Le jour que je craignais le plus en cette terre. Le jour de la saint Valentin. J'avais pendant quelques temps été marié avec un homme qui ne m'offrait pour seuls cadeaux que des coups et des pleurs, alors forcement, cela ne me donnait pas réellement envie de sauter au plafond. Pourtant, j'essayais de faire un effort, juste cette fois, histoire de ne pas foutre une mauvaise ambiance la dernière semaine alors que je savais que nous n'en avions pas besoin. C'est donc avec un naturel presque déconcertant que je m'étais levée, vaquant à mes habitudes comme si cela était d'une normalité absolue. Et c'est dans la cuisine que je décidais de trouver refuge, faisant au passage une peur bleue à Cassandre.

« Absolument. D'ailleurs je devrais faire cela plus souvent. J'ai toujours trouvé que j'avais une tête à effrayer un cadavre. » dis-je une moue amusée tout en attrapant le lait.

M'asseyant en face du jeune homme, je versais le liquide dans un bol. J'avais l'habitude de le boire froid.

« On est bon pour passer la Saint Valentin seuls, n'est ce pas ? »

Le jeune homme rit quelques peu à ma remarque avant d'essuyer la table qu'il avait préalablement mouillé, ma faut... enfin je crois. C'était la dernière semaine, nous avions tous franchis les demi-finales et oui, j'étais plutôt satisfaite de moi. J'étais également heureuse d'y retrouver Cassandre.

« Promis, la prochaine fois je me promet de réussir à renverser toute la tasse. » lâchais-je en un rire avant de boire une gorgée de mon bol.

Puis le jeune homme expliqua qu'au final nous n'étions pas seuls puisqu'à nous deux nous étions réunis. Passer la saint Valentin avec l'homme qui m'avait attiré, qui m'attirait et à qui j'avais fait des avances, je trouvais cela un peu glauque, mais pourquoi pas. Finissant mon bol, je répondais positivement à sa remarque tout en me levant. Puis un éclair de génie traversa mon esprit un un fin sourire mesquin se dessina au coin de mes lèvres. Versant un peu de chantilly dans un bol je me retournais vers lui.

« Hey Cassandre ! On pourrait passer à la vitesse supérieure et enlever nos fringues. » dis-je en passant derrière le jeune homme tout en caressant son torse.

Puis dans un geste furtif, j'écrasais ladite chantilly sur le visage du jeune homme avant de glisser ma main dans son cou pour l'étaler.

« Enfin... c'était un conseil, histoire de ne pas tacher ce si beau tee shirt ! » dis-je en reculant tout en lâchant un rire cristallin, portant mes doigts à mes lèvres pour aspirer les restes de la crème.