En cette douce matinée, Betty-Jayne avait décidé de se la couler douce, se prenant une bonne douche, un bon petit-déjeuner, puis trainant dans la cuisine un moment pour discuter avec des candidats. Finalement, n’ayant toujours pas croisé son partenaire, elle monta les escaliers et se pointa dans la chambre, s’imaginant qu’Alec dormait toujours profondément à une heure aussi tardive. Pourtant le lit était vide, aucune trace du jeune homme dans la chambre. La jeune blonde avait l’impression qu’elle le croisait de moins en moins ces derniers temps, pourtant elle ne s’imaginait pas une seule seconde qu’il puisse chercher à l’éviter, puisqu’il n’y avait aucune raison que ce soit le cas. Mais voilà, ils ne se couchaient jamais en même temps, la nuit il dormait profondément, le matin soit il était levé plus tôt et il était introuvable dans la maison soit il dormait encore lorsqu’elle se levait et elle n’osait pas le réveiller. Ils ne mangeaient jamais ensemble, ils prenaient des douches à des heures différentes et ils se croisaient rarement dans la maison.. A croire que le destin jouait contre eux. Cet éloignement non recherché créait une sorte de manque en Betty-Jayne et en même temps, elle semblait perdre de son attachement pour lui.. Non, impossible, elle tenait trop a lui, bien malgré elle d’ailleurs. Lasse, elle se décida finalement a se poser sur le balcon. Ouvrant la fenêtre, elle fut surprise de voir qu’Alec était juste là, debout et dos a elle. Elle s’avança sur le balcon et il se retourna, croisant quelques secondes son regard. Il se rapprocha alors, silencieux, tandis que le cœur de Betty se mit à battre plus fort, le regardant avec des yeux plein de curiosité. Elle sentit finalement un objet froid et lourd dans sa main et posant ses yeux dessus, elle écouta la voix de l’italien en même temps. Gardant le silence, un fin sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle serrait les jumelles entre ses doigts, s’installant au bord du balcon pour voir ces fameux aiglons. Après un moment à observer différents paysages magnifiques, elle aperçus les bébés aigles et un petit cris de surprise et de joie s’échappa de ses lèvres tant elle était fascinée de voir ce spectacle. Quelques secondes plus tard, un aigle bien plus grand et majestueux fit son apparition dans le cadre des jumelles et Betty resta bouche bée, suivant l’oiseau dans sa trajectoire. Enlevant les jumelles de son visage, elle se tourna vers Alec, telle une enfant découvrant la nature pour la première fois. « T’as vus t’as vus y’a la mèère ! Ou alors c’est le papa j’en sais rien mais en tout cas y’a un aigle et il est graand et trop beaau ! Regarde regarde ! » Elle lui tendit les jumelles et ses yeux se plantèrent dans ceux de l’italien, lui faisant manquer un battement de cœur tant il était incroyablement beau en cet instant. Une sorte de tension s’installa alors entre eux et Betty fut figée, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit, espérant qu’il prenne les jumelles pour rompre ce regard si profond.