Déjà 5 jours que je traînais ce secret avec moi et ça me pesait, il était temps que j'affronte la réalité et que je mette un terme à cette culpabilité. J'avais peu de temps devant moi avant le prime et je ne voulais pas que Cassandre l'apprenne par la bouche de Cupidon, c'était odieux et inhumain. Il était tant que j'assume mes choix, que j'assume mes responsabilités. Ainsi, je descendis les marches quatre à quatre, cherchant le jeune homme. Les habitants se dirigeaient déjà vers la salle commune, je croisai Cass' dans le salon. Je lui attrapai le bras pour l'arrêter.

« Il faut qu'on parle Cassandre, c'est important. » lui dis-je, tordu par la douleur.

La froideur de Cassandre me surprit. Il resta muet, ne dit rien. Je soupirai. Le savait-il déjà ? Pas possible. Je pris une longe inspiration, il était hors de question que je me taise plus longtemps.

« J'ai couché avec Alice. » lui avouais-je enfin. La révélation eu l'effet d'un choc, mais avant qu'il ne puisse me dire quoi que ce soit, je le fixai, les yeux embrumés. « Je m'en veux terriblement Cassandre. Tu vois, je suis bien avec toi, moi aussi, je suis heureux même. Lorsque nous sommes tous les deux, j'ai envie de cette relation stable de couple que tu veux m'offrir et lorsque tu n'es pas là... mes doutes m'assaillent encore, bien plus qu'avant. J'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur des autres, toujours peur de décevoir... Et finalement, je ne fais que ça. Je sais que je t'ai déçu, je sais aussi que tu ne me le pardonneras pas... Il faut que tu saches que... Je t'aime Cassandre. Et je m'en veux énormément de cet acte odieux que j'ai commis. Je ne mérite pas ton pardon cependant… Et c'est là la plus grosse de mes erreurs. Je t'ai trahi… »

La révélation était tombée. Il fallait que je le lui dise, il fallait que je sois franc. Je n'étais pas un garçon menteur et manipulateur, au détriment de certains autres candidats. Je n'avais jamais joué avec Cassandre et jamais je ne lui avais menti. Il savait dès le départ qu'Alice occupait une place importante dans ma vie ici et qu'elle était notre principal obstacle. Il savait aussi que j'avais énormément douté avant de venir vers lui, que j'avais dû prendre mon courage à deux mains pour les effacer et tenter de commencer quelque chose avec lui. Contrairement à Alice, je ne m'étais pas servi de Cassandre pour la blesser, simplement parce que mon cœur l'avait choisi lui… lorsqu'il m'avait avoué clairement ses sentiments, j'avais mesuré l'importance de mes actes et si Cassandre me le pardonnait, je serai prêt à tout pour gagner sa confiance à nouveau… Je le regardai, espérant qu'il me comprenne même si j'avais pensé plus que parlé… J'étais prêt à tout lui expliquer, à tout lui dire s'il fallait ça pour qu'il réalise la profondeur de mes sentiments.

Son ton blessé et ses larmes étaient justifiées. Au fond de moi, je m'en voulais plus encore de l'avoir trahi, de l'avoir blessé. Je m'en voulais d'être incapable de gérer ce que nous avions commencé à construire sans avoir tout bousculé. Au fond de moi, je souhaitais qu'Alice n'ait jamais foulé le sol de cette maison. J'avais été bête de me laisser avoir, encore une fois, par cette tentation amère. Je regardai Cassandre, les yeux embrumés par les larmes que je ne saurai retenir plus longtemps.

« Tu as raison Cassandre... Je suis un être abjecte. » lui dis-je, le suppliant du regard. « Mais nous faisons tous des erreurs. Il m'aura fallu faire celle-ci pour comprendre ce que tu représentes à mes yeux Cassandre. » mon discours était perturbé par les pauses dues aux sanglots. « Je crois que je mérite une seconde chance, Cassandre. Je te le demande... Regarde moi. » je pris son menton avec ma main et levai ses yeux vers les miens. « Je t'aime bon sang ! »

J'aurai dû m'y attendre. Je ne méritais certainement pas d'être pardonné, pas par quelqu'un d'aussi tendre, doux et sensible que CAssandre. Tout jouait en ma défaveur et je ne pouvais lui reprocher de m'en vouloir. Néanmoins, son indifférence me frappait et me fit aussi mal qu'un coup de pied dans les parties. Je le regardai s'éloigner sans essayer de le rettraper. J'avais fait ce qu'il me semblait juste : je le lui avais avoué et pourtant... je ne m'en sentais pas mieux pour autant. Essuyant la larme roulant sur ma joue, je soupirai en attendant, patiemment dans le salon qu'on vienne m'appeler pour le nouveau prime. Nous n'étions plus rien, j'avias tout perdu l'espace d'une seule soirée. J'étais le meilleur. Et puis, vint l'heure du prime... Je quittai donc le salon, ravalant ma tristesse et partis en direction de la salle commune, le regard vide et les mains dans les poches. J'allais encore en prendre plein la tronche.