Le mal qui me ronge ce soir est si intense que je pense sérieusement à me mettre une balle, si bien sûr, j'avais eu une arme à disposition. Les falaises semblent être une excellente manière de finir sa vie sauf que la vie est trop précieuse pour la gâcher. Même à cause d'une migraine capable de de m'ôter tout ce qui me reste de discernement. Pour une fois depuis le début de la semaine, je suis celui qui fait mener la vie dure à son partenaire de nuit, je remue, je bouge et décide de me lever. Sixtine peut me remercier d'avoir un peu d'estime pour elle. Je me dirige vers la salle de bain attrape mes médicaments, un tube sans étiquette que j'emporte partout et fonce, dans la mesure du possible dans les toilettes pour m'isoler. Même si à cette heure-ci, personne n'est supposé venir me faire chier. Je me laisse glisser contre le mur et m'assieds après avoir avalé plusieurs comprimés. Je cale ma tête contre mes jambes en espérant que la douleur se dissipe plus rapidement. Foutaises, mais au moins de cette façon, j'ai moins l'impression que mon crâne n'explose d'une minute à l'autre. Je souffle péniblement, j'inspire comme je le peux. Soudain, j'entends du bruit, la porte s'ouvre, je la repousse sèchement sans me préoccuper de savoir si j'ai pu blesser ou non la personne derrière. « C'est occupé, cassez-vous ! » Mes paroles sont violentes, si violente que je ne me reconnais pas, mais c'est la douleur qui parle, ma voix se brise sur la dernière syllabe. Un silence s'installe, j'ose espérer que l'intrus à disparu.

Si j'avais su que je me prendrais une porte dans le nez en allant faire pipi, je serais sûrement pas sortie de mon lit. Non mais c'est quoi ces manières? Depuis quand on martyrise les gens à presque quatre heures du matin? Je pousse un couinement de surprise, voir de terreur, tandis que la porte se claque en fracas sous mes yeux éberlués. Moi qui était dans les vappes, me voilà bien réveillée maintenant. J'ai retiré mon pied à temps, encore heureux, j'aurais sûrement perdu mes doigts de pieds à l'heure qu'il est. Arquant les sourcils, je tends le cou, curieuse, pour percevoir un quelconque bruit de l'autre côté de la porte. Je n'entends qu'un long soupir. Imitant la personne enfermée à l'intérieur des toilettes, je soupire et abaisse la poignet d'un air décidé, claquant rapidement la porte derrière moi. Je m'accroupis face à l'homme sur le sol et fais face à un Connor que je n'avais pas reconnu dans le noir. Je me détends aussitôt. « Connor, tu te sens pas bien?!? » Je demande d'un air profondément, peut-être exagérément inquiet même, tout en dégageant de son visage les mains du candidat. Je glisse mes doigts sur son front, brûlant, avant de les déposer sur ses joues. Un vrai radiateur. « Tu as pris quelque chose? Tu as de la fièvre? Tu veux que je te ramène un aspirine sinon? » Madeleine l'infirmière en action.