Je me lève tôt ce matin et dans une forme assez inhabituelle. D'habitude j'ai juste envie de vomir mon petit déjeuné rien qu'à l'idée de m'en préparer un. Non là cette fois je mange, tranquillement dans la cuisine sans ressentir la moindre gêne. C'est certainement parce que j'entame tout juste mon troisième mois de grossesse. Enfin peu importe je me sens plutôt bien et du coup c'est en adoptant une démarche guillerette que je remonte jusqu'à ma chambre histoire de faire le lit et de réfléchir à ce que je vais me mettre sur le dos. Qu'est-ce qu'il bouge Lou quand il dort il a réussit à foutre en l'air le drap qui recouvre le matelas. Je ne sais même pas pourquoi c'est moi qui fait le lit tous les matins. Peut être parce que j'ai trop l'habitude de la faire je ne sais pas, va peut être falloir que je me laisse aller de ce coté là et que je laisse faire sa part à ce grand garçon. Je quitte donc la chambre avec les quelques vêtements sales qui traînaient par terre dans l'optique de les mettre dans ma panière ou la sienne peut importe ça ne change pas grand chose finalement. Et puis finalement en passant devant la chambre hivernale je change d'avis. Je laisse tomber les fringues dans le couloir et observe la petite tête blonde qui sort de l'énorme couette qui recouvre le lit. J'ai comme une furieuse envi de m'incruster dans ses draps et de venir lui chatouiller les côtes à la Clementine. Vous ne trouvez pas qu'elle à un sourire magnifique ? Moi si et je dois dire qu'il me manque un peu parce que même si elle n'est pas non plus à se morfondre, je trouve qu'elle à le regard un peu éteint et le sourire beaucoup trop absent de son joli visage. Et je me dis que je pourrais peut être y remédier. Je crois que ce jeu me rend attentionné envers les gens que j'apprécie. Enfin je dois dire que les missions humanitaires ont eu aussi cette effet sur moi. C'est un peu comme fake lover, à la fin de la semaine tu sais pas si telle ou telle personne que t'a appris à connaître sera toujours là où bien si elle aurait décidé d'aller aider ailleurs, ou peut être même décider de rentrer chez elle. Alors je réfléchis pas longtemps, j'arrive à pas de loup près de son lit et me faufile sous la couette. « Clemi, tu dors ? » Je lui demande alors d'une voix feutré avant de venir agiter mes doigts agile sur ses hanches blanches dans l’espoir de lui tirer un ou deux rires.

Mes mains tâtonnent le matelas vide à mes côtés, je fronce simplement les sourcils en me demandant quand Paloma a cru qu'elle pouvait déserter le lit avant que je me réveille. Elle m'a laissé, comme ça, et c'est à cause d'elle au final que j'ai perdu deux heures de vie à dormir, pas vrai ? Il faut toujours un responsable de toute façon. J'ai l'impression qu'on squatte mon lit, je suis encore entre deux mondes pour pouvoir réellement l'affirmer si c'est bien le cas. La voix de Tilda raisonne dans la chambre. Mon esprit est encore embrumé. Je fais mine de grogner en me demandant un instant ce qu'elle peut me vouloir si tôt. « Oui, très profondément en plus » je ronronne bêtement à sa question qui n'est pas non plus dès plus éclairées, si je puis me le permettre. « Tilda ! » je m'exclame alors, presque autoritaire lorsque je sens ses doigts sur ma peau qui s'agitent comme ce n'est pas permis, frôlent des parcelles de ma peau où je suis le plus sensible. Je ne contrôle même plus les réflexes de mon propre corps, non, ce n'est pas juste de faire ça ! Je tente d'échapper à son contrôle en me tortillant comme je le peux. C'est franchement une fourbe, la Tilda, je le retiens ! Je suis très déçue de la demoiselle en tout cas.  « Avec tes conneries, mon rêve s'est échappé ! » je l'accuse outrée, comme si c'était un argument pour qu'elle se stoppe, parce qu'en plus, vu l'heure qu'il est, c'est qu'il devait être dès plus agréable pour que je reste aussi longtemps au lit. Habituellement, à 8h00, je suis déjà levée et au taquet, et non pas encore traînante au lit, sans bouger. Je me retourne alors, en maîtrisant habillement ses mains qui ont décidé de m'emmerder de bon matin. J'affiche un léger sourire avant de mes frêles bras ne s'enroulent autour de mon coup pour que je puisse la serrer dans mes bras comme si elle était une grosse peluche: elle sera un bel ours le temps d'une poignée de seconde. Je dépose un baiser sur son front.

Cette blondinette elle a quelque chose d'attachant quand même. Elle a beau être une chieuse de base à a limite du caprice à chaque fois que je passe du temps avec elle, mais je l'adore tout de même. Et je l'adore de cette façon pas d'une autre. Alors forcément je suis pas contente de voir son sourire être moins lumineux qu'à l'accoutumé ou alors la retrouvé sous les draps alors qu'elle est souvent levé très tôt d'après ce que j'ai pu comprendre. Alors forcément je me dois de faire quelque chose, tant pis pour ce linge, tant pis je vais encore rester en pyjama un petit moment. Je me suis donné pour mission de la faire sourire, rire. Parce qu'elle est plus belle encore ainsi et parce que ça me manque et que je suis beaucoup plus empathique que je le souhaiterais. J'ai déjà mon lot de soucis et quand je vois la Clemi le regard éteint ça me brise le cœur. Je me faufile dans ses draps lui demandant si elle dort, peut importe la réponse je compte bien la chatouiller. Elle dort tellement profondément qu'elle est capable de me sortir une phrase avec sujet verbe complément. Elle proteste quand je viens balader mes doigts agiles sur sa peau blanche. « Quoi t'aime pas ça ? » Je lui dis d'un air innocent alors que je continue dans ma lancé, j'arrêterais quand j'aurais eu le droit à un rire assez satisfaisant. Apparemment j'ai fait fuir son rêve à la demoiselle, sauf que clairement elle était déjà réveillé alors son rêve il était déjà partie en courant. « Tu rêvais de moi ? Si c'est le cas je te prie d'accepter mes excuses mais dans le cas contraire ça ne devait pas être un rêve agréable... » Je la taquine en accélérant la cadence de mes doigts sur son ventre plat. La demoiselle finit par se retourner et m'attraper les mains, je dois dire que je me laisse faire parce que sinon elle y serait pas arrivé aussi facilement. Et puis sans prévenir elle vient me prendre dans ses bras. Je suis surprise, mais ça me dérange pas. Si elle a besoin de câlins elle a trouvé la bonne personne, j'adore les câlins, les bisous. En parlant de bisous elle en dépose un sur mon front et mon sourire s'élargit. « T'as fais un rêve érotique sur moi ou quoi ? » Je la taquine une fois de plus avant de prolonger l'étreinte en la serrant un peu plus fort contre moi si c'est possible. « Clemi, c'est quoi ton souvenir le plus beau ? » Je lui demande alors dans un sourire complice. Parce qu'ils sont aussi là pour ça les souvenirs, nous réchauffer le cœur en cas de vent froids. Et peut importe si c'est emprunt de nostalgie ou de mélancolie c'est toujours bon de se remémorer les bons souvenirs, enfin selon moi.

Je gigote, je me tortille sous ses mains sournoises. « Je déteste » je grogne pour la forme et elle finit par s'arrêter. Je quémande un câlin, qu'elle décide de m'offrir, bien évidemment. Comme résister à mes yeux brillants ?Si je fais un rêve érotique avec elle ? Voyons ! Je suis si pure, mes intentions sont toujours bonnes ou presque.« Pas du tout ! » je m'outre alors en fronçant les sourcils. Elle veut un souvenir. Le meilleur. Hm. « De toute ma vie ? » je l'interroge alors en la regardant un instant. « J'en ai tellement » je me plains alors parce que je déteste choisir, devoir être sélective, ce n'est pas mon rôle. Je m'éparpille. Je ne remplis aucun critère. La plupart des mes beaux souvenirs sont rattachés à Hadrien, alors j'en cherche un autre parce que les autres seraient capable que balancer encore que je me suis enfermée dans une relation avec quelqu'un qui n'est plus là. Je commence à les connaitre. Ils m'emmerdent. « Hm y a quelques années, j'ai tenté de passer mon permis et ma famille voulait évoluer mes progrès tu vois. Ils s'étaient tous réunis et bizarrement c'est Hadrien qui a accepté de me prêter sa voiture » je lui informe en esquissant un léger sourire. Il l'a regretté. « J'ai froissé la tôle juste en la sortant du garage » je lui annonce en poussant un vague soupir de regret parce que ça me semble tellement loin le temps où on pouvait être réunis sans s’entre-tuer, se juger.  « Bon sur le moment, je ne savais même plus où mettre, mais c'était réellement apaisant de les avoir autour de moi, même si c'était pour se liguer et débattre sur l'idée même que je tente tant j'avais l'air dangereuse avec un volant dans les mains » je lui explique, parce que je raccroche souvent à ce lambeau de mon ancienne vie. Au final, je l'ai eu mon permis, en deux fois, évidemment, de toute façon je ne partais de l'optique d'y arriver facilement. « Et toi ? Raconte ! » je lui demande.

Elle joue l'innocente mais je suis certaine que dans sa petite tête blonde il lui arrive très souvent d'avoir des pensées loin de la pureté du bleu de ses yeux. Franchement on me la fait pas à moi. Bon par contre qu'elle aille jusqu'à rêver de moi en petite tenue oui y a des chances pour que ce soit faux mais pourquoi pas ? Et puis je viens lui demander son souvenir le plus beau. « Oui de toute ta vie. » Je lui réponds alors du bout des lèvres un sourire curieux arquant mes lèvres. Et puis comme une plainte elle ajoute qu'elle a beaucoup, beaucoup trop ? Pour choisir certainement. Mais elle me fait bien rire avec sa petite mine boudeuse, on ne se plaint pas d'avoir trop de beaux souvenir ma petite blondinette. Je la quitte pas des yeux pendant qu'elle cherche justement ce fameux souvenir, celui qui va la faire sourire ou même rire. Je l'autorise même à pleurer si l'envie l'en dit, tant que ce sont des larmes de bonheur et pas celle qu'on verse quand on s’apitoie sur son sort, un peu comme moi la semaine dernière enfermé dans le placard. Elle me parle alors d'un moment elle à passé en famille et elle évoque même Hadrien et mon sourire s’élargit. J'aime la façon dont elle raconte les choses et je l'imagine volontiers en conductrice maladroite. « Tu dois être un danger publique sur la route toi. » Je la taquine dans un sourire complice. « Tu l'as eu ton permis finalement ? » Je demande curieuse, je suis sûre que oui elle a les moyens d'obtenir tout ce qu'elle veut. Si c'est le cas sa famille doit être fière de sa réussite parce qu'il semblerait que c'était franchement mal partit cette histoire de permis. Elle ma demande alors mon plus beau souvenir et je me retrouve dans la même situation qu'elle obligé de choisir. Sauf que contrairement à la demoiselle je ne pense pas en avoir tant que ça de très bon souvenir. J'ai de bon souvenirs, beaucoup, mais les meilleurs eux se compte sur les doigts d'une main. « J'avais dix ans et à cette époque là j'étais en adoration devant ma mère que je trouvais magnifique, forte et admirable. Je voulais tout simplement lui ressembler pensant que de cette façon j'allais pouvoir attirer son attention et mieux encore la rendre fière. » Bon j'étais jeune et naïve après ça j'ai vite compris que je n'arriverais pas à la rendre fière de cette façon et finalement j'ai préféré la décevoir au delà du possible, c'est tellement plus simple que le contraire. « C'était le lendemain de mon dixième anniversaire en réalité elle n'avait pas été la veille, ni lui d'ailleurs... mais j'avais l'habitude et je savais que je la verrais le lendemain avec un cadeau pour moi. » Je raconte un sourire presque enfantin sur le visage. Ce souvenir est assez paradoxale tout de même. Autant heureux que pinçant au cœur. « Et pour l'occasion j'avais piqué un de ses tailleurs qui était clairement trop grand pour moi. Avec l'aide de ma nourrice j'avais même imité son maquillage et sa coiffure. J'arrive donc dans le salon, en traînant des pieds chaussé de talons trop grands. Et puis elle a sourit en me voyant, elle n'avait jamais sourit de cette façon, pas en ma compagnie. C'était hyper sincère, avec ses petites pommettes qui se sont creusé. Et puis elle m'a tendu un petit paquet sans rien dire. » Sans remarque sur ma coiffure, sur la couleur du rouge à lèvre et sans remontrance pour avoir piqué l'un de ses tailleurs c'est ce que j'avais crains, enfin le moi d'il y a quelques années maintenant. « J'ai ouvert le paquet, marqué Hermès avec les yeux brillant. J'ai découvert un foulard à l'intérieur, un carré de soie. Le genre qu'elle mettait tu vois. Et moi je me suis dis un peu bêtement que c'était une sorte d'autorisation pour tenter de lui arriver à la cheville, pour continuer dans ce chemin. Le meilleur moment ça à été lorsqu'elle me l'a noué joliment autour du cou. Je me suis senti grandit rien qu'avec ce petit foulard qui ne m'a jamais quitté depuis. » Je termine dans un sourire nostalgique. « Et sept ans plus tard j'ai décidé de faire une chose impardonnable, je crois bien qu'elle a regretté le jours où elle m'a offert ce foulard. » Je rajoute en haussant les épaules.