Même si hier soir je me suis couché très tard - ou plutôt ce matin tôt-, je suis juste obligé de me lever tôt, parce que j'ai un petit rêve à réaliser. Alors tans pis pour le manque de sommeil, j'aurais tout le temps de dormir quand je serais mort. Je ne suis même pas fatigué en réalité, à cause de l'excitation, la nouveauté, tout ça... Je ne le ressens pas encore, mais c'est sur qu'à ce rythme, je ferais les frais du contrecoup au moment où je ne m'y attendrais le moins, j'en ai déjà eu l'amère expérience. Ça ne m'a pas servi de leçon faut croire. J'enfile un short en jersey, un débardeur, des baskets pour courir et je me dirige vers la plage. Le petit rêve que je veux réaliser, c'est admirer le lever du soleil de l'Australie sur la plage en faisant mon petit footing. Mais j'ai beau me dépêcher, courir comme si ma vie en dépendait, parcourant cette forêt que je n'ai pas encore eu le temps d'explorer... j'arrive trop tard. Je me perds un peu dans cette forêt, qui m'a surement fait plusieurs zigzags plutôt qu'une ligne droite. Mes pieds foulent désormais une nouveau sol : le sable, alors que le soleil est déjà dans le ciel. Je fais quelques foulés pour me rapprocher de la plage, et j'y découvre une silhouette au loin, assise sur la plage, de dos. Une femme, cheveux longs, bruns... Ça pourrait correspondre à beaucoup de candidates, mais laquelle serait assez délirante pour se lever aussi tôt après cette soirée chargée pour admirer le lever du soleil ? Curieux, je m'approche, m'asseyant à ses côtés, dans la même posture. « Je l'ai raté. » je souffle dépité, légère moue déçue. Ce sera pour une prochaine fois, j'ai au moins six jours encore pour tenter de le choper, ce fichu lever de soleil. Je regarde doucement à ma droite, découvrant les traits de la candidate : Paloma. « Tu reviendras avec moi demain ? » je demande, bien qu'elle n'a pas du le raté, elle. Un moment magique, c'est mieux quand c'est partagé. Je reprends doucement mon souffle. Le fait de me poser me fait prendre conscience que je suis à bout de souffle. Je m'allonge donc sur le sable, ouvrant néanmoins grand mes yeux pour regarder le ciel. « Comment ça se passe depuis hier ? »

J'ai raté le lever du soleil, mais ce n'est que partie remise. Je retenterais demain, mais quitte à retenter, autant monter l'objectif d'un cran, c'est pourquoi je demande à la jeune femme si demain, elle viendrait avec moi. « Bien sûr. Avec plaisir... » Je suis content, c'était la réponse que j'attendais. Ce sera différent pour elle, mais partager un moment comme celui-ci sera malgré tout une bonne expérience, je l'espère. En attendant, je m'allonge pour reprendre mon souffle, n'écoutant alors plus que le bruit des vagues qui disparaissaient sur le sable. Le soleil prend de plus en plus de place dans le ciel, et le jour se fait plus lumineux, ce qui me fait fermer les yeux par instinct. « Je peux ? » J'ouvre juste assez les yeux pour la regarder, comprendre qu'elle veut poser sa tête sur mon torse. Je lui fais un signe de tête positif et referme les yeux. Cela ne me gêne à vrai dire pas du tout, parce que je suis une personne tactile de base, et que le contact humain est chose courante avec moi, j'ai l'habitude. Si ce n'était pas elle qui avait fait le premier pas, peut-être que j'aurais eu un geste, différent, mais dans le même genre. Donc c'est avec plaisir que je lui dis oui. Je m'autorise même à passer une main dans ses cheveux pour les dégager un peu mieux, quitte à les caresser quelques secondes. « Je pourrais dormir là. » Certes, le sable n'est pas le matelas le plus moelleux que l'on connait, mais ça ne me gênerait pas pour faire une sieste, quitte à avoir des courbatures plus tard. Faut aussi dire que le manque de sommeil, l'effort récent et la tête posée de la jeune femme aident assez à cette envie de s'assoupir. Je lui demande comment ça se passe, même si ça ne fait que quelques heures qu'elle est entrée. En quelques heures, il y a des tas de choses qui peuvent se passer. « Ca fait du bien de changer d'air. Ça occupe les pensées... » Je reste impassible, profitant de l'ambiance détendu mais je l'écoute tout de même, je l'écoute même très attentivement. Elle me retourne la question. Je sais pas trop quoi dire, pour le moment il n'y a rien à spécifier, alors autant faire court. « Ça se passe bien. » Y a rien d'intéressant à raconter depuis le prime de toute façon. « J'ai l'impression d'être dans une bulle. » que je rajoute finalement. Une bulle, pas que maintenant, pas que sur cette plage, ce moment précis. Je parle de l'aventure en elle-même, d'avoir intégrer cette émission. C'est presque irréel.