Non, j'étais bien. Dans ses bras, dans son étreinte solide, je ne voulais pas me réveiller, je ne voulais pas ouvrir les yeux. J'idéalisai tellement notre réveil que j'avais peur d'en être déçu, j'avais peur de voir tout s'effacer si jamais je ne gardais pas les yeux fermés. Il m'embrassa sur les pectoraux, je souris d'avantages. Cassandre était si doux... Etait-il toujours comme ça ? Même au réveil ? Il était extraordinaire... si bon que j'avais de la peine à comprendre pourquoi il m'aimait autant et qu'est-ce qu'il pouvait bien aimer en moi. Anyway... Je souris à sa remarque, accueillant ses baisers avec une certaine laconie. Je me surpris à rire à mon tour, doucement, puis, j'ouvris enfin péniblement mes yeux et les posai dans les siens. Dieu qu'il était beau, même au réveil. Cette scène était finalement toute aussi parfaite que je l'avais imaginée. Je glissai ma main sur son doux visage, baillant discrètement.

« Bonjour toi. » lui murmurais-je.

Les autres habitants dormaient-ils encore ? Je m'en fichais. Alice pouvait nous surprend en ce moment que ça n'y changerait rien, j'étais bien et pour la première fois depuis la maison, j'avais l'impression de faire plaisir à quelqu'un pour de vrai et ce sentiment me donnait des ailes.

Le soleil perçait les stores de sa lueur, donnant à ce tableau un rien de magique. Si je n'avais pas été enfermé dans une maison close depuis plus de deux mois, j'aurai vu en Cassandre et moi la parfaite image du parfait petit couple stable au passé commun et à l'avenir posé. Néanmoins, les apparences faussaient les résultats. Nous nous mentions ? Non, nous étions juste imbriqués dans un jeu qui ne nous permettait pas toujours d'être à 100% honnête. Je le regardai, le laissai faire et puis répondis à son baiser en caressant ses cheveux. Puis, il se cala contre mon torse, jouant avec mes abdos. Je souris en coin.

« Je n'avais pas aussi bien dormi depuis longtemps. » confessais-je en jouant avec ses cheveux.

Je baillai une nouvelle fois mais n'ajoutai rien. Je fermai les yeux doucement et profitai de l'instant. Je sentais au fond de moi que cette situation était magique, féérique et géniale mais qu'elle ne durerait malheureusement pas. J'avais pour habitude de dértuire tout ce que je touchais et l'annonce de mon secret en complet le ferai de toute évidence souffrir... Je le savais, je le sentais.

Je l'observais et je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir chaque seconde un peu plus. J'avais toujours su que je n'étais pas fait pour lui, que nous étions trop différents et que j'étais bien trop instable pour vivre pleinement une relation telle qu'il me l'offrait. Je voulais Cassandre près de moi, malheureusement, j'agissais souvent sans penser aux conséquences et bien des fois, j'en ramassais les pots cassés. Lui avouer ? Tenter de garder le secret... Je n'en savais rien, après tout n'était-ce pas là le but de ce jeu ? J'étais heureux lorsque nous étions les deux. Pourquoi donc mes doutes me bouffaient lorsqu'il s'éloignait de moi ? Je savais que pour vivre bien, je devais apprendre à laisser mes peurs derrière moi, apprendre à n'écouter que mon coeur et faire confiance. Malheureusement, l'amour n'avait jamais été chose facile pour moi et aujourd'hui encore, j'en récoltais les fruits. Cassandre était un garçon simple et bien, le parfait petit ami si j'avais été prêt à le recevoir. Plus il parlait, plus je sentais la culpabilité me ronger. J'étais un salaud, un garçon peu farouche qui avait trahi la confiance d'un homme qui comptait sur moi. Il me le disait, il était heureux... Et moi dans tout ça ? L'étais-je aussi ? Il s'allongea sur le dos. Je m'assis contre le sommier, pensif.

« Tu es quelqu'un de bien, Cassandre... » lui dis-je simplement.

Ce n'était tout bonnement ni le moment pour moi, ni pour lui d'affronter cette terrible vérité. Je n'étais pas prêt, pas prêt à le perdre ni à le voir me détester. Je l'aimais... oui, je l'aimais et cette révélation nous aurait tué. Je préférais rester stoïque et impassible, simuler l'indifférence et m'efforcer de sourire face à lui, du moins, tant que je ne serai pas sur à 100% d'être suffisamment proche de lui pour lui avouer ce que j'avais fait.