with ISMAELLE

Le Spa restait l'une des seules pièces que je n'avais pas encore explorés. Pourtant ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, comme mes camarades j'avais très envie de profiter des avantages de ces pièces, sauna, hammam. Néanmoins une petite gêne m'en empêchait, effectivement, j'étais claustrophobe et m'enfermer seul dans une petite pièce était inconcevable. C'est pour ça que j'avais supplié ma partenaire de me rejoindre dans cette pièce, j'espérais bien qu'elle accepte de me tenir compagnie ne serait-ce que quelques minutes. Installé sur l'un des transats j'attendais qu'Ismaelle ne daigne me rejoindre. A vrai dire je ne lui avais dit pour quelle raison je lui avais dit de me rejoindre au spa même si finalement ça semblait relativement évident. Je patientais depuis plusieurs longues minutes, le demandant si finalement j'allais devoir me résoudre à abandonner l'idée lorsque la porte s'ouvrit enfin.

Nous étions le vingt-trois, les nominations étaient tombées et j'étais soulagée de ne pas être sur la touche vendredi non plus. Pourtant, Nathan était encore nominé, mais j'avais quelque peu du mal à me sentir compatissante pour le jeune homme. Ce chieur doublé d'une enflure en tirerait peut-être une leçon, je l'aimais bien mais les gamineries de la salle de sport m'avaient quelque peu poussée à bout. Errant dans la maison, Soren m'avait alors proposé, ou plutôt presque supplié à genoux (sans exagérer) de l'accompagner dans le sauna. Je n'étais pas friande de ce genre d'endroit, même si je n'y étais jamais allé à vrai dire. Résistant un court instant, je fus bien obligée à sa bouille dépitée d'accepter, ne manquant pas de le charrier sur sa virilité remise en doute de pas cette peur selon moi ridicule. C'est pourquoi je le rejoins quelques minutes plus tard en bikini (noir) et serviette enroulée autour de la taille. Mains sur les hanches, je me postai face au jeune homme, le tirant par le bras pour qu'il se lève de son transat avant de le pousser aussitôt vers le sauna déjà bien chaud.

Allez allez, rentre avant que je ne t'y enferme seul pour toute la soirée.

Le forçant à s'installer, je fis tomber ma serviette sur le sol avant de l'accrocher à une sorte de porte manteau (hum), m'allongeant sur l'un des bancs en bois de la petite pièce exiguë avant de fermer les yeux.

Et les gens trouvent ça agréable? Urk.

J'inspirais profondément alors qu'Ismaelle me tirait déjà vers le sauna. C'était absurde, ridicule, j'aurais pu user d'un bon nombre de qualificatifs pour décrire ma phobie mais c'était ainsi. Ne souhaitant pas mourir bête, et transpirer comme une bête devant l'Irlande entière et devant la jeune femme qui m'attirait sans doute le plus dans cette maison, j'avais décidé de braver ma terreur. « Tu peux me dire pourquoi j'ai décidé de te faire confiance à toi plus qu'une autre ? » Demandais-je après sa petite réplique qui m'avait refroidi plus qu'autre chose, oui j'avais peur, bien sûr que je devais la faire marrer mais, un homme se montrant parfois fragile c'est mignon n'est ce pas ? Je m'installai sur le banc en grognant légèrement, retirant ma serviette par la même occasion et dévoilant par la même occasion mon short de bain, noir sombre et classe à la fois. « Arête de râler, souffre et soit belle. Tu me remercieras de t'avoir supplié de m'avoir accompagné lorsque tu sortiras d'ici ... » Soufflais-je railleur. Il est vrai que pour le moment c'était plus plus étouffant qu'agréable, si bien que je me levais déjà pour arroser les pierres asséché afin d'assainir d'avantage l'atmosphère.

Râler? Autant l'avouer, c'était l'une de mes spécialités, je maitrisais cet art comme Soren devait sûrement maitriser la branlette en bon célibataire. Quelle blague douteuse je viens de faire, on excusera mon créateur. :lol: J'étais ainsi littéralement étendue sur le banc de bois, yeux clos, ne prenant pas la peine de fixer mon partenaire lorsque celui-ci s'adressait à moi. Monsieur avait peur, bon dieu que je jubilais de le voir ainsi, c'était plus jubilatoire que touchant à vrai dire même s'il s'avérait plus qu'amusant et mignon avec sa petite bouille. Hum, mes pensées s'égarant, je fis passer mes cheveux par dessus ma tête pour plus de confort, soupirant de plénitude avant de tourner la tête vers le brun face à moi, ne pouvant m'empêcher de sourire, narquoise.

Je suis toujours belle, je n'ai pas besoin d'une heure de sauna pour cela, MOI. Si je suis ici c'est uniquement pour te faire plaisir et te tenir la main en quelque sort, mon pauvre choupinet.

Ricanant, moqueuse, je lui tirai la langue avant de me remettre en position, commençant à fredonner sans vraiment savoir quoi chanter, oscillant entre du Pete Yorn et du Lady gaga. Charmant mélange.

Elle jubilait, je pouvais le faire à sa tête. A vrai dire je m'en moquais qu'elle se me charrie tant qu'elle le veut, j'avais quand même réussi à la traîner jusqu'ici. Elle n'avait pas refusé et finalement c'était tout ce qui m'importait. Je levais les yeux au plafond de bois prenant à mon tour mes aises, légèrement moins flippé par l'étroitesse de la pièce. Je respirai profondément inhalant les huiles essentielles qui s'évaporaient des pierres, c'était particulièrement agréable. Me priver d'un tel endroit aurait été profondément stupide à vrai dire. « Sainte Ismaelle tu brilles par ta générosité. Rappelle moi de t'envoyer des fleurs et de me prosterner devant ta beauté à l'occasion. Enfin ceci dit je ne sens pas cette main que tu es supposé me tenir. » Railleur, je tendais ma main en sa direction remuant légèrement les doigts, jouant à fond la carte de l'auto dérision, rentrant dans le rôle d'un pauvre petit garçon apeuré. Croisant les jambes tendues à l'extrême, je m'appuyais contre la paroi, fermant les yeux quelques instants lorsque j'entendis la demoiselle fredonner un mix de chansons de façon complètement décousue. Si bien que je ne pus m'empêcher de rire aux éclats. « Tu veux un peu d'aide pour ta chanson peut être ? »

Je ne manquerai pas de te le rappeler.

Toisant la main qu'il me tendait avec dédain, je me contentais de siffler entre mes dents avant de nouveau tourner le regard vers le plafond, faisant en somme comme si mon partenaire n'était pas présent dans la pièce. Me concentrant pour ne pas sourire, je pris une expression profondément blasée tout en soupirant, feignant la consternation de devoir suivre le brun jusque ici. Ce qui était totalement faux, il devait s'en douter.

Ne sachant pas où ta main a trainé, rustre que tu aies, je préfère encore tenir la queue de Gabriel.... Mon dieu, oublie ce que je viens de dire.

Ne pouvant me retenir d'éclater de rire, dépitée par ma répartie particulièrement bancale et lubrique, mes mains vinrent aussitôt couvrir mon visage avant que je ne tourne celui-ci vers Soren, arquant un sourcil lorsqu'il se permit de me proposer son aide. En quoi avais-je besoin d'aide? Je maitrisais très bien la chanson que je chantais actuellement, et pour preuve, je tendis aussitôt mes "griffes" au dessus de ma tête tout en claquant de la langue, les remuant comme le faisait son interprète avant de reprendre plus fort qu'auparavant.

RA-RA-RARARA ROMA-ROMAMA, GA-GA-OH-LA-LAAA, WANT YOUR BAD ROOOOMANCE ♫

Autant dire que se ridiculiser était aussi un art que je maitrisais particulièrement bien.

« LA QUEUE DE GABRIEL ? » Répétais-je sur un ton qui se voulait volontairement outré. Mes yeux aussi immenses que deux soucoupes étaient exagérément ouvert ainsi que ma bouche marquant ma stupéfaction face aux paroles plus que douteuses de ma partenaire. « T'es fière de toi j'espère, il va me falloir des semaines à me défaire de l'image de toi empoignant l'engin de Gabriel à pleine main ! Eurk. » Je grimaçais à l'idée d'y penser, ce n'était pas ce genre d'image que je me faisais de la jeune femme et à vrai dire dès que je croiserais le blond je risquais fortement de s'éclater de rire. Visiblement vexée ou du moins étonnée par ma proposition, Ismaelle se mit à chanter de plus belle, imitant la chanteuse avec brio. Amusé par le spectacle qu'elle m'offrait je me contentais de sourire, l'écoutant presque religieusement. Je balançais légèrement la tête, en rythme sur la mélodie qu'elle fredonnait à présent. Me retenant comme je le pouvais de ne pas me mettre à chanter à mon tour, ne voulant pour rien au monde me priver de ce moment.

Me levant dans la précipitation, ma main vint se claquer sur le torse de mon partenaire lorsqu'il se mit à hurler l'atrocité que j'avais par je ne sais quel malheur osé déblatérer avec fierté. Une scène particulièrement effroyable me venant en tête, je fusillais du regard Soren avant de laisser celui-ci tomber sur la trace rouge qui se formait alors sur son pectoraux, je n'y étais pas allée de main morte. Me mordant le doigt pour ne pas rire, je me reculai aussitôt, peut-être se plaisait-il à violenter les femmes qui sait.

Excuse-moi, c'est pas que j'en mourais pas d'envie mais...

Assise face à lui, je ne pus retenir un nouvel éclat de rire et m'esclaffai aussitôt, n'osant plus le regarder, sentant son regard peser sur moi comme si le poids du monde reposait sur mes épaules. Je ne parvenais même pas à culpabiliser, c'était peut-être quelque peu sadique et je me sentais réellement bête. A croire que torturer mon partenaire était devenu l'un de mes passes-temps favoris. Le pointant du doigt, aguicheuse (), je lui lançai un clin d'œil avant de bouger mes épaules et ma tête en rythme avec la chanson que je chantais il y a quelques secondes.

Waaaant your bad romance!

Sans que je m'y attende, Ismaelle se jetait littéralement sur moi, pour me violenter à nouveau. Elle passait son temps à me martyriser ces derniers temps. « AIIIE ! » Je gémissais à nouveau, après qu'elle est littéralement écrasé ma cage thoracique, mais quelle folle furieuse. Je baissais les yeux constatant avec effroi la jolie trace qu'elle m'avait laissé. La fusillant du regard, j'aurais pu lui bondir dessus si ce coup avait été asséné par une autre personne. « Une pulsion peut être ? Arrête tes inepties, je sais que tu adores me martyriser, ça se voit dans tes yeux ... » Lançais-je en levant les yeux au plafond dans un ton qui se voulait des plus sérieux mais qui perdit en sa crédibilité lorsque j'éclatais de rire, me joignant finalement à elle. Prise dans son rôle d'allumeuse, elle continuait à chanter, je l'admirais amusé. Puis levait les bras en l'air victorieux alors qu'elle prononçait les dernières paroles. « Tout ce que tu voudras ma belle ! » Je me mordis la lèvre, m'empêchant de rire aux éclats, tandis que je la regardais de plus belle, pervers.

Moi, aimer martyriser Soren? Peut-être oui, après tout ce petit emmerdeur à la langue bien pendue méritait bien parfois que je le remette en place d'une manière ou d'une autre. D'autant plus que, comble de mon bonheur, le jeune homme était plus que chochotte, ce qui s'avérait adorablement risible lorsqu'il se mettait à se plaindre comme un bébé grognon. En somme, si je n'avais pas eu de petit-ami hors de la maison, j'aurais pu aisément fondre pour mon partenaire, mais loin de moi cette idée saugrenue, notre amitié me convenait parfaitement et je le voyais à vrai dire plus comme un "grand frère" qu'un éventuel amant. Mes pensées s'égarant, je revins aussitôt sur terre lorsque le jeune homme sembla se réjouir de ma proposition chantée. Soutenant son regard avant de me mordre délicatement la lèvre, je finis par éclater de rire avant de donner un coup dans son épaule, plus doux cette fois-ci, m'installant sur le banc à ses côtés.

Je veux bien un bisou sur la joue puisque tu le proposes si gentiment.

Souriante, mutine et malicieuse, je déposai ma tête sur son épaule, soupirant, attendant que monsieur me montre qu'il était prêt à s'exécuter même si je me doutais qu'il refuserait sûrement pour m'embêter.