Il fallait bien que ça arrive un jour. Bon dommage que ce soit maintenant après je ne vais pas en faire des montagnes. Je remarque juste que je fais peur à des candidats, du moins que l'un de nous deux, Eryk et/ou moi n'ayons pas une côte digne de ce nom au sein du nid... Je penche plutôt pour ma poire, mais je me trompe peut-être. Je dois juste d'autant plus me méfier des autres candidats si je retourne dans la maison ce soir. Pour l'occasion et pour une possible sortie je décide de bien m'habiller. Grand exploit. J'enfile une ROBE que je garde généralement pour les grandes occasions. M'attache les cheveux en un chignon bas, laisse quelques mèches rebelles. Enfile des talons, oui là aussi c'est une grande première au sein de l'aventure. Des personnes vont penser que mon choix de tenue est ridicule au vu de mon comportement, moi je sais que c'est pour une éventuelle sortie en beauté. Tout est de nouveau calculé et je l'assume parfaitement. Enfin prête je décide de jeter un dernier coup d'oeil dans le miroir puis pars en direction du plateau. Pour l'instant il n'y a pas foule. Tant mieux je peux comme ça décider de ma place et cela sans pression sociale. Mais avant de m'asseoir j'attrape au vol une coupe. On ne perd pas ses habitudes. Me retourne et aperçoit quand quelques secondes des oisillons ont intégré le plateau. Bon bah je n'ai plus qu'à choisir une personne, oui cette fois-ci ne pas la jouer solo. Je me dirige alors vers PERCY. "Bonsoir." dis-je en faisant une petite révérence, puis je m'installe à ses côtés.

Elle se frotte les yeux en signe de fatigue, il faut qu’elle se réveille pour être prête pour le prime, elle n’a pas envie de le rater une nouvelle fois, c’est absolument hors de question. Une douche froide semble être l’idée la plus adaptée à la situation. Elle a passé une semaine terrible et elle ose espérer que le prime saura la divertir. Son sourire ne la quittant jamais, elle s’attelle à des essayages pour savoir quelle tenue elle portera ce soir. Elle a envie de porter quelque chose de coloré, le noir c’est trop terne pour elle. Finalement son choix se porte sur une robe orange, elle ne sait pas tellement si c’est sa couleur, mais ça lui plaît. Elle fait un tour sur elle-même pour regarder son allure. C’est en sautillant qu’elle finit par arriver sur le plateau, oubliant totalement la fatigue qui était la sienne. Elle regarde tout avec des yeux émerveillés comme si c’était la toute première fois qu’elle pénétrait sur ce plateau. Elle en oublie tout le reste, les yeux attirés par les lumières, et sans dire un mot, ce qui est assez rare pour être souligné, elle s’assoit sur une place libre, tirant sur sa robe. Elle est en train de se dire qu’elle aurait peut-être dû porter une autre couleur, elle ne sait pas, il faudra qu’elle demande à quelqu’un.

Comme d’habitude, je sais pas trop comment me saper pour le prime. Alors je pioche un peu au hasard, prenant un mix de tout : un jean passe-partout, un tee-shirt blanc décontracté mais pas trop et une veste de barman pour rehausser le tout et donner l’impression qu’en fait, on dirait pas comme ça, mais j’ai bel et bien fait un effort vestimentaire pour l’occasion. Mais, contrairement à d’habitude, j’arrive sur le plateau pile à l’heure, limite en avance. Bon, pas trop non plus, vu que je déboule au moment exact où Alix débute son speech, mais je dois être relativement en avance vu que tous les candidats ne sont pas encore présents. Pas tout à fait décidé à m’installer immédiatement, je me dirige vers le buffet, et adresse un léger sourire amical à l’attention de Felice qui est en train de se servir une petite coupe. « J’hésite à me prendre un des cocktails avec une ombrelle dedans. Tu crois que ça pourrait avoir une incidence sur mon image d’homme hautement viril ? » je la questionne en plaisantant, même si quelle que soit sa réponse, je sais que je vais craquer. Bon, ceci dit, je suis suffisamment influençable pour ôter le parapluie si elle me dit de le faire, en fait.

« Allez…Arf, saleté, tu vas rentrer oui ? » J’essaie de fermer tant bien que mal ma valise, mais j’ai du mal. Faut dire que j’essaie de repartir avec plus de vêtements que je ne suis arrivé. J’ai volé en douce les costumes qu’on m’a prêtés pour les primes. Bah quoi ? On a bien le droit de les garder non ? Je m’assoie sur le sac et sautille, avant de finalement réussir à tout fermer. Pfffiou. La deuxième fois en trois semaines que j’ai à faire ma valise. Je ne voudrais pas que ça devienne une habitude. Bon ceci dit je préfère devoir la refaire encore et encore, plutôt que d’être débarrassé de ça, mais parce que j’aurais été éliminé du jeu. Une fois mes bagages prêts, me reste plus qu’à me préparer moi-même. J’opte pour un costard dans les tons marron. Pas de cravate, pour le côté plus décontract’. Plutôt fier du résultat, je pénètre ensuite sur le plateau. Je fais un rapide tour de l’assistance, avant de décider d’aller me poser non loin de Paloma. « Fais pas cette tête. Je sais que t’es tendue à cause de ma nomination, mais faut que tu sois forte. » Quoi, non c’est pas à cause de ça qu’elle n’a pas l’air au top de sa forme ?

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Je suis stressé. Ça paraît évident, c'est con de le souligner. Je ne veux pas quitter l'aventure ce soir, je n'ai pas l'impression de l'avoir assez vécue. Je n'ai pas assez eu de temps pour connaître les autres, pour en profiter, pour m'ouvrir, pour vivre. Je ne veux pas repartir. Je ne veux pas retourner à cette vie qui me fait tout détester, la vie, ce monde, moi. Je ne veux pas retourner à ma bulle de solitude. Je veux bien retrouver mon chat, mais c'est tout. Je me promets des choses si je parviens à rester. Cette petite voix perfide dans ma tête me signale que je n'ai aucune chance d'être sauvé par le public. Pourquoi voudrait-il me voir plus longtemps ? Pourquoi voter pour moi ? Ça n'a aucun sens. Je soupire. Je ne peux pas être plus que ce que je suis. C'est ainsi. J'ai essayé de m'habiller convenable, je dois avoir l'air ridicule. Je passe une main dans mes cheveux avant d'oser fouler le sol du plateau. Je n'ose même pas lever les yeux vers les autres, trop stressé, perturbé. Je vais m'asseoir sur un canapé. C'est sûrement ma dernière soirée et je sens que je vais la passer seul. Je me déçois tellement. Ces quelques semaines ici n'ont pas été du tout ce que j'imaginais et voulais. Ces semaines n'ont été que la continuité de ma triste et banale vie. Il faut croire qu'on ne peut pas effacer le naturel. C'est l'une des choses que je déplore.

C'est fou comme l'image que renvoie le miroir peut être révélatrice de vos pensées les plus profondes, mais en même temps elle peut être un illustre mensonge. Il faut se préparer alors j'ai enfiler une robe, un peu trop serré je dois l'avoué mais j'essaye de continuer de jouer la façade et puis je me plante devant le miroir pour discipliner cette chevelure qui a passé sa journée à sommeillé dans cette couette immense. Je m'attarde sur les pointes, les courbes de ma chevelure brune et puis sur ce regard quelque peu perdu que je lance à mon propre reflet. Alors s'en suit une série d’essais au sourire. Je cherche le genre de sourire qui emprunte à l'étoile sa brillance histoire de donner le change. C'est beaucoup plus difficile que de trouver la bonne teinte de rouge à lèvre ce qui semble être la question fondamentale de la salle de bain coté fille. Ah le voilà, ce fameux sourire, cette pensée agréable qui change tout. Il suffit juste de ne pas la perdre, de la garder bien à l'esprit pour le reste du temps, ou au moins pour le temps d'un prime. Je termine avec du blush et un petit baume à lèvre, parce que le sourire ça va être mon bouclier ce soir. Je noue la fine ceinture qui structure ma taille de guêpe , enfile une paire de talon et m’apprête à prendre le chemin du plateau. J'ai un peu de mal à m'y rendre d'ailleurs, j’appréhende un peu. Et pas vraiment à cause des nominations. Je suis persuadée que mes favoris vont rester, comme toujours. Je m'y rends finalement avec un entrain simulé. Je pose mon regard sur les candidats déjà présent et m'échoue un canapé libre. Profitant de ma petite solitude pour faire le point sur cette soirée qui va certainement encore être riche en rebondissement. Et puis Andreja se pointe. Alors je souris, un véritable sourire, juste parce qu'il s'agit d'Andreja. « Bien sûr. » Je lui réponds du bout des lèvres en tapotant légèrement la place libre à coté de moi, invitation muette. J'observe mon compagnon de prime, plutôt rassuré à l'idée qu'il sera à coté de moi ce soir. « Cette couleur te va bien. » Je lui dis en baladant mes doigts agiles sur le tissus de son écharpe.
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Pour une fois, je ne suis pas stressée, je n’ai pas besoin de faire ma valise, c’est assez reposant d’aborder un prime avec sérénité. Je file rapidement à la douche, pour éviter le rush, je ressors une dizaine de minutes plus tard, manquant de me casser la gueule sur le sol glissant. Je m’enroule d’une serviette et je me sèche sommairement les cheveux avant de les démêler. J’enfile ma tenue avant de lisser mes cheveux sur mon crâne pour m’en faire une queue de cheval assez haute, je ne me maquille pas, je ne sais pas faire et je n’ai pas le temps. Je chaussure la paire d’escarpins assortie qui compense ma petite taille. Une dernière fois, devant le miroir, j’ajuste ma chemise transparente pour le tombé. Je me dirige vers le balcon pour fumer une dernière clope lorsque je tombe sur Hadrien. Mes prunelles le dévisagent longuement. « Viens-ici toi » Je déclare autoritaire en l’attrapant par la main, avant de le tirer vers le dressing parce que je me demande comment il pense échapper à mon contrôle vestimentaire. Hadrien est toujours plein d’espoir, cela a tendance à me fasciner. Je fouille dans ses fringues que je connais déjà par cœur, je sors des habits qui me semblent potables sur le moment et je les jette dernière moi en espérant qu’il les rattrape et s’habille. Par automatisme, je le coiffe et évidemment, il se laisse faire docilement. J’affiche un léger sourire avant de le libérer, satisfaite de mon œuvre, je fais comme je peux avec les moyens du bord. Je peux enfin me rendre sur le plateau, mes prunelles sont attirées par des visages plus familiers que d’autres. Je m’approche, d’une démarche élégante du canapé. « On se pousse messieurs » je déclare de ma voix enfantine à Hadrien et Percy pour que je puisse m’asseoir entre les deux. Je croise délicatement mes jambes.

Troisième semaine, troisième nomination à mon actif. Normal. Clair, net et précis. Au moins, quand on fera le bilan de mon aventure, ce ne sera pas compliqué de s’y perdre compte tenu qu’au rythme où ça va, je crois bien que je vais me les coltiner à chaque nouveau prime. Pour ensuite être sauvé, évidemment. Je ne m’en fais pas vraiment pour la suite des évènements. Je suppose que si mes camarades ne saisissent pas mes innombrables qualités, les téléspectateurs, eux, doivent y être sensibles. Logique, puisque tout mon personnage est agencé de manière à leur plaire et à les inciter à dépenser bêtement sans compter pour voir ma gueule d’ange sur leurs écrans. Pour m’avoir, il faut me mériter. Finalement, être nominé ça ne me dérange pas tant que ça.  Ça pourrait presque me satisfaire dans la mesure où ça m’aide à écrire la légende que je m’apprête à devenir. Je me traîne tranquillement dans le salon, les mains dans les poches, dans une décontraction exacerbée pour montrer à quel point je suis dégagé de toutes tensions à mes adversaires. J’observe mes différentes options, laissant mes yeux se promener des jambes interminables de Tilda jusqu’à la robe de McKayla. Et puis il y a aussi Paloma et moi je suis un faible dans le fond. Elle me tente, toujours, tout le temps. J’ai l’impression que ses courbes familières m’appellent. Alors je viens, docile, dans un léger sourire. Je me laisse tomber sur le canapé dans un soupire d’aise, dépliant mes jambes histoire de camper un périmètre représentatif de ma propre grandeur. Je ne suis pas du genre à me recroqueviller sur moi-même, en règle générale j’occupe plutôt l’espace, imposant ma silhouette et ma carrure aux autres. Mes yeux tombent enfin sur ma voisine, qui a le droit à un joli sourire. Peut-être hypocrite dans le fond, mais bien pour la forme. « Je crois plutôt que c’est de te voir boudiner dans ta chemise qui la met mal à l’aise. » je lâche gratuitement à Eryk assis de l'autre côté. C'est juste comme ça, par ennui, comme mon ton neutre montre à quel point je m'en fous de la tenue de mon camarade ou de sa ligne. Normal d'ailleurs, mais puisque tout le monde s'accorde pour le traiter de grassouillet au milieu de tous les mannequins et jeunes filles anorexiques, alors je m'y plie avec plaisir. Mon côté mauvais qui ressort en présence d'un semblant de concurrence

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