Lundi matin, le soleil brillait dans le ciel d’un bleu pur, et chauffait tout sur son passage. Betty avait chaud. Et quand elle avait chaud, non seulement elle buvait beaucoup, mais en plus, elle ne mettait plus grand-chose comme vêtement. Un léger débardeur rouge, un mini short blanc, des sandales plates, et le tout avec les cheveux attachés en queue de cheval. Au moins, comme ça, ça réduisait la chaleur. Un peu. Pas beaucoup en fait. Du coup elle buvait, encore et toujours. Que de l’eau bien fraiche, bien sur. Certains mecs s’étaient pris une bière fraiche, mais cela ne tentait pas vraiment la jeune blonde qui ne connaissait que trop bien l’état dans lequel elle pouvait être après avoir bus. A force de boire de l’eau, Betty eut une envie, assez logique. Se dirigeant vers les toilettes, elle ouvrit la porte sans chercher à s’attarder à savoir si quelqu’un y était déjà ou non. De toute façon, si quelqu’un y était, il aurait fermé le verrou, non ? Elle ouvrit la porte, et c’est que tout se passa d’un coup. Une masse masculine tomba d’un coup sur les WC, tandis qu’il y eut un bruit de bouteille en verre qui se brisait sur le sol, et un autre bruit, plus fin, de verre aussi. Betty ne comprit rien du tout. Elle posa des yeux curieux sur la scène qui s’offrait à elle, tentant tant bien que mal de comprendre. Mais c’est alors que le jeune homme ci-présent glissa et voulut se retenir..à Betty, et plus précisément, à son débardeur. Pas très intelligent, mais la jeune blonde n’eut pas le temps de réagir que le tissu de son haut rouge était déjà complètement déchiré. Dommage, elle l’aimait bien ce débardeur. Ceci dit, déchiré comme ça, avec la vue sur son soutien gorge noir, c’était bien plus classe (a)

« Bon sang, je suis déso.. »

Baissant ses yeux sur ceux du jeune brun, Betty reconnut Alcéo, l’italien affreusement sexy qu’elle avait déjà eu l’occasion de rencontrer la semaine passé.

« Tu n'as pas vu que la porte était fermée? »

Betty allait pour répondre, quand elle sentit comme une forte odeur d’alcool. Fronçant les sourcils, elle s’appuya contre le mur, regardant les dégâts.

« C’était fermé, mais pas verrouillé.. Excuse-moi ? »

Penchant la tête sur le côté, elle posa ses yeux sur le jeune homme, le détaillant par la même occasion. Il était dans un état assez..pitoyable, il fallait le dire. Mais Betty-Jayne lui trouva quand même quelque chose d’étrangement attirant en cet instant. Elle osa se pencher vers lui, pour poser une main sur sa joue et le regarder de plus près.

« Je crois que tu as un peu trop bus.. Tu veux que j’aille te chercher de l’eau ou de la nourriture ? Une serviette ? Quelque chose ? »

Elle le regarda un instant dans les yeux, et se releva avant de se perdre dans ses beaux yeux. Elle allait pour sortir lui chercher un peu d’eau et de quoi manger, histoire de lui faire enlever l’alcool qu’il avait dans le sang, mais une main la retint, celle d’Alcéo.

La jeune blonde était bien loin de se douter qu’elle était la cause de tout ces dégâts. En fait, elle n’avait réellement pas du tout compris ce qui s’était passé. Elle avait simplement ouvert la porte, avant de le voir tomber et d’entendre des bruits de verre se briser. De là à y comprendre quelque chose, fallait le faire quand même. Betty regardait le jeune homme, intrigué.

« Je sais mais je ne pensais pas que quelqu'un allait rentrer alors que je récupérais simplement cette paire de lunettes. »

Une paire de lunettes ? Quelle paire de lu…Oh, shit. La paire de lunettes qui étaient en plus que mauvais état ? C’était donc de la faute de la jeune blonde si les lunettes étaient comme ça ? Noooon..Si ? Merde, vraiment pas douée la gamine. Elle s’était rapprochée de lui, se penchant pour mieux le regarder. Elle osa même poser sa main sur sa joue, mais Alcéo ne se laissa pas faire, attrapant son poignet pour qu’elle ne le touche pas.

« Je ne suis pas saoul. »

Betty le regarda avec des yeux curieux. Elle le croyait, mais elle ne comprenait alors pas ce qu’il s’était passé. Se redressant, elle lui laissa de la place, tandis qu’il enlevait son haut taché de bière et le laissait tomber au sol. Penchant la tête d’un côté, Betty le regarda faire, se sentant étrangement inutile, futile..et fautive.

« Ma bouteille a explosé parce que tu as ouvert la porte alors que j'étais debout sur la poignée. »

Reconstituant la scène dans sa petite tête blonde, Betty finit par comprendre ce qu’il s’était passé. Elle se colla au mur pour laisser toute la place possible au jeune brun qui s’était penché pour tout nettoyé. Elle le regarda faire en silence, ne sachant ni quoi faire, ni quoi dire. Elle aurait voulus lui dire de faire attention au verre, pour ne pas qu’il se coupe..Mais il le savait, il était bien assez mature pour faire attention. Et puis, ce n’était pas à Betty de lui dire ça. Elle aurait voulus l’aider à tout nettoyer, surtout que c’était de sa faute, mais la pièce était trop petite pour laisser la place au jeune homme et à la jeune femme pour s’accroupir en même temps. Elle aurait voulus sortir pour fuir, et pour respirer aussi. Parce que l’odeur de l’alcool déstabilisait la jeune blonde. Mais elle ne pouvait pas sortir non plus, puisqu’Alcéo bloquait la porte. Alors quoi ? Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire à part se taire, se faire toute petite et regarder ? Restant collée au mur, Betty finit par briser le silence devenus trop pesant.

« Je suis sincèrement désolée. Vraiment.. »

C’est tout ce qu’elle trouvait à dire. Fermant les yeux, elle voulut disparaître, là, tout de suite. Son rire n’était plus là, et quand c’était le cas, alors elle n’existait plus. Elle n’était plus rien sans ce rire. Juste une fille sans intérêt. Juste une fille. Posant ses mains sur son visage comme pour se cacher. Les morceaux de verre éclatés sur le sol, l'odeur d'alcool qui remontait jusqu'aux narines de la jeune femme, et cette sensation d'être coincée dans un lieu trop petit.. C'était trop de mauvais souvenirs d'un coup.

Les mains sur son visage, Betty gardait les yeux fermés, commençant a avoir du mal à respirer, elle se souvenait. Elle ne voulait pas, mais tout revenait d’un coup. Brutal. Incontrôlable. Fatal. Cette odeur la rendait malade. Le bruit des bouts de verre qu’on ramasse lui donnait mal au crâne. Et elle se sentait enfermée, prisonnière. C’est à ce moment là qu’elle sentit des mains lui attraper les siennes, découvrant son visage. « BJ ? » Elle était partie loin, mais cette voix masculine, légèrement inquiète, et rassurante dans un certain sens la ramena sur terre, dans les toilettes du Nid d’amour. Elle ouvrit doucement les yeux, serrant doucement les mains du jeune homme. Elle plongea son regard de jeune fille perdue dans le sien. « Qu’est-ce que tu as ? » Elle ne répondit rien. Elle ne pouvait pas. Pas maintenant. Il fallait qu’elle sorte. Vite. De l’air.. Il lâcha une de ses mains pour la mettre sur la poignée, Betty le regarda faire et attendit qu’il ouvre, mais elle dut forcer la chose, portant sa main libre sur celle posée sur la poignée, appuyant pour qu’il ouvre. La porte s’ouvrit et la jeune blonde s’avança en dehors de la petite pièce, frôlant l’italien au passage. Elle l’entraina avec lui, ne lâchant pas sa main. Une fois dans le couloir, elle se posa contre le mur et se laissa glisser doucement, jusqu’à être assise contre le mur, sa main toujours dans celle d’Alcéo. Après un long silence, elle brisa la glace, parlant d‘une voix faible. « Trop de mauvais souvenirs d’un coup..Je suis désolée, je n’ai jamais aimé être enfermée dans une pièce étroite qui sent l’alcool.. » Elle releva légèrement la tête, regardant l’italien. Elle eut un léger rire enfantin. Ce rire sans quoi elle n'était rien.