Quelque chose avait changé depuis le prime, j'avais enfin pu voir qu'ici tous les coups bas étaient permis. Pas de pitié etait le mot d'ordre de mes camarades à ce que je voyais. Tant pis, il n'y en aura plus aucune, j'avais trop pris sur moi pendant ces dernières semaines. Et si j'avais eu tendance à me devaloriser par rapport aux autres, j'avais eu le loisir de voir que pendant ce prime les candidats ne valaient pas mieux que moi. Ce jeu de questions débiles et anonymes avaient été le déclencheur de mon brusque changement d'attitude depuis le prime. J'en avais fini d'être sympathique avec des gens qui n'avaient même pas le décence de venir dire les choses en personne. Obligés de se cacher derrière Alix pour pouvoir cracher leur venin. Je n'ai toujours pas digéré la question qu'on m'a posé au prime, je dois bien l'avouer. La personne qui avait eu le culot de lui demander si elle n'avait pas peur que son partenaire lui amène des mst dans le lit avait réussi à ruiner tous les efforts que j'avais entrepris pour m'attirer la sympathie des autres. Ma réaction pouvait sembler disproportionnée mais je n'aimais pas être mêlée à des histoires mêlant melodrames de bas étages et histoire de cul. Je me méfiais maintenant des gens autour de moi comme on se méfit de la peste. Alors en cet interminable mercredi australien, je décide de canaliser tous ces doutes et toute cette rancoeur qui m'habite à l'aide d'un bon bain chaud. Peut être que je pourrai être beaucoup moins tendu. Je laisse couler l'eau et me débarrasse de mes vêtements qui m'encombrent. Pourtant rien n'y fait, même ce bain ne change rien même la mousse qui flotte gracieusement sur l'eau se révèle inutile. Tant pis, j'opte pour un bon vieu remède. Je tend les bras pour attraper ma veste d'où je sors un paquet de cigarette et mon briquet. J'imagine que ce n'est pas illégal de s'en griller une dans son bain. Alors j'allume ma cigarette et laisse la fumée emplir mes poumons. Mon bien-être passe avant celui des non-fumeurs maintenant. Perdue dans mes songes, je ne remarque pas tout de suite qu'un autre candidat fait son entrée dans la salle d'eau. Le visage d'Isaac se dessine à l'autre bout de la pièce. Il ne me manquait plus que ça. « Tu as un radar pour repérer les filles nues dans un rayon proche de toi ou quoi ? » . Je lui demande passablement agacée que mon petit moment de solitude ait été interrompu par ce mec. « Tu veux quoi ? » . Je lui demande puisqu'il reste planté là immobile en plein milieu de la salle d'eau.

Depuis que je suis dans le nid, je multiplie les douches. Rien à foutre de l’écologie, de la préservation de la planète, j’aurais de toute façon déjà disparu en emmenant toute ma descendance potentielle emprisonnée dans mes burnes avant l’Armageddon. Je m’emmerde dans le nid. Parfois. Souvent, je ne sais pas quoi faire ainsi enfermé dans une sorte d’enclos invisible. On ne distingue pas les limites, mais elles sont bien présentes. Quand je n’ai rien à faire, je me pointe souvent dans la salle de bain pour aller profiter d’un jet d’eau brûlant. Ça pourrait presque devenir ma pièce préférée pour diverses raisons. La pièce agit comme une sorte de pochette surprise que je déballe à chaque fois que je pousse la porte. Je pénètre à l’intérieur tranquillement, laissant mes yeux se promener autour de moi afin de découvrir mon cadeau. Quelle fille dénudée je vais découvrir aujourd’hui. Ah. Felice. Un léger sourire s’étale sur mes lèvres en constatant que la demoiselle a décidé de faire trempette. Elle a déjà une clope coincée entre les lèvres, il ne lui manquerait plus qu’une coupe de champagne posé sur le rebord de la baignoire pour être contactée pour intégrer le casting d’un remake d’absolutely fabulous. En revanche, contrairement à Edina et Patsy, les deux comparses du programme britannique, elle n’a pas l’air de jubiler en voyant apparaître un aussi beau garçon. Moi. C’est moi le mâle sexy prêt à combler toutes les candidates en mal d’amour du nid, même si la tatouée ne semble pas encore avoir conscience de la nécessité pressante qui veut qu’elle devrait s’envoyer en l’air. Elle tire toujours la gueule. Je ne sais pas si elle ne réserve cette tronche de coincée qu’à ma petite personne ou à tout le monde, mais en tous cas c’est immanquable. « Ouais. Je le garde juste là si tu veux jeter un coup d’œil à une évolution en matière de technicité et capacité. » je me marre en tapotant ma braguette quand elle m’interroge à propos de l’existence d’un éventuel radar à meuf. J’imagine bien ma queue se mettre à tressauter de plus en plus fort quand j’approche une fille nue. Je fais quelques pas, venant me planter au milieu de la pièce d’un air paisible. La jeune femme me demande ce que je veux, j’hausse les épaules. « Je voulais prendre un bain, mais puisque c’est déjà occupé… » je lance en zieutant en direction du dit bain. Elle ne veut pas partager la Felice ? Je suis sûr qu’on rentrerait sans difficulté à deux dedans, c’est même sans doute fait exprès connaissant l’esprit pratique de la production qui ne rechigne jamais à l’idée d’obtenir des images intéressantes à diffuser. Mes yeux flottent à la surface de l’eau sans la moindre gène, tandis qu’un léger rictus s’affiche sur mon visage. « La mousse est inutile. » je lui souffle en douceur. On voit tout au cas où elle l’ignorerait.

Cette tradition stupide du bain pour panser mes plaies et calmer mes colères ne marchaient plus. Je n'avais plus huit ans, une âme de rêveuse et le poids de mes années de solitudes sur les épaules. C'était stupide de vouloir que le contact de l'eau brûlante contre ma peau allait pouvoir appaiser le feu qui brûlait au fond de moi. Au contraire, il n'avait de cesse de se raviver pour mieux incendier tout mon être. Les feux de la colère causaient souvent les pires brûlures. J'opte pour la solution de facilité en glissant une cigarette entre mes lèvres mais je veux faire taire cet orage qui gronde en moi depuis quelques temps. À défaut d'avoir quelque chose de plus fort pour dissiper tous les sentiments contradictoires qui m'assaillent, je dois me contenter de cette misérable cigarette en espérant que ma colère s'éteindra aussi vite que ma clope. Mais je n'ai pas le temps d'en constater les effers puisqu'Isaac décide de faire un tour dans la salle d'eau alors que je suis nue et seule dans ce bain. Le moment de solitude attendra. Je l'aborde un peu sèchement mais je ne suis pas d'humeur à faire du social. Même si je doute qu'il soit venu pour me demander des conseils ou me poser des questions stupides. Alors je me ravise et me permet même de sourire à sa réponse à propos du radar. « Je m'attendais à quelque chose de plus fiable. On sait jamais, ton radar pourrait se tromper et t'ammener vers un homme » . On était jamais à l'abri d'un incident diplomatique surtout avec la proportion importante de mâles à moitié à poil qui se baladent dans le coin. J'aimerai bien être là pour voir ça. Il avance de quelques pas et se plante en plein milieu de la pièce. J'ai besoin de savoir ce qu'il veut parce que rester planté dans la salle d'eau ne fait pas certainement pas parti de ses plans. Un bain, c'est tout ce qu'il veut. « Soit tu attends que j'ai fini ou alors tu me rejoins » . Jessica me l'avait bien dit il y avait bien de la place pour deux dans ce bain. Je ne lui laisse pourtant pas le temps d'en placer une et je clarifie la chose. « Je te conseille la première option, je ne suis pas la meilleure compagnie qui soit en ce moment » . Ma mauvaise humeur avait pris le pas sur l'euphorie des débuts alors il valait mieux pour lui qu'il fasse demi-tour et qu'il aille tourmenter quelqu'un d'autres le temps que je finisse mon bain. Je ne tenais pas à ce qu'il finisse avec une brûlure de cigarette sur le corps à la moindre petite contrariété. Je l'avais déjà fait alors autant dire que j'en étais capable. Je manque de m'étouffer avec la fumée de ma clope lorsqu'il m'annonce que la mousse est totalement inutile. Je relève mes jambes contre ma poitrine en remarquant ses coup d'oeil insistants vers le bain pour cacher ce qu'il avait de toute évidence déjà vu. « Tu auras gagné ta journée avec ça au moins » . Même si ça ne vaut pas grand chose je manque de lui faire remarquer mais il n'a pas besoin de savoir les moindres agitations du mécanisme compliqué de mon esprir. Il doit juste choisir entre me laisser profiter de ce bain seule et tranquillement ou venir pertuber mes plans en me rejoignant et devoir supporter mon humeur maussade.

Felice remet en doute le bon fonctionnement de mon radar, sauf que non, l'expérience montre que ma queue m'a toujours emmenée vers des gonzesses. Je suis un chanceux. Il me suffit de me balader tranquillement et je n'ai plus qu'à attendre que des filles dénudées croisent le chemin que mon sixième sens indique. Un peu comme aujourd'hui, tandis que mes yeux naviguent innocemment du côté de la baignoire. Je laisse entendre que je comptais également faire trempette sans trop vraiment y croire. C'est faux, mais bizarrement ça semble fonctionner. Je plisse presque les yeux pour venir jauger son visage, persuadé qu'elle se fout de ma gueule. Mais elle poursuit, me parlant de la mauvaise compagnie qu'elle peut incarner à cet instant précis, comme si j'essayais de m'incruster pour discutailler tranquillement. Je me dis, l'espoir facile, que s'il est aussi facile de s'approcher de ses courbes dénudées, alors la jeune femme est peut-être moins farouche concernant d'autres activités qui me semblent primordiale d'explorer quand on partage un bain avec une nana déjà déballée de toutes couches de vêtements. Je m'approche pour jeter un coup d'oeil au morceau, l'air de me demander si ça vaut le coup. Mais je ne suis pas compliqué, ce n'est qu'une formalité. Je souris avec mon air de prédateur et elle se recroqueville en emmenant ses genoux contre sa poitrine. Je regarde tes tatouages. je souffle dans un sourire pour me dédouaner, bien qu'il n'y ait aucune chance pour qu'elle ait foi en mon goût pour l'art. Elle m'a fait de la place. Du moins je le prends comme ça et je fais aussitôt passer mon t-shirt par dessus ma tête. Je me desape lentement, la nonchalance au bout des doigts pour laisser la petite Felice admirer ce qu'il y a à admirer sans que mes intentions soient trop évidentes. Les bras colorés, le dos affichant un dessin qui s'étale sur mes deux omoplates, je me plonge enfin dans un soupir d'aise dans l'eau. Et maintenant on fait quoi ? je l'interroge en retenant un rictus. Mes jambes se déploient dans la baignoire sans la moindre gêne. Je m'amuse avec la mousse, laisse mes yeux se balader tranquillement autour de moi. J'aime bien celui-là. je déclare les yeux vissés sur son sein gauche, pendant que mon index se pose sur ma propre poitrine pour indiquer l'emplacement voulu. Je lui laisse interpréter mes mots, pour deviner si je parle encore de tatouages.

C'était devenue comme un seconde nature de renvoyer balader chaque homme qui s'approchait un peu trop de moi. J'avais pris un malin plaisir à remettre en cause les talents de séducteur de Percy dans la salle de contrôle ce qui nous avait valu un petit tour dans la rubrique d'Akela. Cette semaine pourtant, l'envie n'y est plus. Alors quand Isaac arrive dans cette pièce je le laisse approcher sans lui hurler dessus comme je l'aurai fait à mon habitude. Je le laisse même se vanter de son engin qui fait des prouesses en matière de télédétection sans lever les yeux au ciel. C'est un petit miracle en soit. Quand il m'annonce qu'il est venu faire trempette je lui propose même de venir me rejoindre, comme ça sans réfléchir. Pourtant ça m'arrangerait bien qu'il fasse demi-tour et me laisse profiter de mon bain et de ma clope en toute tranquillité. Sauf qu'il ne l'entend pas de cette oreille, d'ailleurs ces regards se font de plus en plus insistants en direction de la baignoire où mon corps nu est étendu de tout son long. Pour regarder mes tatouages soit-disant. Je replis instinctivement mes genoux contre ma poitrine et il en profite pour se débarrasser de ses vêtements dans une lenteur presque calculée. Loin de rougir devant une telle scène, je me permets même une petite observation dans les règles de l'art avant d'éteindre définitivement ma clope. Il venait bien de faire la même chose avec moi, je ne voyais aucune raison de me priver même si je me focalisais plus sur ces tatouages que sur autre chose. Sans dire un mot je le laisse se glisser dans la baignoire même si je sais que c'est jouer avec le feu que de tolérer sa présence ici. « Fais comme chez toi surtout » . Je lui lance alors qu'il vient juste d'étendre ses jambes de tout son long dans la baignoire. « Et puis pour répondre à ta question, tu étais pas là pour te laver, non ? » . Je joue les fausses surprises en arquant un sourcil. Alors comme ça il m'aurait menti, quelle surprise. C'est une toute autre activité qu'il pense pouvoir expérimenter dans ce bain à en croire ces regards en coin et son sourire satisfait. Il fait d'ailleurs mine de s'intéresser au tatouage qui siège au dessus de mon sein gauche, celui qui suit les courbes de ma poitrine sans trop s'en approcher, comme pour mieux me faire comprendre la raison de sa présence ici. J'entends, j'entends. Il est beaucoup plus subtil que ça. En fait il s'étale de là à là » . Je lui réponds, mon doigt traçant d'une lenteur exquise le trajet suivi par mon tatouage sur son torse. L'intensité de son regard est telle que je sens que je suis en train de rentrer dans son petit jeu et que je suis à un rien de céder.

Il y a quelque chose de bizarre avec le corps de Felice. Ce n’est pas désagréable. Ca ne tient pas non plus de sa structure anatomique qui m’apparait brusquement comme bien plus exquise que je le croyais. Elle conserve un piercing jusque-là insoupçonné au niveau d’un de ses tétons. Elle est menue, mais ce n’est pas grave, je suis sensible à toutes courbes féminines qui se présentent à mes yeux. Ce qui m’étonne d’avantage, c’est de découvrir comment ses tatouages l’habillent. Elle est nue, mais pas vulnérable. Je me demande si ça fonctionne de la même manière chez-moi. Sans doute pas, son corps dans sa globalité appel à la sensualité, tandis que chez-moi seul ce qui se trouve sous la ceinture doit avoir un potentiel sexuel. Il aurait fallu que je dessine sur ma queue pour la faire passer pour une œuvre d’art. Je glisse dans la baignoire et m’allonge en son sein. Les jambes dépliées, les bras étendus afin d’assiéger son espace personnel. Je souris, attends. Et maintenant ? Maintenant que nous affichons tous les deux uniquement nos peintures de guerre censées nous rendre moins fragile, même sans la plus simple et traditionnelle des barrières en tissue pour nous protéger ? Je m’enquiers à ce propos auprès de Félice et bien que l’évidence soit assez frappante, elle me donne une réponse erronée. « Tu veux m’aider ? » je me moque en affichant une légère esquisse amusée sur les lèvres. Je n’y peux rien, c’est comme si je ressentais toute la pression des téléspectateurs et de la production dans ce genre de situation qui m’intiment de me conduire comme une bite quand mon radar capte une éventuelle cliente pour le satisfaire. Me laisser prendre place dans sa baignoire aussi grande soit-elle, ce n’est pas anodin. On n’est pas si éloigné que ça, ce n’est pas non plus une piscine. Je glisse mon regard jusqu’à sa poitrine que je me permets de commenter innocemment, bien que mon ton reste entendu. Son index s’avance pour entamer un lent trajet sur mon torse. Putain, elles vont vraiment toutes finir par me rendre dingue avec leurs inversement de personnalités qui apparaissent sans fil logique. J’ai d’abord rencontré la Paloma salope qui s’oppose à l’autre niaise énervante. Maintenant j’ai le droit au double cajoleur de la petite brune qui ne ressemble en rien avec la grande gueule à laquelle j’ai déjà eu affaire. Ceci dit je ne dis rien, parce que je ne suis pas le genre de types à vouloir creuser pour me délecter d’une signification d’ordre psychologique qui menacerait de gâcher mon coup. « Et celui-ci ? » je demande d’une voix toujours paisible et tranquille, de celui qui n’a pas encore décidé de céder à la tentation, même s’il est évident que si l’occasion se présentait, je n’hésiterais pas. Mon doigt se tend vers les formes géométriques qui marquent sa peau diaphane sous son nombril, se poursuivant encore un peu plus bas.

Il n'est pas là pour faire un brin de toilette, non, il ne l'a jamais été. Pourtant, en dépit de tout je le laisse me rejoindre sans broncher. Pourtant je ne suis pas ce petit agneau docile prêt à se jeter dans la gueule du loup, loin de là. Je sais à qui j'ai affaire. Il n'est pas le genre de garçon à s'envoyer en l'air par amour et à de très rares occasions. Alors en l'autorisant à s'installer dans cette baignoire, j'ai conscience que je pourrai bien être une parmi d'autres sans toutefois que cette perspective me terrifie. Je lui fais de la place en repliant mes genoux et le regarde se déshabiller sans aucune gêne. Avec une belle gueule comme la sienne je devais bien me douter que le reste du corps suivrait même si ça valait la peine de vérifier. Il n'a pas conscience que lorsqu'il me demande ce qu'on va faire je suis à deux doigts de lui offrir la réponse qu'il souhaite entendre mais je me ravise en jouant les naïves parce que c'est ce que je sais faire de mieux. Sauf que en ai fini avec ce rôle qui me colle à la peau. J'ai beau lui signifier en secouant la tête que je ne compte pas le laver, le regard que je lui lance laisse présager quelque chose de plus agréable. Je sens son regard se ballader sur les courbes de mon corps nu, l'eau a beau être brûlante je sens un frisson me parcourir l'échine. Il désigne le tatouage qui orne ma poitrine ,comme la plus suggestive des lingeries fines, en me laissant présager qu'il ne parle pas uniquement du dessin qui s'étale sur cette partie bien particulière de mon corps. Je me penche vers lui, presque dangereusement, et de mon index trace les contours du tatouage sur son propre torse. Un premier appel jetté comme une bouteille à la mer et qui vient violemment se fracasser contre les rochers au moment où il me relance une seconde fois. Cette fois-ci pour designer le dessin qui orne une grande partie de mon bas-ventre et qui s'arrête juste à un endroit stratégique qui suggère bien plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Les gestes parlent parfois plus que les mots alors dans une lenteur toute aussi exquise c'est ma main qui vient se poser près de son nombril. Elle descend bien trop bas pour certains et pourtant encore trop loin pour atteindre la région tant convoitée. C'était toute la subtilité de ce tatouage qui générait à la fois le désir et la frustration. Mon regard coule alors vers le visage du brun qui semble encore concentré sur la position dangereuse de ma main toujours posée sur son bas-ventre. Le silence se fait pesant et devient vite insupportable. N'y tenant plus, j'abandonne toutes mes inhibitions pour venir plaquer mes lèvres contre les siennes dans un baiser qui n'a rien de pur ou de chaste. Un baiser qui résonne comme une invitation à venir chercher ce pourquoi il était là.

Et moi je ne comprends rien, comme d’habitude. J’ai l’impression qu’on se fout de ma gueule sans arrêt, qu’on s’approprie mon statut de mâle alpha. Les femelles viennent à moi, c’est la loi de la nature, mais normalement je les vois venir à l’avance. Me faire une Jessica ou une Eléa, oui, j’aurais compris, mais Felice pas vraiment. J’observe son corps avec curiosité, alors que je n’avais jamais vraiment étudié ses courbes jusqu’à maintenant. Normalement je sors avec des filles plantureuses qui s’affichent dans des petites robes épousant des seins dessinés, un peu comme si j’étais avec un trophée. Elle ne correspond pas vraiment à mon modèle type. Non, l’américaine elle a plutôt une gueule à jouer dans un film de Tim Burton avec ses longs cils noirs. Felice c’est un membre de ma tribu entre ses tatouages et son piercing, alors que j’ai toujours été du genre à essayer de coloniser des contrés moins familières que je peux dominer aisément. Je me surprends à trouver sa poitrine appétissante. Je n’aurais pas cru. Dis, oui, mais parce que je parle beaucoup. Sa main regagne ma peau et descend stratégiquement de mon nombril pour atterrir sur l’aine. Je l’observe d’un air pensif. Presque interdit. Son regard tentateur se plante dans mess prunelles et parvient à capturer mon attention. Putain, mais qu’est-ce qu’elles ont toutes les gonzesses cette semaine ? Ça me dépasse. Ça me perturbe aussi, parce que je n’avais pas anticipé le rayonnement sexuel qui suivrait la baise avec Paloma, après m’être coltiné un désert sexuel incompréhensif. Deux jours. C’est tout, alors que j’ai dû me taper plus d’un mois d’abstinence avant dimanche soir. Peut-être que je ne devrais pas. Peut-être que mes burnes ont déjà assez données l’autre soir. Elle se penche, m’embrasse et là je me rappel. C’est vrai que je m’en fous de Paloma. Parfois j’oublie dans des élans de morales que ma bite me balance après avoir tant aimé se nicher en elle. Je lui rends son baiser doucement, laissant un sourire flotter sur mes lèvres. Je l’attire pour qu’elle se glisse jusqu’à mon bassin, assise à califourchon sur mes cuisses. La baignoire étroite, le milieu aquatique, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux, mais je n’ai pas envie qu’elle soit tentée de se rétracter si je l’oblige à nous déplacer ailleurs. Alors je veux bien essayer, le défi facile dès que j’en ai l’occasion, afin de la réchauffer, de la faire monter jusqu'à être persuadé que la marche arrière sera inévitable. Toutes les meufs deviennent incontrôlable quand on sait activer le bon bouton. Elles oublient, s'ouvrent et se laissent enfin cueillir comme si on n'était pas le dernier des infréquentables. Je caresse son dos d’une main, pendant que de l’autre, je propose à ses doigts échoués sur mon bas-ventre de descendre juste un petit peu pour rentrer en contact avec ce qu’elle est venue chercher. Je crois que ma queue est dotée de pouvoirs surnaturels. Du genre à balayer les fêlures ou ce genre de conneries qui les poussent à chercher un peu de sexe analgésique pour les mauvais sentiments. J’entame un mouvement de va et viens, l’invitant à me mettre en condition sans réelle délicatesse. Les bites, ce n’est jamais romantiques et puisque c’est comme ça qu’elles me voient toutes, je me conforme à ma nouvelle condition héritée de la cérémonie des award et de mon prix d’interprétation de la perversité. Sinon elle peut me pomper la Félice. Je pourrais peut-être lui glisser l’idée, sous-entendre que Paloma était durement chaude afin d’éveiller son esprit de compétition dans l’espoir d’en être le principal bénéficiaire. Ça peut devenir une technique. Je suis persuadé que ça fonctionnerait sur Jessica compte tenu de la jalousie amère qui semble l’animer dès qu’il s’agit de la jolie espagnole. Mes lèvres coulent sur sa mâchoire, puis son cou jusqu’à venir titiller le métal du piercing qu’elle aborde sur l’un de ses seins