J'ai l'impression que Jorah fait exprès de m'éviter aujourd'hui et je comprends tout à fait pourquoi. Aujourd'hui, c'est le premier avril et c'est sûrement l'une de mes journées préférés avec noël. Pouvoir faire des blagues sans que les gens ne nous le reprochent, je trouve ça tellement cool. C'est pourquoi je choisis rapidement Jorah comme première victime officielle, mais il semble l'avoir compris, car en me réveillant ce matin là, il n'était plus à mes côtés. Vraiment, je ne peux pas faire d'autres blagues à d'autres personnes si je n'arrive pas à avoir ma première victime, c'est une tradition que j'ai moi-même inventé. Je fais alors le tour du nid pour le trouver et c'est au bout d'une demi-heure que j'arrive enfin à le retrouver endormi sur le fauteuil de la salle de réception. Pauvre chou, ça doit l'avoir fatigué de m'éviter ainsi toute la journée. Un sourire presque sadique s'installe sur mon visage, tandis que je me rends dans la cuisine pour récupérer mon matériel de torture. Je prends de la chantilly ainsi qu'un marqueur qui traîne sur le plan de travail. Pauvre Jorah, il va morfler. Je retourne dans la salle de réception où il est toujours paisiblement endormi et je me mets alors à dessiner sur son visage en lui faisant une moustache ridicule ainsi que deux ronds sur ses joues. Je lui dessine aussi un poisson sur le front, histoire de rendre hommage à cette fameuse journée. Il ressemblerait presque à un clown si le marqueur n'était pas d'une couleur aussi banale que le noir. Je pose alors le marqueur sur la table pas loin, puis j'attrape la chantilly que je fais couler dans sa main tout doucement pour pas le réveiller. La blague est très simple, je vais lui chatouiller tout doucement le visage et il va donc se gratter à l'aide de sa main, sauf qu'il aura le visage recouvert de chantilly à la place. Ouais, j'ai déjà fait mieux, mais disons que j'ai pas eu vraiment le temps de préparer mon coup, à force de le chercher. Je prends l'une de mes mèches de cheveux et je caresse alors sa joue avec. Au début, il secoue un peu son visage avec un petit gémissement, mais il reprends bien vite son sommeil. Je recommence donc à lui chatouiller le visage et cette fois ça prends. Lorsque son visage est recouvert de chantilly, je ne peux me retenir et j'attrape un fou rire au point de finir sur les fesses au sol, me tenant les côtes. « Tu verrais ta tronche, c'est à se tordre de rire. » que j'essaye d'articuler entre deux fous rire.

Faut dire que j'avais pas eu assez de temps pour réfléchir à ma blague, puisque j'ai passé l'intégralité de la journée à le chercher. C'est pourquoi je me suis pas bien foulé pour cette blague, ça reste cependant un classique et je ne peux m'empêcher de me moquer de lui lorsqu'il se réveille le visage rempli de chantilly. Je lui dit alors que c'est à se tordre de rire et Jorah me dit qu'il le constate, puis il me dit qu'il ne comprends pas pourquoi il a fallut que le premier avril tombe la semaine pile où l'on devient partenaire. Je me mets alors de nouveau à rire.  « Je trouve vraiment que le hasard fait bien les choses, finalement. » Moi qui avait tendance à croire que le hasard était toujours contre moi, voilà qu'il m'aide beaucoup en ce moment. Jorah finit par me tendre la main pour me relever.  « Un câlin ? J'accepte avec plaisir. » Faut pas qu'il pense que je sois naïve pour autant, puisque je me doute qu'il prépare une petite vengeance. Je me relève donc et une fois sur mes deux pieds, à l'aide de mon index, j'attrape le peu de chantilly qu'il a sur la joue et le mets directement dans ma bouche.  « Comment vais-je appeler ce dessert ... Jorah à la chantilly ou chantilly à la Jorah ? » Et je me mets de nouveau à rire, gardant une distance de sécurité pour ne pas qu'il puisse se venger aussi facilement qu'il aimerait.  « Toujours aussi heureux de m'avoir comme partenaire ? » Je suis sûr que oui.