Anael et Sorcha.
16 octobre 2011, 13h23.

J’avais ressenti un immense besoin de m’isoler durant toute la journée. Au final, la plage s’était avérée être un véritable refuge. Je m’étais assise tout prêt de l’eau, laissant mes pieds être caressés par les vagues lorsqu’elles se rendaient jusqu’à moi. Mes pensées, cependant, m’avaient amené très loin du lieu où j’étais en ce moment. Je repensais à ce qui s’était passé durant le prime. À vrai dire, la moindre idée qu’on est pu songé que j’étais le traitre de cette maison remettait bien des choses en perspective. Je n’avais jamais pensé que l’on pouvait penser une chose pareille de ma personne, après tout, j’avais toujours été des plus honnêtes, et ce, depuis le moment où j’avais mis les pieds dans le Nid. Le sentiment d’avoir été trahi m’envahissait peu à peu… mais c’était étrange de ressentir cela fasse à des personnes que je connaissais à peine. Et puis, je n’étais pas blanche comme neige : j’avais aussi donné cinq noms et j’y étais allée aux meilleurs – ou aux pires - de mes impressions. Au final, ce jeu jouait avec nous ; Cupidon, notamment, se servait de nous pour assouvir ces sombres vices, et la production, je n’en parlais même pas! J’aurais du le savoir, après tout, les téléréalités, c’était du pareil au même. Mais non, j’avais dû être trop aveuglé par l’opportunité pour me rendre compte de ce qui allait se passer. Un soupir s’échappa de mes lèvres, et je posais mon regard sur le paysage qui s’étirait devant moi. Je ne voulais pas m’apitoyer sur mon sort ainsi – si ce devait être ma dernière semaine, il me fallait en profiter à tout prix. Mais j’avais besoin de cette journée pour reprendre du poil de la bête avant d’affronter l’inévitable.

Spoiler:

Le réveil ce matin avait été particulièrement difficile, la veille j'avais un peu trop bu et l'excès de whisky était toujours fatal pour mon estomac (plus que pour ma tête au finish). Mon ventre me faisait atrocement regretter cette soirée et c'est avec une grimace que je me levai dans un lit vide ce matin-là. Je descendis alors prendre un petit déjeuner que finalement je ne pris pas – la gueule de bois ne donne vraiment pas envie de manger – et finit donc par aller prendre une douche. Ça, c'était réellement revitalisant. Je poussai un soupire d'aise sous le jet chaud de la douche et, une fois lavé, je m'habillai d'un short et d'une chemise et descendis. J'avais besoin d'air frais et la plage me semblait être toute indiquée pour m'offrir ce dont j'avais besoin, c'est ainsi que je me retrouvais à marcher dans le sable, les chaussures à la main, laissant mes pieds s'enfoncer dans le sable à chaque pas. Levant la tête j’aperçus alors Sorcha, face à l'océan et un sourire apparu sur mes lèvres, je me dirigeai vers elle et m'assis dans le sable à ses cotés. « Bonjour. » dis-je alors à l'intention de ma partenaire. Je remarquai alors qu'elle avait l'air troublé et fronçai les sourcils « A quoi tu penses? »

Je sentis une présence à mes côtés, mais trop concentré à fixer le lointain horizon, je ne prit pas la peine de me retourner afin de voir le visage de l’inconnu à mes côtés – le seul son de sa voix suffit pour me faire comprendre de qui il s’agissait. « Bonjour. » Anael, bien sûr. Un léger sourire étira mes lèvres : il était de ceux dont la présence ne me dérange pas. Jamais, pas même aujourd’hui où j’avais émit le désir d’être seule. En bonne compagnie, c’était moins pénible de toute façon. « À quoi tu penses? » me demanda-t-il, ayant probablement remarqué que j’étais plus ou moins perdue dans mes réflexions. Je tournais la tête vers mon partenaire. « Je viens de réaliser à quel point on se joue de nous ici, mais c’est bien parce que je suis naïve que je ne m’en étais pas encore rendu compte. C’est idiot, non? »

En fait, Sorcha ne me semblait pas si naïve que ça, au début si, mais je venais de réaliser que finalement elle ne l'était pas autant qu'elle voulait bien le croire. Du moins pas pour tout, dans le jeu certes elle l'était mais j'avais bien compris que dans ses relations elle l'était beaucoup moins. Et sur ça, nous nous ressemblions. « Non, c'est... adorable. » dis-je en souriant, passant un bras autour de ses épaules je l'attirai contre moi. « Ne prends pas cette histoire de traîtres trop à cœur, on s'en fiche hein Sorcha, c'est qu'un jeu. » je ne voulais pas qu'elle se retourne l'esprit pour ça, c'était idiot de fait, comme elle le disait.

« Non, c’est… adorable. » me dit-il finalement, après avoir écouté ce que j’avais à lui dire. Il passa d’ailleurs son bras autour de mes épaules pour me rapprocher de lui, et je me blottis volontiers contre son épaule, accotant ma tête sur celle-ci. Sa remarque m’avait fait rougir, et je fus très heureuse de pouvoir me cacher le visage dans son cou, cela m’évitait de devoir ajouter quoi que ce soit. Je n’eus d’ailleurs pas à le faire, car Anael s’en chargea. « Ne prend pas cette histoire de traîtres trop à cœur, on s’en fiche hein Sorcha, c’est qu’un jeu. » Sage conseil, je ne pouvais l’ignorer. Mais je ne pouvais pas non plus passer outre ma nature profonde qui s’inquiétait pour un rien. « Je voudrais bien, mais c’est plus fort que moi. » lui mentionnais-je, toujours contre lui. « Et puis, je m’inquiète. J’ai peur de ce qui pourrait arriver si on est nominés… » Sans le dire franchement, je craignais aussi que ces nominations ne soient la cause d’une future séparation que je n’étais pas prête à subir.

Apparemment Sorcha se sentait bien comme ça contre moi car je la sentis se blottir un peu plus. J'étais content qu'elle puisse se sentir bien avec moi car moi-même je me sentais réellement bien à ses cotés. Mais là elle était inquiète, c'était plus fort qu'elle, je soupirai. Mais alors elle ajouta qu'elle surtout inquiète de ce qui pourrait arriver si l'un de nous – ou nous deux – étions nominés. Je me mordis la lèvre inférieur, ne sachant pas quoi répondre à ça, me contentant d'abord de resserrer légèrement mon étreinte sur elle. « N'y pense pas encore, on aura tout le temps de s'en inquiéter mardi si on est nominés.. » soufflais-je. Je ne voulais pas le lui dire mais j'étais tout autant inquiet qu'elle, j'avais peur de partir, ou qu'elle parte. Je me sentirais bien seule si elle partait et ce même si, dans ce cas-ci et si j'avais bien compris le jeu, Riley deviendrait ma partenaire. Je n'en avais pas envie, pas que je n'aimais pas la blonde, mais je préférais de loin Sorcha.

Anael préféra rester silencieux alors que je lui faisais savoir mes états d’âme, incapable de faire comme si tout allait bien, comme si rien ne hantait mes esprits – c’était faux, bien entendu, et il l’avait bien deviné. Il resserra d’ailleurs son étreinte autour de mes épaules, réduisant à néant le maigre espace qui subsistait toujours entre nous à ce moment-là. « N’y pense pas encore, on aura tout le temps de s’en inquiéter mardi si on est nominés… » me dit-il, cherchant sans doute à me rassurer, même si sa phrase eut une sorte d’effet contraire, puisqu’elle me rappela que mon sort ne serait scellé que mardi. L’incertitude, me savoir en danger, mais pas à quel point, me rendait craintive : je ne voulais pas que mon aventure s’arrête. Pas maintenant. Pas aujourd’hui, ni même cette semaine.
Ne souhaitant pas gâcher ce moment privilégié avec Anael, ne sachant pas si c’était dans les derniers que je passais avec lui, je gardais mes dernières craintes pour moi. Il devait en avoir assez de m’entendre me plaindre. « Tu as raison. » lui fis-je savoir, en me relevant légèrement pour fixer mon regard dans le sien. « De toute façon, j’ai décidé que j’allais m’amuser, cette semaine… Si c’est la dernière que je dois passer ici, elle se doit d’être mémorable. » Je lui souris. Je ne savais pas en quoi elle se devait de l’être, ni même ce que j’allais faire pour la rendre inoubliable, mais je ne voulais pas la passé à broyer du noir. Hors de question.

Elle capitula enfin en me déclarant que j'avais raison et un sourire satisfait apparu alors sur mes lèvres. J'aimais m'entendre dire ça, surtout quand c'était vrai. Elle se releva alors légèrement pour planter son regard dans le mien que je maintins, bien évidemment et ajouta qu'elle voulait que cette semaine soit mémorable. Mon regard se fit surpris un instant et, souriant, je lui demandai « Ah, et comment comptes-tu t'y prendre ? ». J'étais curieux de savoir ce qu'elle voulait dire par mémorable, allait-elle se mettre à faire des imbécillités, à s'éclater comme une dingue au risque d'ennuyer les autres ou.. ? Quoi ? Je voulais savoir.

Le fait que je lui accorde qu’il avait raison dû lui faire plaisir, car je vis un sourire satisfait se dessiner sur son visage. Ah, les hommes! Quand on les flattait dans le bon sens, un rien pouvait les satisfaire. S’il ne fallait que ça pour faire plaisir à Anael, j’allais devoir apprendre à tenir ma langue, tiens! Je lu la surprise sur son visage quand je lui annonçais que je comptais faire de cette semaine quelque chose que je n’allais pas oublier. Sa curiosité alla même jusqu’à me questionner sur mes intentions. « Ah, et comment comptes-tu t’y prendre? » S’il pensait me déjouer, c’était mal me connaître. je n'allais pas lui lâcher tout pour son bon plaisir, oh non! « Tu l’apprendras bien assez tôt! » lui dis-je, un air mystérieux au visage, qui cèda devant cette envie incontrôlable de rire - j'étais incapable de garder mon sérieux. Impossible. « Bah tu sais, jouer des tours, avoir du plaisir quoi. J’ai envie… de spontanéité. » lui mentionnais-je finalement. De la spontanéité, oui. Si une idée me venait en tête, je l'écoutais sans me soucier du reste. Je profitais de l'instant présent, tout simplement. N'étais-ce pas justement ce qu'il m’avait conseiller de faire? À croire que je venais d'assimiler le concept.

La jeune femme prit un air mystérieux pour m'annoncer que je le découvrirai bien assez tôt. Lorsqu'elle perdit son sérieux et lâcha un rire, je me joignis à elle, la scène était plutôt drôle et son rire était communicatif. « Ah je vois ! Tu suis mon conseil, c'est bien ça. » dis-je en souriant, content qu'elle suive enfin un de mes conseils, faut dire que je n'avais pas l'habitude qu'on suive mes conseils, sauf quand je faisais des travaux de groupes dans ma haute école. hm. Je retirai alors mon bras des épaules de Sorcha et me levai « Je retourne à la maison, tu viens ? » demandais-je en lui tendant la main afin qu'elle vienne avec moi jusqu’à la maison.

SUJET TERMINÉ