A peine était-il entré dans les toilettes qu’un psychopathe frappa de toutes ses forces contre la porte. Leone reconnut la voix d’Austin sans la moindre difficulté et ne put s’empêcher de sourire. Non il ne se masturbait pas, pas aussi tôt dans l’après-midi.

« Putain le son de ta voix m’a fait débander ! Enflure, tu me dois une pipe et une bonne. » Répliqua-t-il espiègle, alliant humour et provocation. Il termina de pisser puis tira la chasse d’eau.
« Ouais vas-y, marque ton territoire. Le trône des toilettes t’appartient. »

Il prit son temps, désireux de profiter un minimum de la situation, et parvint à reboutonner sa braguette. Épargnant finalement à son camarade davantage de souffrances, il sortit des toilettes et le dévisagea amusé, lui laissant la place.

« Juste pour savoir, tu vas te branler sur Louison ? Alice ? Cassandre ? Robbie ? Ou les 4 en même temps ? Avec ton imagination, tu as de quoi te faire de grandes partouzes. » Déclara-t-il en éclatant de rire. Il plaisantait, à vrai dire les talents de manipulateur de son colocataire l’impressionnaient. Si Leone n’acceptait pas ses méthodes, notamment le rôle de victime qu’il se donnait, il devait reconnaître que les résultats étaient des plus intéressants.

Leone n’avait volontairement pas assisté au soulagement orgasmique de son colocataire. Il en avait profité pour se rendre dans la cuisine où il s’était lavé les mains avant d’attraper une bière fraiche dans le frigo. Il revint finalement sur ses pas, à la fois curieux et amusé, peut-être qu’effectivement il attendait une réponse. Justement Austin l’invita à le rejoindre dans les toilettes. Provocateur à souhait, l’agent marketing ne se fit pas prier. Il referma la porte derrière lui, la verrouilla puis s’approcha dangereusement du beau Français. Ce dernier n’avait aucune idée de la galère dans laquelle il venait de s’embarquer.

« Tu avales ? » Demanda-t-il moqueur.

Le jeune New Yorkais s’adossa contre le mur à quelques centimètres du garçon, et lui tendit généreusement sa petite bouteille de bière juste au cas où il serait assoiffé. Il le dévisagea un instant, se demandant sincèrement comment il parvenait à faire tomber amoureusement autant d’habitants à ses pieds. Il devait détenir un imposant pouvoir de persuasion.

« Tu sais que si je te laisse me sucer c’est uniquement pour blesser Robbie et Cassandre, n’est-ce pas ? Tu leur plais tellement. » Déclara-t-il pendant que son colocataire déboutonner habilement son pantalon. Leone ne broncha pas, le laissant agir à sa guise. Austin semblait définitivement avoir envie de lui. C’était d’ailleurs un sentiment agréable. Néanmoins le bel Américain n’était pas un garçon si facile et lui annonça une autre vérité :

« Tu pensais vraiment que tu pourrais m’ajouter à ton tableau de chasse aussi facilement ? Ton petit numéro ne prend pas sur moi, tu ne m’excites pas. Je voulais simplement découvrir ton vrai visage, je dois avouer que je préfère largement cet Austin ; sombre, déterminé, manipulateur et prêt à tout pour atteindre ses objectifs. J’ai hâte que tu abandonnes ton masque devant l’ensemble des habitants. »

Leone remonta son pantalon puis s’approcha à son tour du garçon. Ses mains se posèrent sur l’entre-jambes d’Austin, par-dessus son jean. Il lui massa brièvement le sexe avant d’ajouter :

« Tu n’es pas digne de moi. Je suis exigent, même pour un plan cul je ne me contenterai jamais de toi. »

Austin préféra dissimuler son embarras derrière son éclat de rire et n’hésita pas à répondre, tranchant. Finalement il semblait avoir plus de répartie que lors de leurs échanges précédents où il s’était clairement effacé devant la prestance de Leone.

« Je n’ai trompé personne. Pourquoi ne peux-tu pas en dire autant ? Non seulement tu es marié, mais tu enchaînes les conquêtes avec brio. Je ne comprends pas ce qui te rend si irrésistible… »

Aux premiers abords, le bel Américain ne pouvait expliquer le succès fulgurant de son colocataire. Certes Alice, Cassandre et Robbie ne brillaient pas par leur intelligence mais comment arrivait-il à les manipuler avec autant de facilité ? Il devait être un adversaire redoutable qui imposait un certain respect.

« Tu es juste frustré parce que je suis inaccessible. Et ce n’est pas en me psychanalysant que tu parviendras à m’atteindre. Tu te trompes je ne suis pas fragile. » Répliqua-t-il confiant.

Plaqué contre le mur, l’agent marketing n’essaya pas de se débattre bien décidé à voir où ce petit jeu le mènerait. Il leva les mains en l’air pour proclamer son innocence, le laissant jouer avec son sexe qui commençait progressivement à durcir sous ses caresses.

« Ne te force pas à me toucher. »

« Tu es sans aucun doute mon plus grand adversaire ici, diabolique et sans scrupule. » Déclara-t-il avec franchise.

C’était le plus beau compliment qu’il aurait pu lui adresser. Le Français était effectivement un joueur dangereux, que rien ne semblait effrayer. L'agent marketing tenta de lui imposer quelques limites, ne voulant pas voir les rates candidats qu’il appréciait victimes de ses manigances brillamment calculées :

« Je te demande juste d’épargner Charlie et Matthew. Tu peux entuber qui tu veux mais pas eux, sinon crois-moi je te le ferai regretter. Je sais de quoi tu es capable, tu es doué… Tu es même très bon. »

Austin s’était approché de la porte, s’apprêtant à partir. Leone n’avait pas encore dit son dernier mot. Il le retint par le bras et le plaqua à son tour contre le mur, sauvagement. Il continua de lui caresser le sexe avant de se coller contre lui, couvrant son cou de baisers. Il y réalisa alors un suçon passionné comme s’il voulait marquer le corps de son camarade, qu’il se rappelle de leur petite entrevue dès qu’il se regarderait dans un miroir. Il se recula finalement de quelques centimètres puis récupéra sa bière.

« J’ai hâte de voir comment tu expliqueras le suçon, je suis sûr que tu aimes les défis. » Dit-il provocateur, caressant du bout des doigts l’empreinte violette qui commençait progressivement à apparaître sur le cou d’Austin.
« Je t’ai à l’œil. Fais en sorte que je veuille ta langue sur mon gland. »

Leone tenait à son statut d’homme inaccessible, il ne céderait pas aussi facilement aux avances de son colocataire. Il planta une dernière fois son regard azur dans le sien, lui accorda un sourire complice et quitta les toilettes. Peut-être qu’il se masturberait ce soir, Betty-Jayne se fera un plaisir de l’aider, histoire de lui rendre la monnaie de sa pièce.