le deuxième à me question sur la chose, après ma discussion avec Nolene la semaine dernière. Encore une fois, ma réponse fut la même : non, ce soutien-gorge ne m’appartenait pas. Je tentais d’en faire une blague, mais mon camarade n’en comprit pas vraiment le sens. « Ça n’a pas d’importance, laisse. » Un garçon comme Benjamin ou Esteban aurait surement réagir au quart de tour. Pas lui. Mon camarade émit une hypothèse plutôt douteuse, et je le reluquais, trouvant celle-ci relativement futile. « Et les sous-vêtements seraient à la fin ou au début de ce jeu, à ton avis. Tu crois qu’elle se cache, totalement nue, dans l’une de ces armoires? » Ce qui serait complètement idiot. « Je rigole, hein. » Je préférais quand même aviser, au cas où il se questionnerait sur mes propos. « Je crois que c’est une bordélique chronique. Ça fait des semaines que c’est le chaos dans les parages. Pas étonnant qu’elle égare ces petites tenues. » Et ce n’était pas par faute d’avoir tenté de garder l’endroit un peu propre, au début. J’avais vite lâché prise en voyant que le travail était souvent à recommencer dès le lendemain.