rowan

Comment avoir l’air pathétique en une et une seule leçon selon Benjamin. Boire une grande quantité de gin en un temps limité. Voilà comment. Le résultat, pas très beau à voir. Surtout qu’il est pas super tard et donc que je pourrais facilement croiser n’importe quel candidat qui s’amusera à me faire une réprimande quand à ma façon d’agir. Combien on gage ? Je voudrais bien gager, mais en fait je n’ai plus un sous depuis quelques semaines maintenant. Bien pauvre, je suis. Blasé, encore plus. Si je n’étais pas enfermé ici, je ne ferais pas face à toutes ces émotions stupides. Réflexion inutile, puisque je suis bel et bien enfermé ici, dans ce jeu pourri. Je vais aller jusqu’au bout, je l’ai dis, je vais le faire. Yo, une promesse, c’est une promesse. Même si je ne suis pas doué pour les tenir habituellement, mes promesses. Je pousse une porte que je crois être celle de ma chambre, ayant bien l’intention de m’échouer telle une grosse baleine dans mon lit et d’y émerger que demain soir. Broyer du noir, réfléchir sur mon horrible vie, vous savez, ce genre de chose captivante que fait une personne qui se sent bien dans sa peau. Ha-ha-ha. À l’aveuglette, je retire mes chaussure puis mon t-shirt, le laissant s’écraser sur le sol avant de me glisser sous les couverture et de rencontrer un corps. Euh… « Jorah, je t’aime beaucoup, je me suis toujours retenu de te diiiire que t’es l’homme de ma vie. Mais fuck, on est pas obligé de dormir dans le même lit même si on est partenaire. » je débite le tout dans une grande vitesse, plutôt compréhensible malgré mon niveau de non-sobriété. Puis ma main touche quelque chose d’inhabituelle… « Depuis quand t’as des seins ? Tu m’as caché un truc ? » Ça, ou clairement, je n’ai pas affaire à Jorah… Est-ce que je suis sur le point de recevoir une claque monumentale vu la position de ma main, toujours bien en place sur la poitrine de cette femme dont j’ignore l’identité ?

J’ai un mal de crâne qui me suit depuis la fin de l’après-midi et qui, même après une aspirine, persiste. Raison pour laquelle je ne tarde pas ce soir, et me dirige vers mon lit aux alentours de vingt-deux heures trente. Le meilleur remède à un mal de tête, c’est une bonne nuit de sommeil, ou du moins, être immergé dans le noir. Enfin, ça marche pour moi, quoi. Silas est pas un couche tôt, j’ai donc toute la place dans le lit, et je m’en réjouis d’avance. En espérant qu’il me réveille pas au milieu de la nuit, sous peine de se manger une baffe, je serais certainement pas d’humeur pour ça. En attendant, je mets pas longtemps à m’endormir… et je dois m’être endormie qu’une petite heure quand je sens une présence à mes côtés, quelqu’un qui se glisse dans le lit. Et pas délicatement ni silencieusement hein, merci bien Silas. Je réagis pas vraiment, peut-être que je suis pas délicate quand je viens me coucher, je sais pas. Pour l’instant, il a pas encore daigné me réveiller, tout se passe bien. Jusqu’à ce qu’il parle. Jorah ? Partenaire ? Hein ? Je comprends plus rien. Et il doit être malade parce qu’il a pas la même voix. Et puis, je reprends rapidement mes esprits quand je sens une main sur mon sein. Lorsque la voix se fait entendre une seconde fois, je réalise que la personne s’étant glissée dans le lit n’est pas mon partenaire. Pour autant, je m’amuse de la situation. « Ouais, t’a percé mon secret vieux, mais ne le dis à personne, s’il te plait. » Que je dis en imitant un peu la voix de Jorah. C'est-à-dire en faisant semblant d’avoir une voix plus grave. Belle imitation de ma part, on se tromperait sur la personne, ah oui. « Mais vas-y, je te prie continue, hein, fais-toi plaisir. J’ai toujours fantasmé sur toi. » Voilà ce que Jorah aurait dit. Non mais je sais pas en vrai, et je sais même pas à qui j’ai à faire. Faut que je fasse marcher mes neurones, mais c’est difficile. Bon, Jorah, partenaire… Ouais, c’est Benjamin, ils le sont depuis le dernier prime. « Bah alors Benjamin, on se glisse dans le lit des filles ? Faut croire que tu mérites ta réputation de pervers, hm. » Que je dis, cette voix de ma véritable voix, Jorah fait place à Rowan. Maintenant, reste à savoir si le candidat saura mettre un nom sur cette voix, je vais pas l’aider.

C’est avec soulagement que je rejoins mon lit. Sérieusement, j’ai besoin d’un peu de sommeil, j’ai la tête qui tourne en plus de ça. Ça m’apprendra à boire du gin. Ce n’est pas un alcool pour moi. C’est bien mieux le whisky. Ah oui, le whisky, ça c’est le bien. En plus y’a Jorah qui prend toute la place dans notre lit. Pourquoi est-ce qu’il n’est pas avec Krisjana celui-là. À moins que la brunette est là aussi. Non, non y’a qu’une personne. Et cette personne a des seins. Je le sais, je les touche en ce moment. Ils sont pas mal en plus de ça. Mais depuis quand Jorah a des seins ? « Ouais, t’a percé mon secret vieux, mais ne le dis à personne, s’il te plait. » C’est son secreeeeeeet ! Mon dieu, il vient de me révéler son secret ! Pourtant, j’ai comme l’impression que y’a quelque chose qui cloche dans sa voix. « Mais vas-y, je te prie continue, hein, fais-toi plaisir. J’ai toujours fantasmé sur toi. » C’est vrai que je n’ai pas encore retiré mes mains de leur emplacement initiale. C’est que c’est plutôt agréable, même si j’ai encore l’impression que quelque chose ne fonctionne pas dans l’équation. « Je le savais. Mais c’est qu’ils sont agréables au touché quand même. » que je réponds, les yeux à demi clos, même si on y voit rien de toute façon dans cette chambre. « Bah alors Benjamin, on se glisse dans le lit des filles ? Faut croire que tu mérites ta réputation de pervers, hm. » Je sursaute en entendant la voix d’une fille, ayant l’impression de reconnecter avec la réalité, tout en étant encore extrêmement saoul. Non mais qu’est-ce qui se passe. Je suis complètement perdu moi. « Mais d’où est-ce que tu débarques toi ? » je m’exclame un peu plus fort. Je comprends donc que ce n’était pas mon partenaire, mais bien une candidate depuis le début. Non mais elle m’a eu celle-là. Par contre, j’aurais de la difficulté à vous dire de qui il s’agit. « Et comment ça ton lit ? C’est toi en fait qui s’est glissé dans le mien… Fais pas semblant. » Et elle veut me mettre ça sur le dos, parce que oui, Benjamin est un pervers, il attaque les filles dans leur lit.

Silas est vraiment pas délicat quand il vient se coucher. D’ailleurs, je suis surprise qu’il vienne aussi tôt. Enfin, je ne sais pas quelle heure il est, mais j’ai pas l’impression de m’être reposée longtemps. D’habitude, il se pointe aux premières heures du matin. Autant dire que je suis presque énervée qu’il se ramène maintenant, pour une fois que j’avais la couverture pour moi, de la place, que je pouvais dormir quelques heures sans être réveillée par mon partenaire, volontairement ou non. Je compte me rendormir assez vite, en faisant genre j’ai pas remarqué qu’il est arrivé, mais il a l’air d’humeur à parler, moi qui croyait qu’on avait conclu un deal concernant le réveil intempestif au milieu de la nuit. Par contre, il doit pas être très frais, parce qu’il m’appelle Jorah. Je suis perdue d’ailleurs, jusqu’à ce que je réalise que je n’ai pas à faire à mon partenaire, même si le coup de la main sur le sein ne m’aurait pas étonné de sa part. Je joue le jeu, j’ai que ça à faire maintenant que je suis réveillée. « Oh tu trouves ? Je le dirais à mon chirurgien dans ce cas, il sera très heureux. » Que je dis en imitant la voix de Jorah, avec plus ou moins de succès. Non, mais, que je vous rassure, je suis presque entièrement naturelle. En attendant, il a les mains sur mes sein depuis un moment-là, et même si j’étais pas du tout contre au départ, ça commence à être quand même un peu bizarre, hm. Du coup, je m’en saisis et les pose ailleurs, là où mes seins traînent pas. « Tu les as bien réchauffés, merci. » Et puis je lui fais quand même remarqué qu’il est pas en compagnie de Jorah. « Je te retourne la question, plutôt. » J’ai repris ma véritable voix. Je suis à ma place moi, c’est donc plutôt à lui de me répondre sur ce coup. Mais voilà qu’il m’accuse d’être celle qui se trompe de lit. N’importe quoi. « Ah non, désolée, on est bien dans la chambre une, et dans le lit que je partage avec Silas. » Tiens, je lui laisse un indice quant à mon identité. D’ailleurs, je suis pas sûre que le fait d’être dans le lit où Silas traîne ses fesses soit une bonne nouvelle pour Benjamin. « M’enfin, tu peux toujours rester pour la nuit, je dois dire qu’il y a pire que de se retrouver prise en sandwich entre deux garçons. » Et voilà, comme ça, c’est moi la perverse, maintenant, hm.