jorah

Ce que c’est chiant, être malade. J’ai rien demandé moi. Et même si je suis un mec qui aime bien rester assis une bonne partie de sa journée à rien foutre, là je dois avouer que je commence à en avoir marre d’être dans cet état. Surtout à voir à quel point je suis agité la nuit. Et ce que je fais subir à Babou. La pauvre. Si moi j’en ai marre d’être malade, elle, elle ne doit plus être capable de me supporter. Je ne sais plus quoi faire de mon corps, mais je décide qu’il est plus que temps que je sorte de mon lit. Je ne vais pas y passer la journée. Surtout qu’à force d’y être couché, il devient bien moins confortable. Je cherche un moyen de me faire sentir mieux, et je me dis que le jacuzzi pourrait être une bonne idée. Ça va me relaxer, et la chaleur va peut-être me faire éliminer ce vilain virus. Je crois que je suis prêt à faire un peu n’importe quoi pour retrouver mon état normal. J’enfile mon maillot de bain, met une serviette sur mon épaule et descend jusqu’au centre de thalasso. J’avais raison, c’est plutôt agréable la sensation de l’eau chaude et surtout le calme qui règne dans cette pièce. Les yeux fermés, l’esprit semi-comateux, je me sens presque sombrer dans les profondeurs du sommeil lorsque j’entend du bruit venir à mes oreilles. J’ouvre un œil, puis le deuxième, remarquant le candidat qui vient de se joindre à moi. « Yo… » que je marmonne d’une voix plutôt faible et rauque. « Jorah, je crois que je suis entrain de mourir… Mon corps me dit que je suis trop vieux pour suivre à une telle grippe d’homme. » Mais oui, tout le monde sait qu’une grippe d’homme, c’est plus fort que n’importe quoi. « Si j’étais toi, je n’approcherais pas, parce que bon, t’es plus tout jeune toi non plus, tu risques d’y donner ta vie aussi, si jamais tu l’attrape. » C’est un conseil d’ami, que je lui donne là.

Est-ce que je suis trop dramatique face à ma situation ? Sans aucun doute. Mais ça m’amuse un peu d’exagérer mon cas légèrement. Bien que j’ai réellement déjà été en meilleure forme. Parce que bon, la fièvre, je ne suis pas entrain de l’inventer. C’est peut-être une question de vie ou de mort, mon affaire. « Ah, c'est à ce point ? Eh mais, ça explique pourquoi j'ai croisé une faucheuse, en arrivant. Je voudrais pas t'inquiéter, mais elle avait l'air impatiente de se dégoter une nouvelle recrue. » Je prend une mine terrorisé à l’entente du mot faucheuse. Ma vie est en jeu, y’e plus de doute. « Merde. » je réagis de façon pseudo dramatique, sortant ma main de l’eau pour la déposer sur mon front. « Je vais devoir sortir ma bucket list pour accomplir mes dernières volontés. » Et pour être bien franc, cette liste est énorme. En fait, un jour, j’ai pris la décision que toutes les choses qui me tenteraient dans la vie, je les ferais. Je n’y arriverai probablement, et en agissant ainsi, je cours plus vers le vide qu’autre chose, mais cela me donne une raison d’être encore envie. Je crois. Mais bon, je dis tout cela tellement à la blague, que Jorah ne remarquera rien du sens de mes paroles. À moins que je sois beaucoup plus translucide que je ne le pense. Pour ce qui est de la transmission des microbes, je suis finalement d’accord avec lui. On n’attrape pas une grippe comme ça. Sauf que pour le coup, je ne sais pas comment je me suis mis dans cette état, puisque je n’ai pas été si proche des malades, la semaine dernière. Et Danica m’a confirmé qu’elle ne m’avait rien fait durant mon sommeil, à mon insu. « Ou alors tu m'en veux pour quelque chose et je suis pas au courant, et dans ces cas-là je préfère le savoir tout de suite, si ça t'embête pas ! » Je réfléchis à la question, me demandant si j’aurais une raison particulière d’en vouloir à ce cher Jorah. « Hm… Je ne crois pas. Je suis un peu jaloux de ta coupe de cheveux, mais sinon… » Qu’on se le dise, je ne suis pas certain que sa coupe de cheveux me ferait bien en fait. « Je pourrais aussi dire que je suis affreusement jaloux de ta relation avec Apolline… Sauf que c’est faux. » Faux à 100% même. En fait, je ne suis pas certain de savoir la nature réelle de leur relation, peut-être pourrait-il me le préciser lui-même. Mais reste que c’est loin de me déranger, dans tous les cas. « Donc ça va, tu devrais rester en santé. » Je lui souhaite, oui.

« T'en as déjà accomplie une, à vrai dire, vu que je suis sûr que m'avoir près de toi jusqu'au dernier moment, c'était en soi ta principale dernière volonté » Je ne peux m’empêcher de rire face à sa déclaration. C’est vrai que si j’avais à mourir maintenant, je voudrais vraiment être aux côtés de ce cher Jorah. « Effectivement, je ne pourrais demander mieux. » mon rire se prolonge, alors que je suis encore un peu plus épuisé maintenant. Mais je tiens à faire comprendre à Jorah qu’il ne risque finalement pas que je lui transmette mes microbes. Ma seule raison serait parce que je suis jaloux de ses cheveux. « Mais qui ne l'est pas, en même temps ? Vous avez beau la critiquer, je suis sûre que vous vous ferez tous la même en sortant, alors hein. » Les autres critiques sa chevelure ? Je ne le savais même pas. Bon, évidemment, ce n’est pas commun, mais je ne trouve pas ça particulièrement laid. Ça lui va bien, c’est ça le plus important. « J’y pense sérieusement. » j’annonce en hochant la tête, pour le convaincre même si ce n’est pas vrai. Et j’en viens à parler d’Apolline et je crois que pour le coup, il ne s’y attendait pas. Non mais je prend soin de lui dire que je ne suis pas jaloux, ce qui est la vérité. « Il n'y aurait pas matière à être jaloux, je pense. Elle a dernièrement partagé un plus grand degré d'intimité avec toi qu'avec moi, après tout. » Effectivement, notre relation n’est pas au même niveau. Mais ce n’est pas pour ça que je faisais la remarque. Et puis, on allait bien finir par en parler, d’Apolline, non ? « Et ça t’as dérangé ? » Qu’elle et moi on s’adonne à quelque chose de plus… intime. Je demande parce que je me souviens d’une remarque que Jorah m’a déjà fait, lorsque nous étions dans la cuisine. « Je sais pas de quoi ça a l'air de l'extérieur, mais j'ai pas l'impression que ce soit particulièrement ambigu. Même si je suis très attaché à elle, je peux pas la nier. » Je hausse les épaules, ne me sentant pas le mieux placer pour juger de ce à quoi ressemble leur relation. En fait, je ne sais pas où ils en sont non plus. Mais j’ai pu comprendre qu’il était attaché à elle, oui. « Bien franchement, vous avez juste l’air proche, mais je ne voulais pas insinuer que tu étais fou d’elle non plus. » Non ce n’avait aucunement été mon intention. « Désolé, je ne voulais pas créer de malaise… » Je ne suis pas certain qu’il y ait un malaise, mais si c’est le cas, je m’en excuse.

Mettre le sujet d’Apolline sur la table n’était peut-être pas la meilleure idée qui soit, mais je ne me suis jamais retenu de poser des questions et de m’informer sur une situation qui m’intéressait. Ou qui, plutôt, me semblait confuse. Puisque je ne sais pas exactement quel genre de relation entretiennent Jorah et la candidate aux cheveux multicolores, et si mon aventure avec elle, lui a déplu. « Pour être honnête, un peu. J'ai aucun problème avec toi, ni avec le fait que tu sois proche d'elle, mais ça m'a pas particulièrement plu de vous voir ... dans cette situation. » Cette situation étant entrain de s’envoyer en l’air dans les douches. Je ne trouve pas ça particulièrement choquant pour ma part, mais je peux essayer de me mettre dans la peau de Jorah le temps d’un instant. Au moins il n’a pas de problème avec moi, ce qui est plutôt bon à savoir. « C'est que ça se fasse comme ça, qui m'a déstabilisé. De voir que c'était si facile, aussi. » Dis comme ça, on croirait presque qu’il vient de qualifier Apolline de fille facile, mais je comprend bien qu’il parle plutôt de la situation. « Je dois avouer que sur le moment, je pensais qu’elle allait me repousser. » J’ai toujours eu un certain succès auprès des femmes, mais ce n’est pas pour autant que je ne me fais pas rembarrer une fois de temps en temps. Et cette fois là, dans la douche, je pensais bien qu’Apolline jouerait un peu avec moi avant de m’arrêter. Ce qu’elle n’avait pas fait. Et ce n’est pas moi qui va venir me plaindre de ça. « Y'a aucun malaise, t'inquiète pas. J'ai simplement déjà eu droit à quelques commentaires quant au fait que je puisse absolument vouloir tenter ma chance avec elle, alors que je crois pas avoir donné de raison précise de le penser. » Des gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas ? Je ne savais pas que y’en avait ici. « Je crois qu’automatiquement, lorsque tu commences à te rapprocher d’une candidate, la machine à potin se met en marche. » Parce que y’a rien d’autre à faire ici, que de penser aux relations des autres. « Ça m’a un peu fait la même chose avec Babou. Je lui montre un peu d’intérêt, et voilà qu’on me demande si je veux une relation plus qu’amicale avec la candidate. » Heureusement, nous avons réussi à clarifier les choses.

Je suis rassuré par la réaction de Jorah face à cette discussion sur nos relations avec Apolline. Je suis rassuré dans le sens que j’aurais trouvé dommage que cela crée un malaise entre nous, alors que je m’entend plutôt bien avec le candidat. Faut aussi avouer que j’avais moi-même été surpris de l’épisode de la salle de bain, il y a de cela quelques semaines maintenant. Ok, j’avoue que l’effet de surprise a peine durée quelques secondes, puisque j’étais bien occupé par la suite pour me poser des questions sur le comportement d’Apolline. Mais j’aurais franchement cru qu’elle m’aurait repoussé ce matin là. « C'est si moi je prenais ce genre d'initiatives qu'on me repousserait, mais toi tu dois savoir y faire » Je répond à son sourire, affichant presqu’une expression de mec flatté par ce qu’il vient d’entendre. « Mais voyons, c’est peut-être juste parce que tu n’oses pas… T’es plutôt beau garçon Jorah ! » Je lui fais les yeux doux, rieur, me disant que sortie de contexte, on croirait que je suis entrain de faire du charme à ce cher Jorah. On l’ajouterait à ma fameuse liste de supposés conquêtes à l’intérieur du nid tient. On se met à parler de potin justement. À quel point les gens inventent des histoires pour absolument rien. Ça en devient parfois ridicule. « Je suppose que c'est le lot de ce genre de programmes, qu'il faut apprendre à se moquer du qu'en-dira-t-on. En ce qui me concerne, les rumeurs ont tendance à m'indifférer, mais je crains un peu les dommages collatéraux. » Hochant la tête, je ne peux, qu’à mon tour, approuver ses paroles. « Oh mais moi aussi, je me fous vraiment des rumeurs et ce qu’on peut déduire de mes relations, mais c’est vrai que parfois, qu’on le veuille ou non, ça peut changer l’histoire. » Ou la relation. Et ça me fait penser à ce que j’ai vécu avec Babou durant un des primes. J’ai répondu à une question, sans vraiment penser que cela aurait un très grand impact, pourtant nous avons été obligé d’avoir une conversation par la suite à ce sujet. « Ta réponse, est-ce que tu penses qu'elle a pu influencer la suite de ta relation avec elle ? Je me doute que ça a pas du être simple d’enchaîner après ça, mais peut être qu'en fin de compte il valait mieux qu'elle le sache. Ça a bien du lui faire plaisir de le savoir. » Je souris face à son questionnement, bien que je n’ai jamais pris le temps de me demander si l’histoire du détecteur de mensonge avait influencer quoi que se soit. Mais la réponse me semble pourtant évidente lorsque j’y pense. « Je pense que oui. Mais dans le sens qu’elle m’a bien fait comprendre qu’elle ne voulait qu’une relation amicale, ce que je respecte amplement. Je ne sais pas si ça lui a fait plaisir, elle semblait plus choquée qu’autre chose. Mais au nombre de fois que je lui dis qu’elle est belle et attirante, peut-être que ça finira par lui rentrer dans la tête. » je déclare, plus amusé qu’autre chose.