Elle sait prendre soin de son corps Gigi. Suffit de la regarder, y a pas un millimètre de graisse qui anime son ventre. Elle est fine mais pas non plus pourvue d'une musculature défiant toute choses. Son truc c'est le pilates, le yoga ou encore le vélo d’appartement. Il lui arrive de faire un petit jogging de temps en temps tout en promenant Gracie sa jolie chienne toute blanche mais sinon elle se contente de sport d'appartement, d'intérieur c'est beaucoup mieux comme ça ! Elle n'a donc pas non plus une endurance de championne des jeux olympique. Elle sait pas trop pourquoi alors, elle s'est laissé embarqué dans un footing avec Ranja. Faut dire que quand elles se sont rencontré dans le dressing et que la belle à vu la blonde dans sa superbe tenue de sport elle n'a pas put résister à l'idée de lui montrer la sienne. Et sans qu'elle ne s'en rendre vraiment compte elle se retrouver à l'enfiler, lacer ses chaussures et descendre les escaliers en trottinant, histoire de s'échauffer. C'est qu'elle est plutôt sportive Ranja. Beaucoup plus que Gigi, qui fait bonne figure en courant derrière elle comme si ça lui était naturel. Sauf qu'elle lutte, lutte pour sa vie. Elle est à bout de souffle, ses jambes ne veulent plus l'emmener plus loin. Elle continue pourtant, alors qu'elles traverses la forêt, elle continue dans l'espoir que la jolie blonde fasse une pause. Mais non c'est un robot ! Y a un moment où le corps il suit plus et là Gigi elle peut franchement plus suivre, malgré ses efforts. Ses jambes s’emmêlent et l'inévitable arrive, elle se retrouve au sol. « aaaah, stooooop! » Qu'elle se plaint au bord de la mort. Oui bon elle exagère peut être un peu son état. « Mais t'es pas humaine Ranja, c'est pas possible, tu t'arrête jamais pour souffler ou regarder les fleurs ? » Qu'elle lui dit d'une traite s’essoufflant encore un peu plus. En positon assise elle se laisse tomber en arrière s'allongeant sur le sol pas très propre de la forêt. Une vraie petite sauvage depuis les abysses. « Je... » Elle commence entre deux respiration. « … vais... » Elle continue en mode dramaqueen. «... mourir! ». Oui rien que ça !

Ranja ne sait pas vraiment pourquoi elle a accepté de courir avec Gigi. Peut-être parce qu'elle la trouve super drôle avec ses attitudes de nouvelle princesse de l'Upper East Side fraîchement parvenue au statut de riche. Et pour une fois ce n'est pas une pensée que Ranja formule de façon négative. Elle est une nouvelle riche oui, mais une nouvelle riche qui a du caractère et qu'elle aime bien, ce qui est rare. En fait, ce qui est rare c'est que Ranja s'entende avec une femme. « Gigi... » grommelle-t-elle alors que la brune court derrière elle. Voilà pourquoi Ranja fait ce genre de choses toute seule. Parce que le faire en groupe devient vite compliqué, qu'il faut attendre, accélérer, courir plus vite ou plus lentement. Ranja trottine en direction d'une Gigi qui s'écroule au sol. Ça lui arrache un petit rire, elle va essayer de compatir, c'est promis elle va faire un effort. Mais à en juger par la distance qu'elles ont parcouru et le niveau d'essoufflement de Ranja, la déduction s'impose d'elle-même Gigi a l'endurance d'un marshmallow épileptique. « On court depuis.. quatre minutes ! » se plaint-elle alors que la brunette lui donne droit d'assister à une production exclusive d'une mauvaise tragédie grecque. « Reaaaally ? Ça veut dire que je peux garder la petite robe Chanel que j'ai vue dans ta penderie ? » en profite-t-elle pour gratter un peu. C'est qu'elle a repéré ce petit morceau de tissus qui lui irait probablement bien au teint. Après tout autant que la mort de sa nouvelle copine lui soit favorable en plus d'une façon. Une adversaire de moins, une petite robe en plus, tout serait parfait dans le meilleur des mondes. « Et pour te répondre, non je m'arrête jamais pour souffler ou regarder les fleurs. C'est comme ça que tu fais des millions par moi. J'suis sûre que ton mari n'est pas un fan des arrangements floraux. » taquine-t-elle avec une petite tape sur l'épaule de la brune alors qu'elle s'assoit à côté d'elle et ramasse une fleur. Elle la regarde, ouais... c'est bien ce qu'elle pensait, on en fait vite le tour.

Ca fait que quatre minutes ? Elle aurait bien dit une heure elle. La montre de Ranja doit être complètement détraqué, c'est pas possible que a fasse que quatre minutes Elle tient parfaitement au moins vingt minutes avant de sentir que ça fait mal et qu'elle va mourir. Oh oui ça doit bien faire une heure qu'elles courent sans s'arrêter c'est pas possible sinon. « Mais non ça fait pas quatre minutes! » Qu'elle se plaint toujours à terre le souffle court. C'est pas une grande sportive mais quand même, elle serait pas du genre à s'écrouler au bout de quatre minutes, elle tient un minimum. « Même pas encore morte que tu veux déjà me dépouiller. » Qu'elle commente dans un léger rire. Elle voit bien de quelle robe Chanel elle parle. Elle n'en a pas qu'une mais y en a bien une justement qui vaut vraiment le détour. Et puisque Ranja semble avoir de vrais bons goûts elles ne peuvent penser qu'à la même. « Bon ok, mais s'il t'arrive un truc tu me file toute tes chaussures à talon ok ? » C'est pas forcément très équitable, mais y a quelques paires que Gigi convoite elle pourrait même tué pour certaines, elles sont tellement belles. D'ailleurs va falloir qu'elle est une discussion là dessus, comme ça en sortant Gigi pourra se procurer les modèles qui lui plaisent le plus. « Ah ouais mais non t'as des grands pieds toi! » Elles font pas la même pointure, niveau fringue elles peuvent tout s'échanger sans problème mais les chaussures c'est une autre histoire. C'est que ça lui brise le cœur rien que d'y penser là tout de suite. « Tu te trompe, il aime mes arrangements floraux, il aime tout ce que je fais de toute manière! » Parce qu'il l'aime, l'adule même. Alors forcément il apprécie tout ce qu'elle fait de ses mains, même quand elle lui dit que c'est d'elle et qu'en réalité c'est la bonne qui s'en ait chargé, comme le dîner d'avant qu'elle parte pour Fake Lover. Elle a aucun talent de cuisinière, mais le mensonge, la séduction, le charme, ça elle sait faire. « Et tu sais c'est plus dur de faire un joli bouquet que tu ne semble le penser, il suffit pas de tout mettre dans un vase, y a un ordre, une harmonie des couleurs... » Qu'elle lui précise sentant qu'elle dénigre un peu cette activité que Gigi fait régulièrement pour ajouté des couleurs à son intérieur.

Gigi, c'est un peu le genre de personne qu'on ne peut pas vraiment détester, même quand elle est agaçante elle en devient attachante. Ranja elle aime bien que les gens soient détestables, ça lui donne une sorte de mérite quand elle finit par les comprendre et à désamorcer la bombe qu'ils représentent. Mais avec Gigi, pas de bombe, pas de réel danger. C'est presque reposant. « Mouais, t'as raison peut-être cinq ou six. J'exagère. » concède-t-elle sans vraiment revenir sur son estimation du temps d'effort mais en s'accordant une certaine marge d'erreur, histoire de satisfaire l'égo de Gigi. « Je préfère avoir ton consentement en vidéo, ça sera plus difficile pour les autres d'aller contre la répartition de ton héritage. » explique Ranja quant à la robe qu'elle a repérée dans le placard de sa camarade brune. La proposition de Gigi est un peu démesurée, c'est un échange sacrément désavantageux pour Ranja, mais elle hausse les épaules, apparemment vaincue. « Toutes sauf une, faut bien que je sois enterrée avec style. » plaisante-t-elle avant que Gigi ne revienne sur ses mots en lui disant qu'elle a des trop grands pieds. Ranja pourrait se sentir vexée, elle n'a pas non plus des pieds disgracieux de grandeur, mais si ça lui fait conserver sa collection dans l'au-delà... pourquoi pas ? La façon dont Gigi parle de son mari est touchante, elle a l'air de respirer pour lui et réciproquement. C'est vraiment mignon, un peu écoeurant aussi mais Ranja préfère garder ce genre de réflexion pour elle. « Petite veinarde... » soupire-t-elle en se disant que c'est peut-être ça l'amour véritable. Ou pas. Peut-être que l'amour véritable c'est juste de trouver quelqu'un qui nous convient, Ranja elle a besoin qu'on la défie en permanence. Gigi probablement qu'il lui faut un mec qui lui soit totalement dévoué. « Oh je doute pas que ce soit difficile, j'ai le plus grand respect pour mon fleuriste. C'est juste que c'est pas mon truc de m'extasier devant une plante. » Parce que bon, sa vie est un peu plus palpitante que ça. Mais savoir être fasciné par des petites choses c'est un avantage non négligeable, surtout dans Fake Lover où les trucs extraordinaires sont peu nombreux.