Jorah se sentit obligé de rappeler à Krisjana qu'il ferait son possible pour qu'ils ne soient pas trop éloignés l'un de l'autre au dehors, car lorsqu'il avait parlé de s'installer à Londres, il l'avait dit on ne sérieusement. La brune laissa entendre qu'elle ferait de son coté l'effort de coopérer, ce qui le fit sourire d'une façon amusée, lui qui toutefois adopta une mine choquée lorsqu'elle osa remettre en question son coté 'merveilleux'. « Toi, essaies un peu de me redemander un baiser, tu seras bien reçue » qu'il souffla en affichant une moue boudeuse, bien que sa mine teintée d'amusement puisse le trahir. Quant au reste, lorsqu'il ressentit le besoin d'évoquer avec elle la réponse qu'il obtiendrait sous peu de Mars One, Jorah ne put que souligner le fait que Krisjana était quand même compréhensive à son égard, parce qu'il n'y avait qu'à voir comme sa décision l'avait séparé de ses proches, il savait qu'elle aurait très bien pu le prendre pour un dingue elle aussi, mais elle n'en avait rien fait. Il ne put en tout cas qu'émettre un rire à sa remarque, parce qu'il n'avait pas vu les choses de cette façon. « Certes, mais toi tu avais deux circonstances atténuantes : ta jeunesse, et une mère qui ne devait pas particulièrement te faciliter la vie » qu'il souffla doucement, sans trop savoir s'il tombait exactement juste, parce qu'à chaque fois il n'osait pas trop évoquer le sujet. Krisjana chercha alors à se mettre à la place des 'parents' de Jorah, et il trouva l'intention bienveillante, car il appréciait qu'elle cherche à réfléchir à leur place, chose qu'il avait déjà tenté de faire de son coté. « C'est vrai, moi aussi j'aurais pris peur, c'est une perspective angoissante après tout, mais ... je sais pas, je crois que j'aurais simplement aimé que ma mère ne se braque pas comme elle l'a fait. Qu'elle ait eu des mots durs sur le moment, je l'ai compris, mais je pensais pas qu'elle me tournerait le dos, pas alors qu'elle et moi on a dépendu l'un de l'autre pendant des années. » Après le divorce, le départ de son père, tout ça. Ils étaient devenus extrêmement proches et aujourd'hui c'était un peu comme si elle était mieux sans lui. Il haussa doucement les épaules lorsque Krisjana reprit la parole, de toute façon il était résigné à ce jour, et tandis qu'il ferma les yeux au contact des lèvres de la brune sur sa mâchoire, il exprima que ce projet ne lui apparaissait plus comme une si grande priorité qu'avant de venir ici. Il n'était plus seul, c'était un fait, et son histoire avec Krisjana l'épanouissait plus que les préparatifs qui s'étaient étendus sur plusieurs mois. « Je ne prendrai aucune décision avant d'avoir reçu une réponse, mais au moins tu sais où j'en suis. » Elle savait, oui, et devait se douter qu'il tiendrait compte des points évoqués le moment venu. Il n'était pas totalement décidé, mais des choses avaient changé. Il noua en tout cas les doigts de ses deux mains aux siens, ornant un petit sourire narquois qu'il garda en la faisant reculer d'un pas ou deux pour qu'elle retrouve la paroi. « Bon mais quoi qu'il se passe dimanche, je t'annonce qu'on retardera notre retour d'un jour, car je compte t'inviter dans un très bon restaurant en sortant d'ici, un restaurant où on ne te servira aucun piment, rassure-toi, et réserver dans un bel hôtel pour profiter une dernière fois de cet éden. Et n'y vois là aucun parallèle avec ce qu'on fera peut être dans la chambre cette nuit-là ... » Il avait beau glisser beaucoup de malice dans ses propos, il n'en était pas moins sérieux. Une fois sortis, ils pourraient bien profiter d'Hawaï autrement qu'en étant enfermés comme ces trois derniers mois, à un jour près pour elle.

Jorah fait mine de bouder, presque vexé, je lève les yeux au ciel, avant d'esquisser un sourire moqueur sur mon minois. « Dit-il avec conviction » je ne peux pas m'empêcher de railler, sans me laisser démonter. Il n'est absolument crédible. Pour le faire mentir, je fais semblant d'attendre un baiser pendant une poignée de seconde avant d'aller moi-même déposer lascivement mes lèvres contre les siennes.  « Tu as raison, l'accueil est pas mal » je balance avec un léger sourire comme si je m'étais arrêtée au premier degré, au sens premier de sa phrase. Oui, je peux définitivement être très idiote, quand je le veux, seulement. Je lui dis clairement que je ne suis pas apte à juger qui que ce soit ici sachant mon secret et mon comportement envers les autres, et surtout mes parents. « Le mot atténuant n'est pas exact, j'ai fais ce que j'avais envie » je lui réponds simplement en haussant les épaules parce que je n'ai pas mauvais conscience, je n'ai aucune excuse à me trouver comme mon âge ou par exemple ma mère.  « D'ailleurs, peut-être que je vais finir comme elle, en vieillissant, on ne sait pas hein » je ne peux pas me retenir de le dire parce qu'il faut bien dire qu'on n'est pas gâté de ce côté, dans la famille, j'ai l'impression d'avoir de très beaux spécimens. J'en avais parlé avec mon père, apparemment elle n'avait pas toujours été aussi dérangée, c'est venu avec le temps, mais il m'avait dit qu'elle avait toujours été un peu spéciale et très mélancolique, jeune. Autant le prévenir quand même, histoire qu'il sache hein, on ne peut jamais prévoir ce genre de changement. J'hoche la tête oui, j'avais cru comprendre qu'ils étaient plutôt proches, sa mère et lui.  « Chacun a sa façon de réagir face aux changements comme ça » je laisse entendre en douceur, peut-être que sa mère imaginait qu'en réagissant ainsi il laisserait tomber son projet. C'est une proposition comme une autre. « Elle finira par revenir, surement » je ne peux pas m'empêcher de lui dire, car c'est son fils et qu'un parent ne peut jamais tirer un trait définitif sur ses enfants, et inversement, je parle par expérience, bien évidemment. Elle ne pourra pas rester comme cela, il va inévitablement finir par lui manquer, ça viendra, cela me parait tellement évident en fait. Il m'oblige à reculer, et je me laisse faire, mon dos cognant délicatement contre la paroi. Je l'écoute avec attention, il veut rester un jour de plus à Hawai pour profiter du paysage, de la vue, j'imagine qu'on ne risque pas d'y remettre les pieds avant un certain bout de temps.  « On n'est pas vraiment pressé » je dis en haussant les épaules, un jour ou même deux, on peut bien se le permettre, non ? Sa dernière remarque m'arrache un léger sourire. « Comment ça 'peut-être' ? » je l'interroge en faisant mine de m'outrer, j'ai envie de dire, c'est certain ! Voyons !  « Du coup, j'pense que c'est mieux qu'on fasse chambre à part » je fais semblant de balancer, songeuse, en faisant exprès d'éviter son regard.  « Vu qu'on n'est apparemment pas sur la même longueur d'onde » je soupire profondément, oui, tout ça juste à cause d'un 'peut-être'. « Mais sinon, j'accepte de faire la bonne touriste de base avec toi » je dis comme s'il avait besoin de mon accord, réellement.

Jorah n'était peut être pas un petit-ami 'merveilleux', mais c'était une chose de le savoir et une autre que Krisjana ose remettre ça catégoriquement en question. La vilaine ne passait jamais à coté d'une occasion de brimer son homme, alors ce dernier laissa entendre qu'elle pourrait toujours courir pour ravoir un baiser. Mais semble-t-il qu'il fut aussi peu convaincant qu'il l'avait pensé puisqu'elle se ficha de lui, ce qui l'amena à grimacer. En tout cas, elle n'aurait pas le baiser qu'elle sembla expressément réclamer, pour autant il ne la repoussa évidemment pas lorsqu'elle prit d'elle-même l'initiative de lui en donner un. Un sourire amusé lui parvint même lorsque la brune prit sa remarque avec premier degré. « C'est que t'es fière de toi, en plus » qu'il souffla alors, avant qu'ils n'en viennent à parler de leurs secrets. Krisjana semblait penser que son vécu la rendait peu apte à juger les décisions de ses semblables. Mais de l'avis de Jorah, les choses avaient quand même été un tout petit peu différentes pour elle. Elle ne voulut cependant pas entendre parler de circonstances atténuantes, et il hocha la tête, avant d'être surpris par sa reprise de parole. « Voilà des paroles pleines d'optimisme » qu'il articula alors, dans un fin sourire tout de même, quoi que pas particulièrement à l'aise pour autant. « En ce qui me concerne, je suis pas sûr d'avoir très envie de penser à ça ... » Il était sincère, quitte à lui imaginer un avenir, il est clair qu'il ne lui souhaitait pas de connaître cet état-là. De toute façon c'est bien elle qui ne voulait pas se projeter, et dans ces conditions il ne le voulait pas non plus. Il confia alors que c'était le fait que sa mère lui ait tourné le dos qui restait incompréhensible à ses yeux, alors qu'ils avaient partagé une relation plus que fusionnelle. Krisjana n'avait pas tort dans ce qu'elle disait, pour autant il avait du mal à envisager l'idée que sa mère revienne. « Si y'a une chose que ces derniers mois m'ont appris sur ma mère, c'est qu'elle avait beaucoup de fierté. J'ai le sentiment que même si le projet s'arrêtait là pour moi, elle aurait du mal à me refaire une place dans sa vie. » Parce qu'elle ne digérerait pas qu'il ait pu prendre cette décision un jour, sûrement. Elle s'était persuadée qu'il avait voulu abandonner ses proches, c'est tout ce dont elle s'était convaincue. Jorah amena en tout cas Krisjana à reculer doucement, jusqu'à retrouver la paroi, laissant entendre qu'il leur faudrait rester un jour de plus à Hawaï, étant donné qu'il avait quelques petits projets pour eux. Elle avait raison, ils n'étaient pas pressés, ainsi donc ils auraient tout le loisir de dîner et de dormir à l’hôtel. Mais semble-t-il que le 'peut être' de son insinuation donna envie à Krisjana de jouer les offensées. « On essaie de ne pas donner l'impression de ne penser qu'à ça, et voilà comment notre subtilité est saluée » qu'il fit mine de déplorer, avant d'afficher une mine décontenancée face à sa décision. « Dans ce cas, tu dormiras dans le couloir, je paierai certainement pas une chambre à quelqu'un d'aussi susceptible ! » Il adopta un air déterminé, évidemment aussi peu sérieux qu'elle. Puis il esquissa un sourire à l'accord qu'elle sembla lui donner, et se rapprocha un peu plus d'elle, ses mains remontant le long des bras de la brune pour venir dégager ses cheveux de ses épaules. « En attendant, il commence à faire un peu frais, c'est de ma responsabilité de te réchauffer, tu m'excuseras » qu'il souffla finalement au creux de son oreille, avant d'orienter ses lèvres contre son cou pour les y poser, longuement, en la gardant toujours tout contre lui. Un prétexte qui se tenait mais qui restait bel et bien un prétexte vu que là, forcément, il préférait agir de cette façon que de rentrer, sinon ce ne serait pas drôle.

Oui, je suis toujours très optimiste et ce n'est pas nouveau. J'hoche la tête en accord avec ce que vient de rajouter Jorah, même si on ne peut pas nier que la folie doit surement avoir une part de génétique tout de même, mais je n'ai pas plus envie que cela d'y penser, cela pourrait vraiment me faire peur, au final. On évoque sa mère, après la mienne, c'est un sujet toujours très délicat, la famille, j'ai bien l'impression. Je l'écoute avec une certaine attention. « C'est quand la dernière fois que vous vous êtes parlés ? » je lui demande alors, parce qu'une belle explication des deux ne serait pas de trop. Même si j'imagine que cela a déjà eu lieu, enfin, j'espère.  J'écoute la proposition de Jorah avant de mimer un air décomposé, face à une telle annonce, une telle cruauté, si vous voulez mon avis, mais il ne l'emportera pas au paradis ! « Tu comptes me faire dormir dans le couloir ? » je répète comme s'il s'agissait d'une ultime dernière chance pour qu'il puisse modifier ses propos et se sauver la vie. Je vois bien qu'il n'en fait rien, tant pis pour lui, je l'avais prévenu, maintenant c'est trop tard. Je refuse ! « Très bien, j'irais dormir chez mon chauffeur de taxi, lui, il ne laisserait jamais sa princesse dormir à même la moquette d'un couloir, voyons »  je laisse entendre avec un vague geste de la main, avec pour simple but de le taquiner un petit peu avant de lui sourire tendrement quelques secondes plus tard. « Et entre nous, je suis la fille la moins susceptible du monde » je sifflote alors, très convaincue par ma performance avant qu'il ne se décide à se rapprocher de moi, je suis désormais coincée entre la paroi et lui. Il y a bien plus dérangeant si vous voulez mon avis. L'air commence à se rafraichir et monsieur tient absolument à me réchauffer, là encore, j'ai envie de dire: tout dépend de la méthode, bien évidemment ! Je sens son souffle chaud effleurer ma peau et j'affiche une moue plus que satisfaite, cette méthode me convient parfaitement. « Mais je t'en pris, fais » je lui donne la permission avant de sentir ses lèvres s'aventurer dans mon cou, je ferme les yeux et penche légèrement la tête de l'autre côté pour lui laisser un terrain de jeu plus grand. J'ai juste à rester immobile contre et à me laisser faire, j'aime plutôt l'idée, je dois l'avouer. Lorsqu'il s'écarte à peine de moi, d'un geste de la main, je l'attire à nouveau contre moi, son corps s'écrasant une nouvelle fois contre le mien.  « Reviens, je suis encore gelée » je fais mine de déplorer alors que ma bouche va quémander un autre baiser et que mes mains ne se glissent sous sa chemise pour simplement se poser sur la peau chaude de son ventre.  Evidemment, je n'ai pas froid bien bien sûr, mais cela, il n'est pas obligé de le savoir. Pour rentrer un peu plus dans le rôle, je fais mine de frisonner avant d'afficher l'esquisse d'un sourire moqueur. « Aller » j'articule alors tandis que je capture ses lèvres plusieurs fois pour de brefs baisers. Il faut qu'il se motive un peu, quand même !

Si habituellement Jorah avait de grandes facilités à se projeter, il avait ici du mal à accepter les pensées plutôt pessimistes de Krisjana, car même s'il n'était absolument pas en mesure de dire s'il y avait ou non un risque qu'elle développe le même mal que sa mère, il n'avait pas pour autant envie de réfléchir à ça. Finalement ils en vinrent à évoquer celle de Jorah et le fait que celle-ci aurait trop de fierté pour concevoir de le réaccepter facilement dans sa vie. « J'ai postulé en avril de l'année dernière, c'est à ce moment-là qu'elle et moi avons eu notre dernière véritable discussion ... L'été suivant je l'ai relancée, mais mon initiative est restée vaine. » Il n'y avait pas grand chose à faire quand une femme déterminée comme l'était sa mère prenait une décision. C'est pour ça qu'il doutait du fait qu'elle puisse un jour lui pardonner. Quant au reste, voyez comme Krisjana pouvait s'offenser pour bien peu. Il avait suffi que Jorah veuille la jouer subtile quant au programme de la nuit qu'ils passeraient à l'hôtel pour que mademoiselle parle de faire chambre à part. Ni une, ni deux, il répliqua en laissant entendre que c'était plutôt le couloir qui l'attendait. « Oh ne prends pas cet air offusqué, c'est toi qui viens de t'y condamner » qu'il affirma alors en devinant aisément qu'elle attendait de lui qu'il tempère ses propos, sauf que ce serait trop facile de revenir dessus. Mais voilà que Krisjana la fourbe fit un come back remarqué et laissa entendre que contrairement à lui, un certain chauffeur de taxi aurait la bonté de lui éviter un tel sort. Fort heureusement cette discussion n'avait rien de sérieux, dans le cas contraire il aurait réagi un peu différemment. « Sa "princesse" ? Mais vous êtes déjà très intimes, dis-moi » releva-t-il sur un ton alors teinté d'amusement, quoi que le regard se voulant grave. « Bien, résumons. Tu pars coucher chez ce si aimable chauffeur de taxi, et ne te voyant jamais revenir, je soupçonne un coup de foudre inattendu et me console dans les bras d'Apolline, toujours disposée à donner de sa personne pour aider les autres. » Oh lui non plus n'avait pas pu résister à cette petite envie de rejouer d'un peu de provocation, après tout si elle se le permettait il le pouvait bien à son tour. Il prit en tout cas un air ironiquement convaincu lorsqu'elle affirma être la fille la moins susceptible du monde, puis se rapprocha de la jolie brune, la maintenant entre la paroi et lui, et invoquant un prétexte un peu facile pour justifier cette nouvelle proximité. Ainsi il apposa ses lèvres contre la peau de son cou, l'explorant pleinement pendant quelques instants, avant d'entreprendre de s'écarter légèrement, ce qu'il ne put toutefois pas faire, puisque Krisjana sembla préférer qu'il reste tout contre elle. Loin de trouver ça dérangeant, il esquissa un sourire malicieux et répondit à son baiser dans la foulée, en appréciant le contact de ses mains sur sa peau. Mademoiselle poussa le vice jusqu'à frissonner et ses lèvres s'étirèrent cette fois en un sourire plus amusé. « Tu serais presque crédible, dis donc » qu'il lui souffla alors, ses lèvres toujours ravies de réceptionner les siennes. Sans se faire prier davantage, il la souleva bientôt et profita du fait qu'elle ait à nouveau le réflexe de l'encercler de ses jambes pour glisser ses mains sous les pans de sa jupe et effleurer longuement la peau de ses cuisses, dans un nouveau baiser, les retirant toutefois sagement pour les poser contre son dos, en regardant autour de lui. « Ce serait certainement plus raisonnable d'attendre de nous coucher pour ça » souffla-t-il à regrets, pensant qu'elle comprendrait qu'il voulait parler de la passion que leur procurait cette idylle toute fraîche et qui les rendait désireux de partager des moments d'intimité dans des endroits pas toujours idéaux, à l'instar du restaurant la dernière fois. Il n'avait rien contre l'originalité, mais quitte à choisir un mur pour éventuellement se laisser aller à cette fièvre pas toujours contrôlable, il aimerait autant que ce soit celui de la chambre.

Je lui reparle de mon chauffeur, lui indiquant que si je dois dormir dehors car monsieur ne veut pas payer ma chambre, alors, je préfère dormir avec lui. Enfin, chez lui, plutôt, ce n'est pas la même chose. « Tu as des façons très étranges de te consoler, je préfère que tu déprimes et que tu pleures pendant une semaine, avant, comme tout le monde » je lui demande en ronronnant avant de me blottir contre lui, ma requête me parait assez réalisable en plus, ça devrait aller. Je pousse un profond soupir de désespoir. « Tu m'énerves avec elle » je ne peux pas m'empêcher de grogner, je lui ai déjà dis, je ne l'aime pas, surtout qu'elle ne s'est pas privée pour l'embrasser deux ou trois fois, elle. Non mais je vous jure ! Je m’accapare ses lèvres lorsque je me sens rapidement soulevée dans les airs, par automatisme je m'accroche à ses hanches, fermement lorsque le bout de ses doigts s'aventurent sous mon tissu, me faisant réellement frissonner cette fois. Les mains de Jorah abandonnent mon corps, ce qui a le don de m'arracher un très long soupir de mécontentement, je l'écoute avec une certaine attention. Il vaudrait mieux être dans notre lit pour faire ça. Tu parles. Hm, j'ai juste envie de lui demander de préciser sa pensée même si je sais à quoi il fait allusion, bien évidemment. Non, c'est vrai, on va éviter le balcon, ça va, on sait se tenir quand même, non ? Non, effectivement, on a un temps de mal depuis quelques semaines. « Je suis totalement d'accord » je souffle alors en levant les yeux au ciel avant de faire mine de hocher la tête de haut en bas comme si j'approuvais tout ce qu'il disait, être raisonnable, et tout le reste. Mais qu'est ce que c'est chiant quand on est raisonnable, je vous le dis. D'ailleurs, je ne peux pas m'empêcher de soulever un point très important, dans cette histoire. « Mais c'est de ta faute, je tiens à le souligner » je sifflote alors en le regardant avant de l'embrasser, je n'y suis pour rien, on est bien d'accord ? C'est lui qui a tenu à me réchauffer, hein ? Pas vrai ? C'est lui qui me tente, je n'ai absolument pas ma part de responsabilité dans tout ça. Bon, il disait qu'il faut attendre qu'on aille dormir ? Je vais rapidement résoudre le problème pour faire sauter l'obstacle. « Bon viens, on va se coucher, je suis é-pui-sée » je fais mine d'articuler avec une certaine lenteur avant de le libérer de l'emprise de mes jambes. Bien sûr, j'exagère, comme toujours. Il doit être à peine vingt et une heure, un peu plus peut-être, mais je m'en fous complètement à vrai dire. « Un jour à l'extérieur et je suis fatiguée, c'est fou   » je laisse traîner, en ironisant, alors avant d’attraper l'une de ses mains pour le tirer avec moi pour que nous rentrions à l'intérieur. Je me retourne ensuite, mes lèvres fondant sur les siennes, mes bras entourant sa nuque, et je recule progressivement, et lui, pour combler cela, est obligé d'avancer de quelques pas en même temps. C'est sûr qu'ainsi, on met un temps infini à atteindre l'ascenseur que je me dépêche d'appeler pour que nous puissions rejoindre la chambre le plus rapidement.