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Le prime était terminé, Nathan était sauvé et ravie pour le jeune homme je m'étais empressée de lui souhaiter mes félicitations. Persuadée que la fatigue ne me gagnerait pas de si tôt, j'avais curieusement envie de rejoindre mon lit désormais que la soirée touchait à sa fin, non pas pour y dormir mais mes pieds étaient dans un tel état de décomposition que j'avais la nécessité absolue de m'allonger à tout prix sur mon lit. Cherchant mon partenaire du regard, les sourcils courbés sous la douleur lancinante de mes talons, je tâchais de rejoindre d'une démarche la plus naturelle possible le nid d'amour, dents serrées. Comme une apparition divine, le jeune homme m'apparut alors de dos au détour des escaliers. Ne lui laissant pas le temps de se tourner pour m'apercevoir, je me mis à courir par je ne sais quel force surhumaine vers lui, bondissant sur son dos dans un couinement enfantin.

Enfin tu es là, je t'ordonne de me porter à l'étage.

Manquant de nous faire s'étaler dans les marches, le brun en tarda pas à se reprendre, sa fierté d'homme et sa virilité mise en jeu. Soit je me retrouvais les fesses sur le sol, soit il me porterait gentiment jusque notre lit où je pourrais m'échouer avec allégresse. Posant ma tête sur mon avant-bras et par substitution son épaule, je déposai un léger baiser sur sa tempe histoire de lui donner un peu de courage.

Le prime était terminé depuis quelques minutes à peine, j'avais félicité vaguement les rescapés, sans trop en faire bien évident puis souhaité bonne continuation à la demoiselle dont le prénom m'échappait encore. Puis j'avais échangé quelques mots avec Maia avant de finalement me diriger vers les escaliers. L'envie oppressante de m'emplir les poumons de goudron m'avait forcé à me bouger vivement de la salle de prime. Je m'apprêtais à gravir courageusement les marches lorsqu'une masse m'arriva sur le dos. Surpris, je faillis culbuter en arrière lâchant ma ... partenaire qui ne tarda pas à se manifester. « Voilà, mademoiselle se sent poussé des ailes tout ça parce qu'elle a eut une fois le dernier mot. Non mais je rêve ! » Je ne la lâchais pas pour autant, tournant légèrement la tête vers son visage échoué le mon épaule, je souriais alors qu'elle déposait un baiser sur ma tempe. « Tu crois qu'un vulgaire baiser va suffire. Soit plus persuasive et peut être que j'accepterais de te monter là-hauts. » Commençais-je à négocier alors que le cuir de son leggings me glissait déjà entre les doigts. J'agrippai mes mains plus fermement à ses cuisses afin d'éviter qu'elle ne me glisse justement entre les doigts.

Gesticulant vigoureusement sur le dos du jeune homme dans l'espoir de le faire avancer, mon poids plume n'eut pour effet que de le faire flancher un bref instant, et il ne semblait pas prêt à céder à mon petit caprice. M'esclaffant à son oreille, je soutins le regard en biais qu'il me lança, nullement résignée à monter les marches par mes propres moyens.

Plus persuasive? Tu plaisantes j'espère, avec tous les mensonges que j'ai osé déblatérer pendant le prime tu pourrais au moins te montrer reconnaissant. J'aurais pu parler de tout ce que tu me fais subir lorsque la maison s'endort et que les caméras ne peuvent plus nous voir.

Haussant les épaules avant de nouveau laisser s'échapper un gloussement des tréfonds de ma gorge, l'emprise de mes bras autour de son cou se relâcha finalement tandis que je m'assoupissais littéralement sur le dos du candidat, les mains pendantes et la joue écrasée sur son épaule, yeux fermés et nez contre son cou. J'étais particulièrement à l'aise dans cette position, j'aurais pu rester une heure ainsi, au grand malheur du brun.

Je dois avouer que tes poignets d'amours sont particulièrement confortables, on peut rester ici si ça te chante Soren, j'en ai rien à faire tant que tu ne me lâches pas.

Ismaëlle semblait aussi têtue que je l'étais, elle gesticulait comme une folle dans l'espoir de me faire céder, mais en vain. Tout ce qu'elle allait finir par gagner c'était de se retrouver les quatre fers en l'air en bas de l'escalier c'était tout. J'ouvrais grand la bouche alors qu'elle déblatérait des inepties. « Tu veux que je dévoile ce que toi tu me fais sous les couvertures ? Espèce de fausse sainte ni-touche ! En plus t'adore ça, arrête de te plaindre » C'est ce qu'on pouvait appeler de la répartie plus que bancale et légèrement enfantine, tandis que je ponctuais mes paroles d'une légère moue boudeuse. Seulement la sang-sue Ismaelle ne semblait pas gênée d'être affalée à ce point sur mon dos, quitte à y commencer sa nuit. Résigné, je finis par céder non sans me plaindre. « Mais t'es vraie une plaie toi ! Accroches toi bien, si tu tombes je ne te ramasserais pas ! » Sifflais-je entre mes dents tandis que je commençais à monter les marches sans cesse de grogner. A l'étage, qui m'avait parut beaucoup plus long qu'à l’accoutumé, je me dirigeais vers la suite où se trouvait notre lit et déposait la jeune femme sur ce dernier. « Et voilà ma reine vous êtes arrivé à destination ... » Un brin sarcastique j'affichais mon plus beau sourire avant de m'écrouler à mon tour sur le lit, tout près d'elle.

Il avait beau le démentir avec vergogne, Soren ne semblait pas réussir à me résister étant donné qu'il ne s'entêta pas bien longtemps, commençant à gravir les marches avec une lenteur qui m'aurait sûrement vexée si je n'étais pas à moitié endormie sur son épaule. Me sentant glisser, je m'agrippais plus fermement à sa chemise sans cesser de rire durant l'ascension particulièrement longue. Une fois à l'étage, le brun me conduisit aussitôt jusqu'au lit que nous partagions, m'y déposant avec une certaine délicatesse, à mon plus grand étonnement. Je m'étais attendue à me faire jeter sans ménagement sur le matelas au point d'y sentir mon cou craquer, mais non, l'atterrissage s'était fait sans brutalité. Soupirant longuement, les quatre fers écartés comme une étoile, je l'aperçus se coucher avec moi et ma main vint aussitôt s'étaler sur son visage, tapotant celui-ci avant de saisir sa cravate pour le tirer vers moi.

Tu n'as pas fini ton boulot, il te reste mes chaussures à enlever mon Soren. Je pris une moue suppliante. Je te jure qu'après ça je n'aurais plus besoin de quémander ton aide et tu pourras dormir comme un gros bébé.

Tendant la jambe en l'air, je mis en évidence mon pied encore noué des nombreux rubans qui composaient ma chaussure, la couleur de celui-ci virant au rouge tellement il avait été sollicité ce soir. Me glissant difficilement vers mon oreiller ou je déposais la tête, je laissai mes talons retomber sur les cuisses du candidat, lui stipulant ainsi que non effectivement, il n'avait pas le choix.

Je n'étais pas spécialement fatigué avant de rejoindre la chambre, seulement maintenant que j'étais installé sur le lit, ou du moins depuis que je m'étais écroulé sur le lit, l'idée même de remuer le petit doigt me décourageait. Mes yeux plantés sur le plafond je n'eus pas le temps de me donner ne serait-ce qu'une once de courage de me bouger que je sentis déjà les doigts de la jeune femme effleurer mon visage pour finalement me happer vers elle. Mon corps aussi flexible qu'une poupée de chiffon ne tardait pas à s'écraser contre le droit évitant de peu la rousse. Ismaëlle, sûrement gonflée de fierté par mon absence de refus un peu plus tôt n'hésitait pas à m'en demander d'avantage. Prenant appui sur sur coude, j'observais la jeune femme effectuer ses revendications. « J'hésite ... » Me contentais-je d'ajouter alors que je me grattais le menton pensif. « Tu ne voudrais pas un massage des pieds après ça puisqu'on n'y est ! » ajoutais-je avant de rire alors que j'attrapai son mollet divinement galbé entre mes mains sans pour autant ne défaire les liens qui emprisonnaient ses pieds vraisemblablement meurtries. « Non mais finalement je sais pas, je ne voudrais que tu t'habitues à ma générosité, non franchement j'hésite, et puis qu'est ce que j'y gagne dans l'histoire moi ? » Déclarais-je arrogant à souhait sans pour autant lâcher ce mollet que je déposai à nouveau sur mes cuisses.

Le sentant saisir entre ses mains mon mollet, un large sourire victorieux s'empara de mes lèvres et je fermai alors les yeux en attendant que monsieur se mette à l'oeuvre. Une seconde, puis deux, et celui-ci se mit à m'exprimer son hésitation quant à mon offre, me stipulant qu'il souhaitait lui aussi avoir quelque chose en retour. Relevant la tête je lui lançai un regard qui en disait long sur mes pensées, feignant la consternation même si au fond j'étais particulièrement amusée par cet échange. Si Soren s'exécutait à chacun de mes ordres, le jeu n'aurait sûrement pas valu la chandelle.

Tu ne peux pas te contenter d'exécuter sans broncher, faible homme? Arquant un sourcil, mes yeux se posèrent sur ses chaussures avant de rejoindre de nouveau ses iris. Vu l'odeur de tes pieds, je n'enlèverais sûrement pas tes chaussures. Allez, si tu me fais un massage... Je fis mine de réfléchir. Je te ferais un câlin. Et tu pourras même dormir en caleçon!

Lui lançant un clin d'oeil, je fis remuer mes doigts de pieds sous son nez avant de me laisser tomber une nouvelle fois sur le lit, m'étirant volontairement et particulièrement sensuellement de façon à galber ma poitrine. D'un point de vue extérieur, le geste serait passé pour naturel, je ne me faisais pas de soucis quant à ce que mon copain pourrait interpréter. Après tout, tout ce que je cherchais c'était un massage des pieds, pas de quoi affoler les soeurs d'un couvent.

« Non, j'adore quand tu me fais ces yeux là ... » Ajoutais-je légèrement arrogant, un léger rictus se dessinait sur mes lèvres. Sourire qui se dissipait alors qu'elle évoquait l'éventualité d'une odeur immonde provenant de mes pieds. Ce qui était totalement faux d'ailleurs si bien que j'occultais volontairement ce passage peu flatteur et qu'elle s'empresserait de démentir dans tous les cas. « Pour ton information je comptais de toute façon ne porter que mon caleçon ce soir, et un câlin, je sais pas. Quel genre de câlin ? » Demandais-je innocemment alors que je dénouai déjà les lanières de sa chaussure dans un automatisme, gardant le pied fermement entre mes doigts. Son petit manège ne m'échappa pas, il était clair qu'elle ne s'était pas étiré de cette manière pour rien. « Allumeuse ! » Lâchais-je amusé, alors que j'appréciais le spectacle qui s'offrait à moi sans pour autant insister lourdement. Je déposai délicatement la jambe d'Ismaelle a sa place sur ma cuisse, alors que je m'appuyai sur mes mains attendant sagement le verdict de la demoiselle à l'image d'un enfant modèle que je n'étais clairement pas et qui contrastait pas mal avec la mine que j'affichais.

Pas de ceux que tu espères.

Levant les yeux au ciel, à fond dans mon petit manège, je me sentis me liquéfier littéralement sur place lorsque Soren se permit de me traiter d'allumeuse. Ok, la subtilité et moi ne faisait clairement pas de bonnes partenaires et cramoisie, je choisis d'éclater d'un rire franc et cristallin plutôt que de m'enterrer sous les couvertures pour ne plus en sortir.

Bon, j'admets que ce n'était innocent, mais que veux-tu je te vois loucher depuis le début de la soirée sur ma poitrine, je me suis dis que peux-être tu te déciderais à céder à ma maigre requête... admire les efforts! Maintenant masse-moi ou je t'enfile ton short de force, et crois-moi j'ai de la force.

Passant mes mains sur mon visage brûlant, j'assenai un coup de talon sur la cuisse du jeune homme dans l'espoir de le faire s'exécuter et m'aperçus que la jambe que je venais d'écraser plus ou moins durement n'était pas celle que j'espérais. Relevant la tête, rouge de honte, je me mis à genoux avant de me pencher au dessus du jeune homme pour constater l'ampleur des dégâts que je venais de provoquer.

Soren ça va?!

« Arrête de me prendre pour un pervers qui rêve de te foutre dans son pieu ma belle, bon première parce que c'est déjà le cas, et deuxièmement parce que je suis un mec tendre aussi ! » Répliquais faussement outré qu'elle puisse se méprendre à mon sujet, après tout, je n'étais jamais contre un câlin en tout bien tout honneur, qui plus est si elle me le donnait. Les joues rosies de ma partenaire me firent sourire, d'ailleurs pour rester dans la tendance du moment c'est à dire, le vieux mâle dominant rustre et arrogant, je pavanais fièrement d'avoir descellé son manège. « Je plaide coupable, mais c'est pas humain d’exhiber son corps comme tu le fais ! Mais d'accord, je reconnais que tu y mets du tien peut être que ... » Seulement je n'eus pas le loisir de terminer ma phrase coupé par un coup de massue porté violemment au niveau de mon entre-jambe. La douleur était telle que je me repliais sur moi même, apposant mes mains sur le lieu du crime, tout en me tordant de douleur. J'avais dû jurer comme jamais, la douleur était tel que je ne pouvais prononcer un mot, la chaleur gagnait mon visage, je devais être écarlate, mes yeux me brûlaient, j'avais envie de mourir, de tout balancer, mon estomac, ma gorge, chaque parcelle de mon corps me faisait souffrir. Je relevais les yeux difficilement sans oser ôter mes mains de mon pantalon lorsque j'aperçus Ismaelle, au dessus de moi me demandant comment j'allais. Incapable de répondre, je me contentais de hocher la tête positivement, alors qu'une petite larme me roulait sur la joue, larme que je ne pouvais retenir pour mon plus grand dam.